La saison 1 d'American horror story m'avait laissé un sentiment enthousiaste mais partagé. Démarrant sur les chapeaux de roues, elle empruntait ensuite le parcours d'une montagne russe, s’effondrant jusqu'au sol en son milieu avant d'atteindre un pic de qualité en grande partie gâché par un dernier épisode bâclé ne sachant pas trop s'il devait basculer dans l'horreur ou sombrer dans le ridicule. J'en avais conclu que la saison avait peut être trop duré, que 12 épisodes c'est surement excessif, que rares sont les séries à tenir le rythme sur une aussi longue durée. A tout dire, il n'en existe qu'une, The Shield.
La saison 2 d'American
horror story compte 13 épisodes...
Le casting reprend en
partie celui de la première saison, Sarah Paulson peu présente dans
son rôle de médium se voit octroyer la plus grosse part du gâteau avec son interprétation quasi-omniprésente de Lana Winters, idem
pour Even Peters qui, de jeune psychopathe tendance grunge, devient
résident de l'asile et beaucoup plus que ça encore. La révélation
vient de Lily Rabe, utilisée avec parcimonie dans la saison 1, elle
y interprète la femme du docteur Montgomery, l'actrice se sublime en imposant Sœur Mary Eunice comme le véritable pivot de cette seconde
saison. Enfin, comment ne pas être époustouflé par la prestation
de Jessica Lange. Déjà parfaite auparavant, l'actrice s'offre le
rôle de sa vie avec son incarnation de Sœur Jude, personnage aux
visages aussi multiples qu'éloignés, qu'elle restitue avec un
panache qu'on aurait pas deviné sans le voir, tant le parcours de
cette actrice fut jusque là quasi anecdotique. Jessica Lange est
tout bêtement parfaite.
Un casting ne fait pas
tout, on est d'accord. Un bon scénario, armé en rebondissements et contre-pieds divers s'avère indispensable. Du rythme dans le récit,
du style, de la personnalité et de l'originalité dans la
réalisation, sont les autres ingrédients nécessaires afin que la
recette ne fasse pas long feu.
Sur au moins un de ces
points, cette saison deux m'a donné du fil à retordre et quelques
angoisses involontaires au moment d'en découvrir la conclusion.
Les 7 ou 8 premiers épisodes sont si impeccablement mise
en scène qu'il y a de quoi en attraper le tournis Comment la série
pourrait-elle continuer à ce niveau sans tomber dans la routine? Et
où tout cela nous mène t-il?
1964, on plonge corps et
âme dans la vie faite de cruautés, de sadisme et de frustrations de
l'asile de freaks de Briarcliff, on y croise un médecin aux
pratiques pour le moins expérimentales et aux résultats
invariablement horrifiques à souhait, une sympathique nymphomane
sous les traits d'une agréablement surprenante Chloé Sévigny, un
duo de nonnes aux caractères changeant, régulièrement opposées à
un psychiatre révolté par leurs méthodes, l'excellent Zachari
Quinto qu'on avait découvert en homosexuel revanchard dans la saison
1. Tout ce beau monde est chapeauté par l'impénétrable et
ambitieux Monseigneur Timothy Howard.
Ajoutez à cela un tueur
en série au doux nom de Bloody face et une ribambelle de gueules
cassées au ciboulot lessivé à l’ammoniaque et vous aurez une
petite idée de l'ambiance oscillant entre les scènes les plus
vigoureuses de L'exorciste et celles les plus collées au plafond de
Vol au dessus d'un nid de coucou. Pour pimenter l'ensemble quelques
séances d'électrochocs, une pincée d'extraterrestres et une grosse
louche de dérèglement de l'horloge temporelle au travers de scènes
qui nous sont contemporaines et permettent d'entrevoir des pistes
aussitôt laissées en suspend.
D'où les sueurs froides
lorsque la série bascule à l'amorce de sa seconde partie. Coup de
chiffon sur le tableau, nos repères s'estompent, nos certitudes
disparaissent, le casting joue les Gerard Majax. La belle mécanique
se grippe et l'horloger semble armé d'un marteau piqueur. Le temps
d'un épisode au moins, j'ai failli décroché, me sentant couillonné
par une farce de plus, constatant sur l'écran la confirmation des
craintes que la première saison avait éveillé en moi. American
horror story ne tient pas ses promesses, c'est un show grotesque
réalisé par une bande de brèles incapables d'imposer leurs idées
à une chaîne télé obsédée par un cahier des charges rédigés
par des intégristes mormons. Les mots fusaient dans mon esprit et
n'étaient jamais assez durs pour vous décrire l'amère déception
qui fut mienne. Pire qu'un amoureux transi éconduit à l'âge où
l'on ne sait rien de l'amour.
J'ai écrasé ma
cigarette, rangé le Wild turkey et je m'y suis recollé. Sans me
faire d'illusion. Le fils du psychopathe les extraterrestres, une
échappée de l'asile devenue écrivain à succès, blah blah blah
que des conneries. J'aurai pu écrire le dénouement de tout ce méli
mélo dans mon sommeil. Il restait quatre épisodes à visionner,
c'était pas la mer à boire et j'ai en horreur de m’arrêter en
chemin, même si je me suis trompé de route. Je crois au destin,
voyez-vous.
Après quoi, happé par
le colback dans un crescendo jonché de fausses pistes, de faux
semblants, de revirements, de ne vous fiez à personne, ni à vous
même, ni à votre instinct, saisi par des acteurs jusque là fondu
dans le décor, dont je redoutais le pire, et qui finissent par faire
regretter leur absence lorsqu'ils le sont, American horror story
saison 2 m'a collé une sacrée grosse claque en travers de la
tronche.
Non, je ne suis pas fou.
Et vous ?
C'est sur que cette saison est bien plus puissante même si on se demande s'il n'y a pas un ou deux épisodes de trop, puis non, ça tiens bien la route ;) Ce casting au maximum féminin est une grande réussite, j'adore la bouille de Lily Rabe qui était ma favorite dans la saison 1, une grande pensée à Chloé Sévigny ;)... mais la révélation pour moi a été Jessica Lange !! C'est carrément la meilleure interprétation de sa vie.
RépondreSupprimerSylvie
tu dis que jean luc joue le grunge psychopathe?ca a l'air d’être un peu le bintz ton truc,mais je te fais confiance mon zouave!tu sais dexter,esprit criminel,united states of tara(bien disjoncté)sont bien aussi et font plus de douze épisodes!!!dja l'emmerdeur
RépondreSupprimerOk, Dja, je m'y colle. Lorsque je cause de 12 épisodes c'est par saison, espèce d'Hercule de l'apéro. Ensuite, arrête avec Dexter, je te l'ai déjà rabâché 50 fois, c'est une daube ce truc, même pas ça arrive à la cheville de Madame est servie.
SupprimerSinon, j'ai vu le hold up de Toulon, j'aurai dû parier, j'avais misé sur eux.
Bises mon gros.
Hugo
A contrario de la saison 1 qui débute en fanfare avec ses cinq premiers épisodes pour finir par tomber dans la redondance, cette saison 2 prend vraiment son envol avec l'épisode 5 dont la réalisation a échu à un émule de Dario Argento et Brian De Palma: Alfonso Gomez-Rejon. Ce gonze -qui nous en met aussi plein la vue avec les épisodes 11 et 13- balade sa caméra au moyen de mouvements tarabiscotés de toute beauté en tout point digne de l'époque fastueuse des deux Maîtres cités plus haut. Outre cette réalisation chiadée, cette seconde saison se conclut magistralement dans l'émotion la plus viscérale qui soit. Deux gros bémol à souligner tout de même: la mort vite expédiée -et bien en deçà donc du personnage- de la soeur diabolique Mary Eunice et -surtout- la sous intrigue bancale au possible avec les aliens (dont on se demande constamment ce qu'ils peuvent bien foutre là) qui décrédibilise la teneur scénaristique du show. Comme pour la saison 1 à trop vouloir en mettre, ils se sont plutôt égarés en cours de route. Mais bon , arrêtons de faire nos fines bouches, cela reste quand même un divertissement jouissif d'une remarquable facture doté d'une âme certaine (aussi tourmentée qu'elle soit...).
SupprimerLa deuze, c'est la meilleure saison, en ce qui me concerne.
RépondreSupprimerLa troize, j'ai tenu six épisodes, et la quatre, deux.
http://jesuisunetombe.blogspot.fr/2015/03/repost-american-horror-story-unofficial.html
http://jesuisunetombe.blogspot.fr/2014/01/american-horror-story-season-2-asylum.html
http://jesuisunetombe.blogspot.fr/2014/03/american-horror-story-saison-3-coven.html