vendredi 22 mars 2024

TicKeT chOC


Les productions françaises progressent indéniablement niveau séries et téléfilms, ça c'est dit. France Télé et TF1 se refilent un bourbier d'acteurs et actrices impeccables, de seconde zone, on ne fera cracher le prix d'un ticket de cinéma à personne pour aucun d'eux, mais ils sont impeccables. J'ai même mes préférences. Dans le même temps, le cinéma devient pathétique. Les castings sont soit flagorneurs envers de vieille peau lessivée (Isabelle Adjani) que des producteurs essorent en les acoquinant avec de jeune raté (Pierre Niney) pour un résultat ridicule (Mascarade), soit révolutionnaires de salon en tentant de relancer des formules qui ont fait leurs preuves il y a 30 ans. Les succès de conneries monumentales comme Anatomie d'une chute ou Yannick en sont de bons exemples. Acteur tête à claques, contexte post-branchouille, scénario branlette. On m'explique que c'est voulu pour favoriser l'improvisation. Au final, un réalisateur de kermesse pique la trame d'Un Après Midi de Chien, colle ça dans un théatre et affuble l'ensemble d'acteurs dont j'ai vu défiler toute la carrière en l'espace de 5mns. Je vous le dis tout net, Raphaël Quenard est, au mieux, le nouveau Paul Préboist.

Quelques noms m'ont, un temps lointain, donné à espérer, tous se sont vautrés. Hazanavicius consacre tellement d'énergie à faire oublier OSS117 et The Artist qu'il perd tout ce pour quoi il était doué. Une cure de modestie lui serait profitable. Quant à Jean Dujardin, il semble que personne ne sâche quoi en faire. Yvan Attal persiste à réaliser des Super 8 familliaux qui n'interessent que lui et Guillaume Canet s'est fait laminer par le système. Son cas est d'autant plus regrettable qu'il avait du potentiel des deux côtés de la caméra. Ok, c'était pas le Cassavetes français, mais il y travaillait. Devenu en deux films girondins la coqueluche du métier, au point d'en être un brin agaçant, Rock'n'Roll l'a balancé cul par dessus tête. En mettant de la sorte un miroir face à ceux là même qui l'avaient créé, Guillaume Canet dressa le portrait peu flatteur d'une machine à fabriquer des monstres. Mordre la main nourricière impose un succès commercial sans contexte, seule façon de rendre l'insulte désinvolte. Pas de bol, tout en étant son meilleur film, Rock'n'Roll s'est mangé le mur. Humour acide, sujet provocateur, interprétations décapantes et longueur excessive ont dérouté un public qui, jusque là, aimait à se reconnaitre dans les tranches de vie niaises et nostalgiques dont il s'était fait le spécialiste. Comme disait l'autre, c'est dur d'être aimé par des cons. Après quoi se voir offrir le renouvellement de la franchise Astérix était le baiser de la mort. 


Au milieu de ce marasme se dresse un sémaphore, Benoit Magimel est son nom. Tel Attila, tel Othello, le Marlon Brando français contemple l'immensité du vide. De la médiocrité ambiante, il fait son affaire. Benoit Magimel est de ceux dont la prestance éclipse les réalisations hasardeuses, les scénarios creux, rares sont les acteurs dont la carrière perdure après autant de mauvais films. La sienne ne s'en porte que mieux, les navets le bonifient. A l'instar de Sandrine Kiberlain (qui aura l'idée de les réunir ?), Magimel l'esquinté, Magimel le Alain Prost des boulevards, Magimel le drogué! suffit pour qu'un film soit sublimé. Qu'on me le fasse avaler en gastronome du 19eme siècle (!!!) ou en mari cocu, je prends. Même en Louis XIV, je prends. Benoit Magimel tourne trois films par an, la plupart n'ont ni queue, ni tête, qu'importe, lui s'y balade en toute décontraction. Défoncé jusqu'aux yeux, rafistolé par la chirurgie, enflé par les abus, on ne sait jamais dans quel état on va le trouver. Du coup, ça fait sujet de discussion. Avec Milady, on constate, on commente, et quand on a fini la première demi heure du film est déjà passée. La plupart du temps, Benoit Magimel n'a pas changé une seule fois d'expression. Parfois, il tient deux heures durant sans bouger d'un cil. Marlon Brando, je vous dis. Vous le posez là, vous plantez une caméra en face, vous avez un film. Un génie. Si seulement il se trouvait une Elizabeth Taylor, il serait Richard Burton. Un prince. Faute de quoi, il est Benoit Magimel. Et ça suffit à notre bonheur.


Récemment, on l'a regardé dans Pacifiction : Tourment sur les îles. Dites moi quel autre acteur ouvre un scénario avec un titre pareil ? Je suis certain que lui non plus ne l'a pas ouvert. J'avais vu Amants quelques jours plus tôt, je suis incapable de vous dire la moindre nuance de jeu entre les deux films. Millionnaire cocu ou haut dignitaire de l'Etat, c'est kif kif bourricot. Je suis tout aussi incapable de vous dire lequel des deux films est pire que l'autre. Il se peut que les deux soient bons. Démerdez-vous, en ce qui me concerne un film avec Benoit Magimel est au delà de toute évaluation. L'important est ailleurs. Pour vous donner une idée, Pacifiction : Tourment sur les îles, c'est Coup de Torchon revisité par un réalisateur espagnol à la ramasse, ça dure trois plombes, j'ai fait une sieste au milieu, à mon réveil j'étais toujours dans le coup. Un chef d'oeuvre, à mon avis. Le cadrage met Benoit Magimel en valeur, les décors lui vont bien au teint, c'est parfait. Il est droit comme un i, se vautre dans la saloperie, met à l'amende ceux qui débordent de trop, il règne sur son île comme sur le film. A tel point que les seconds rôles sont inexistants, il a fallu que je vois son nom au générique pour m'apercevoir que Sergi Lopez était du lot. Benoit Magimel est éblouissant à ce point là.

Hugo Spanky



32 commentaires:

  1. Je te rejoins sur toute la ligne. J'avais un petit désaccord avec Yannick mais au bout du bout, on s'en cogne. J'ai préféré Chien de la casse avec cet acteur, mais c'est une parenthèse. Merci pour la rigolade et pour la remémoration de ma foi, très bon Pacification : Tourment sur les îles et un gros câlin d'or à notre grand et unique Benoît Magimel 💛🌸

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    1. Chien de la casse, je veux bien, mais c'est plus fort que moi, les acteurs à gimmick, je peux pas. C'est insupportable, comme si tu me collais deux heures d'Isabelle Mergault au casque !

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  2. Mézigue ce n'est pas La vie est un long fleuve tranquille qui me l'a fait repérer vu que je n'ai toujours pas vu ce film (eh oui !) mais La fille coupée en deux de Chabrol ou il interprète le fils allumé d'une riche famille d'industriel au côté de la toute aussi excellente Ludivine Sagnier. Déjà dans ce rôle tout l'acteur est là : imprévisible à chaque plan où il apparaît et présence écrasante dans le cadre ; le moindre de ses gestes captent l'attention - il a ceci en commun avec Steve McQueen, rien que ça !
    Puisque tu cites Canet, dans ses deux films où il est présent (Les petits mouchoirs et sa suite Nous finirons ensemble), c'est lui incontestablement qui apporte le plus d'incandescence dans son rôle sans jamais en rajouter, le sobriété étant sa ligne de mire dans ce long métrage ; faut dire que, face à un Cluzet en surchauffe, c'était la seule conduite à tenir afin de se démarquer.
    Et dans Cloclo dans le rôle casse-gueule de Paul Lederman, il ne se vautre pas dans l'exagération et s'impose comme une évidence.
    Dans Déjà mort d'Olivier Dahan, film de 1998 tourné 10 ans après ses débuts, auprès de Romain Duris (en voilà un autre qui au fil des ans et de l'expérience accumulée s'est constamment bonifié) en feu follet flambeur prêt à tous les excès, il se rapprochait au plus près de ce qu'il allait finir par incarner dans sa vie intime quelque peu dissolue pour parler par euphémisme.
    Bref, on l'aura compris le type est passionnant et ce Pacification dont tu parles ainsi que son pendant Omar la fraise avec Reda Kateb me font de tels appels du pieds qu'il va bien falloir que je me colle à les mater fissa ; tout intérêt relatif - ou pas - qu'ils ont par ailleurs.

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    1. Tout d'abord, concernant Dupieux, tout comme toi je ne comprenais pas la hype dont bénéficie ce gonze, j'avais vu sur Arte il y a fort longtemps Rubber son film sur un pneu (!) et je suis resté quelque peu perplexe devant, tout comme récemment en voyant Le Daim avec Dujardin ; ce n'est pas que j'ai trouvé ces deux films nuls mais plutôt vain en somme et puis, un soir, j'ai maté Au poste avec Poelvoorde et je me suis régalé face à cette parodie dingo des films policiers français des 70's. Il dure 1h et une poignée de minutes et c'est tellement surréaliste que ça en devient poétique.
      Je pense que ce type force un peu trop sur l'originalité pour l'originalité et que ce n'est que par moments qu'il lui arrive de taper dans le mille.
      Le cas Pierre Niney est plus complexe, dans Yves Saint Laurent de Jalil Lespert il était épatant de mimétisme et dans L'homme idéal c'est tout de même lui qui sauve ce film bancal dans un rôle ô combien trouble.
      Quant à Romain Duris, au contraire de ce que tu annonces, plus il vieillit moins il surjoue : quand on lui donne des personnages impactant à incarner, il assure. C'est comme Melvil Poupaud, un acteur au jeu juste mais plus plutôt fade, qui désormais à pris de l'ampleur : dans la série fantaisiste et perchée Ovni(s), il m'a scotché en scientifique paumé animé d'une folie douce et dans L' amour et les forêts, il est glaçant en pervers narcissique face à Virginie Efira.
      Canet, lui, c'est un tourmenté qui doute constamment ; c'est le Springsteen des acteurs en somme : un bonhomme qui ne doit pas être facile de se coltiner au quotidien. Pour autant le mec est attachant et a été adoubé par l'Immense Rochefort ; respect donc. Dans Narco, il est juste génial et dans l'excellent La prochaine fois je viserai le cœur, son interprétation du gendarme serial killer est tout bonnement saisissante. Il me semble qu'il en a encore derrière la pédale et que forcément il accouchera à nouveau d'un bon film en tant que réalisateur.
      Et Magimel dans tout ça me diras-tu après toutes ces digressions ? Eh bien, lui, c'est le Parrain point barre.

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    2. Je l'ai vu tardivement mais Gadjo Dilo est parmi les premiers films de Duris, il est donc fort probable que tu as raison sur l'amélioration de son jeu. J'en ai vu un plus récent avec Effira justement, Bojangles. Je te dirais qu'il ne m'a pas marqué plus que ça, mais je l'ai regardé jusqu'au bout. Virginie Effira est pas mal sur plusieurs registres et relativement imprévisible. J'ai tendance à m'interesser à ce qu'elle fait.
      Melvil Poupaud, je l'ai vu dans Coup de chance, lui était bien meilleur que le reste du casting. Jimagine qu'avec le boycott, Woody Allen tourne avec qui il peut. Le film en lui-même est dans la lignée de ce qu'il réalise depuis un bon moment déjà, de bons petits films sans aspérité.
      Après, toute cette clique Biolay, Poupaud et compagnie, j'ai la sensation qu'ils jouent même après le clap de fin. J'aimerais bien que tout ça soit moins consensuel. Tu les écoutes parler sur un plateau télé, c'est Amélie Poulain.
      Canet est d'un autre calibre. J'évoque le passage à vide du réalisateur, mais tu as raison que l'acteur n'a aucun soucis à se faire. Avec Dujardin, c'est surement ce que l'on a de plus polyvalent (avec Magimel qui comme tu le soulignes est hors catégorie, n'y revenons pas). Un autre qui mène intelligemment sa carrière c'est Gilles Lellouche. Il est bon dans le registre bourrin, autant que dans des choses plus délicates. Et les bons acteurs de films d'action, qui plus est ceux qui arrivent à faire transpirer de l'émotion, il n'y en a pas tant que ça (hormis Magimel, mais il n'est pas necessaire de le préciser))

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    3. J'ai donc enfin vu La vie est...je te souhaite bon courage. Évite de le regarder à l'heure de la sieste ))

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    4. Moi, c'est devant Pacification que j'ai abdiqué ; quelle purge ! Même Magimel n'y crois pas en ce film : il se planque derrière une paire de lunettes teintées pour masquer son désarroi et erre comme une âme en peine.
      Comme Rochefort le disait à Canet lorsqu'il était tangent : "Dis-moi, Coco, tu ne t'es pas foulé, là !".

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    5. C'est parce que t'as pas fait la sieste au milieu que tu dis ça 😁

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    6. N'en reste pas à l'appel du pied, Omar La Fraise est un vrai bijou.

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  3. Bon, j’y vais avec des pincettes, il y a des conquis ici, des enthousiastes. Déjà, sur DARKINO, je regarde sa filmo – sympa le filtre DARKINO sur le nom d’un acteur – et découvre que j’en connais vraiment peu peu. Donc pas moyen de vous contredire. Quand même le Brando français ! Le M. Brando qui annonçait lors des révoltés du Bounty, « Marlon Brando de dos c’est déjà du Brando ». M. Maginel ? Je sais pas, tout de même, sa voix, même sans image, c’est déjà du Magimel.
    Tiens en même temps que PACIFICTION il a joué dans REVOIR PARIS, avec Virginie Elfira. Il m’aura fallu regarder une heure de PACIFICTION pour ce constat : un vrai caméléon, cet acteur, une adaptation incroyable à l’esprit du film, je n’ai pas vu AMANTS (un jour peut-être je télécharge sa filmo, tellement variée) je serai injuste à dire qu’il a le même jeu dans ces deux rôles.
    Je regarde PACIFICTION comme je regarde un Godard, par petits bouts, dans DETECTIVE Godard trouve bon le jeu de Johnny Hallyday et mauvais celui de Brasseur et de Baye. Je me disais c’est pour emmerder un monde et cela doit marcher, mais après 1h de PACIFICTION Godard apparait sincère … il aurait probablement aimé Magimel, il se fond de suite dans ce genre de non jeu. Avec des amateurs qui ne semblent pas paralysés par le fait de jouer dans un film. C’est déconcertant, comme Godard, parfois il y a le son puis seulement les personnages qui apparaissent.
    Tu es dur avec Sergi Lopez, petit rôle mais je l’ai repéré dès les premières images… avant l’ombre de Benoit.
    Bon j’y retourne voir la deuxième partie. Le film demande moins de concentration que DETECTIVE, faut avouer qu’il y a de grands moments – tous gratuits – les vagues pour surfeur, le discours de Magimel sur l’œuvre de l’écrivaine, l’amiral un drôle de coco celui là etc…
    Je crois que c’est mon premier film avec ***** des cahiers du cinéma !!

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    1. Ah Brando ! Faut ramener à l'échelle du cinéma français, mais pourquoi pas après tout ? Celui du Tango à Paris, peut être. En tout cas il a un air de Sean Penn par moment, mais avec une lenteur dans les traits, une forme d'immobilisme, une stature (d'où Brando). Bref, c'est un post un peu délirant. Etonnament, je comprends qu'il puisse gonfler sévère Pacification, pourtant j'ai déjà envie de le revoir. Y a un truc là dedans. C'est un trip.
      Plus que Godard, Magimel, je le vois plutôt comme estampillé Chabrol. Il a cette laideur qui séduit ou cette beauté qui rebute. Ce côté bourgeois décadent. aussi qu'affectionné Chabrol.
      Et ce qui est bien avec Magimel, c'est qu'il mène à toute sorte de films, il est tous terrains. Là je viens de sélectionner Jack Mimoun )) Je le sens bien.

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    2. Jack Mimoun, je l'ai vu : n'en attends pas grand chose mon ami, c'est d'un poussif. . . une comédie aux gags éculés.

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    3. Vu jusqu'au bout, découpé en trois bouts, si si j'ai le droit, comme toi la sieste mais pas le film sans moi. Dernière partie avec ses quelques scènes à la David Lynch. Pour le revoir avec madame, je ne sais pas trop comment m'y prendre, la durée va bloquer, au delà de deux heures elle râle sauf au cinéma... et encore. Pour DUNE elle m'a chambré tout le long, "c'est quoi ce ski nautique sur les ver des sables" pfff. Je me demande si en dévoilant un peu la fin pour exagérer l'intrigue?
      Bon comme toi un autre, mais moi il me faut un dur dur, j'hésite un Marchal qui reprend en sombre le "gag" de l'arnaque à la TVA carbone. Ou bien FRENCH un truc à Marseille. C'est bon "les Cahiers" ne l'ont même pas regardé et les inrock donne envie ==> "Gilles Lellouche a beau essayer de nous la jouer Al Pacino, on s’en fiche complètement. Il ne faudrait pas grand-chose pour que le film, avec ses bons gros clichés, devienne une bonne parodie de polar."
      Bon a voté et adopté!!

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    4. Il est bien La French, totalement dans l'esprit des polars français 70's, mais avec un rythme plus actuel. Le casting est excellent également. Bon choix.

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    5. oui mais j'ai été voir la fin dans wiki, pourquoi ils font pas comme Tarantino, "et à la fin il bute tous les gangsters de Marseille... Il reprend à son compte les affaires et devient riche car c'est le plus malin"

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    6. Impossible, Belmondo est mort

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  4. Whaooooo ! C'est massacre à la tronçonneuse !!!
    Pour ma part, j'ai une petite tendresse pour les acteurs belges, à commencer par Bouli Lanners, le Brando wallon !

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  5. Je sens que vous êtes impatients d'en savoir plus sur Jack Mimoun, alors je m'y colle. Premier point, c'est clairement un film pour les mioches, on peut trouver les gags éculés, comme le dit Harry Max, ou choisir de ne pas y préter attention plus que ça. Par contre, j'ai pas trouvé le film poussif. C'est pas sidérant non plus, mais dans le genre film d'aventure à regarder en famille un dimanche de pluie, on a fait largement pire. D'abord parce qu'ils ont mis le budget, l'image est belle, les décors sont cool, le scénario respecte en tout point le cahier des charges du film d'aventure de notre enfance. On a la jolie jeune fille qui marche sur les traces de son père disparu en expédition, le héros qui se révèle un brin cagneux (mais se rattrape sur la fin) et que ce serait un film d'aventure sans le professeur d'université qui concurrence le héros auprès de la belle (et qui évidemment s'avère être un infame traitre, mais chut, pas de spoiler)). On a aussi l'inévitable pleutre, sans oublier le pilote d'hélicoptère bercé trop près du mur. L'histoire est encore plus cliché que la distribution des rôles, chasse au trésor des pirates sur une ile déserte avec ses embuches inévitables, serpents, pont à la con, grotte avec passage secret. Il n'y a aucune scène à couper le souffle et on ne voit pas comment Malik Bentalha qui a triplé de volume aurait pu en tourner une, mais on s'en fout parce qu'on n'a pas envie de transpirer devant l'écran. Et on a quand même le duel à l'épée ! Magimel en Jean Marais, c'est pas tous les jours qu'on voit ça.
    Donc, si vous voulez A la poursuite du diamant vert, vous allez être déçus, Malik Bentalha n'a rien de Michael Douglas, mais c'est de votre faute si vous avez cru le contraire )))

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    1. Dans le genre film d'aventures parodique - mais de cape et d'épée - regarder plutôt " Les Aventures de Philibert, capitaine puceau " avec Jérémie Rénier, Manu Payet et Alexandre Astier : un summum de conneries et, là aussi, ils ont mis les moyens.
      https://www.youtube.com/watch?v=HmBZCrFkHLg

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    2. Je prends direct, Manu Payet, ça me parle. En plus, y a Claude François !
      Je suis mûr pour un cycle de capes et d'épées. Argh, Mylène Demongeot en Milady, tout vient de là ))

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    3. Après visionnage, je m'insurge et relève une extrême mauvaise foi de ta part, mon cher Harry Max. Une attitude lamentable qui, évidemment, me déçoit au plus haut point venant d'un critique de ton envergure ! Je m'en vais de ce pas rédiger un courrier à Télé Poche. En effet, à moins d'avoir une inavouable préférence pour le collant, plutôt que le galurin, Capitaine Philibert et Jack Mimoun, c'est kif kif, la balle au centre. Peut être même que niveau rythme Jack Mimoun prend l'avantage. Ah!
      Toutefois, voir Claude François en Gérard Philippe m'a comblé et donné une irrépressible envie de revoir une autre Tulipe, noire celle ci et incarnée par notre Alain national.

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    4. Il fout les miches ton Zorro )) Je le mets en marque pages. J'attends la série avec Dujardin avec curiosité.
      Princess Bride est parmi les favoris de Sylvie, elle le regarde tous les trois mois. Perso, la dernière fois que je l'ai vu remonte à loin. Mais avec la star de Santa Barbara au casting, ce ne peut être qu'un chef d'œuvre.

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  6. Brando .. y'en a aussi. Passionnant parcours, il ancre sa carrière définitivement, depuis "Un long fleuve" je le suis avec intérêt. Et pour Brando, moi je l'ai longtemps vu comme un Sean Penn de chez nous. Il assaisonne les films de sa présence, même quand il est en dessous de ce qu'il sait donner. "Carbone" "La pianiste" "Effroyable jardin" "Cloclo" énorme film.. et surtout "De son vivant" (faut être blinder et en pleine bourre pour mater ça). Pour les autres.. Canet me laisse froid, les OSS117 sont des pépites et la rareté de Sergi Lopez envoute. "Peindre ou faire l'amour".... bordel. "Les derniers jours du monde", "Petite fleur", "La grande magie" c'est génial. Quant à Paul Préboist c'est salaud, même si j'ai eu un fou rire. Quitte à me faire ravager la face, j'ai maté 3 fois "Les chiens de la casse", et autant "Yannick". Je pense qu'il ne ressemble à personne .. ni Brando, ni Bourvil.

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    1. Oups.. Charlu

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    2. Bon, (je lis ton billet en plusieurs fois). En fait, tu te fais chier comme un rat mort avec le cinéma français. J'ai l'impression qu'avant, on pouvait pondre des films par wagons avec qquns remplis de "déchets" et que ça ne posait aucun problème. J'ai maté "Sex-shop" y'a qq jours, il a son temps plein ce film, mais dans l'ensemble y'a des passages creux de dingue. Et finalement, on a fusionné Marielle avec la Delon, Berry et Berto, puis Jacques Martin qui joue comme un présentateur, et Pieplu...et ça donne un truc improbable attachant et barré .. ou obsolète (que sera Yannick dans 50 ans ??). bref, comme une gratuité artistique qui peut-être n'existe plus (?) sans se faire dilapider par les critiques fulgurantes et instantanées. Je suis bon spectateur en général, mais je fais mon tri aussi. Anatomie, c'est un reportage, ça se regarde, c'est pas mal.. de là à en faire un choc planétaire et une branlette hexagonale !!!!! Chien de la casse, je comprends que ça laisse froid, pour moi c'est une tranche extra dans un qqpart paumé avec un focal sur un acteur en herbe déjà bien enraciné. "Mascarade"... bordel, c'est un grand film.
      Quant aux séries;;oui, je suis d'accord. Et je me suis même réconcilié avec l'autre poutre gelée là, celui qui a emplâtré Claudel..... euh oui Lindon. Bon, nous avons quand même Ménochet, Gadebois et Marmaïl.. Podalydès bro, Jaoui, Vimala Pons (chutt Kimberlain c'est ma préférée), Olivier Gourmet, Binoche, Bouillon, Merlant, Chemla.. Par exemple, les films d'Emmanuelle Mouret resteront dans le temps. Les films de Becker !!! Bon j’arrête .. je vais me mettre "..Comme la lune" avant de garder ma soirée pour "Oppenheimer"

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    3. Je trouve un défaut majeur à nos films français dans leur majorité, l'absence de fond des personnages. Ils semblent n'avoir aucune personnalité autre que celle qui sert l'intrigue. J'ai la sensation que le travail n'est pas fait pour leur inventer un être et un avoir. Voilà une qualité que j'apprécie en Magimel, il sait distinguer un rôle en une scène. Les américains savent faire ça, s'appuyer sur un pan de leur culture pour donner cette profondeur au personnage qui fait que l'on croit en son existence en dehors du film. Je prenais l'exemple de Mystery Train de Jarmusch récemment, à la simple façon dont le japonais du premier sketch allume son zippo, tu piges qui il est, plutôt qui il tente d'être, tu captes instantanément plein de petites choses sur lui. Plus récent et près de nous, des films comme Drunk ou mieux encore La Chasse sont incarnés, on peut toucher les personnages, les ressentir.
      Ici, on s'enflamme, mais il apporte quoi de frais le gars Quenard ? Les chiens de la casse (ce titre, déjà, usé par la télé réalité), je veux bien, mais t'as pas l'impression que tous les 10 ans on refait le même film ? Cette fois ci, les seins de Pauline ne sont plus dispo et Guy Marchand est aux pissenlits, alors on nous colle un type qui cause de travers. C'est léger, du coup. Je dois dire qu'il est pas aidé par son réalisateur. Pour un premier film, ne rien trouver à dire de plus neuf, c'est grave. Ce Durand, il amène quoi de pertinent ? On dirait du Guédiguian, comme si on avait besoin de ça ))
      Sur internet je croise parfois des courts métrages qui m'interpellent, le soucis c'est qu'on est tellement le pays de la culture qu'il n'existe même pas un site sur lequel les localiser. Voila un truc qui serait pas inutile d'inventer, plutôt que de financer à outrance ce style de navets.
      Tu me diras pour Oppenheimer, je l'ai pas vu. Et dans le registre des jeunes gars sans avenir qui s'emmerdent sur leur cailloux, il est toujours bon de revoir Rue Sans Issue avec Bogart, ça donne matière à relativiser.

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    4. Perso, le truc qui commence à me gonfler dans le cinéma français, c'est le sujet social récurent, donneurs de leçon, y'a des documentaires M6 pour ça. Rue sans Issue.. l'état de NY c'est pas l'Ardèche..et c'est peut être-ça le contraste.. l'échelle des dimensions. Et si "Chien de la casse" était un western d'ici ?

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    5. Il faudrait évoquer aussi ces dames dont bon nombre sont remarquables ; outre la Parraine insurpassable en ce qui me concerne et qui est à l'aise dans tous les registres, la Grande Sandrine Kiberlain donc il y a dans sa droite lignée l'épatante Anaïs Demoustier (Alice et le maire où elle tient la dragée haute à Luchini , Au Poste ! avec Poelvoorde ou bien encore La pièce rapportée avec Balasko), la touchante Hafsia Herzi (L'apollonide, Tu mérites un amour, Le ravissement), le tourbillon Virginie Efira (En attendant Bojangles, Adieu les cons, Benedetta), Adèle Exarchopoulos (Je verrais toujours vos visages, Le rège animal), la singulière Vimala Pons (dans les barrés La loi de la jungle et Vincent doit mourir) et la plus méconnue Stéphane (non ce n'est pas une erreur) Caillard qui commence à se faire une place (la série zarbie Maroni).
      D'autres rajouteront à cette liste bien évidemment non exhaustive Léa Seydoux, mais là, j'avoue avoir du mal avec elle : elle me donne le sentiment de n'avoir qu'une seule expression dans son jeu : un air mélancolique qui ne semble jamais quitter son visage figé.

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    6. J'avais pas envie d'être désagréable envers la gente féminine, mais puisque tu y tiens ))) On est d'accord sur Sandrine Kiberlain, elle est tellement au dessus du lot que c'est même plus quantifiable. J'en profite pour rappeler que Love Me où elle joue avec Johnny Hallyday est sublime. Hafsia Herzi est très bien également, quoique rarement au casting de films que je regarde. L'esthétique peau douce et guêpière me laisse de marbre. Efira fait passer à l'énergie un certain manque (ou l'inverse) de nuances et Extrapopoulos est singulière, certes, mais toutes les autres que tu cites se confondent dans mon flou mémoriel. Souvent j'en vois une dans un film sans la reconnaître dans un autre une semaine plus tard ! Il m'a fallu arriver à la moitié de Philibert pour réaliser que l'actrice n'était pas Frédérique Bel (qui s'en sort pas mal en général et donc l'autre aussi, du coup). Les visages poupons à petits nez, grands yeux et franges s'interchangent et me font penser qu'Anémone n'aurait jamais eu sa chance en 2024. Pas plus que Kiberlain, d'ailleurs.
      Quant à Léa Seydoux, je suis catégorique, elle peut se teindre en rousse tant qu'elle veut, c'est niet.
      Par contre dans les séries télé, plusieurs m'ont tapé dans l'œil. Peut être qu'en dehors d'un rôle récurrent, elles auraient du mal à se renouveler, mais comme celles du cinéma ne se renouvellent pas d'un rôle à l'autre...va savoir.
      De toute façon, l'avenir sera télévisuel. Autant s'y mettre de suite.

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  7. Je vous lisais et je m'apprêtais a vous trouver trop sévères et trop exigeants. Je m'entends discuter avec mon fiston qui me disait "j'aime pas les films français en général, je m'y ennuie et j'aime pas les films en noir et blanc" N'empêche il regarde régulièrement les "Tontons Flingueurs" mais il a fallu que j'insiste. J'aimais bien aussi sa critique de mauvaise foi "les films français, tu as toujours une nana à poil qui passe sans que tu saches trop bien pourquoi, transgressif?" Ha ha. Je peux vous rejoindre si je me pose la question en ces termes "les films français que j'ai revu plus d'une fois" Houla... il y en a mais c'est pas des récents. Mon record "coup de torchon" pas loin d'une fois par an... Les "tontons". "Ridicule"... Quelques Claude Sautet. Sans les chercher, des rendez-vous que je ne refuse pas, pour les acteurs: Marielle, Noiret ("La grande bouffe" "mes chers amis" ... merde pas français) Rochefort.
    Un film français sorti il y a moins de 10 ans? 20 ans? Là j'ai pas le temps, rien en tête ne me vient. Faudrait que je fouille.
    Sinon - rebond Magimel - LA FRENCH sympa et surtout quelques titres de BO qui m'ont bien réjoui. Tiens pour un des titres je vais faire un post vite fait, ça va me calmer je me l'écoute trop. Mais il a chassé le Joe Dassin, c'est déjà bien!!

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    1. Je peux comprendre la gêne des jeunes devant nos films adorés, ils glorifient un monde néfaste. C'était certes le notre, mais de leur point de vue, c'est cancer, sida, pollution, cirrhose, misogynie... On appelait ça se marrer. Faut pas se plaindre de leur réaction, c'est le seul conflit générationnel qui nous reste ))

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    2. ... et le cholestérol ... flamboyant comme disait Bertrand Blier à propos de son père. Autre "conflit"? Les jeux vidéo, en tout cas en ce qui me concerne, surtout les jeux de foot. J'ai au moins bien fait rire ses copains.

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