mardi 28 janvier 2020

DaviD BYRNe, CaPiTaUX eT CoMPTe CouRaNT




La façon dont l'architecture des lieux d'interprétations a influé sur les sons, comment leur réverbération naturelle, ou son absence, a donné sa texture à la musique depuis la brousse jusqu'au Carnegie Hall, de la nuit des temps à nos jours. La façon dont l'évolution des formats d'enregistrement a dirigé les compositeurs qui s'y sont adaptés. L'invention du 45 tours est à l'origine du format Pop de manière bien plus certaine que l'inverse, si plus personne ne compose d’œuvre de 3 heures c'est parce que la durée d'un cd est de 70 minutes, si la loge du CBGB avait eu une porte, on n'aurait pas vu à travers. 
Dans son livre Qu'est ce que la musique ? paru aux Editions Philharmonie de Paris David Byrne passe en revue tous les aspects de son métier, influence des origines, perceptions miroirs, marketing, distribution, formatage de la créativité par l'obligation de rentabilité, rien n'est laissé sous le tapis. Il évoque aussi le Japon, Bali, l'Afrique, autant de cultures qui ont nourrit ses disques, le visuel de ses concerts en imprégnant son esprit et son corps. David Byrne parle beaucoup et de tout, de l'analogique et du numérique, du mp3 et de Bayreuth, de l'antiquité et iTunes, en termes parfois techniques, du moins analytiques. Et c'est là qu'il me laisse en bord de route. Son livre est un guide dépourvu de caractère, il énumère sans vilipender ni encenser, tout juste s'il émet un avis, se pose quelques questions dont la pertinence semble le satisfaire autant qu'elle m'indiffère. Ce n'est pas désagréable en soi, il n'est pas foncièrement rebutant d'être soumis à de simples faits, de se voir exposer les différents fonctionnements d'un groupe de musiciens selon le contexte dans lequel il se situe, sans jugement de valeur, sans ragot sur les occupations favorites des fesses de la bassiste. Certes. Je pourrais même me sentir soudainement considéré comme adulte, ce qui dans une biographie rock tient du miracle. Au lieu de quoi c'est la sensation de relire mes manuels scolaires qui pointe son nez. Avec pour même conséquence qu'en d'autres temps de disperser ma concentration aux quatre vents. Tiens et si j'ouvrais la boite de crème de marrons ?



Qu'est ce que la musique ? est rébarbatif, gavé de diagrammes démonstratifs, d'analyses financières, de pourcentages, de graphiques, de retours sur investissements. On ne peut pas reprocher à David Byrne une quelconque opacité, il énumère et chiffre ses diverses sources de revenus, ses frais, ses droits d'auteur, d'édition, droits annexes, licences, types de contrats, tout y passe. Le prix du ticket en fonction du loyer des salles de concerts, le budget annuel du Metropolitan de New York, les conséquences de Megaupload, Pirate Bay et Spotify, la mainmise graduelle de Live Nation. Il a tout compris, il nous explique. J'ai eu la sensation de réviser le plan comptable général, flashback sur mes années d'ennui profond. Peut être a t-il été traumatisé par un redressement fiscal ? Peut être qu'il a voulu s'assurer que jamais on ne le confondrait avec Ozzy Osbourne. Quoiqu'il en soit, si il n'était pas réputé pour son humour, ce n'est pas ce bouquin qui va changer la donne. Son seul bienfait fut de me faire sortir Stop Making Sense de son boitier dvd, manière de retrouver le plaisir doux amer que Talking Heads a su distiller en maintenant avec une énergie toute corporelle l'équilibre entre performance arty et transe de la danse. Contrairement à ce que David Byrne semble croire en ne leur octroyant aucun mérite, le charme du groupe provenait aussi du langage des signes que ses acolytes d'alors nous adressaient pour rendre compréhensibles les turbulences intellectuelles de leur leader. Indéniablement à ne vouloir ressembler à personne, on peut aussi finir par ne ressembler à rien.


Hugo Spanky

samedi 18 janvier 2020

AciDes LecTuReS eT NoiRs PoLaRS


Aussi vrai que je pense que pour déguster de bonnes Galettes il vaut mieux chercher du côté de Quimper, une bonne Bouillabaisse, plutôt au port des Goudes et une bonne Chorba chez Maman Belkatir, alors peut-êt’ que pour de bons Polars mieux vaut s’adresser à ceux qui baignent dans la criminalité, bandits comme flics.
La découverte de cette fin 2019 c’est un écrivain, Olivier Norek, ancien flic et plein d’aut’ choses, et ses polars.

« Séries sur les flics, films sur les flics, reportages sur les flics. Il n'avait jamais compris pourquoi les gens les détestaient autant en vrai qu'ils les adoraient en fiction. » O. Norek


Pour les trois premiers bouquins il nous entraine dans un commissariat de banlieue, dans le 93, avec une équipe de flics mené par son capitaine, Coste, qui sans êt’ complétement le Pappy Boyington de la Casa Babylon reste le genre de loulou avec qui, perso, il ne serait pas trop difficile de bosser, un truc un peu à l’ancienne.
Trois bouquins où on découvre le quotidien de cette équipe dans un univers si loin de toutes ces douceurs télévisés où les gentils combattent le mal, lui-même très bien définis, pour se conclure forcément sinon sur un Happy End en tout cas les milles et un bravo à ces enquêteurs qui, sous les spots des plateaux ont défendu la justice, la morale, la veuve et l’orphelin en même temps que la boulangère du quartier !!


C’est brut, tant au  niveau de l’écriture, brève, sèche qu’au niveau des histoires. En quelques mots, quelques phrases, vous baignez direct dans l’bouillon, attention germes toutes pas belles !!

L’écriture est précise, incisive, digne du top des scénarios (naris, sorry me no speak Italiano !!) Les personnages, les lieux, pratiquement les dialogues vous paraissent fait maison, logiques, ceux que vous tiendrez, ça sonne salement juste et, même pour celui qui ignore tout des jungles bétonnées, je ne lui donne pas long avant de vivre dans l’décors, avec la douceur de le quitter en fermant le livre.


Les histoires, parce qu’il faut bien en parler, sont brutes, redoutables. Les salauds sont des salauds pas parce que voyous, flics ou politiques, non, rien qu’parc’que c’est des salauds. Pas de condescendances,  de pauv’ loulous victimes de la société, rien que des crevards, attirés par le fric, le pouvoir. Bienvenue dans un monde où le cynisme n’a d’égal que la réalité. Dès le premier livre « Code 93 », une ballade dans un département où les chiffres de la criminalité restent à cacher, ce qu’ils représentent risquant de carrément changer le goût du JT de 20 heure, mais jusqu’à où faut-il plonger ?


« Territoires », son second, ou comment les politicards et la Racaille peuvent parfait’ment travailler de concert, en espace vert ça s’appelle des maladies Saprophytes, qui souvent très vite deviennent Pathogènes…, Non non Merci, si j’le sais c’est que j’l’ai appris, pas d’quoi s’l’a péter donc, mais je vous laisse imaginer pourquoi c’est resté !!
Et pour finir cette trilogie avec l’équipe du pitaine Coste « Surtensions ». Séjour cauch’mardesque embastillé en rase banlieue, milieu/avocat/justice, tous pourris, non j’l’ai pas dit, ah, si !!
Mon top, ce quatrième livre « Entre deux Mondes » est celui par lequel j’ai découvert le Norek et, si les histoires de Bobby Bobylon ne vous sied qu’à moitié, ben commencez vous aussi par celui-là !

Si les histoires de banlieue pouvaient paraitre cyniques, là on baigne dans l’acide, le cruel, pire, la triste réalité, ouais, mais pas la nôtre, celle de milliers de Migrants, entassés là, derrière une dune, comme dans un Week-End à Zuydcoote, mais déjà, sans trop la possibilité d’repartir.

Je parle de cynisme mais rien de moche ou de triste non, du cynisme même un peu jubilatoire, on vit définitivement pas chez les bisounours et c’est bien que quelqu’un le dise !!


De la Concrète Jungle on passe à celle en plastiques, bouts de bois, taules ondulées et cartons humides, la Jungle toujours mais celle de Calais, où des milliers d’âmes sont venues s’échouer durant de trop longues années. Une histoire de Migrants, qui ne peuvent plus migrer, de garde-barrières qui ne trouvent plus les limites, d’humanitaires qui trouvent là de quoi justifier de leurs existences.

Vous avez vu ? Tout comme on nous l’a présenté durant des années, parler de tous ces gens sans jamais les citer, un peu comme une masse informe et grouillante, de la chair fraiche pour tous les passeurs et autres esclavagistes du 20ème et 21ème sièc’ !


Ce quatrième bouquin est terrible, prenant, percutant, une grande, mais alors très grande claque dans la gueule. Toujours cette écriture, brève, sèche  mais tellement parlante. Une histoire, une balèze, une touchante et même un chouïa déchirante, la vie d’un migrant planté là en bord de mer, vue de l’intérieur et, vue comme un individu, ce p’tit truc qu’on a jamais trop entendu, son prénom, ses souvenirs, sa famille ou son métier, un peu comme si on nous f’sait découvrir un être humain, avec toutes ses envies.

Ce livre est touchant parc’que comme les autres si il cause d’une réalité, celle-ci n’est plus une histoire de flics et de voyous mais celle de Monsieur et M’dame tout l’monde jeté dans une sauce dont ils n’ont pas réellement choisi tous les ingrédients. Jusqu’à où l’être humain peut êt’ moche ?


Vous l’aurez compris, plutôt une chouette découverte, Erssi Miss Lexa, mais tout n’est pas que bon, non trop facile. Il y a quand même quelque chose qui cloche, et pour chaque bouquin lu, ils finissent trop vite !!
Ben ouais, ce s’rait avec un malin plaisir de lire encore dix ou cent pages de mieux, parc’qu’il faut l’avouer, flics, migrants, situation de merde, ils sont si bien contés que le temps passé auprès d’eux parait trop court.

Ouais définitivement, commencez par celui-ci, une très bonne approche du travail du bonhomme, de son monde, son écriture.

Voilà voilà, mission accomplie, qu’est ce qui m’reste à faire ? Traverser la rue pour faire bisou à un agent de police, mouais… ? Jouer en boucle l’Salope de Keufs des Cadavres…pas vraiment plus ! Peut-être commencer l’dernier « Surface », Ouais, vais faire comme ça !!

7red 

 

mardi 7 janvier 2020

RiNG Ma BeLLe



En matière de Rock, le format prime sur l'évolution. 
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Pierre Boulez. Il ajoute que cette absence d'évolution encastre le genre dans un bout de siècle auquel se réfère l'auditeur avec la nostalgie de ses ébats de jeunesse. Il a raison. Le Rock n'accompagne plus nos vies, il les fige. C'est désolant, mais c'est ainsi. La pertinence n'est plus de mise. Je n'en attends plus que dalle. Les vieux, les reformés, je m'en branle. J'ai même plus le respect des morts, tellement on nous bassine avec. Dans son interview, Pierre Boulez dézingue tout autant musique concrète et contemporaine, leur fait le même reproche qu'à notre cher binaire, les protagonistes périssent par manque de culture. Oh, la leur ils la maitrisent sur le bout des doigts, mais celle du voisin, ils n'en connaissent rien. Et vas-y que je fréquence en rond, sans savoir vers où diriger mes découvertes. Quand on pense à ce qu'on a fait du feedback, une paire d'intros, une poignée de soli plus fréquemment prétextes à des postures scéniques zguègue en avant, guiboles en isocèle, que véhicules de créativité. La musique n'appartient plus aux alchimistes, peut être même qu'elle n'appartient plus aux musiciens. Si une ou deux fois l'an un album vient apporter un peu d'insolente énergie, d'insouciance envers les conventions, tant mieux, j'en croque, et si c'est pas le cas, m'en fous. Par crainte de devoir lire dans le silence, perdu dans l'espace comme à bord de Jupiter II, je me suis trouvé une quatrième dimension. Je me suis risqué dans le bizarre sans peur des peaux de bananes, je fricote avec les estampilles Living Presence, Stéréo Hi-Fi, de bons baromètres de l'étrange. Et croyez pas qu'il faille systématiquement remonter à des partitions datées de trois siècles en arrière, dans les années d'entre deux guerres, et après, toute une ribambelle de réfugiés juifs, et pas seulement, s'appliquait à enregistrer à New York, et ailleurs, des trucs et des bidules à rendre un tantinet ordinaire les effets du LSD. Il y a là tout un univers nourrit d'influences venues de Prusse et du Pirée, de Lituanie, de Berlin, des Appalaches, de Marseille, Paris, Vienne ou Milan, Londres et Saint-Pétersbourg, le tout traversé par une énergie que seul le plus ravageur désir de vivre peut animer de la sorte.




C'est ainsi que j'errais aux puces dominicales, dans l'obscurité des premières heures d'un gris matin d'hiver, guettant un quelconque signe, un salut, espérant un improbable lot d'Edgar Varese, Erik Satie, Leonard Bernstein, un Petrouchka de Stravinsky, un Bœuf sur le toit, que sais-je, de quoi me mettre du baume au cœur. Et c'est là que faute de Darius Milhaud, la couverture cornée, noire, rouge et dorée, d'un livre négligemment abandonné sur une pile de moisissures, interpella mon esprit vaseux. Le Ring à Bayreuth La Tétralogie du Centenaire, malheur, rien que ça. 400 pages entièrement consacrées à la version honnie et vilipendée, mise en musique par Pierre Boulez, on y arrive, et en scène par Patrice Chéreau, de 1976 à 1980, du plus ambitieux chef d’œuvre de Richard Wagner. Partez pas, ça swingue mieux qu'à Meudon.




Le Ring, L'anneau du Nibelung en VF, Der ring des Nibelungen en VO, c'est quatre opéras, L'or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried et Le Crépuscule des Dieux, qui forment un ensemble de 15 heures de musique ! 4 coffrets de 3 à 5 vinyls chacun ont immortalisé la chose. Moi qui croyais que La chevauchée des Walkyries durait le temps d'une scène d'Apocalypse Now, ça m'en a bouché un coin. Et si ce n'était que ça. Figurez-vous que Wagner débordait d'imagination, la partition ne suffirait pas, il lui fallait créer un spectacle total, additionner musique, théâtre et opéra. Les chanteurs seront comédiens et l'orchestre devra accompagner leur jeu, servir de guide à l'histoire, l'enflammer tantôt, s'en éloigner sur la pointe des pieds à d'autres instants. Et que tout cela soit exécuté dans une salle plongée dans l'obscurité à la seule exception de la scène. Un standard de nos jours, une nouveauté inconcevable à l'époque. Je vous épargne la création du théâtre de Bayreuth, le charme, honteusement vénal, fait à Louis II de Bavière pour obtenir rentes et financement, ainsi que les intrigues politiques et amoureuses qui vont avec. Les plus courageux insomniaques d'entre vous peuvent s'envoyer les presque 5 heures du Ludwig de Luchino Visconti pour en savoir plus. Le film vient d'être diffusé sur Arte, il s'y trouve encore en replay.





Aussi captivante que soit la vie de Richard Wagner, le livre dont il est question ici n'aborde pas le sujet, il se consacre à l'accueil réservé par les wagnerophiles les plus endurcis, ceux pour qui l’immobilisme des traditions est la seule loi, à deux modernistes français en charge d'honorer en terre allemande le centenaire d'une œuvre majeure du plus aveuglément idolâtré des compositeurs teutons. Rien que de l'écrire, ça file du frisson. Fidèle aux annotations de Wagner lui-même, Patrice Chéreau va donner sens au terme de spectacle total. Pas question de rester plantés face au public en déversant les vers en ténor et soprano, le metteur en scène exige que les interprètes se touchent, se regardent, ignorent les spectateurs -qui ne manquent pas de prendre ça pour une insulte à leur présence- qu'ils bougent, dialoguent entre eux, vivent. Pour Le Crépuscule des Dieux, il les habille en contemporains de l'ère industrielle naissante de l'aube du 20eme siècle, soulignant ainsi le parallèle entre les dieux antiques et le patronat qui maintient le peuple en esclavage dans les mines. Soudain, c'est Émile Wagner, ou Richard  Zola, faites votre choix. Le bolchévique de l'insurrection de Dresde ne se serait donc jamais renié ? Scandale dans les rangs. Huées dans les loges. Qu'on les empale ! Haro sur les Ardennes ! Des français viennent de dépoussiérer le discours, rendre audible à nouveau tout ce que ce triste monde s'efforçait ne pas entendre depuis un siècle. Il faudrait ici évoquer le livret, cette adaptation visionnaire et cruelle des mythologies ancestrales que Richard Wagner transposa en déchéance des divinités concupiscentes, fourbes et incestueuses, mortes de s'être mêlées de trop près à une humanité dont les plus élitistes représentants s'imaginent de sang divin. 


Sacrilège, la musique se fait alliée du texte, elle qui ne se dégustait jusqu'alors que dévastatrice, va dorénavant jusqu'à s'effacer avec élégance devant les sentiments qu'elle souligne. La version de référence, celle dirigée par Georg Solti, d'où est puisé l'extrait utilisé dans Apocalypse Now, est compacte, grandiloquente, magnifique de puissance, l'approche de Pierre Boulez est totalement différente. 
Dès l'ouverture de La Walkyrie, les violons sonnent comme des lames que l'on aiguise, virevoltent en crescendo autour de la trame centrale. Ailleurs, durant La Chevauchée, l'orchestration se fait plus perçante que massive, elle élève la voix de Brünnhilde jusqu'à l'hystérie. De surcroit, la captation est live, on y entend les bruits de la scène, les pas des comédiens, le mouvement des décors, la vie. Un bonheur.

Le livre donne la parole aux participants, techniciens ou artistes, là encore, stupéfaction, la langue de bois est aux abonnés absents. Tel chanteur n'aime pas les décors, la mise en scène, tel autre n'aime rien de l'interprétation, des musiciens quittent la fosse courroucés, ils ne reviendront jamais. Ceux qui restent se serrent les coudes, quelles que soient leurs divergences, par goût de l'aventure, par besoin de secouer un monde fossilisé, peu importe la manière, ils vont au bout de leur engagement, mais refusent de taire les nuances. Mazette que ça fait du bien de lire autre chose que les redondances flatteuses des biographies autorisées. Mieux encore, le livre compile des articles de fond parus dans la presse d'alors, quel régal de lire des journalistes qui savent écrire, maitrisent leur sujet, expriment un avis objectif et impartial. Je n'avais pas rêvé, ça a bien existé. 
Avec tout ça, je me suis décapsulé le cerveau, j'ai ouvert en grand les vannes de l’hétéroclite, me suis lancé sans filet sur les platebandes des boulevards endimanchés. J'opérette à tour de bras. Je mets des noms sur des ambiances, comme ces goûts qui reviennent au palais sans qu'on ne sache plus à quoi on les doit. Le poco allegretto de la 3eme symphonie de Brahms me donne envie de revisionner les Brian De Palma, Le Nouveau Monde de Dvorak me fait prendre conscience que j'aime Dvorak, en fait, et pas tant Gainsbourg. Bartok m'estoque, je rafle tout ce qui se présente, je m'émerveille devant le Mahagonny de Kurt Weill. J'Antal Dorati, je Zubin Mehta à tout va, j'Arturo Toscanini. Au placard, les guitares ! 

Hugo Spanky