vendredi 16 avril 2021

QuaND T'eS daNs Le déSeRT...

 


Putain, je sais pas vous, mais j'en peux plus d'entendre ce même discours devenu ritournelle "on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire..." Bordel de merde, commencez déjà par dire et faire ce qui vous passe par la pigne et ensuite on verra bien. Les gonzes s'imaginent sans doute que tout s'est passé crème pour Coluche, Gainsbourg, Polac et tous ceux qu'ils brandissent en argumentaire de la liberté de ton. J'ai un scoop pour eux, les mecs se sont fait démonter. Coluche a eu les associations d'anciens combattants sur le râble, et en ce temps là ça faisait encore du monde, Gainsbourg a vu les parachutistes débouler en troupe à un de ses concerts pour protester façon viril contre son adaptation de La Marseillaise, Polac s'est fait virer... La seule différence entre eux et les glaires d'aujourd'hui c'est qu'ils allaient au mastic sans craintes des conséquences, surement même en les espérant bien croustillantes, manière de faire vibrer la routine. Ils n'ouvraient pas le parapluie avant que ne tombe la première goutte de pluie.

Tout ça pour dire que je m'emmerde sec. L'art est devenu craintif, convenu, rébarbatif, en un mot chiant. Peinture, musique, danse, littérature (je préfère ne pas parler du cinéma, c'est pire que tout le reste réuni), il n'y est question que d'adaptations, de copie, les plus audacieux mêlent des ingrédients d'autres cultures et faudrait faire comme si la world music n'avait pas quarante ans d'existence. Malheur, j'ai des envies de démission. Eux l'ont déjà fait, les artistes se sont mis à l'arrêt. Ils n'ont plus leurs beaux réceptacles à disposition, les théâtres sont fermés, le robinet est coupé. Y a plus quarante blaireaux pour les accueillir, les maquiller, les sucer, les flatter, leur donner la becquée. Comment voulez-vous dans ces conditions qu'ils puissent déployer leurs talents ? En étant créatifs, dites-vous ? Innovants ? En investissant la rue, dont tous prétendent qu'elle leur a tout inspiré ? C'est vrai que ça serait pas con. David Peel s'en était bien contenté pour y enregistrer ses brûlots contestataires. Z'ont pas dû y penser. Préfèrent geindre sur les plateaux télé, tendre la main aux ministres.

 



Au milieu de tout ça, après que Netflix ait fini de me convaincre que j'avais passé l'âge de regarder le programme, Harry Max m'a indiqué de quoi rallumer la lucarne, Barry, une série HBO qui démarre pas mal, faut voir. 8 épisodes de 25mns en 2 saisons, c'est un crédo dans lequel je fonctionne. Le contexte, grosso merdo, c'est un tueur professionnel qui rapplique au milieu de La Méthode Kominsky. Va t-il flinguer tous les apprentis acteurs ? En tout cas, j'en aurais envie à sa place ))) 

 



Rayon disque, c'est le désert de Gobi. Vous avez des coups de cœur ? Vraiment ? Le mien c'est le nouveau Lana Del Rey, Chemtrails Over The Country Club. La demoiselle continue sa route, parfois ça me touche plus que d'autres, ce coup ci elle a mis dans le mille. Les chansons se dévoilent à l'usage, se révèlent moins simplettes qu'elles ne le laissent d'abord paraître. Intrigantes en coda, après un déroulé en mise à nue. Lana Del Rey s'amuse d'elle, de nous, des clichés, jongle puis s’alanguit. Confirme que pour moi elle est la seule, vraiment la seule, dont la façon d'enlacer sait me troubler. 

 


 

Dans le genre troublé, Ma Confession l'autobiographie de Rob Halford, chanteur de Judas Priest de son état, vient d'être traduite à peu près correctement en français. Le métal god(e) n'y va pas de main molle et balance tout ce qu'il a gardé enfoui des décennies durant. A savoir ce qu'on savait déjà, une homosexualité sans équivoque dans un milieu où le machisme primaire va de paire avec un business calqué sur les préjugés adolescents. 
Le livre nous trimballe dans un univers plus proche de John Waters que de Spinal Tap, et on ne trouve pas à s'en plaindre, sinon en se désespérant sur un monde dans lequel une des figures majeures du mouvement NWOHM se trouve réduit à quémander un instant d'anonymat en s'isolant dans les wc des stations services qu'il croise pour y traquer un semblant de contact humain. 
 

Et sinon ? Vous voulez vraiment que je vous cause du coffret Plastic Ono Band qui sort la semaine prochaine ? Vous dire qu'il contient la jam sessions sur laquelle Yoko Ono a bâti son album du même nom et que c'est bien la seule chose qui m'excite à l'horizon. De là à cramer 90 sacs pour, ça serait mal me connaître. Remarquez, c'est presque par cher pour 6 cd et 2 blu-ray vu la tarification actuelle. A titre d'exemple Black Sabbath adjoint un double Live et un livre à son album Sabotage et vend le tout 120€ !!! Mazette, rien que ça.

Les héritiers de Prince annoncent plus ou moins la même chose, en accompagnant l'album inédit Welcome 2 America d'un concert sur blu-ray pour 99€ (on en est là, à des prix façon grandes surfaces). Je me contenterai du double vinyl en édition ordinaire. C'est mon monde, l'ordinaire. C'est là que je me sens le plus à mon aise. Surtout quand je vois comment ils s'y prennent pour nous en sortir.

Ah, fallait bien que ça arrive un jour, je suis tombé sur un disque des Kinks que j'aime du début à la fin ! Par hasard, en faisant un vide maison, voila pas que de l'ombre d'un coin d'armoire s'échappe le visage grimé de Ray Davis. Sleepwalker qu'il s'appelle et il contient tout ce que j'aime chez eux, sans rien de ce qui me gonfle d'habitude. Un disque basique, bien branlé, avec de chouettes chansons agencées avec savoir-faire. Le disque que les Pretenders n'ont jamais réussi à faire. 

 

Il y avait aussi le Black President de Fela Kuti égaré là, je l'ai adopté sans trop me poser de question. Je vous dis pas comme je suis zaze depuis, un vrai moderniste zoulou. Pour un peu, je me revendiquerais de l'avant-garde.


Hugo Spanky


 

 

56 commentaires:

  1. Franchement je trouve ça vraiment dégueu, les cd avec des bonus, les rééditions avec ci, les coffrets avec ça.... Pourquoi ils ne rééditent pas les albums originaux tels quels. Avec un meilleur son s'ils veulent, mais avec le même nombre de morceaux, et à côté, des albums avec des inédits. Sinon y a un truc qui me saoule encore plus, c'est les vinyls en couleurs. Enfin bref, on est pas obligé de tomber dans toutes les combines, mais quand le business dépasse le show, c'est là qu'il faut descendre.

    *A ce propos et tant qu'il est encore dans son jus, je vous conseille à tous le John Lennon Acoustic. Il est vraiment excellent, si vous aimez les unplugged bien entendu*


    J'adore le Lana Del Rey aussi, même si je n'ai pas été chopée à la première écoute, il s'avère que le fut dès la seconde. Il est super épuré, juste sa voix doublée, voire triplée par moments, et puis c'est tout. Il est très chic ;D


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    1. Les bonus sur les cd à la base c'était pour compenser la "faible' durée d'un vinyl par rapport à ce que le format cd permet. Vu le prix où ils étaient vendus, ça semblait honnête de rallonger la sauce. C'était aussi une façon de nous refaire acheter des disques qui avaient été massacrés dans leurs premières éditions cd, faute d'un transfert correct de l'analogique d'origine vers le digital. Ok, la technologie évolue et blah blah, on n'a rien dit.
      Aujourd'hui on en est à la centième reconfiguration du même disque )))

      Lana, elle écorche sa voix dès l'ouverture de cet album, sortant du même coup de l'espèce de détachement boudeur qui faisait sa spécificité. Une remise en cause de sa signature, c'est plus qu'une révolution à une époque où les "artistes" campent sur ce qui fait leur succès. La production du disque est super maligne également, elle donne de prime abord l'impression d'un disque quasi "unplugged" alors qu'il est en fait aussi chiadé que les précédents. J'adore le final de la chanson titre, avec la batterie qui entre lorsque tout le monde s'en va.

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    2. La pochette est trompeuse. On s'attend presque à du bajo et tout, puis au final il est completement dépouillé, et se consomme tel quel. Limite On the rocks!, mais pas plus ;D

      Pour les cd, même sans les bonus c'est trop long. Je m'impatiente toujours avant la fin, même avec un groupe que j'adore. Je sature toujours avant. Tellement l'habitude certainement d'écouter la même face des dizaines et dizaines de fois, ou le fait d'avoir à le tourner, t'es plus attentif à la musique. Avec le cd, ça défile d'un trait, tu décroches plus vite. Dire que bientôt ça va valoir une blinde ;))

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  2. Ho, ho, on sent qu'il y a de la tension, de la colère même. Pourtant, le "bon côté" du confinement et du couvre-feu, c'est de pouvoir à nouveau s'enfiler intégralement un disque. "à l'ancienne". De s'y plonger.
    Et je ne dirai pas que rayon disque se soit le désert. Certes, rien de particulièrement nouveau à l'horizon. Mais bon, la "nouveauté" n'est pas synonyme de qualité. Perso, je me suis immergé dans des vieux trucs des 70's (que je redécouvre), mais tout récemment le dernier Cheap Trick m'a bien botté l'cul. Le dernier Gaëlle Buswell me paraît aussi une très bonne surprise (mais c'est tout frais).

    A mon sens, c'est plutôt du côté de la caméra que ça craint.

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    1. C'est pas le désert m'enfin Gaëlle Buswel n'apporte pas grand chose de neuf. On dirait que la France tente d'organiser une scène "blues" autour du fils Lanvin pour fournir de quoi garnir les affiches des festivals et fédérer un public qui se cherche en terme d'identité. Bref, un bon vieux plan marketing comme celui qui nous avait valu de subir le rock indépendant, le dancehall baltringue puis l'espèce de foire technorock façon shakapoum. Plus encore que le désert, c'est les hallucinations qui vont avec )))

      Rayon cinéma et série, j'ai passé la main. Là c'est carrément le néant.

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    2. Non, non, rien de neuf, effectivement. Mais, au moins, son dernier skeud me caresse agréablement les esgourdes. (j'suis p't'être bon public).
      Et puis, c'est aussi une personne abordable et sympathique, disponible même. Ton comme son fidèle guitariste aussi, Michaal Benjelloun. (Du moins, pour avoir un peu discuté avec eux, c'était l'impression qu'ils donnaient il y a quelques années).
      Rien à voir avec le commun de "nos" chanteurs de variété...

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    3. "une scène "blues" autour du fils Lanvin pour fournir de quoi garnir les affiches des festivals et fédérer un public qui se cherche en terme d'identité"
      Aaaahhh... mouais, peut-être ; c'est probable. J'aime bien ce que fait Lanvin 😊, mais je sais que certains n'accrochent pas.
      Une scène française de Blues(-rock) pourrait aussi être sympa, si cela se marie avec manifestations de qualité. Il y a quelques sérieux clients aux pays des fromages-qui-puent, et tellement qui galèrent à trouver des endroits où pouvoir jouer (on ne parle même pas des conditions, souvent exécrables). Des gars qui ne sont pas nécessairement scolaires.
      Le problème c'est surtout quand s'est servi à toutes les sauces - et généralement, quand ça rentre sur les plateaux télés, c'est que c'est déjà le début de la fin -.

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    4. Bien sur que ça fait plaisir de croiser des musiciens abordables dont on sent qu'ils partagent la même passion que nous, c'est aussi vrai que du coup on a envie de les défendre. Et on a bien raison. Ce que j'ai entendu de Gaëlle Buswel est hyper calibré, mais très pro dans le résultat final. Un aspect "international" je dirais, qui permet d'évoluer dans le circuit plus large de l'Allemagne, l'Espagne...tous ces pays qui ont su garder un milieu musical vivace qui fonctionnent autrement que sous le respirateur artificiel des subventions et des quotas qui vont avec. Si ils peuvent ramener ça en France, je signe. Là où j'ai des doutes, et c'est ce que j'exprime par la phrase que tu as isolé, c'est que vu notre façon de faire par ici la tentation sera forte de créer de toute pièce une pseudo scène de baby blouseurs plutôt qu'un terrain d'expression qui permettrait un échange entre groupes venus des quatre coins du globe (ou ne serait-ce que de l'Europe). On l'a vu si souvent ce film là. Et à chaque fois avec le même résultat (ils ont où les baby rockers ? Plastiscines et cie qu'on nous vendait comme étant d’irrépressibles passionnés).

      Le fils Lanvin, j'ai pas d'opinion personnelle sur son cas, pour ce que j'en ai entendu il est pas plus mal qu'un autre, donc tant mieux si il fédère autour d'une musique qui sera toujours moins artificielle que les horreurs autotunées que débite le robinet à clips.
      Ce que j'espère si une scène doit se constituer, c'est qu'elle le fera en partant de la base, en amalgamant des groupes qui auront chacun dans leurs coins convaincu du public et non pas en commençant par monter de l'évènementiel en se souciant ensuite de quoi mettre au programme pour remplir le bocal.

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    5. Hélas, je suis bien d'accord. C'est en ce sens que je parle de "scène de qualité".
      Malheureusement, depuis l'aube de la musique populaire, il y a des opportunistes, des "hommes d'affaires" qui guettent les bons coups, prêts à réagir prestement pour récupérer un mouvement, un courant, et y placer des mercenaires ou des jeunes malléables. Ce qui, hélas, pourri plus le mouvement qu'autre chose.
      Pat Boone est un bon exemple. Ce "bon blanc", ce WASP, qui a eu en charge de rendre acceptable la musique des Afro-américains. Et dire que ce gars là s'est même fendu d'un album de reprises de Heavy-metal ! Et il ratisse large, le gaillard. Aucun scrupule ! Metallica, AC/DC, Deep Purple, Dio, Ozzy, Van Halen, Judas Priest. De quoi "contenter" touit le monde. A question de n'être vraiment pas difficile ��

      Je range dans le même sac les télés crochets telles que THe Voice, où le public s'enthousiaste pour un habile chanteur - un performer, un sportif des cordes vocales - sans s'intéresser aux auteurs, aux compositeurs, ni même à la version originale. On ressert au public un produit industriel, sans réelles saveurs.
      Et lorsqu'il y a un gars vraiment intéressant qui se présente, "bizarrement", il se fait éliminé par un minet bien lisse et bien propret.

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  3. Je rejoins à 100% l'aversion du "cabinet des rugosités" vis-à-vis des rééditions avec leurs bonus poussiéreux. Et puis alourdir un cd par des bonus complémentaires, ça me gave grave. Même s'il s'agit de bons extraits de concerts. Adjoindre un 45 tours d'époque, c'est okay (surtout lorsqu'ils étaient "perdus"), mais au-delà avec des galettes de 75 mn, lassé, on finit par ne plus l'écouter. Pourtant les rééditions de 33 tours ne sont pas élargies par des bonus, non ?

    Aujourd'hui, on passe à un cran supérieur avec la mode des coffrets à prix prohibitif. Mais qui écoute la 4ème et 8ème prise de "Black Dog", de "Drive me Nervous", de "Fireball", de "One of These Days" ou de "Magic Carpet Ride" ?
    Au moins, certains labels ont pris le partie de placer ces "bonus" sur un disque supplémentaire, sans supplément de prix notable ; ça limite les dégâts.

    120 €uros pour "Sabotage" !!! Crénom ! A l'origine, le Sabb' était issu de la classe ouvrière, non ?

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    1. Sabotage, c'est le pompon, on est d'accord. D'autant qu'un live de l'époque, c'est pas ça qui manque, que celui ci à été largement piraté, vu qu'il avait été diffusé en radio, et qu'en fait on s'en tape le coquillard.
      Plus largement, les histoires de prises alternatives dévoilent parfois de bonnes surprises et comme tu le dis ça ne serait pas inintéressant regroupé sur un cd bonus sans autre supplément que celui de nous faire acheter une fois encore le même disque. Mais cette affaire de coffret édition limitée de luxe à 100 plaques dépasse franchement les bornes. Le plus désolant avec ces tarifs étant qu'une fois accro à un artiste t'as plus un rond pour aller vers d'autres. Chacun va se retrouver cloitré dans sa chapelle. Comme si on avait besoin de ça.

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    2. Y a pas que vis-à-vis des rééditions que j'ai une aversion -bien que je le confesse je viens d'acheter celle de Imagine, ayant offert le mien AVEC LE POSTER!! ;D- j'en ai aussi une contre les magazines spécialisés genre Rolling Stone.. parce que là pour le coup, quitte à parler en boucle des mêmes groupes que dans les années 70, autant rééditer chaque mois un ancien numéro. 😄😄😄

      Sylvie

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    3. Le soucis si ils rééditaient leurs anciens numéros, c'est qu'on s'apercevrait que souvent ils descendaient en flèche ceux là même qu'ils encensent aujourd'hui ))))

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    4. Là, tu parle de Rock & Folk, non ? 😁

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  4. C'est malheureux à dire, mais pour l'humour, aujourd'hui, vaut mieux se ravitailler chez Youtube. Ça dézingue sec et dans la bonne humeur. Pas toujours fin, mais souvent efficace.
    Sinon, y'a les petits chats qui font tout plein de bêtises !!!

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    1. Hélas le soucis va au delà de l'humour, à ce niveau là on est habitué, Hara Kiri faisait déjà grincer des dents. Ce qui me chagrine c'est le silence radio sur tout ce qui est sujets à polémique (pas à buzz, nuance), on se croirait revenu au temps où les artistes ne devaient même pas commenter la météo. Il me semblait que depuis Dylan, Lennon et les fameux agitateurs du punk anglais, la donne avait évolué. Le pire dans cette désespérante lâcheté de la bonne conscience consensuelle étant que tous se cachent derrière le prétexte d'une soi-disant censure des médias, le fameux on ne peut plus rien dire... Mais on n'a jamais rien pu dire, sauf que fut un temps on le disait quand même !

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    2. Sauf qu'aujourd'hui avec la "cancel culture" venue de States, on passe au stade supérieur de la connerie bien pensante avec à la clé suppression des catalogues plateformes des films jugés polémiques (Autant en emporte le vent , Mignonnes retiré de Netflix qui dénonçait le danger pour une génération de préadolescentes de se comporter de plus en plus tôt comme des filles affranchies sans en avoir les codes et dont le message a été retourné à l'envers par une bande d'imbéciles qui estiment, au contraire, qu'il fait l'apologie de la pédophilie) ; changement de titres pour les livres (il n'y a qu'à voir récemment le "Dix petits nègres" d'Agatha Christie renommé "il étaient dix") ou élimination de passage "sulfureux"; le cirque autour de Gainsbourg actuellement que l'on juge misogyne et pédophile (décidément).
      Toute cette foire engendre un principe de précaution de la part des tenants de l'édition et des studios qui désormais au moindre doute de risques font marche arrière à toute berzingue ; si bien que nous sommes effectivement en voie d'aseptisation avancée dans n'importe quel domaine artistique.

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    3. Oui tout ça existe, sauf que c'est tout sauf nouveau. La seule différence c'est que maintenant on y prêtre attention parce qu'on nous le rabâche sur tous les tons à longueur de jour. Faut pas s'y tromper, ça fait 60 ans que les albums de Tintin sont reconfigurés selon les mœurs du moment, planches supprimées, cases recadrées, dialogues tronqués, quand c'est pas carrément la mise au placard pour Tintin chez les soviets. Le Déclic de Manara s'est vu retirer 3 pages en France pour pédophilie dès sa première édition grand public dans les années 80, Céline fait scandale depuis toujours et a longtemps était retiré des presses, je ne compte même pas les disques censurés dans nombre de pays (en Espagne la pochette de Sticky Fingers, quasiment partout celle de Two Virgins, et cela dès leurs sorties). MC5, Doors trainés en justice, plus tard, dans les années Clinton pourtant vantées comme hypra cool, la mère tipper gore et ses féministes à deux balles qui veulent interdire le Hard Rock et le Rap. Le cinéma ? N'en parlons pas. Le code Hays, c'était quoi ? Hara Kiri interdit de kiosque dans les soi-disant si libres années 70, Sardou interdit dans les années 60... Je peux t'en aligner jusqu'à demain.

      Netflix qui retire des films, c'est l'équivalent des chaines de grands magasins américains qui refusaient de vendre les disques de Prince dans les années 80. Qu'est ce qu'on en a à foutre ? La vraie différence c'est qu'à cette époque là les artistes continuaient à faire ce qu'ils voulaient au mépris des censeurs, alors que maintenant ils justifient médiocrité et lâcheté en se cachant derrière ces faux prétextes. En vérité c'est juste qu'ils n'ont rien à dire et surtout pas envie d'être clivants. Ils veulent bouffer à tous les râteliers. Avec une mentalité pareille c'est sûr que Lennon n'aurait pas fait Some Time in New York City après Imagine, mais ça veut pas dire qu'il n'en a pas payé le prix.
      Faut pas se tromper, si la culture a avancé à plus grands pas dans les années passées, ce n'est pas parce que l'adversité était moins forte, mais parce que ses activistes étaient plus courageux.

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    4. Je suis d'accord que les interdictions de ci ou de ça ne datent pas d'aujourd'hui, mais à la différence d'aujourd'hui, quasiment tous les gens cités au dessus le vivaient en direct, et ils en connaissaient les "aléas". Cela a néanmoins contribué à l'excitation et la stimulation de transgresser tout ça, et de créer plus loin encore.

      Je rejoins Harry Max sur l'aseptisation, -et pas que sur le domaine artistique parce qu'il en est de même au niveau de l'alimentation. A ce niveau là nous sommes tous d'accord, mais il faut bien avouer que c'est de pire en pire, et que comble de tout, on va jusqu'à chercher des poux à Pépé le putois. C'est ridicule et mesquin. Quelle perte de temps. Et d'énergie. C'est à travers toute l'histoire et son évolution que la jeunesse d'aujourd'hui est capable de ne plus subir, de dire non aux droits de cuissage, ou à quelconque humiliation ou traumatisme. En regardant devant, pas en bâillonnant le passé.

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    5. C'est exactement ça, le cœur du problème, Sylvie.
      La censure d'état appliquée de facto ou, sous sa forme plus sournoise, de pressions gouvernementales exercée à l'encontre des artistes, des éditeurs, des chaînes de télévision, des radio etc. bien sûr qu'elle existe depuis des lustres.

      Là où réside la nouveauté, c'est l'amplitude inédite et inquiétante de la résonance de l'opprobre citoyenne via les réseaux sociaux dont certains de leur désidérata les plus délirants sont pris en considération avec mise en place d'une censure immédiate.

      Nous sommes en pleine dérive là et, effectivement, on balaye inconsidérément tout un pan de notre passé sans prendre en compte le contexte dont il est issue.

      Harry Max

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    6. Je vais te dire que j'en ai tellement ras la casquette de tout ça, que moi aussi j'aimerais tout raser pour que tout renaisse à nouveau. Entendre parler des mêmes groupes depuis je sais pas combien d'années ça me saoule à un point tu peux pas t'imaginer -via les récentes biographies, les biopics, les émissions tv, ou justement toutes ces rééditions etc.... Personne ne me demande de tomber dans le piège, m'enfin je trouve la fin triste, et indécente. J'ai craqué pour le Imagine, j'en suis très contente, mais il sera le dernier avant longtemps.

      Quand aux réseaux sociaux, le plus débile dans tout ça, c'est que les chaînes info y puisent leurs sources, sans les vérifier, et qu'elles se répandent ainsi sur les ondes, et dans les quotidiens. Comme on dit "Les rumeurs sont des mensonges inventé pas les envieux, répétés par les cons et crus par des idiots" 😁😁

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    7. La vache, vous n'y allez pas avec le dos de la cuillère )))
      Censure d'état pour l'un, autodafé pour l'autre, ça va chier. Bon, à mon avis, il y a une solution toute simple pour manifester son mécontentement envers netflix, les éditeurs, la presse, les maisons de disques,les réseaux sociaux ou tout ce que vous voulez, c'est de pas leur filer son blé. De là à ne plus vouloir que ça existe tout en dénonçant la censure dans la même phrase, c'est ambitieux )))

      Les gens sont cons sur les réseaux sociaux ? Ils le sont tout autant à la machine à café.
      Encore une fois, on a le choix, on n'est pas obligé d'être ami avec le monde entier.

      Après que des plateformes suppriment des films, franchement je m'en tape. Quand j'étais môme, si je voulais voir un film je devais attendre qu'il passe à la télé, si tant est qu'il y passait un jour. Maintenant je l'ai en deux clics, gratos, alors que netflix le vire, franchement, ça m'en touche une sans réveiller l'autre.

      Les infos à profusion c'est encore autre chose, les chaines infos tiennent clairement plus de Voici, Closer et Détective réunis que de l'analyse profonde du contexte social de l'individu de moins de 50 ans en meurthe et moselle, ok, 5mns par jour c'est parfait pour savoir si Dupont de ligones a changé de sexe et puis c'est marre.

      Je ne crois pas que les réseaux sociaux et les médias qui leurs font écho aient véritablement une influence sur quoi que ce soit, on nous le fait croire parce que comme ça on descend plus gueuler dans la rue, on fracasse juste son azerty et c'est comme si on était che guevara ))) C'est le nouveau truc pour occuper les foules, comme avant c'était les associations. Une autre manière de lever le doigt pour être celui qui va s'y prendre un coup de règle dessus.

      Perso, le seul truc qui me gonfle dans tout ça, c'est que nos élites artistiques s'en servent pour justifier leur vide abyssal. D'un coup si machin bidule n'exprime jamais rien qui ne soit archi consensuel, c'est juste parce qu'il peut plus rien dire à cause de la puissance dévastatrice des réseaux, parce que sinon, attention, ça serait Jim Morrison le mec. Il baiserait sa mère et dans la foulée dézinguerait son paternel )))

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  5. Ha !? Rajout de dernière minute ?
    Elle est bien cette biographie du père Halford ? Vaudrait-elle le détour même pour quelqu'un amateur de gros son mais pas de Judas ? 😉

    Ouch ! La poupée Rob Halford, ça craint.

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    1. J'avais complètement oublié d'en parler, oui elle est intéressante humainement et c'est surtout ce dont il parle, plus que de musique. Il est très cash envers ce que le fait de devoir cacher sa sexualité l'a amené à vivre comme plans glauques et les déboires comportementaux que ça a entrainé. Notamment son alcoolisme et une longue période d'addiction à la came. Le ton est franc et sans fard jusque dans sa vie la plus intime. C'est le parcours d'un gars de Birmingham qui s'est hissé au somment du business avec l'incessante crainte intérieure qu'à tout moment il pouvait tout foutre en l'air simplement en se faisant surprendre à être qui il est vraiment. De quoi alimenter une sacrée crise de personnalité, comme dirait d'autres poupées )))

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  6. Hello ça fait bien plaisir tout ces échanges.
    Pour mettre un peu de positif dans toutes ces remarques, il y a bien longtemps que je ne mets pas trop de pognon dans la musique, les films, docu et bouquins. Encore un peu en médiathèques et pour Soulseek. Du coup j’avoue que ce pognon a basculé dans le liquide, la bouffe et la vie avec ma compagne.
    J’ai même réussi à squatter des comptes pour me remettre à lire les journaux papiers. Ça faisait bien longtemps. Du coup j’ai davantage de tolérance pour l’esprit marchand, pour les manipulations, pour la censure qui vont avec que d’autres postures de gouvernants qui aimeraient davantage contrôler ma petite vie. Je sais bien que les deux sujets se recoupent. Mais en ce qui me concerne c’est encore tenable.
    Comme un de mes potes, quand même probablement plus courageux que moi, qui concluait souvent une fois fait le tour de tout ce qui énervait « tant qu’ils ne nous font pas trop chier, c’est supportable, sinon, faudra déterrer le fusil du jardin »
    Parmi mes soucis d’actualité, les vignobles qui tombent, vais-je maintenir la quantité ou maintenir la qualité et moins consommer ?
    Je fini sur les KINKS, cela fait donc deux occasions de retourner vers des albums que j’ignorais. Pas encore tombé sous le charme de Sleepwalker, mais je dois avouer que si j’appliquais ne serait ce que la moitié d’indulgence que j’en ai pour des albums des Who, je devrais aimer.
    Je ne connaissais pas vraiment la suite de « Arthur… », je me fiais aux critiques qui parlaient d’un groupe tourné vers le rock lourd pour stadium. Davis moins pertinent mais davantage riche.
    En écoute de « Sleepwalker » et de « Word of Mouth » c’est largement à côté. Alors forcément ça ouvre des perspectives vu le paquet d’albums…
    Ciao et à suivre

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    1. J'étais le premier surpris par la qualité de Sleepwalker, vu que le seul album de cette époque là que je connaissais est Low Budget et que pour le coup il est effectivement bien balourd.

      Pour le reste, les gouvernements qui se succèdent et leurs agissements communs, je m'en cogne moi aussi pas mal. Le truc qui arrive encore à me foutre en rogne c'est le comportement de l'individu. Pas tant les petites lâchetés du quotidien que le désir de vouloir les faire passer pour autre chose que ce qu'elles sont. Surtout quand ça vient de ceux qui sont montés sur l'estrade pour qu'on soit nombreux à les remarquer. C'est de ça dont je parle dans le papier et seulement de ça. Qu'un artiste ne s'exprime que sur l'amour, la météo ou les carbonara de sa maman, très bien, ça me va. Il y a des choses magnifiques à dire sur les carbonara, suffit d'un brin de persil pour que ça devienne de la poésie.
      Là où ça m'emmerde c'est quand le mec (ou la nana d'ailleurs, elles sont pas mal à en dire de belles, des conneries) veut nous faire avaler que si il parle de ça, c'est parce qu'aujourd'hui on ne peut plus parler d'autre chose, tellement on est oppressé de toute part.
      C'est cette malhonnêteté là qui me nifle. Elle contribue à créer un climat qui fausse la réalité du moment et qui ment sur la réalité d'hier, car non ce n'était pas "plus facile" dans les décennies précédentes de s'exposer comme quelques uns avaient choisi de le faire, en connaissance de cause. Bien au contraire. Alors, tout ce que je demande c'est qu'on ne justifie pas les lâchetés d'aujourd'hui en minimisant le courage d'hier.

      Et pour finir sur la presse papier, je te tire mon chapeau. Pour le coup il faut un vrai courage pour se la cogner )))

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    2. Ah, puisqu'on frôle le débat sur la culture franco-française qui se marche sur les arpions. Quelqu'un a regardé CultureBox ?

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    3. Presse Papier, un truc bizarre qui se passe chez moi, c'est la lecture des événements qui se passent ailleurs qu'en France & Europe, je devrais avoir honte car je lis ça avec passion alors que les nouvelles sont souvent plus violentes encore que mauvaises. Une drôle façon pour moi de m'échapper de l'actualité. De temps en temps je regarde le 13h ou le 20h et je retrouve le reproche que l'on faisait à l'actu aux USA, 90% sur le territoire proche. Donc Pernod/TF1 a donné le ton. OK. Vu.
      Sur ton papier, j'avais bien vu le truc, je me souviens des même remarques de Delfeil De Ton qui expliquait qu'à cette époque non plus tu ne pouvais pas tout dire, du coup il le disait, volonté de faire bouger, de subverser. Je ne suis pas capable, le nez trop dessus, pour comprendre ce qui a vraiment changé aujourd'hui. La vieille règle de Devos? On ne tire pas sur une ambulance, on s'attaque aux forts. Or aujourd'hui, les forts sont bien à l'abri des sarcasmes, des critiques. Il y avait cette série de SF de Pierre Pelot qui imaginait une race supérieure, un Homo Sapiens ++++, qui "nous" laissait vivre dans notre "ancienne" société "Les Hommes Sans Futur" il imaginait maintenu le système politique pour maintenir l'équilibre, pour donner à polémique, à controverse, à débat, à élection, l'objectif pour les "supérieures" étant d'avoir la paix.
      Bon, je pose une question sur ta question, cette émission "Culturebox", c'est quoi (oui, oui, je sais il me suffirait de regarder sur le Web)

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    4. CultureBox ne se trouve pas sur le net, je sais ça fait drôle de dire ça en 2021, mais sur le canal 19 de ta télévision. C'est une chaine culturelle créée de façon éphémère pour palier à l'absence de spectacles et continuer à nous faire découvrir, on en a de la chance, les talents de l'hexagone.

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  7. CultureBox, la chaîne éphémère de France Télévisions, putain j'y suis tombé par hasard un soir en zappant et effectivement, si c'est avec ce machin qui regroupe le pire ramassis de nazes qu'ils soient, qu'il compte défendre la culture finalement le gouvernement a eu bien raison d'avoir fermé tous les accès physiques. Au secours !
    HARRY MAX

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    1. 😂 Daphné Burki à la présentation rien que ça déjà, ça fout les miches )))
      J'y ai quand même vu deux compagnies de danse intéressantes, je crois que c'est le secteur culturel qui reste le plus créatif du pays, peut être parce que c'est celui qui demande le plus d'effort. Pour le reste, la cata se confirme. Entre la chanson nunuche pour jeunes filles en fleurs et le cabaret LGBT à faible teneur en audace (un comble), on reste vite bloqué en mode ennui profond. Ajoute à ça une gène en voyant les anciennes gloires genre Trust venir commémorer leur passé en l'idéalisant à coup de révisionnisme et t'as un cocktail qui reflète fidèlement une politique des quotas qui atteint les tréfonds à laquelle elle était destinée.

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  8. Je vais peut-être froisser, mais pour ma part, j'en ai un peu marre du "jamais content" français. A force d'écouter les gens qui se plaignent, on finit par être persuadés que la France est le pire pays au monde pour y vivre. La campagne de vaccination a commencé avec une semaine de retard et on était un pays d'incapable! La France abandonne la culture? C'est sûr qu'au Burkina Fasso, les artistes sont mieux traités qu'en France par le Gouvernement... La télévision française est nulle. Pareil, tous les pays du monde ont une chaine comme Arte... Bref, au lieu de voir ce qu'on n'a pas ou ce qui serait mieux, apprenons à relativiser et on peut se dire que vivre en France, aujourd'hui qui plus est, est un sacré privilège quand on regarde la population mondiale et y compris parmi les pays occidentaux. Comparer les systèmes ne serait-ce qu'en Suisse... Bref, au lieu de se sabrer le morale tout seul, le français devrait aussi apprendre à moins regarder son petit nombril et ses petits malheurs de français... qui sont quand même des malheurs de riches (même si cela n'exclue pas la pauvreté, bien entendu, mais comme si elle n'existait pas ailleurs).

    Voilà. C'est dit ^-^ Cela dit, ton blog est toujours aussi génial pour aborder des thèmes qui donnent envie de débattre (d'autant que tu es souvent très pertinent et avec un goût artistique redoutable (Tout ça pour te dire aussi que je suis globalement d'accord avec toi, mais que je n'en suis pas fière ^-^)). Sur notre blog, on essaie parfois de tendre la perche pour polémiquer un peu, mais ça produit pas la même effervescence...


    Concernant Lana del Ray, je dois admettre que je l'ai toujours appréciée (même si j'ai eu moi ausi quelques doutes sur la durée) et je me rappelle ton papier sur Ultraviolence qui avait la bonne approche à son égard. Je trouve sa démarche vraiment intéressante. Je n'ai pas encore écouter le dernier, je sais que le précédent avait été une excellente surprise. Je dirais que son geste d'artiste y a gagné une plus grande authenticité. Et aujourd'hui, on déroule le tapis rouge et on se rattrappe pour la réévaluer de partout.

    Les bonus, je suis complètement d'accord. Le pire, c'est effectivement d'en rajouter sur le même support, parce que ça désequilibre l'oeuvre. Ecouter 35/40mn avec une option de changer de support pour avoir 20 ou 30mn de bonus , c'est pas la même chose que 70mn avec les bonus sans avoir le choix de penser à couper ou changer de disque pour ne pas subir les bonus... En fait, tous ces coffrets de 10 disques ne sont là que pour qu'on parle à nouveau du disque, comme si on pouvait le redécouvrir. La problème, c'est qu'aujourd'hui, plus personne ne fait le tri pour nous, on nous donne tout et on a accès à tout...

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  9. Pur ce qui est des Kinks, c'est marrant parce que le mois dernier, on parlait justement de cet album (mais on mettait en avant World of mouths à ses côtés). Avec Francis, on est fan des HS que fait R&F en traduisant ceux d'UNCUT. Ils permettent de reconsidérer l'œuvre dans son intégrale et de se focaliser sur les chansons presque plus que les albums. Je ne pense pas qu'un disque de rock soit sacré de bout en bout. Ou alors il y en a très peu. Par contre, le temps de 3 ou 5mn, un artiste touche parfois le sacré ç travers une chanson, et peu importe la qualité d'ensemble du disque; Oui, y a des artistes qui ne sont pas bons constamment et qui ont traversé des périodes plus ou moins inspirés. Mais qui peut dire que Miro n'a peint que des chefs d'œuvre toute sa vie durant? C'est comme Frederic Darc (ou Belmondo dans le Magnifique) qui dit qu'en mettant bout à bout toutes les grandes phrases qu'il a pu écrire, il y aurait de quoi faire un ou plusieurs grands bouquins... Mais on revient à la question de la responsabilité du tri. Un artiste doit savoir faire le tri dans ce qu'il fait s'il se revendique comme artiste... Y a bien des artistes maso qui détruisaient leur production à force d'exigence, comme Soutine par exemple (il me semble tout du moins), et on peut se demander combien de trésors ont été perdus ainsi..
    Donc Ray Davis est un homme comme un autre et par conséquent faillible lui aussi. Seulement, la légende tenace de dire qu'il n'a rien fait après Mushwell Hillbillies mérite d'être révisé.C'est surtout que le son du groupe ne plaisait plus aux journalistes de l'époque, parce qu'ils préféraient écouter les nouveautés qui sortait en même temps et qui les excitaient davantage... Tout comme nous... Et c'est vrai que leur son ne fait plus rêver comme pour les 60's. C'est un peu plus ingrat de partir à la chasse aux chansons. Mais cela vaut le coup malgré tout. Et pur ma part, j'aime bien bousculer mes certitudes, et encore plus quand elles m'ont été inculquées par des journalistes... Et en même temps, ces derniers ont tellement été des boussoles pur m'aider à dénicher des disques que je ne leur en veux pas.

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  10. Pour finir, sur l'absence de disques intéressants, je pense là aussi que c'est plus un problème de quantité. Peut-on écouter tout ce qui sort? Non. Et encore plus si on essaie de décloisonner les genres et styles musicaux. Qui peut dire qu'à cette heure, aucun artiste sur cette terre n'est pas en train de sortir un chef d'oeuvre? Faut juste trouver la personne de confiance qui nous mette sur la piste... et retrouver l'envie de découvrir et d'oublier ces certitudes. Et je pense que, pour le rock, les plus à même d'aller à la pêche, ce sont encore les oreilles des jeunes qui n'ont pas toutes les références dans la tête ni les oreilles blasées d'avance qu'il faut faire confiance. Dans les 80's, j'avais parfois l'impression que les journalistes étaient condescendants avec certains groupes que je chérissais et aujourd'hui ces mêmes groupes sont vénérés (sans doute parce que c'est plus ma génération qui écrit les articles désormais).

    C'est le cycle des choses. On perd certainement en pertinence pour la musique d'aujourd'hui, parce qu'on a des références de vieux dans nos têtes. Et qu'on se dit que c'était mieux avant. Et en même temps, c'est dur de garder la fraicheur et l'enthousiasme quand on a écouté (et chéri) tant de disques... C'est bête à dire, mais quand on a cherché à compiler les palmarès de l'an dernier sur le blog, je me suis aperçue que je ne connaissais quasiment aucun artiste et me suis efforcée de les écouter. Et au final, même si je ne dirais pas qu'i s'agit du future Pet Sounds, mais le disque qui m'a apporté le plaisir à écouter, c'est celui de Dua Luppa, pourtant très dance et formaté radio. Le truc que j'aurais du fuir. C'est très catchy, bien foutu (oui, on peut remplacer par formaté si ça vous chante), on sent presque les chorégraphies des clips à l'écoute... Mais je me suis dit qu'il me projetait dans le monde d'aujourd'hui et que je comprenais (un peu) mieux ce que les jeunes d'aujourd'hui pouvaient y trouver. Et ils ont raison. La jeunesse a toujours raison, d'une certaine façon, en matière de musique. Plutôt que de leur expliquer pourquoi c'était mieux avant, apprenons à comprendre pourquoi c'est bien aussi aujourd'hui.
    Cette musique nous parle du monde d'aujourd'hui. Et peu importe qu'elle soit un peu superficielle, parce que cela a toujours fait partie de la pop music. She loves you, yeah, yeah... C'était pas du Shakespeare. Et c'est pourquoi les jeunes y ont adhéré si fortement. Ca leur parlait de la façon dont ils avaient besoin à l'époque. Et l'impact aujourd'hui sur des jeunes n'est pas le même, parce que ce n'est plus le message qu'ils ont envie d'entendre (même s'ils peuvent continuer d'aimer les Beatles, là n'est pas la question). Et puis, quand on est jeune, je suis certaine qu'il y a une forme de plaisir à aimer ce que les vieux cons que nous sommes considèrent comme nul. Cela prouve justement leurs différences et façonne leur monde à eux dans lequel les adultes se sentent perdus. Et moi je dis que c'est toujours un bon signe que des adultes ne peuvent pas le comprendre... parce que c'est eux qui y vivront après nous.

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    1. Je te rejoins complètement sur ta comparaison du contexte culturel en France par rapport à ce qu'il est dans d'autres pays, sinon que pour moi c'est une partie du problème. Le talent ne se décrète pas par la nationalité (je te rassure, j'ai bien compris que ce n'est pas ton point de vue, mais c'est ainsi qu'il est trop souvent attribué par ici). Je considère que la France est trop confortable pour que la créativité soit de qualité. Prends l'exemple de CultureBox, une chaine entièrement consacrée à l'expression culturelle française, et seulement française. Il en faut de la matière pour remplir toutes les cases, tout comme il en faut pour remplir les grilles des radios, les salles de concerts, les musées. Et la France de la culture exige par son système de quotas que ce soit fait, à un large pourcentage, avec de la création française. Ce qui pourrait sembler être une idée protectionniste pas plus mal qu'une autre, sauf que. On en arrive à tout prendre, bon ou mauvais, pertinent ou pas, jeunes loups comme vieux losers, juste pour avoir de quoi remplir les bocaux. Je ne crois pas que ce soit la meilleure façon de créer une émulsion. Encore moins en privant le public de ce qui se fait à l'étranger et nos artistes d'y être confrontés. Ainsi, on finit par ressembler à une bassine d'eau croupie.
      Je pense que l'état ne devrait pas s'impliquer autant, qu'il remplisse son rôle en fournissant des structures, très bien, mais qu'il "impose" ce qui doit s'y produire, non. L'art doit aussi être un champ de bataille. Son rôle n'est pas d'entretenir des artistes municipaux dont le seul intérêt est de se trouver là pour justifier les subventions d'une région. Ce système sclérose la créativité, l'artiste n'exprime plus une vision différente du monde, il se contente de se fondre dans un consensus.
      Le rôle d'un artiste ne se définit pas par un programme culturel décrété par des politiques auxquels il sert d'argument pour faire campagne auprès des jeunes.
      Tu évoques Miro, un barcelonais, et ça illustre mon point de vue. La France n'a jamais autant rayonné culturellement que lorsqu'elle a accueilli des artistes venus des quatre coins de l'Europe (en particulier, et du monde en général). Le Paris du surréalisme était peuplé d'espagnols, de slaves, d'italiens auxquels se confrontaient amoureusement nos propres artistes, de même Dada fusionnait la Suisse, l'Allemagne, la France et New York. Avec les règles qui définissent ce qu'est la culture en France aujourd'hui, le talent serait sans distinction attribué à ceux de notre nationalité. Un bel exemple parmi bon nombre d'absurdités qui dictent notre quotidien. Alors, certes, on a la petite fenêtre Arte pour apercevoir l'horizon depuis notre canapé, sans que pour autant elle ait une résonance concrète dans ce qui nous est proposé de vivre. D'ailleurs d'une certaine manière l'existence de CultureBox est une façon de détourner le public de la diversité de la chaine franco-allemande. En espérant qu'elle soit éphémère comme annoncé et qu'elle ne devienne pas une menace de substitution purement franco-française.

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    2. Des Kinks je n'ai pas plus accroché à une époque qu'à une autre. J'aime certaines chansons par ci, par là, je vénère tout particulièrement Waterloo sunset, et ça s'arrête un peu là. Leurs disques désignés chef d’œuvres par les gourous du bon goût m'ennuient autant que ceux désignés médiocres. Je ne sais pas dans quelle catégorie se classe Sleepwalker, mais il m'a accroché par l'oreille (j'irai lire ce que vous en dites). Je le trouve nerveux, accrocheur sans être putassier (contrairement à Low Budget) et finement ciselé sans tomber dans la préciosité dont ils font parfois abus.
      Et puisque j'évoque les gourous de la presse, c'est vrai que traduire Uncut est une bonne idée. Il y a dans la culture anglo-saxonne une véritable considération pour la musique et cela se ressent dans la manière dont sont rédigés les articles, à savoir de façon nettement moins superficielle et avec une mise en contexte indispensable à l'objectivité de la critique. J'ai trop souvent eu la sensation en lisant la presse "rock" française que les journalistes écrivaient sur la musique entre deux piges pour Vanity Fair ou Le chasseur français ))) Dommage quand même que traduire la presse étrangère soit la seule solution trouvée pour répondre à la médiocrité ambiante. Mais le lecteur y gagne assurément.

      Quant au fait que les jeunes ont toujours raison, c'est absolument vrai...tant que l'on est jeune soi-même ))) J'aime bien regarder les Grammy Awards, il me semble que c'est un bon panorama de l'actualité (et aussi l'occasion de croiser Ringo Starr). Billie Eilish, Dua Lipa, Camilla Cabello, Janelle Monae, Lizzo, chaque année j'y vois des artistes prometteurs, pourtant j'ai ensuite l'impression qu'ils ne confirment jamais, ils semblent ne jamais se développer. Surement que c'est ainsi que ça fonctionne dorénavant, mais je n'arrive pas à avoir le même affect pour un chanteur qui sort un disque tous les cinq ans que pour ceux qui accompagnaient notre vie de façon quasiment omniprésente en sortant un single tous les deux ou trois mois, un album tous les ans en rythmant le tout d'une tournée. Il y a un lien qui ne se crée plus avec cette façon très ponctuelle de fonctionner. C'est un zapping permanent qui sous ses atours de nouveauté révèle, pour si peu qu'on en gratte la surface, les mêmes clichés recyclés encore et encore. Je ne crois pas que ce soit le fait de la jeunesse, mais au contraire d'un système très ancien qui leur fourgue toujours la même came en prenant bien soin de lui coller un nouveau vernis étincelant. Depuis le Hip Hop des origines et la Techno des 90's, je n'ai pas vu apparaître un mouvement qui soit imposé et revendiqué par la jeunesse, au contraire, elle semble résignée de plus en plus tôt. Le pire reste à venir, regarde avec quoi on les formate depuis covid, la dépression chronique.
      A ce rythme là, j'espère qu'ils vivront sans attendre qu'on ne soit plus là )))
      Mais tu as raison, le renouveau ne peut venir que d'eux. Alors, au loin je regarde. 3eme œil scrute le terrain, comme disaient les autres.

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    3. C'est sur quel blog, le papier sur les Kinks ? Je me perds dans le labyrinthe de tes participations.

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    4. Je te passe l'info. Car heureusement que j'ai une trace email, car je ne retrouve pas l'article par ailleurs
      https://lesrubriquesenvracdurock.wordpress.com/2021/03/15/rubrique-defendre-lindefendable-the-kinks-de-lapres-1971/

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    5. Merci Antoine, j'ai mis le blog dans la marge de Ranx pour retourner le lire à tête reposée parce que là j'ai rien compris. C'est simple, on dirait que c'est toi qui l'as écrit ))))

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  11. Si tu veux lire notre crise existentielle sur les nouveautés, tu peux lire https://lesrubriquesenvracdurock.wordpress.com/2021/01/21/les-theses-du-rock-2-un-palmares-des-meilleurs-disques-de-lannee-a-t-il-encore-du-sens-aujourdhui/
    C'est pas moi qui l'ait écrit mais je partage et je pense que tu retrouvera un peu de ce que tu disais également sur les nouveautés. Complètement d'accord avec toi sur l'absence de grand mouvement musicaux depuis l'émergence de la techno.. Peut-être le trip-hop qui a fait émerger quelques artistes importants et fait éclater les frontières de manière intéressante. En tout cas, moi, il m'a fait m'interroger sur mes goûts musicaux comme aucun autre.

    L'idée de notre blog est de traiter d'un disque le Lundi et d'une chanson le jeudi, en proposant des rubriques que nous nous appliquons plus ou moins à suivre. Il est vrai qu'on en ouvre plus qu'on en développe ou ferme ^-^

    Merci pour nous avoir linker. J'étais persuadée de t'avoir mis dans la liste de nos blogs amis, parce que tu étais l'une de nos sources d'inspiration (à part pour le fond rouge pétant qui flingue les yeux ^-^ Avoue, c'est un message subliminal à destination des daltoniens? ). On va y remédier d'autant que j'avais dés le départ en tête ce que je voulais dire sur ton blog. Désolé pour l'oubli.

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  12. Pour les bonus, j'ai une exception notable (avec quelques rares autres exceptions) mais c'est celui que j'écoute le plus. Et j'en parlais justement ici: https://lesrubriquesenvracdurock.wordpress.com/2021/02/08/musique-dailleurs-ennio-morricone-giu-la-testa-1972/

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    1. J'ai lu, et commenté, ton papier sur Ennio Morricone, c'est cool de pouvoir rebondir sur le sujet des bonus. C'est très bien qu'un nouveau blog apparaisse, je trouvais justement qu'on manquait tous d'élan depuis quelques temps. Vous lui avez défini une identité et une mission, c'est intéressant dans la mesure où je pense que l'on est plus créatif en s'imposant un cadre. Pour ce que j'en ai lu jusqu'à présent (uniquement les deux liens que tu as mis), je suis plus sensible à ton approche qu'à celle de Francis, simplement parce que les listes, les étoiles, les classements, ça ne correspond pas la façon dont j'aborde la musique. C'est d'ailleurs un sujet sur lequel on se chambre régulièrement avec Antoine, qui lui en est friand (même si la logique de ses listes n'est souvent compréhensible que par lui-même 😘))))

      J'adhère encore moins aux sélections effectuées par la presse sur lesquelles il s'appuie pour faire sa synthèse. C'est d'ailleurs parce qu'on ne s'y reconnaissait plus du tout qu'on avait ouvert la première version de RanxZeVox sur MySpace (en 2007, de mémoire). Ce qui n'avait pas arrangé notre perception de ces tristes sires puisqu'on avait eu droit (nous et d'autres) à une volée de bois vert et une série d'articles (notamment d'Eudeline) qui accusait les blogs de concurrence déloyale, puisque faisant gratuitement ce qu'eux s'avéraient incapables de faire correctement tout en voulant être rémunérés pour )))
      J'aimerais pouvoir dire que depuis les parutions des titres phares de l’hexagone se sont améliorés, hélas c'est loin d'être le cas (je ne me suis pas encore remis de l'accroche "il dormait avec son perfecto" vu en une du R&F avec Joey en couverture). Mazette, à qui s'adressent ces gens ? )))

      Je préfère encore m'égarer sur le web en suivant des liens que des groupes me font parvenir via twitter ou me fier aux labels (Chimera de Sean Lennon propose quelques sorties pas inintéressantes comme celle d'UNI le groupe arty-perché de sa copine, Charlotte Kemp-Muhl) et surtout en usant du hasard que l'outil permet. Pas mal de sites publient des mix-tapes, des playlists d'artistes rarement distribués à l'internationale (et donc ignoré par notre presse). Les sessions live filmées et diffusées par KEXP (et d'autres dont le nom m'échappe) offre aussi un bon panorama tout azimut.

      Parmi les quelques noms que je connaissais cités dans votre palmarès, j'ai relevé celui des sœurs Haim dont j'avais aimé la prestation aux Grammy de cette année, hélas leurs disques en sont très en deçà. La production américaine pour atteindre le mainstream s'uniformise autour un son "plat" qui vient récemment de nuire au dernier disque de Rachel Brooke, alors qu'elle lui avait jusque là bien résisté. La mise en conformité aux normes semble malheureusement être une condition sine qua non pour s'intégrer au marché national américain. Je préfère donc tenter de les découvrir avant qu'ils n'en passent par là.

      Ah, pour le douloureux fond rouge de Ranx, c'est une remarque que l'on m'adresse de temps à autre. J'avais d'ailleurs fait un essai en inversant le jaune et le rouge (bien que je ne sois pas certain que le fond jaune soit moins douloureux), l'idée avait pris un bide puisqu'on m'avait alors fait savoir que Ranx n'était plus Ranx sans son fond rouge ! ))))
      Je porte dorénavant des lunettes, alors que je n'en avais aucunement besoin lors de la création du blog, peut être suis-je donc victime de ma propre créature ? De fait, je compatis.)))

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  13. Ce que j'apprécie dans l'approche "étoiles", c'est qu'elle permet parfois de zoomer sur certaines chansons qu'on ignorait. Je suis iconoclaste sur les albums. J'ai passé mon adolescence à recompiler les albums que ej connaissais pour les alléger des 2 ou 3 chansons (ou plus) que je ne trouvais pas à la hauteur. Ca avait aussi la vertu de me faire des économies en budget K7. Je le fixais des défis du genre "j'ai 5K7 de ce groupes, il en mérite que 3". Et puis, cela te permet d'écouter plus souvent les bonnes chansons!
    La gestion de son temps d'écoute est très importante pur moi. Pas envie de le perdre à écouter des trucs qui ne le mérite pas alors que j'ai des disques que j'estime ne pas connaitre assez ou que j'aimerais réviser plus régulièrement. Je me rends compte qu'il y a des disques que j'adore et que j'écoute peut-être une fois tous les 5 ans à force d'avoir un disque dur en phase d'inflation constante.
    Mais cela a eu tendance à me fermer à quasiment toutes les nouveautés. Comme toi, j'aime bien suivre un artiste, or, malheureusement, beaucoup ne sont que des feux de paille.

    Pour R&F, leur dernier n° n'est pas terrible, mais j'aime beaucoup la nouvelle ligné éditoriale qu'il suive depuis le départ de Ph MANOEUVRE. Par contre, je ne supporte pas Eudeline... C'est toujours à côté de la plaque en étant imbu de lui même et de ce qu'il a fait et vécu... Limite consternant parfois. Faut qu'il prenne sa retraite au moins depuis 15 ans, parce que c'est triste la vieillesse quand elle s'exprime ainsi.

    Pour le look du blog, cela fait partie de son charme, mais en même temps, on sent qu'il date d'il y a plus de 10 ans. Mais blogspot offre des choses intéressantes, notamment les blogs amis. Sur Wordpress, on n'a pas d'option gratuite pour avoir des menus à droite ou gauche (ou alors on n'a pas compris comment on fait, ce qui est possible).

    Pour tes commentaires, c'est bizarre, tu es le seul à avoir eu droit au statut indésirable automatique du blog! ^-^ Y a fallu que je les approuve.

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  14. Les traductions d'Uncunt m'auront permis de découvrir la période Bob Welch de Fleetwood Mac dont les albums Bare Trees, Penguin et Mystery to me sont tout à fait recommandables. Ce gonze savait troussé de bonnes chansons.
    En prolongement des Kinks, je vous conseille d'allez jeter une oreille sur Return to Waterloo de Ray Davies en solo ; un bien chouette album ma foi.
    Quant à la presse musicale, que ce soit Rock & Folk ou Rolling Stone, il encense un paquet de disques ou d'artistes chaque mois qui, lorsqu'on les écoute, nous laisse pantois tant ils sont médiocres ; en fait ils n'ont pas changé tant que ça qu'auparavant où déjà ils procédaient de la sorte (leur disque du mois, une pitrerie !).
    Heureusement, grâce à Internet, on peut désormais se faire une idée immédiate de ce qu'ils disent, ce qui nous dispense d'acheter un disque tout pourri comme on a pu le faire il y a 30 années de cela suite à la lecture d'une critique enthousiaste qui nous aura bien trompée sur la marchandise.

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  15. Complètement d'accord pour Bob Welch (sauf que je connaissais déjà Bare Trees et que Sentimental Lady était l''une de mes chansons préférées du Mac). Au point où on comptait compiler les chansons 4 et 5* de cette période sur notre blog.

    Et c'est vrai que, désormais, j'écoute moi aussi avant d'acheter.

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  16. Statut indésirable automatique ??? Quand je te dis qu'on est persécuté )))
    Pour ta technique d'économie des cassettes, je suis sceptique, il y a tant de chansons que je n'ai pas aimé durant des années et qui au fil des écoutes sont devenues mes préférées. Within you, without you en est peut être le meilleur exemple. J'aime les disques inégaux, ceux qui me forcent à y revenir, qui ont des morceaux dont je me demande ce qu'ils foutent là. Si je me fais une compilation pour la voiture, je vais quand même y mettre des titres auxquels j'accroche moins, ne serait-ce que pour voir si ils ne m'auront pas à l'usure et aussi pour être dérangé pendant l'écoute. Je te l'ai dit, j'aime que l'art soit un champ de bataille )))

    T'as raison Harry, ce Bob Welch avait bien du talent (avant de le ruiner dans l'héroïne). Et puis, tu connais mon obsession pour Christine McVie, son apport à Mystery to me (comme à d'autres) est exceptionnel. Voila une bonne idée de compilation, 90mns de Christine McVie.

    Rolling Stone ? J'ai lu leur chronique de l'autobiographie de John Waters, le mec confond Selma Blair et Tracey Ullman )))) Next.

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  17. Pour le statut indésirable, j'étais sûre que ça te plairait...

    Ben moi, ma technique sur les K7 a sauvé ma vie (et mon budget de l'époque quand je fréquentais 3 médiathèques en même temps pur les CD!). Je ne dis pas que c'était du zéro faute (avec les fichiers mp3, c'est facile de vérifier), mais parfois je regrette certaines de mes K7. Parfois en compactant 2 ou 3 albums en 45mn, j'obtenais un chef d'œuvre absolu! Par contre, je me suis rarement trompée sur les chansons que j'avais choisies avec soin. Elles me plaisent autant aujourd'hui.

    Aujourd'hui, j'ai tellement de trucs sur mon disque dur, que je suis très heureuse qu'Uncut fasse le boulot à ma place, y compris pur corriger mes oublis. Cela dit, même Uncut n'est pas infaillible, parce que le dernier sorti parle des 30 plus grandes chansons de Cure, alors que certaines n(avaient que 3*** dans le HS sur le groupe... Ce qui veut bien dire que tu as raison sur le fond. Par contre, si j'aimais pas une chanson il y a 20 ans et qu'elle a 2**, va falloir se lever tôt pour que je lui consacre du temps. Et les mauvaises chansons pour un artiste ne sont pas un souci pour moi. Cela rend encore plus magique les grandes qu'il a écrites. Pour moi, ce sont les vraies chansons plus que les albums qui sont sacrées. Le truc, c'est que parfois, des chansons moyennes contribuent à créer un tout ou une ambiance unique qu'on a envie de prolonger et que, si tu coupes dedans, tu casses l'harmonie de l'ensemble. Un peu comme la chanson Nobody's business avant l'immense Coney Island Baby. Les deux ne jouent pas dans la même division, mais j'ai besoin des deux, parce que il y a ce petit quelque chose dans la première qui me permet de faire durer le plaisir. Voilà, oui, appelons ça un préliminaire.. ^-^

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    1. C'est ça, ton exemple avec Coney Island Baby résume impeccablement ma pensée. Du coup, je cogite et je percute que j'aime les albums au delà de la qualité des chansons qui les composent. A l'exception peut être de la production Motown et de manière globale tout ce qui se situe avant 1965, où c'est vraiment le règne du single, de la chanson qui tue. Et encore, j'écoute Elvis, Gene Vincent, Sinatra en albums, les compilations ne suffisent pas, j'ai besoin de l'ensemble. Mais sur cette période là, je pige le topo. Par contre à partir de Rubber Soul, terminé, c'est l'ère des albums, je ne peux plus rien dissocier.

      Faut dire que j'ai renoncé à vouloir tout stocker, le fait de ne pas être consommateur de mp3 m'épargne pas mal de tracas, je m'en sers pour découvrir, ça me suffit pour ce que je sais éphémère, j'efface sitôt que j'en ai fait le tour et si vraiment j'en tombe accro, je me chope le disque et à partir de là je m'installe dans l'écoute à long terme.

      Plus le temps passe et moins je m'éparpille musicalement, j'écoute principalement toujours un peu les mêmes artistes, je m'en imprègne à coup d'intégrale. Ceux qui me sont indispensables sont clairement identifiés, et ils sont quoi ? Vingt, trente, quarante peut être, sans doute guère plus tous genres confondus. J'ai bien quelques coups de cœur, des tocades, et là, souvent, c'est à la chanson que ça se passe, effectivement. Il m'arrive encore de tomber sur un album entier dont je sais que je vais en faire usage longtemps, mais c'est de plus en plus rare concernant de nouveaux artistes. Ce qui ne m'empêche pas de prendre du plaisir en découvrant un combo obscur qui va m'éclater ne serait-ce que le temps d'un soir.
      Mais je ne le stocke pas.

      Ce qui me fait remplir les disques durs ce sont plutôt les films, les documentaires d'époque, quelques séries ou certains vieux show TV (la semaine de Lennon et Yoko au Mike Douglas Show, c'est quelque chose), parce qu'il y en a tant qui disparaissent des radars et que ne plus avoir Meurtre d'un bookmaker chinois ou l'intégrale de Tom DiCillo sous la main, ça va me perturber.

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  18. Moi j'ai plus un culte de la chanson. Et chanson ne veut pas dire forcément "single".
    En fait, j'aime les mode d'écoute. Je reste attachée au format album. C'est celui qui permet véritablement de comprendre un artiste, son évolution. Et j'ai encore soif de nouvelles choses. Par exemple, les éthiopiques, DEVANF nous a déniché les liens de l'intégrale. J'aimerais les écouter jusqu'à m'en imprégner complètement, mais je doute que je puisse le faire avec 30 albums, mais idéalement j'aimerais, jusqu'à avoir une relation forte et intime avec certaines chansons. Pareil pour le jazz (ou même le classique).
    J'ai 2 ados à la maison. Ils ont un mode d'écoute complètement différent. Eux, ça se passe en playlist. Et ils picorent dans tout, ce qui leur donne une culture parfois redoutable et vaste et très ouverte, mais pas forcément profonde. Je pense que, pour ça, le meilleur mode reste la lecture paradoxalement. On a besoin de référent qui vont nous guider ou nous donner envie. Moi, ça passe par les mots, et donc la presse musicale.
    Et puis, il faut déformater nos oreilles à la musique d'hier et accepter le langage d'aujoud'hui (genre l'autotune) et les beats tinté d'electro. Le rock et devenu un langage plus qu'un genre musicale. C'est pourquoi je trouve stupide la posture de dézinguer un groupe comme Daft Punk. D'abord parce que c'est très franco-français de dénigrer notre groupe le plus vendeur et certainement le plus influent de tous les temps, et aussi parce que ce groupe est une passerelle avec les plus jeunes générations. Et comme dit précédemment, il faut partir du principe qu'elles sont plus clairvoyantes que nous sur ce qu'est la bonne musique d'aujourd'hui. Et, en plus, contrairement à ce qu'on peut penser, Daft Punk, c'est déjà un groupe et une musique de (jeunes) vieux ^-^ ....
    Meurtre d'un bookmaker chinois, c'est simple, j'ai le coffret Cassavettes... Comme ça, c'est réglé. D'un autre côté, les films, je me pose la question de stocker parce que je les regarde à peine une fois tous les 10/15 ans, et je me dis que c'est à peu près leur fréquence de passage à la TV.. Un peu comme les Hitchcock... Par contre, mon mari a acheté un coffret Samuel Fuller ou sur les premiers DE BORCA, je ne crois pas que c'est passé à la TV. Mais on ne le regarde pas plus souvent non plus. Donc, oui, on achète maintenant ce qui ne passe plus ou jamais.
    Pour les émissions, youtube recèle de trésors. Mais de là à les stocker au cas où ça disparaisse, c'est pas notre truc. Mais je comprends ce besoin.

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    1. Les films par contre je n'achète pas ou très rarement pour un soucis de place sur les étagères. J'ai une malle pleine de dvd donc stop. Et puis il y en a pas mal parmi ceux que je stocke sur disques durs qui ne sont carrément jamais sortis en zone 2 et de plus en plus difficiles à choper sur les blogs ou tirexo à mesure que les liens meurent faute d’intéresser grand monde.
      C'est vrai qu'un film comme un livre ne nous fait pas le même usage intensif qu'un disque, mais il y en a quand même pas mal vers lesquels je reviens régulièrement. J'ai dû voir 20 ou 30 fois certains de mes films préférés (en autant d'années)))
      Rayon musique de jeunes autotunée (et même de semi-jeunes Daft Punk), je ne snobe pas par principe, je peux reconnaître quand c'est de qualité, même si je ne fais pas plus d'effort que ça pour m'y intéresser. Parfois un titre me chope par l'oreille, je regarde le clip 4 ou 5 fois et je suis comblé jusqu'au prochain.
      Les jeunes c'est leur truc, très bien, ça me va, ils ont leur univers c'est normal, comme j'avais le mien que je tenais loin de mes parents, chacun sa bulle, c'est bien aussi. Comme tu dis, c'est de l'ordre de l'intime.

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    2. Je passais par là... Un sujet qui me passionne et qui ne passionne pas tout le monde, ça aussi il faut l'accepter. Très tôt je me définissais comme "ogre" musical. Explorateur en fait, curieux de tout, au point quasi absurde d'abandonner dès que j'aimais.
      Le souvenir d'album, de livre, de film pas aimé de suite mais une fois aimé whouaahhh et c'est ce wouaaahhh que je recherche, entre la combustion et l'explosion.
      J'ai autant de curiosité pour un succès populaire qu'un engouement d'un seul individu.
      je pense que je recherche quelque chose qui se grave.
      Pour ne pas toujours parler de musique, ce que j'ai pu être emballé et même heureux d'avoir résisté au premier chapitre du "Pendule de Foucault" de Umberto Ecco. Surtout que dans ce cas la difficulté première s'estompe vite pour aboutir à un livre qui façonne la pensée, une boite à outils pas une boite à idées.
      Cassavetes? "Une Femme Sous Influence" et voilà un sujet qui m'a retourné, plus la même opinion, tellement bien forgé que le jour où dans ma vie le cas s'est présenté j'ai eu moins de mal à me positionner.
      Voilà pourquoi je m'accroché à visiter, à vous visiter, j'ai une grande confiance dans la passion des autres et une grande tolérance pour ceux dont le métier est de trouver l'équilibre entre promotion et passion... il en reste.

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