vendredi 27 janvier 2017

BLue JeaN BaBY


Jean Harlow se glissa entre les draps, impatiente et troublée par l'avenir qu'elle s'est choisie. Cette nuit de noces, elle l'a tant imaginée, qu'elle l'a presque déjà vécu. Son mari va sortir de la salle de bains, mature et viril, il va lui donner, entre sagesse de l'expérience et pulsions du désir charnel, les premiers plaisirs d'un couple qu'elle espère éternel. Elle a tant hésité avant d'accepter la demande, la supplique corrigea t-elle dans son esprit, de Paul Bern, bras droit du tout puissant Louis B. Mayer, empereur de la Metro Goldwyn Mayer.
Paul Bern a vingt ans de plus qu'elle, mais qu'importe, il est élégant, presque maniéré, il s'est affiché avec elle dans les soirées mondaines les plus chics, de l'opéra aux repas de l'élite, alors que pour le public et les producteurs, elle n'était encore qu'une créature sortie d'on ne sait où. Une blonde platine aux jambes interminables et au regard glouton. Jean Harlow est nouvelle jusque dans sa façon de se mouvoir, une bad girl comme l'humanité n'en avait jusque là jamais vu sur un écran. Elle parle dans ses films, revendique sa sensualité avec malice, exhibe sa nudité sous la fine étoffe de ses robes.

Platine, Jean Harlow l'était naturellement, elle se détestait pour cela, elle qui rêvait de ressembler à Clara Bow, l'aguicheuse rouquine au regard outré, d'un cinéma qui finissait d'être muet. En se lovant dans la délicieuse caresse de la soie, elle se souvint de ses premiers pas dans les studios, alors que les réalisateurs ne voyaient en elle qu'une curiosité qui captait étrangement la lumière crue, jusqu'à la faire rayonner d'un flou que le celluloïd restituait avec magie. On  cherche à détruire ce que l'on ne comprend pas, la presse à scandale voulut démasquer la nouvelle ruse de Louis B. Mayer, harcela la jeune actrice de son vice, lui prédit la perdition de son âme ingénue. Les ligues de vertu se dressèrent sur leurs ergots, la Babylone Hollywoodienne cachait trop de scandales sous les épaisses moquettes de ses salons privés. Des starlettes mortes mystérieusement mutilées par des acteurs élevés au rang de demi-dieux, des nymphettes déflorées sans vergogne, Kenneth Anger fera un livre entier sur le sujet. Et voila, maintenant, cette chose à la chevelure d'albinos à qui l'on arrache la jupe sous l’œil de la caméra et qui ne s'en effraie pas plus que lorsqu'elle se relève d'une chute dans une fontaine, seulement couverte d'une robe si détrempée qu'elle en épouse la pointe de ses seins. 


Bientôt viendrait l'intransigeance du code Hays, mais lorsque Howard Hughes lui offrit la vedette de Hell's Angels, après qu'elle eut passé ses deux premières années de carrière à servir de cible aux tartes à la crème de Laurel et Hardy, il fit bien mieux que changer en conte de fée, la dure vie d'une gamine poussée sous les projecteurs par une mère vénale, il changea le cours de l'Histoire. Partout dans la rue, dans les bus, dans les collèges, les Norma Jean de l'Amérique toute entière se muèrent en une armée de blondes platines, serrant leur taille, dressant leurs seins, le menton relevé, la croupe cambrée, ne se nourrissant plus, dès lors, que des chimères hollywoodiennes. Elles viendront par dizaines, par milliers, gratter à la porte de l'usine à rêves, brisant leurs ongles malicieusement vernis sur le granit de l'indifférence, usant leurs genoux en de vaines révérences ne leur offrant que le goût de la semence de n'importe quel beau parleur aux promesses bien récitées.

1930 aura été l'année du triomphe pour Jean Harlow,  1931 fut celle de sa légende. L'époustouflant Hell's Angels de Howard Hughes avait déchainé les passions les plus virulentes, ce n'était que prémices à l'odeur de souffre que propagea The Public Enemy, dans lequel elle s'impose aux côtés de James Cagney. Bras ballants, dos vouté, répliques vulgaires à souhait, Jean Harlow joue la bad girl avec un naturel confondant. The Public Enemy ne respecte rien, il n'est qu'abjection de toute forme de morale. Jamais un film n'avait été aussi ouvertement bestial, aussi gratuitement violent.


Devenue symbole de débauche, Jean Harlow ne sait plus qui elle est, fantasme salace de l'U.S.Male ou dame du monde invitée aux plus belles tables. Au bras de William Powell, elle danse au rythme du swing dans les soirées débridées de l'insouciance, l'esprit enivré par les tambours et l'alcool. En compagnie de Paul Bern, elle s'alanguit sur le velours des sièges de l'opéra, découvre un luxuriant univers de culture, fait de manières délicates et de paroles châtiées. Les deux hommes veulent l'épouser, tous deux ont vingt années de vie de plus qu'elle. L'acteur star au palmarès plus conséquent en conquêtes féminines qu'en chef d’œuvre du septième art ou le producteur timide aux propos ornés de feuilles d'or, Jean ne sait toujours pas si elle a fait le bon choix en épousant le second. Elle s'est résolue à éloigner sa vie privée, du tapage de sa vie de star. Tout est allé soudainement si vite, après les interminables années d'attente dans l'antichambre du succès.




La porte de la salle de bains s'ouvre enfin, son mari est là, devant elle, prêt à la rejoindre pour souiller la soyeuse couche de leur union. Monsieur et Madame Bern, pense t-elle dans un murmure de l'esprit. Oui, elle a fait le bon choix, elle en est certaine dorénavant. Paul Bern est l'homme sur lequel elle pourra appuyer sa jeunesse, il est bâti pour arrimer sa dérive, lui conserver sa pudeur. William Powell avait le goût des amours fougueux, des aventures enfumées, des petits matins aux souvenirs vaporeux. Il n'aurait jamais su faire perdurer l'incendie irraisonné de leur passion, le muer en amour véritable, celui qui nourrit le quotidien du respect et de la bienséance que l'on se porte l'un à l'autre. Paul, lui, est si noble, si... Elle fut arrachée à ses pensées par un rire qu'elle ne se connaissait pas, nerveux, hystérique, incoercible. Un rire frénétique arraché aux entrailles de la folie, un cri à déchirer les chairs. Paul Bern, son mari, se tenait nu devant elle, debout comme une statue de mise à mort, exhibant en son bas ventre un pénis d'enfant, minuscule coquille de peau égarée dans une toison d'homme. Et elle rit, choquée au delà de la déception par l'absurdité révélée de sa vie. Elle rit d'un rire qui ne venait pas d'elle, mais de l'ironie cruelle d'un destin sadique. Elle avait fuit la romance tumultueuse qu'elle partageait avec William Powell, pour fuir ce qu'elle était au fond d'elle, rien de plus que sa mère en plus jeune. William Powell ressemblait tellement à son vaurien de beau-père, Marino Bello, ce gigolo italien qui ne savait que dépenser la fortune des autres, à tel point que ça en devenait gênant pour la femme du monde qu'elle fantasmait de devenir. 
Mais la destinée est un sortilège auquel nul n'échappe, et son rire à fendre les murs s'amplifia plus encore lorsque la main de son époux, empoignant sa lourde canne, se dressa dans les airs, lui semblant une bien vaine menace ainsi brandie par un homme dépourvu de virilité. Et il s'amplifia à nouveau lorsqu'elle s’abattit puissamment sur son corps, une fois, dix fois, cent fois. Elle riait encore en dégringolant sur le sol, heurtant le marbre, tandis qu'il la rouait de coups jusque dans le bas du dos, à lui fêler les os, lui briser les reins. A en devenir folle à lier.


Cela dura quelques minutes, une éternité au cœur d'un maelstrom au goût de sang. Puis il s'affala au bord du lit, la tête entre les mains, le souffle et la raison égarés en enfer. Fœtus bleui martelé de douleur, Jean Harlow mordit ses lèvres en dépliant ses jambes, rampa sur le sol glacé, s'agrippa à la rampe de l'escalier pour se relever enfin. Elle trouva refuge chez un couple d'amis, effrayé de la découvrir détruite, brisée de toutes parts, tuméfiée par les morsures, les griffes et les coups, alors même qu'ils venaient de quitter les festivités du mariage.

Une poignée de jours plus tard, Paul Bern sera retrouvé suicidé par balle, laissant derrière lui une trouble supplique implorant le pardon de sa femme. Jean Harlow mettra, elle, cinq années à mourir des coups reçus cette nuit là. Cinq années d'errances sous les fards de la gloire, durant lesquelles elle va passer des bras sécurisants de Clark Gable à ceux dangereusement protecteurs de Bugsie Siegel. Poursuivie par une rumeur qui prétendra avec insistance que c'est elle qui appuya sur la gâchette. Au terme d'une tentative de réconciliation, Paul Bern lui aurait confessé être homosexuel et ne pas la désirer, plus sordide encore, il aurait exhibé un godemichet, défiant son inutile femme de l'honorer avec. Une insulte de trop pour celle qui, aux yeux du monde, incarne le plaisir charnel. 
Le curseur  de la vérité est difficile à placer, la Metro Goldwyn Mayer règne alors en maitre sur la ville, et sa version des faits, qui nie l'homosexualité de son dirigeant, autant que la culpabilité de sa star, deviendra version officielle, corroborée par une police à sa solde.



Rien de tout cela, ni même la vénération d'un public toujours plus nombreux, n'empêcheront l'alcool, une sexualité insatiable et le désarroi de paver désormais le chemin sous les étoiles d'une Jean Harlow en perdition. 
En 1936, elle semble retrouver la stabilité et se fiance avec William Powell, dont l’indéfectible passion fut cruelle pour celle qui ne l'avait prise que pour un éphémère désir. On dit qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire, mais Jean Harlow ne vivra pas assez pour que leur amour devienne union sacrée. Elle s'effondre sur un plateau de tournage en enlaçant Clark Gable, à qui elle donne la réplique. Victime du dysfonctionnement engendré par les coups subis par ses reins des années plus tôt, elle meurt d'infection urémique le 7 juin 1937, après des mois à taire une douleur qu'elle croyait malédiction. Jean Harlow avait 26 ans, elle fut la première star blonde d'une lignée qui court encore de nos jours. Rien n'arrête jamais l'usine à rêves, Lana Turner, qui allait la remplacer en haut de l'affiche, fit ironiquement ses débuts dans A Star Is Born, cette même année 1937. 
C'était il y a 80 ans de ça, et depuis, qu'ils sachent ou pas ce qu'ils doivent à Jean Harlow, les hommes préfèrent toujours les blondes.


Hugo Spanky

Ce papier est dédié à Mike Connors, l'éternel Joe Mannix, qui, par une triste coïncidence, donna la réplique à Carroll Baker dans le film Harlow, une biographie très romancée, mais plaisante, de la vie de Jean Harlow.


19 commentaires:

  1. À l'heure où il est de bon ton de montrer son cul dans Maris Patch, il est intéressant de revoir ces "vieilles" photos de Jean Harlow qui ne montre rien… mais laisse tant présager.
    Si elles m'écoutent, j'invite Paris Hilton, les sœurs Kardashian, Nabila et toutes ces infâmes grues insipides à s'inspirer des Marilyn Monroe, Jean Harlow, Lauren Bacall, Grace Kelly…

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    1. Je ne mettrais pas Paris Hilton dans le même sac que les autres, mais pour le reste tu as bien raison. D'un autre côté, qui a envie de les voir nues ? Non seulement on sait déjà ce qui nous attend en dose de silicone, en plus les photographes n'ont plus le moindre talent. Les photos d'aujourd'hui n'ont aucun grain et sont aussi artificielles que les modèles qu'elles immortalisent.

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    2. Ah oui, c'est vrai, j'oubliais que tu étais fan de la blondasse qui est née avec une cuillère en diamant dans le bec !!!!! :-)

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    3. Je confirme. Les autres sont des suiveuses interchangeables, alors que Paris Hilton a un je ne sais quoi qui n'appartient qu'à elle. Et puis, elle était là avant toutes ces dindes. C'est un peu la reine mère, la suprema bimbo. C'est comme Mariah Carey pour les divas, il y a elle et il y a les autres, loin derrière.
      C'est comme ça que je vois les choses )))

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    4. "Un je ne sais quoi qui n'appartient qu'à elle" ? Tu veux sans doute parler d'un héritage conséquent qui lui permet de tortiller des fesses dans les palaces du monde entier !!!!!
      Quant à Mariah Carey, je n'en dirai pas de mal… d'autres l'ont déjà fait avec talent… mais je n'en pense pas moins ! :-D

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  2. Ces destins croisés sont tellement tragiques qu'ils sont l'exacte mise en abîme des histoires qu'ils racontent à travers les films. Si toutefois on aimerait se projeter en arrière pour telle ou telle raison, eux étaient par contre, bien en avance sur leur temps, parce que bizarrement, et bien que rien n'excuse la violence, on aurait presque de l'empathie envers Paul Bern, c'est étrange...

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    1. C'est un syndrome de notre époque que d'avoir de l'empathie pour les bourreaux, pour si peu qu'ils soient issus d'une minorité mal considérée. A mon avis, même si je comprends parfaitement ce que tu veux dire, ce genre de réflexe fait du tort à tout le monde. J'ajoute que l'homosexualité n'a rien de moderne, on regarde suffisamment de péplums pour le savoir ))))

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    2. On regarde assez de péplums pour savoir que les Romains étaient tous des folles qui te coupaient la tête si t'avais quelque chose à en redire ;)

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    3. Avec Caligula aucune distinction, mieux que de la discrimination positive, il dépucèle la femme et sodomise le mari. Et vive les mariés ! )))

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    4. Abominable Caligula ;)
      Mais pour l'empathie -après mure réflexions et âpres débats au sein de moi-même- je me suis donc remémoré l'histoire de Cantat et effectivement je n'en éprouve aucune. On a tendance parfois à tout voir à travers une focale de 35mn quand il s'agit de stars du grand écran, alors qu'il s'agit de la triste réalité des choses.

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  3. Ah, les films pré-code Hays des années 30 sont une pépinière de perversions révélées au grand jour.
    Tu cites d'ailleurs à juste titre Public Enemy avec un James Cagney qui fait froid dans le dos en y incarnant, avec une force inouïe, un des premiers psychopathes cinématographique.
    Dans ces films, outre une violence exacerbée, on osé aussi montrer des marivaudages bien corsés, faire volontiers allusion à l'homosexualité, pratiquer le sadisme ou des expériences interdites sans vergogne aucune (la première version de L'île du docteur Moreau avec Charles Laughton en est un bon exemple) et critiquer le soi disant irréprochable modèle Américain.
    Les femmes avaient alors des rôles forts et Jean Harlow, Barbara Stanwyck, Bette Davis, Loretta Young, Joan Blondell et Mirna Loy tenaient la dragée haute face à James Cagney, Clark Gable, William Powell et George Brent.
    Bref, ces films étaient dès lors tout sauf insipides et leur modernité, leur audace, leur intelligence de propos et leur rythme trépidant (puisqu'ils ne duraient guère plus d'une heure et quart) sont encore de nos jours bien enviables.

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    1. Mirna Loy...ce nom m'évoque un minois parmi les plus ravissants du 7eme art. )))
      Mille fois oui sur toute la ligne, cher Harry Max. Je suis plongé depuis quelques mois dans un passage en revue du cinéma des origines (et de l'Amérique du début du 20eme siècle plus généralement), hélas plus souvent à travers des livres que des films, tant il devient difficile de mettre la main sur des films muets ou du début du parlant.
      L'audace dont ces films faisaient preuve allait bien au delà de l'Amérique ceci dit, il suffit de visionner L'âge d'or de Luis Bunuel pour en être convaincu.

      Pèle mêle, je suis rivé en ce moment à la lecture de Citizen Hearst, un pavé consacré à ce cabot génial de William Hearst, inventeur de la presse moderne, avec les bons comme les pires aspects de la chose, et qui servit de modèle au Citizen Kane d'Orson Welles. Je viens aussi d'achever l'autobiographie de Gloria Swanson, passionnante tant sa curiosité intrépide fait ressembler sa vie à un roman d'aventures. Et dans la foulée, on s'est fait le plaisir de revoir Boulevard du crépuscule, dans lequel elle excelle.

      Je ne sais pas si j'arriverai à faire une synthèse lisible de tout ça, mais c'est rafraichissant de se plonger dans cette période où la création se façonnait d'abord par des luttes passionnées pour nourrir son art des meilleurs matériaux possibles.

      Je te cite : "Bref, ces films étaient dès lors tout sauf insipides et leur modernité, leur audace, leur intelligence de propos et leur rythme trépidant (puisqu'ils ne duraient guère plus d'une heure et quart) sont encore de nos jours bien enviables."
      C'est exactement ce que l'on se disait hier après avoir revu Dead End (Rue sans issue) de 1937 avec Bogart, sidérés que l'on était par la beauté du décor, l'interprétation au cordeau, l'ingéniosité des mouvements de caméra, et la modernité du propos qui fait de ce film le prototype parfait des films de quartier. Je serais curieux de lire ce qu'en pense Spike Lee.)))

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  4. De l'importance de consommer avant le mariage ?... Ouais, non, rien n'y fait c'est pas drôle. Ca n'a pas non plus d'époque ces tortures que certains infligent parce qu'eux-même souffrent.
    A mi-chemin de ton post je me suis mis Celluloid Heroes pour l'accompagner.

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    1. C'est un coup de billard à trois bandes cette histoire, on peut l'imaginer sous tellement d'angles. Paul Bern était-il jaloux de William Powell ? A t-il épousé Jean Harlow uniquement pour en priver son rival ? Les deux hommes avaient-ils un contentieux amoureux ? Ou professionnel ?
      Et surtout qu'est-il arrivé à Dorothy Millette ? Dorothy Millette fut la première femme de Paul Bern, après un an de vie commune elle fut internée pour des problèmes de santé mentale. Était-elle une pauvre fille faible d'esprit qu'il épousa dans le but de donner une apparente normalité à sa situation sociale ? Ou les problèmes mentaux sont-ils dû à quelques tortures psychologiques ?

      Lorsqu'elle quitta l'asile une poignée d'années plus tard, Dorothy Millette s'installa à San Francisco, où elle fut retrouvée morte et mutilée dans une rivière de la baie, le crane visiblement heurté par la roue d'un bateau une semaine seulement après le décès de Paul Bern.
      Étrange, n'est ce pas ? Il sera démontré qu'elle était toujours mariée à Paul Bern lorsqu'il épousa Jean Harlow, ce qui rend Paul Bern coupable de bigamie et annule son second mariage. Jean Harlow aurait-elle appris la vérité ? Bugsie Siegel faisait-il déjà partie de ses fréquentations ?

      Hollywoodland est un sombre monde, dans lequel les vieux messieurs aux lourds secrets et les jeunes filles curieuses ne font pas toujours bon ménage.

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  5. Avant d'oublier, je voulais te dire que j'ai beaucoup aimé ce post écrit comme un scénario à part entière. Scénario que j'aurais préféré retrouvé dans ce biopic de Jean Harlow par exemple, qui ne brille que par ses couleurs, la présence de Mike Connors et quelques petits autres et très rares instants malheureusement.. Parce que vraiment, Caroll Baker avec tout le respect que je lui doit, elle est à dix milles du jeu de Jean Harlow -tout comme à sa décharge, les dix milles génériques qui s'en sont inspirées. Jean Harlow est vraiment la preuve que le métier d'acteur ne s'apprend pas. On est bon ou pas. Il doit y avoir quelques astuces peut-être, mais l'aura, la prestance, c'est bien cela qui fait la différence.

    Sinon mon Dieu mon Dieu ! On compte une victime de plus avec cette pauvre Dorothy Millette dont j'ignorais jusqu'à même l'existence !! Je pense que le coupable n'est autre que le beau-père de Jean, l'italien. Je continue mes investigations, je reviendrais si j'ai du nouveau ;))

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    1. Marino Bello au poteau !
      Je le vois mal en assassin ceci dit, plutôt le genre à faire du chantage. Surtout que Jean Harlow n'était pas encore la bénéficiaire de l'héritage de Paul Bern.
      Ceci dit, il a été démontré que lui et la mère de Jean ont rencontré Dorothy Millette à San Francisco peu avant sa mort. Pourquoi ? Mystère.
      En voila une qu'on oublie un peu vite, la mère de Jean Harlow. Mormon déviante tendance Joan Crawford, elle a refusé que sa fille agonisante reçoive des soins, soi-disant au nom de sa religion. C'est louche d'invoquer la religion de la part d'une femme mariée avec un mormon du calibre de Marino Bello ))))
      Ce panier de crabes à tout d'un Non élucidé. Faut mettre la bande à Cold Case sur le coup )))
      Bon, je lâche pas l'affaire moi non plus, je vais choper la biographie de Jean Harlow signée par Irving Shulman en 1966, ça va pas rigoler longtemps, nom d'une pipe.


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    2. Marino Bello et 'mam Harlow n'ont dû avoir vent de l'existence de Dorothy qu'après la mort de Bern. Ils lui ont donc rendu une petite visite de courtoisie afin de lui proposer un arrangement qu'elle a -d'après moi- refusé, et sous la pression et le chantage, elle s'est suicidée, laissant les diaboliques sur la paille.
      Et le pour le suicide de Bern, avec son corps entièrement recouvert du parfum de Jean Harlow, ça sent tellement la mauvaise mise en scène,que je miserais également sur le couple d'intéressés...

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    3. Fiche la paix à Marino Bello, il est innocent ! Il a sacrifié sa carrière professionnelle pour apprendre la danse et la commedia dell'art à la jeune Jean Harlow, afin qu'elle devienne la star qu'elle n'a pas manqué d'être. Elle lui devait tout !
      Crois tu vraiment qu'il aurait sacrifié une bouteille entière de Mitsouko pour une mise en scène toute rénée, lui le sicilien à l'esprit fertile ? pourquoi pas jeter le Marsala dans l'évier, tant que tu y es. Vipère ! Que je ne te reprenne plus à vilipender de la sorte ce saint homme.

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  6. Houaaaaahhh. Ce dimanche sera un Blog's day ou ne sera pas. Il est. Voici une chronique à envoyer à James Ellroy au cas où il déciderait de s"enfermer définitivement sur Hollywood, ce qu'il fait de mieux. J'en ai encore des frissons de Bhornheur.
    Je pensais après les commentaires à mon premier sentiment face à cette violence. J'ai lu empathie, j'ai lu ta réaction ... saine. Introspection! Qu'est ce qui nous attire dans ces histoires noires, crapoteuses sans oublier leur dimension de démence refoulée (Bon pour les giallo)? Je pensais aussi à la grande époque de Ellroy. Cette attirance - je parle pour moi hein! - nous en apprends beaucoup sur nous même. Le sulfureux à la Sade n'est pas à notre portée, nous y avons accès comme nous avons accès aux chef-d'oeuvre mais nous... bon, je corrige... mais je sais bien que je peux pas atteindre ce niveau de raffinement, pas assez de talent.
    À croire que dès que cela touche Hollywood. Hollywood qui a popularisé le côté obscur. Avant soit tu étais d'un milieu qui accouchait de monstre élégant soit tu baignais dans la populace brute et alcoolisée.
    Hollywood ou son fantasme, frontière peu étanche, nous convie à le/la rejoindre dans ces histoires abominablement attirantes.
    J'ai retrouvé ce goût dans le dernier Ellroy, qui trouve toujours le moyen d'ajouter un ingrédient inattendu. + l'ajout de Bette Davies pour coller à ta chronique et ses personnages mythiques mais de "notre" milieu.
    PERFIDIA
    Bon je tiens à rassurer. Freud qui n'a pas dit que des conneries (non, je ne ferai pas le Desproges) conseille de ne pas tenter à tout prix de réaliser ses fantasmes. Ne serait ce qu'après il s'agira de s'en trouver un autre.
    Au fait, bravo!!

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