Il y a des
jours où on est une feignasse de première et la simple perspective
de devoir se farcir un roman au long cours nous donne des envies de
fuites au bras de sa douce à Hawaï.
Heureusement les écrivains sont des sacrés petits malins et ils arrivent tout de même à nous ferrer avec leurs recueils de nouvelles.
Écrire une nouvelle n'est pas donné au premier venu, c'est un art difficile qui nécessite une juste maîtrise de ses mots afin de parvenir à nous conter une histoire qui nous tienne en haleine en quelques pages seulement. Tout le contraire donc des ces auteurs de romans à rallonge qui s'emportent à longueurs de feuilles dans des digressions qui n'en finissent plus de nous soûler ( Stieg Larsson, l'auteur du largement surestimé «Millénium» en est un parfait exemple notamment).
Heureusement les écrivains sont des sacrés petits malins et ils arrivent tout de même à nous ferrer avec leurs recueils de nouvelles.
Écrire une nouvelle n'est pas donné au premier venu, c'est un art difficile qui nécessite une juste maîtrise de ses mots afin de parvenir à nous conter une histoire qui nous tienne en haleine en quelques pages seulement. Tout le contraire donc des ces auteurs de romans à rallonge qui s'emportent à longueurs de feuilles dans des digressions qui n'en finissent plus de nous soûler ( Stieg Larsson, l'auteur du largement surestimé «Millénium» en est un parfait exemple notamment).


Découvert
avec son vertigineux roman «Le Diable, tout le temps», qui
nous narrait les péripéties hallucinantes d'une galerie de
personnages inquiétants d'une perversité sans commune mesure dans
une magistrale épopée redneck jusqu’au-boutiste, Donald Ray
Pollock a débuté sa carrière d'écrivain avec un remarquable
livre de nouvelles qu'il ne faudrait surtout pas oublier:
«Knonkemstiff».

Nous avons
là un déserteur de l'armée qui finit demeuré et meurtrier à
force de se réfugier dans les bois en solitaire; un fils mal aimé
confronté à un père à moitié mourant qui continue à le
charrier; un enfant craintif qui fait l'expérience de la violence
avec son père rongé par une hargne inextinguible; un malheureux
employé de station service qui voit l'amour de sa vie – la pire
catin du bourg- se faire la malle avec un abruti; un paumé malmené
par son paternel qui décampe de la piaule familiale pour se
retrouver dans une situation ô combien malsaine avec un routier;
deux speedfreaks pathétiques qui s'enfoncent à vitesse grand v dans
le sordide le plus glauque; un jeune homosexuel qui s'accoquine avec
une vermine malveillante; un adolescent déboussolé qui tente
de prouver sa virilité à son entourage; un couple mal assorti et
fauché à la recherche désespérée de flouze; un bodybuilder qui
causera la perte de son fils ou bien encore un père qui pète une
durite suite à une insulte de trop faite à son fils attardé.
Pas un de ces protagonistes ne trouvera de rédemption au terme des ces récits âpres: ils sont condamnés à vivre dans leur minable bourgade au milieu de leurs congénères vicieux. Point de salut pour ces lâches qui se trouvent toujours une mauvaise excuse pour ne pas sortir de leur marasme. Quant à ceux qui parviennent à s'en échapper, c'est la fatalité qui les empêchera d'avoir droit à une vie meilleure.
Admirablement
traduites par le trop rare Philippe Garnier, ces courtes
nouvelles nous marquent au fer rouge et nous laissent un goût de
cendres dans la bouche.
Avec ces
trois recueils, vous êtes assuré de plonger dans des récits à
l'écriture sèche et aussi percutante qu'une tournée de shots de
Jack Daniel's pour Donald
Ray Pollock, dans des histoires
imagées et foutrement inventives à forte teneur addictive
pour T.C. Boyle et dans des chroniques finement ciselées
d'une saisissante justesse pour Elwood Reid.
Bref, des
bouquins qui, contrairement aux fausses valeurs sans cesse encensées
( Amélie Nothomb, Marie Darrieussecq, Thomas
Pynchon, Don Delillo ce genre d'institutions horrifiantes
quoi ), sauront vous éclairer autant sur vous que sur vos
contemporains et qui vous secourront le ciboulot mieux qu'en faisant
un tour dans les montagnes russes. Des œuvres en somme qui feront
raisonner en vous les plus violentes émotions; ce que tout livre
d'envergure se doit d'avoir pour ambition ultime.