samedi 16 juin 2018

THe FRiGHTNRs - NoTHiNG MoRe To SaY

Rien d’plus à dire !
Je n’me fendrai pas d’un point Météo, en Haute Normandie ce s’rait comme du foutage de gueule, rien d’bien neuf côté Art de la table et le foot… toi-même tu sais !!
Back to Music !


Triple gifle à l’écoute de ce disque. La première pour l’avoir gardé là à côté des platines parce que Ska. Hum…mon seul souvenir du Ska revu par les yankees c’est les compils Ska-Ville USA sorties milieu/fin 80. Du jus ouais mais ça s’arrête là, beaucoup plus proche de la fanfare à roucoucougne que de Prince Buster, comme quoi, suffit pas d’brosser les cordes à r’brousse poil pour faire du Ska !!
La seconde parc’quand fait, ce n’est pas du Ska mais du Rock Steady, direct affiché par le groupe qui se défend haut et fort de son amour pour le genre et la préservation du Style.
La troisième, juste parc’que des fois j’m’étonne tout seul d’êt’ aussi con, retarder l’innévitab’ sous prétexte que Pistrell le chat va sauter sur la platine, elle croit encore que c’est un tourniquet à minou, que je n’ai pas l’temps ni l’envie de mettre un disque le soir, préfère le silence en rentrant du taf et, et en fait Rien d’plus à Dire !!


Une voix, légère, souple, enjôleuse, un d’ces trucs qui mériterait de tutoyer les anges, diablement bon. Des harmonies, pas trop, juste comme à c’est qui faut et des chœurs à la juste mesure de c’que c’est bon. La musique est ronde, chaude, la basse vous prend direct par la taille, sautillante, tortillante, harmonica, keybords Jackie Mittoo-isant, des mélodies de partout.
On se sent tout de suite à son aise, Studio One, 13 Brentford Road Kingston Jamaica. Dans un coin du studio ou dans la cour, les Heptones de Leroy Sibble joueraient aux dominos avec Carlton & the shoes, les Gaylads donneraient quelques tuyaux pour améliorer les harmonies sur un titre, Slim Smith, près de la console, les yeux fermés, dodelinn’rait du pétard en rythme et Ken Boothe, de sa sagesse couvrirait du regard ces p’tits gars qui enregistrent là leur premier album…. Mais Non !
C’est Pomme, on est en plein Brooklyn, sta zunis et jamais, mais alors jamais les Frightnrs n’essaient de mimer tous ces grands noms de la musique Jamaïcaine, pas d’accent ni de patois jamaïcain, seul le son du disque nous ramène sur l’Ile aux Trésors. Ce son si rond, cette basse qui ronfle à n’en plus finir, ce sentiment d’une pièce de trent’ mètre carré juste équipée de deux micros où l’histoire s’est faite.
 

Si le groupe œuvre à la préservation du style, adoptant le son de ce qui a bercé les Dancehalls fin 60, chant langoureux, harmonie, finesse, richesse musicale et chansons, souvent love et ses tribulations, pas de commentaires sociaux et bien moins encore de propagande rastafoireuse, juste de belles chansons sacrément bien écrites, le chanteur, Dan Klein, reste lui un ti gars de Brooklyn, et ne gomme en rien cette touche. Si le Rock Steady était une version à contre temps de Stax et Motown Records, alors les Frightnrs ramènent ici le bébé au berceau, et c’est là que ce disque devient très vite génial, on sent ce feeling de ti gars élevés au son d’un Sam Cooke, Ben E King et j’en passe, Booker.T.
Vous n’êt’ pas amateur ou même « connaisseur » de jamaïcannerie, tant mieux, cette galette est pour vous, plus encore même, esprit large et non pas toujours tout résoudre au son d’une production ou d’un genre. Quand une chanson est bonne, elle ne le doit ni à un genre musical ou une question d’étiquette, pas de la music pour esthète, de con, non elle est bonne parc’que sentie, suée, transpirée par ses interprètes, une question de vie… 


Le groove est ici bien plus riche que les productions Studio One, plus large et pour cause, si on n’en avait pas parlé jusque-là, voilà, c’est une production Daptone Records, label qui n’a plus à nous prouver que seul pour eux, la qualité et la justesse compte. Qualité et justesse mises en avant peut-être encore plus que d’habitude, le chanteur ayant été diagnostiqué baisé par la maladie de charcot au début de l’enregistrement, aucun doute alors que le groupe enregistrait ici leur seul et unique album. Si le chanteur est malheureus’ment parti avant même la sortie du disque, ce témoignage sur galette de c’que peuvent encore aujourd’hui faire de vrais passionnés de sisic, groupe comme label est particulièrement touchant. Onze titres, et y’en aura jamais plus, c’est tell ’ment bon quand ça sonne vrai.
Je pourrai sans doute encore vous en causer pendant des lignes et des lignes, mais sincèr’ment, si vous avez comme une envie d’une tranche de douceur, ‘sitez pas, The Frightnrs, Rien d’plus à dire !
Si, Un Big Up à Didi la Savate !!

7red

mardi 12 juin 2018

sTiLL BoReD WiTH THe USa

Renouvellement en berne, originalité à la peine, les séries US semblent définitivement à la ramasse. Après nous avoir fait découvrir une multitude d'acteurs fabuleux, trop rugueux pour le mièvre grand écran, James Gandolfini, Michael Chiklis, Walton Gogging, les castings ressemblent dorénavant à un recyclage forcené des médiocres qui n'auront brillé en salle que le temps d'une hype (qui a dit James Franco ?). Il est grand temps de regarder ailleurs, de chercher la différence. Et puisque l'humanité qui nous avait fait adorer The Wire est dorénavant remplacée par la surenchère trépanée, 7red nous indique l'Angleterre comme terre d'exil. Et qui de plus indépendant, finalement, en nos temps de soumission que la rebelle Albion ? It's time for TV Brexit !


Non, n’allez pas vous attend’ à quelconques commentaires sur la politrick de Trump la Mort ou les dérives de « la plus grande démocratie du monde », ça n’aurait pas plus d’intérêt que mon avis perso ou les résultats du tiercé pour quelqu’un qui n’mange pas d’viande !!
Yankee detectives
Are always on the TV
'Cause killers in America work
Seven days a week 

Ça a été écrit fin 76 début 77, 1976/77 hein, et j’vois pas trop c’qui a changé !
Des experts, de Manhattan à Miami. Du FBI psychologique aux flics de la Marine via des agents aux dossiers classés, voire même des qui sauvent la planète ou nos libertés chéries en mode mercenaire. De la famille au sang bleu uniforme à des mentaleux et aut’ détectives, Monk, non pas lui, j’l’aime bien mon Adrien… On n’en finit plus !
Et va z’y la morale à la con, liberté chérie, me faites pas à moi c’que j’aime faire aux aut’, les évangiles selon St Gibbs ou St Reagan, et double careful au terrorisme, forcément barbu et pas très catho. Vraiment plein l’cul !!

Rajoutez à tout ça de belles plages de Pubs, peut-êt’ pour libérer de l’espace de cervelas et vous avez le programme standard de la télévision française pour la semaine, et sur plus de chaines que c’est utile. Certains me diront qu’il y a une alternative, d’autres chaines, payantes, ou même d’éteindre la télé, ouais, mais comme pas mal de monde, se rincer les boyaux d’la tête après une journée d’taf, rester avachi, devant l’écran, c’est pas mal non plus. Liberté chérie que j’vous dis.
 


Du coup, par contre-mesure, j’ai opté pour une chaine, sans publicité, malgré qu’celles-çi me permettent de reposer mes yeux, et du coup découvrir ce qui s’fait ailleurs, merci TF3.
Quelle grosse marrade, c’est aujourd’hui les séries anglaises qui m’accrochent au moins une soirée la s’maine. C’est plus du Chapeau Melon et Mrs Peel mais on r’trouve la finesse  et l’désespoir d’un Mona Lisa, l’humour du Full Monthy, en somme, y’a de quoi faire.
Bien sûr, des horreurs y font aussi, Barnaby ou Verra, Morse… No Comment, mais y’a aussi une palanquée de trucs plutôt chouettes, Broadchurch ; Sherlock ; The Halcyon, très conventionnels mais bien fichus, et tous les autres, Happy Valley ; No Offence ; Thirteen ; Unforgotten ; Meurtres au Paradis (celle-là c’est surtout pour les amoureux de Rock Steady, l’intégral du catalogue Treasure Isle en BO, y’a forcément pire). Les Peaky Blinders, just une tuerie, autant pour l’image que le son, double gifle !
Je pousserais même la vulgarité à vous conter mon top pour cette année, Maigret, rien de moins.
 Maigret, le ténébreux, interprété par un Rowan Atkinson, bluffant ! Le type qui personnellement, ne m’a jamais décroché un sourire, voir même très vite insupporté, joue là un Maigret tout en finesse, loin de cet affreux Bean qui se colle la tête dans l’cul d’une dinde en guise d’humour, non pas de ça, tout en finesse, retenue, parlant peu mais plein d’une attention, d’une retenue qu’on n’attend surtout pas. Maigret remit au gout par les british, lumière, colorisation, décors, très sincèrement depuis l’homme Gabin, j’avais pas vue une interprétation de ce rôle aussi personnelle, juste, un vrai régal.



Mais là encore on reste dans du conventionnel, de l’écrit, du qui a passé l’épreuve du temps alors que des séries comme No Offence ou Happy Valley, pour revenir au titre du papier, on est dans l’Punk Rock à tous les étages, The True the Whole True & nothing but the True.
Ca s’passe à côté d’chez nous. Pas de grandes triturations d’l’esprit, de complot intercontinental à têtes fouineuses ou de tricotages inter agences de renseignement, non, du tristement vrai, des violeurs de mômes, des dealers/toxico/foireux, des notables pris l’nez dans la poudre ou entre les cuisses d’un voisin. Des flics de la loose, des cassos grandioses, des alcoolos de génie dignes de vous produire le double album du siècle, mais qui finiront quand même le nez dans leur pisse. Des gens normaux, comme vous et moi, qui tirent leur temps, et quand l’occasion s’présente, sautent le pas, des fois pour le meilleur, et souvent le reste, et tout ça dans une atmosphère de merde, si loin du soleil et du bling bling californien, back to ze roots, la vallée d’la Tamise, les faubourgs de Birmingham comme ceux d’Manchester, et même quand y sont en bord de mer, c’est triste à crever. Décors de merde pour des histoires dont on pourrait tout à fait êt’ les zéros.
C’est la froideur et la justesse du truc qui touche, comme pour de vrai. Y’a une semaine, les babylons faisaient une descente à la fraiche dans l’quartier. L’est 5 heure 30 tu pars au gratin, les ninjas calibrés comme des cuirassiers se mettent en place et là Bim, la mouche dans l’lait, le pavé dans l’bol de café, une porte de garage qui claque, un clebs qui pisse dans une timbale métallique ou ta voisine qui se met à aboyer après les mômes. Des lumières qui s’allument, des ombres qui partent en courant, chacun son scénario, ça peut s’passer en douceur, ou pas, la vie !


Malgré une diffusion complèt’ment crétine, XXIième siècle oblige, garnir un max d’épisodes en une soirée, comme si le top de l’audimat pouvait êt’ touché un jeudi soir sur la 3…, le format d’ces tites séries est plutôt bien fichu, 6 épisodes, bref, direct et sans fioriture, du Punk Rock que j’vous dis, alors, Try dem !!

7red