vendredi 22 mars 2024

TicKeT chOC


Les productions françaises progressent indéniablement niveau séries et téléfilms, ça c'est dit. France Télé et TF1 se refilent un bourbier d'acteurs et actrices impeccables, de seconde zone, on ne fera cracher le prix d'un ticket de cinéma à personne pour aucun d'eux, mais ils sont impeccables. J'ai même mes préférences. Dans le même temps, le cinéma devient pathétique. Les castings sont soit flagorneurs envers de vieille peau lessivée (Isabelle Adjani) que des producteurs essorent en les acoquinant avec de jeune raté (Pierre Niney) pour un résultat ridicule (Mascarade), soit révolutionnaires de salon en tentant de relancer des formules qui ont fait leurs preuves il y a 30 ans. Les succès de conneries monumentales comme Anatomie d'une chute ou Yannick en sont de bons exemples. Acteur tête à claques, contexte post-branchouille, scénario branlette. On m'explique que c'est voulu pour favoriser l'improvisation. Au final, un réalisateur de kermesse pique la trame d'Un Après Midi de Chien, colle ça dans un théatre et affuble l'ensemble d'acteurs dont j'ai vu défiler toute la carrière en l'espace de 5mns. Je vous le dis tout net, Raphaël Quenard est, au mieux, le nouveau Paul Préboist.

Quelques noms m'ont, un temps lointain, donné à espérer, tous se sont vautrés. Hazanavicius consacre tellement d'énergie à faire oublier OSS117 et The Artist qu'il perd tout ce pour quoi il était doué. Une cure de modestie lui serait profitable. Quant à Jean Dujardin, il semble que personne ne sâche quoi en faire. Yvan Attal persiste à réaliser des Super 8 familliaux qui n'interessent que lui et Guillaume Canet s'est fait laminer par le système. Son cas est d'autant plus regrettable qu'il avait du potentiel des deux côtés de la caméra. Ok, c'était pas le Cassavetes français, mais il y travaillait. Devenu en deux films girondins la coqueluche du métier, au point d'en être un brin agaçant, Rock'n'Roll l'a balancé cul par dessus tête. En mettant de la sorte un miroir face à ceux là même qui l'avaient créé, Guillaume Canet dressa le portrait peu flatteur d'une machine à fabriquer des monstres. Mordre la main nourricière impose un succès commercial sans contexte, seule façon de rendre l'insulte désinvolte. Pas de bol, tout en étant son meilleur film, Rock'n'Roll s'est mangé le mur. Humour acide, sujet provocateur, interprétations décapantes et longueur excessive ont dérouté un public qui, jusque là, aimait à se reconnaitre dans les tranches de vie niaises et nostalgiques dont il s'était fait le spécialiste. Comme disait l'autre, c'est dur d'être aimé par des cons. Après quoi se voir offrir le renouvellement de la franchise Astérix était le baiser de la mort. 


Au milieu de ce marasme se dresse un sémaphore, Benoit Magimel est son nom. Tel Attila, tel Othello, le Marlon Brando français contemple l'immensité du vide. De la médiocrité ambiante, il fait son affaire. Benoit Magimel est de ceux dont la prestance éclipse les réalisations hasardeuses, les scénarios creux, rares sont les acteurs dont la carrière perdure après autant de mauvais films. La sienne ne s'en porte que mieux, les navets le bonifient. A l'instar de Sandrine Kiberlain (qui aura l'idée de les réunir ?), Magimel l'esquinté, Magimel le Alain Prost des boulevards, Magimel le drogué! suffit pour qu'un film soit sublimé. Qu'on me le fasse avaler en gastronome du 19eme siècle (!!!) ou en mari cocu, je prends. Même en Louis XIV, je prends. Benoit Magimel tourne trois films par an, la plupart n'ont ni queue, ni tête, qu'importe, lui s'y balade en toute décontraction. Défoncé jusqu'aux yeux, rafistolé par la chirurgie, enflé par les abus, on ne sait jamais dans quel état on va le trouver. Du coup, ça fait sujet de discussion. Avec Milady, on constate, on commente, et quand on a fini la première demi heure du film est déjà passée. La plupart du temps, Benoit Magimel n'a pas changé une seule fois d'expression. Parfois, il tient deux heures durant sans bouger d'un cil. Marlon Brando, je vous dis. Vous le posez là, vous plantez une caméra en face, vous avez un film. Un génie. Si seulement il se trouvait une Elizabeth Taylor, il serait Richard Burton. Un prince. Faute de quoi, il est Benoit Magimel. Et ça suffit à notre bonheur.


Récemment, on l'a regardé dans Pacifiction : Tourment sur les îles. Dites moi quel autre acteur ouvre un scénario avec un titre pareil ? Je suis certain que lui non plus ne l'a pas ouvert. J'avais vu Amants quelques jours plus tôt, je suis incapable de vous dire la moindre nuance de jeu entre les deux films. Millionnaire cocu ou haut dignitaire de l'Etat, c'est kif kif bourricot. Je suis tout aussi incapable de vous dire lequel des deux films est pire que l'autre. Il se peut que les deux soient bons. Démerdez-vous, en ce qui me concerne un film avec Benoit Magimel est au delà de toute évaluation. L'important est ailleurs. Pour vous donner une idée, Pacifiction : Tourment sur les îles, c'est Coup de Torchon revisité par un réalisateur espagnol à la ramasse, ça dure trois plombes, j'ai fait une sieste au milieu, à mon réveil j'étais toujours dans le coup. Un chef d'oeuvre, à mon avis. Le cadrage met Benoit Magimel en valeur, les décors lui vont bien au teint, c'est parfait. Il est droit comme un i, se vautre dans la saloperie, met à l'amende ceux qui débordent de trop, il règne sur son île comme sur le film. A tel point que les seconds rôles sont inexistants, il a fallu que je vois son nom au générique pour m'apercevoir que Sergi Lopez était du lot. Benoit Magimel est éblouissant à ce point là.

Hugo Spanky



dimanche 3 mars 2024

CaRBoN/SiLicON


Une envie de faire dans l'utile me prend. Balancer à qui en voudra une vingtaine de titres des méconnus Carbon/Silicon. Du rock moderne élevé dans la tradition. Comprendre un groupe qui sample le riff de Street fighting man, colle le refrain de Mama we're all crazee now par dessus et parvient à un résultat qui ne ressemble en rien aux Rolling Stones, encore moins à Slade. Ailleurs, ils flanquent une secousse à You really got me. Je vous laisse le plaisir de découvrir les autres samples, ces types ont du bagage. Tenez-vous bien, ils font aussi des morceaux qui ne doivent rien à quiconque. 

Carbon/Silicon décroche le pompon dans la catégorie des groupes injustement passés inaperçus, ce qui est plutôt con dans la mesure où pas grand chose d'autre de bandant n'a émergé durant leurs dix années d'existence, de 2003 à 2013. Et pas moyen d'invoquer le prix du disque pour excuser le public, les leurs étaient gratuits !

Toqué d'internet, motivé par l'association des mp3 et du P2P, le duo ne s'est pas emmerdé à démarcher des labels, ils ont créé un site alimenté par leurs enregistrements. Au fil du temps une quinzaine de EP et six LP (dont un live) vont ainsi être mis à disposition avec tout ce qu'il faut pour assembler sa propre copie, la pochette recto/verso aux dimensions qui vont bien et même le label à coller sur le cd. Sans spam, sans inscription à un compte à la con, sans donation à verser, on n'est pas chez Bruce Springsteen. Les EP font office de laboratoire, bordéliques à souhait, usant de samples frauduleux défigurés par la mise en boucle, calés sur des morceaux dont le rock anglais à perdu la recette. C'est souvent cradingue comme une démo et parfois impeccablement abouti, on suit l'évolution de certains morceaux en clandestin planqué dans un coin du studio. J'adore ça. Pour situer, le son global est celui que Mick Jones a collé au premier album des Libertines, associé à un fatras d'électronique à deux balles. 

D'abord simple duo, Tony James/Mick Jones, deux guitares à fond les ballons, un sampler et une boite à rythme, la formation s'étoffe pour les concerts avec bassistes et batteurs intérimaires recrutés parmi les potes disponibles (dont Topper Headon le temps de quelques dates) sans que ça crée de grands chabardements dans le processus. Carbon/Silicon fait dans le basique, deux mélodies, un riff et ça creuse le morceau. Il leur arrive de partir en vrille en cours de route, le riff devient boucle, des effets se fracassent sur le beat inamovible, on flotte dans une bulle ecstatique.


Leur premier morceau se nomme MPfree manière de bien situer (MPfree, vous l'avez ? MP3 prononcé à l'anglaise. On est bon, je continue). MPfree est une démo qui désosse My generation façon tribal. Quand je dis tribal, je ne parle pas du genre musical, mais des tribus qui vous réduisent le crâne, avant de faire rotir vos cuissots. Le titre a été publié en 2002 dans un élan de générosité censé ralier les masses populaires à leur cause. En avant toute vers une panacée de musiques libérées des contraintes mercantiles. Quand ils ne sont pas dans leur studio, les Carbon/Silicon sont sur la route, ils ont repiqué au truc, incitent le public à filmer et diffuser leurs concerts sur la toile. Le coeur des clubs bat encore, sans nostalgie, Mick Jones n'est pas du genre à rabacher, quant à Tony James c'est un ancien de Sigue Sigue Sputnik, il en sait plus long sur l'avenir que sur ce qu'il a fait la veille. Sans manager, sans soutien, sinon le bouche à oreille, le groupe donne une quarantaine de concerts qu'on ne diffusera pas dans les écoles de musique. En 2005, un premier album, A.T.O.M (A Twist Of Modern) est mis en ligne. Les samples sont abandonnés, le son devient moins fourre-tout, une cohésion s'affirme. Quelque soit l'assemblage, les compositions de Carbon/Silicon ont en commun une solidité mélodique typique de Mick Jones à laquelle s'additionne quantité de surprises dans la mise en place. On connait le bonhomme, fragile niveau justesse, si ce n'est qu'il déverse tellement d'émotion et de conviction qu'on se fout pas mal du reste. D'autant que c'est pas avec sa guitare qu'il va faire plus propre. Tony James se charge de l'électronique et accessoirement en rajoute une couche dans l'approximatif. L'année suivante Western Front prend la relève avec la même arrogance.



En 2007, ils se cotisent et montent leur label pour commercialiser deux EP (The news et The magic suitcase) en préambule à un album distribué en circuit traditionnel. The Last Post présente de nouvelles versions de titres auparavant parus sur le net. Bouillonant et nerveux, le disque capte l'essence du groupe, tout en lui appliquant une production dopaminée. Ils en profitent pour faire de la promo en France, séance de dédicaces, showcase, concert à Paris. Les seuls qui se sont bougés pour en parler sont les mecs de Médiapart, dont la démarche est similaire à celle du groupe, utiliser internet comme l'espace de créations et de liberté qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être. On est beau avec notre supermarché virtuel. Il en reste un reportage qui traine encore sur youtube. Le duo de base en goguette à Paname, avec leurs sourires à flanquer des syncopes aux dentistes.


The Last Post file tout droit dans les bacs de soldes, malgré une belle édition française en double cd, avec l'apport d'un live, sur l'éphémère label Archambault. A ce rythme là, c'est retour au système D pour l'ultime album du groupe, et aussi le plus finement ciselé, The Carbon Bubble mis en ligne en 2009 après une tournée des clubs anglais, une autre en Amérique et quelques participations à des festivals, SXSW au Texas et Coachella en plein après midi. C'est un truc auquel je me suis habitué en regardant youtube, la plupart de ceux qui m'interessent suffisament pour que je traque les publications des allumés qui filment les concerts avec leur téléphone, jouent à l'heure de l'apéro du midi. Remarquez que ça doit être cool, à 14h t'es peinard, tu peux te faire une bonne bouffe et écluser au soleil en tirant sur des spliffs. C'est pas comme si Tony James et Mick Jones s'étaient connus la veille. Ils étaient déjà complices à l'époque des London SS, avant que l'un forme Clash et l'autre Generation X, ça remonte à l'acné juvénile, doivent avoir des sujets de conversations. Ils ont évolué en parallèle, branchés sur l'actualité des clubs, l'esprit grand ouvert sur les possibilités d'évolution. Sigue Sigue Sputnik les a réuni une première fois lorsque Mick Jones mettait leur son au point, avant de fonder Big Audio Dynamite. Ces deux là doivent avoir de quoi remplir des carnets, si la skunk leur a laissé des souvenirs, je ne cracherais pas sur une autobiographie commune. 




En attendant, je suis en mission d'utilité publique, sans guitare mais avec des mp3. Je vous ai sélectionnné vingt morceaux de Carbon/Silicon, parmi la cinquantaine qu'ils ont publié. Leur site a été vidé en 2010, après la mise en ligne du titre Big surprise, une merveille de  pop anglaise. La révolution internet a du plomb dans l'aile, l'illusion fut belle. On a bien le droit de rêver. 

Pour ne pas se quitter sur une fausse note, je ressuscite l'esprit du groupe, ne les ratez pas une seconde fois. Vous ne serez pas volés sur la marchandise. 

Hugo Spanky

CarbonSilicon mp3 (box)

CarbonSilicon mp3 


mercredi 31 janvier 2024

En sTuDiO aVec BaSHuNG



On ne peut pas se tromper à tous les coups, l'oeuvre posthume d'Alain Bashung jusqu'ici malmenée par une série de publications navrantes vient de se dôter d'un album de haut vol, En Studio avec Bashung. Un document cohérent dont la parution est totalement justifiée par sa sidérante qualité musicale. Et historique, aussi, mais on s'en fout. De l'historique, on en avait déjà eu avec le composite De Baschung à Bashung en majorité constitué d'enregistrements des années soixante, portraits d'un artiste qui se cherche, n'ayant rien à apporter au mouvement dominant de son époque et dépourvu des aptitudes nécessaires pour évoluer dans sa marge. La principale qualité de cette compilation, par ailleurs généreuse, reste de proposer une sélection de titres parmi ceux gravés la décennie suivante avec Dick Rivers sous l'estampille du Rock Band Revival. Une série de reprises de classiques du rock'n'roll par un groupe fictif destiné à alimenter anonymement le marché du disque discount, vendu 15 francs dans les rayons des mousquetaires de la distribution aux côtés des Testament du Rock et autres merveilles hautement éducatives. C'était sympa, ça swinguait dur.





J'en arrive au plat du jour. En Studio avec BashungSi ce disque est aussi satisfaisant, c'est qu'il apporte un éclairage différent, faute de nouveau, sur la période la plus fascinante et créative de Bashung, celle d'où émergent les albums Play Blessures et Figure Imposée. Le contexte, Bashung le plante lui-même en quelques mots au début du disque. Fernando Arrabal lui offre un rôle dans son téléfilm Le Cimetière des Voitures et le sollicite pour en composer la bande originale. En échange d'un sourire. A ce moment de sa vie, Bashung est dans un état d'esprit typique des claudicantes années 80. Créateurs et créatures fantasment un trip apocalypstico-post-punk peuplé de craintes illusoires. Les enfants de la nuit ont soudain peur de leurs ombres. Le fumeux romantisme de la lose bat son plein, abandon à tous les étages de toute notion de bonheur. Il faut, pour être dans le coup, afficher Khôl épais, dents cariées, teint jaunâtre et, sublime du sublime, anorexie et depression chronique. Avoir de l'énergie à revendre et un optimisme à tout rompre était au mieux suspect, au pire condamnable. 

Cette mentalité de zombies consentants à principalement donné matière à rire. Elle a aussi engendré quelques instants superbes. Au milieu du carnaval, une maigre poignée d'artistes avait autre chose à soumettre qu'une attitude affectée. Un talent. Bashung en fit partie. Soudainement devenu star des variétés, le compte en banque alimenté par Gaby Oh! Gaby et Vertiges de l'amour, il a tout loisir de se lamenter sur son sort. Notre homme se voit artiste maudit, limite incompris. Lui le rocker, l'amateur de cold wave et de rockabilly, adepte de Manset et Christophe, se voit étiqueté article pour ménagères entre JJ Goldman et Francis Cabrel. Il le vit mal. Se triture l'objet. Trouve prétexte à révolte. 



Le soucis c'est qu'un téléfilm de Fernando Arrabal produit par Antenne 2 dans la France de Mitterand est à peu près aussi révolutionnaire que Toucher la chatte à la voisine. Ce qui n'a ici aucune importance. En Studio avec Bashung est une tuerie et c'est marre. On y trouve l'influence conjuguée de Bruce Springsteen et Mink DeVille sur 'Cause I want you, celle d'Alan Vega sur Rock be me, tandis que le tempo ultra lent de The Hébrides évoque les Cramps de Psychedelic Jungle. Autant dire l'underground vu de l'Hexagone, dans les faits le rock contemporain du moment. Une intense minute de blues en fin de parcours, I don't know, et partout ailleurs des classiques en devenir du répertoire de l'alsacien. Strip now, Bistouri scalpel et Imbécile, pour les nommer, ici dans des versions différentes. Assurément pas moins bonnes, différentes. Elles dégagent une langueur en pente douce, se développent sur toute la durée necessaire à l'émergence d'un climat. Le travail de retape effectué par Michel Olivier, déjà ingénieur du son lors des sessions d'enregistrements, respecte à la lettre cet esprit si particulier oscillant entre analogique et électronique émergeante. On nage en plein rétro-futurisme, tempi mécanos, guitares surf, groupe soudé et chambre d'écho. Bistouri scalpel vampirise le crâne plus qu'elle ne l'incise et la découverte de la version avec voix de Procession est une autre bonne surprise, 'Cause I want you me colle à la peau. Strip now en sort grandie à deux reprises. Sophie refourgue la formule gagnante de  Vertiges de l'amour pour un follow up avorté qui aurait eu de la gueule. En ne forçant pas le trait comme il aura tendance à le faire ensuite, Bashung se révèle chanteur instinctivement crédible dans un anglais imaginaire, assemblage de mots clés finalement similaire à ce qu'il faisait du français, avec lequel il illumine des mélodies dont on retrouve l'écho jusque sur l'album Osez Joséphine que The Hébrides et I don't know évoquent par ce feeling indéfinissable de blues crypto moderne qui fait regretter le virage pris avec Chatterton. Il y avait chez Bashung une tendresse mélancholique que sa pudeur a sacrifié aux pirouettes de l'esthète branché. Si Johnny Hallyday dans ce qu'il a eu de meilleur avait un héritier, c'était sans hésitation Bashung. Capable de planter pile entre les deux yeux ce que le coeur n'exprime d'ordinaire qu'en silence.

En un mot comme en un roman, ce disque est une saloperie. Il me donne un plaisir dont j'apprenais à me sevrer, celui de découvrir, non pas un tire-larmes nostalgique, mais un authentique disque de rock à écouter en boucle.

Hugo Spanky