Ce scandale
inspirera The Shield, l'une des trois meilleures séries de
l'histoire de la télé.
Le scénario co-écrit par James Ellroy, c'est pas rien, propose un gros plan sur l'un de ces hommes, un flic lessivé devenu indésirable pour les mêmes raisons qui en firent un caïd. Un anachronisme en uniforme. Sauf que personne ne lui a dit ou alors il n'a pas voulu entendre.
Rampart est un film extrêmement lent, ultra stylisé et dans lequel il ne se passe pas grand-chose puisque plus rien ne passe. Dave Brown, le personnage interprété par Woody Harrelson, en témoigne, à peine sort-il sa matraque que c'est commission de discipline. Et que faire d'autre ? Des dizaines d'années de méthodes, les seules qu'il connaisse, celles que lui a transmit son propre père viennent d'être réduites à néant, désignées persona non grata, on ne mange plus de ce pain là. Et dehors c'est toujours la même merde, en pire, le crack, la prostitution, les taches de sang imprègnent le goudron et plus personne n'y peut grand-chose.
Ce film est sans pitié, à chaque minute il nous fait détester les recettes dont on se régale depuis que nos yeux ont croisés un écran, grand ou petit. Dave Brown est fier de son surnom, on le trouve ridicule, lorsqu'il se ramasse une salope dans un rade, c'est une cruelle version piano-bar de You can't put your arms around a memory qui accompagne la scène, lorsqu'il propose des aveux en échange d'un accord, c'est avec un haussement d'épaule qu'on lui répond. Oui, Rampart c'est l'après. Quoiqu'il fasse, Dave Brown se condamne. On lui reproche tout ce qu'on a adoré chez Vic McKey. Allez comprendre. Rideau.
On peut aussi se régaler
de la présence de Sigourney Weaver, John Buscemi, Ned Beatty, Robin
Wright, Ice Cube, du fait que tout cela est splendidement mis en scène,
magnifiquement tourné, bourré d'idées.
Rampart est un film qu'on n'est pas obligés d'aimer ni de voir. Tout comme on n'est pas obliger de se raser tous les matins ou de se laver le cul. Rampart c'est une question de principes. Et on le sait bien, avoir des principes c'est pas donner à tout le monde.
Rampart est un film qu'on n'est pas obligés d'aimer ni de voir. Tout comme on n'est pas obliger de se raser tous les matins ou de se laver le cul. Rampart c'est une question de principes. Et on le sait bien, avoir des principes c'est pas donner à tout le monde.
Hugo Spanky
La solitude par excellence. Celle d'un homme perdu et dépassé par son temps et son époque. Moi j'y suis attaché finalement, c'est un peu une version sale et glauque d'un Batman où autre héros qui défendrait l'ordre, la veuve et l'orphelin. Ce sont plutôt les femmes que je ne supporte pas dans ce film. Quoique après tout elles sont peut-être aussi paumées que lui en fait ... Ceci dit, super film !!
RépondreSupprimerDéjà rien que pour Woody Harrelson, l'un des acteurs les plus clairement sous-estimé d'Hollywood, j'ai foutrement envie de le voir ce putain de film. Et si on ajoute à cet argument qu'en plus de ça James Ellroy a participé au scénario et bien là, je fonce tout court me le procurer, nom de Dieu!
SupprimerOui j'avais bien aimé, j'avais pas fait gaffe que c'était Ice Cube qui l'avait réalisé.
RépondreSupprimerT'as tellement raison que d'ailleurs c'est pas Ice Cube qui l'a réalisé...Je corrige, merci.
SupprimerHugo
Un héros auquel on souhaite tous les trucs que t'as dit... c'est pas commun.
RépondreSupprimerIl me fait, vite fait, penser au p'tit blond de L.A. Cofidential, que t'as en effet envie de voir crever bouche béante. Lui et son éthique de major de promo. Qui, finalement, sort à peu près tout le monde d'affaire mais ne réussit qu'à peine à s'attirer nos faveurs.
Du Elroy dans le texte... Ni tout blanc ni tout noir, mais...
surtout pas tout blanc !
C'est pas faux, si ce n'est que le mr propre auquel tu fais référence fait figure d'enfant de chœur en comparaison.
SupprimerMon bien aimé Dave Brown tiendrait plutôt du James Wood de Lune sanglante pour rester dans l'univers de ce taré de James Ellroy. Voire pire encore.
Hugo
Je l'ai trouvé vachement bien, les mouvements de caméra façon blow out lors de la scène de l'interrogatoire chez sigourney et un paquet d'autres idées bien senties. Encore un film qui n'aura pas encombré les salles françaises, ils foutent quoi dans les cinémas ? Ah oui, ils regardent gondry (hihihi)
RépondreSupprimer"Rampart" nous offre une fois de plus une grande, très grande, prestation de Woody Harrelson qui n'ayont pas peur de mots est un putain de génie! D'ailleurs, pour s'en convaincre, il suffit de le mater dans le sympathique "Bienvenue à Zombieland" de Ruben Fleischer où il parodie ses rôles de fiers à bras, ou bien encore dans "Walker" de Paul Schrader où son interprétation nuancée d'un homosexuel de la haute bourgeoisie fait toute la saveur de ce film.
RépondreSupprimerSi dans "Rampart" on a effectivement envie que son personnage soit mis au pilori une bonne fois pour toutes, c'est parce qu'en plus d'être un flic pourri jusqu'à la moelle, il est -avant toute chose- un connard de première (à la différence d'un Vic Mackey qui dans "The Shield", malgré toutes les horreurs qu'il a commis, demeurait attachant grâce à l'embryon d'humanité qui perséverait en lui).
Le réalisateur Oren Moverman ( ce blaze tout de même!) fait preuve d'un sens du cadre et de la photographie travaillée qui apportent à son long-métrage toute la touche de mélancolie qui le traverse du début jusqu'à la fin.
Le scénario de James Ellroy est implacable et n'accorde aucune rédemption à son anti-héros qui sera rejeté par ses proches et finira seul tel un rebut dont on se débarrase.
Le rythme de ce film est certes lent mais c'est justement pour mieux nous faire ressentir les errements impardonables de ce flic paranoïaque et meurtrier.
Pour faire court sa vision se mérite et n'est pas une sinécure de tout repos mais le voyage en vaut largement la peine.
Harry Max