samedi 11 mai 2013

NiCoLaS caGE, sONnY



Comme Ranx est là pour défendre les causes qui semblent de prime abord perdues ou indéfendables, on va s'attaquer à une bien ardue: Nicolas Cage!

Tout le monde sait que le gazier, il y a fort longtemps de cela hélas, a été un putain d'acteur dans toute une flopée de films formidables ("Rusty James" de Coppola qui lui a mis le pied à l'étrier, "Birdy" d'Alan Parker, son premier rôle marquant, "Arizona Junior" des frères Coen où il se révèle hilarant ou bien encore "Sailor et Lula" de David Lynch qui inaugura ses interprétations déjantées mais arrêtons-nous là car la liste serait bien trop longue).
En revanche peu de personnes savent qu'en 2002 il a réalisé un film nommé "Sonny" qui est d'ailleurs passé plutôt inaperçu. Et de façon totalement injuste à mon humble avis.
Bien que l'acteur principal, James Franco, ne soit pas -loin s'en faut- un de mes préférés du moment, je dois bien avouer que son interprétation pleine de ferveur m'a soufflé. Il fait donc des étincelles dans le rôle d'un jeune homme qui, après un séjour à l'armée, revient dans son foyer familial bien particulier puisque sa mère (incarnée avec fougue par Brenda Blethyn) vit grâce à l'argent que lui rapporte une pute (dont le personnage a échu à la toujours excellente -mais hélas sous employée- Mena Suvari) et qui espère que son rejeton se remettra à refaire lui aussi le tapin avec les bourgeoises esseulés qui peuplent la Nouvelle Orléans alors qu'il n'a qu'une envie, foutre le camp et voir ailleurs s'il peut enfin devenir quelqu'un. 


Avec un tel sujet, on se doute bien que tout va partir en sucette et que les aléas de la vie vont se montrer impitoyable envers tout ce petit monde. Mais je nous en dévoilerai pas plus sur cette histoire afin de vous laisser la surprise de découvrir par vous même toute la saveur de ce film attachant à plus d'un titre.


Sachez seulement que la mise en scène de Nicolas Cage est classique; il ne s'embarrasse pas de mouvements de caméras tarabiscotés: au contraire, il fait la part belle au jeu des acteurs (même cette limace habituellement insupportable de Harry Dean Stanton est admirable, c'est dire!). En fait ce n'est que lorsque des scènes demandent à être moins académiques qu'il apporte une singularité cinématographique bienvenue à son film (vers la fin notamment, il apparaît dans une de ses compostions out of control qu'il affectionne tant dans une scène mémorable qui traduit les errements tragiques de son anti-héros).


Pour ne rien gâcher, le bougre maîtrise l'art de composer des plans dont la photographie est de toute beauté ce qui nous change agréablement de tous ces tâcherons qui nous polluent les rétines avec leurs images d'un jaune pisseux hideux ou de couleur verdâtre à vomir (et encore ça peut-être pire puisque des fois, il mélange les deux en même temps, ces salauds!).
De plus il a également la présence d'esprit d'utiliser la musique avec parcimonie et à chaque fois qu'il le fait, il tape juste car elle amène incontestablement une force supplémentaire à la scène à laquelle elle se rattache.


Avec ce premier long-métrage, Mister Cage dépeint la vie des laissés pour compte du rêve Américain, des parias dont on ne veut surtout pas côtoyer et que l'on prend en considération uniquement pour les railler et les faire se sentir encore plus minables. 

Au vu du résultat plus que probant de cette chronique douce amère (plus amère que douce, il vaut bien en convenir), on peut se rendre compte que celui que l'on prenait pour un golden boy cramé aux excès en tous genres, que l'on pensait bien loin de s'intéresser au sort des petites gens, s'avère être une personne pleine de sensibilité et qu'il aurait tout à gagner à poursuivre dans sa voie de réalisateur plutôt que d'enquiller des rôles dans des films de plus en plus faisandés qui ne font que renforcer sont statut d'has been Hollywoodien.


Harry Max 

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