dimanche 22 mai 2022

QuOi De neuF DoCTeuR ?

 


Que se passe t-il d'excitant dans le monde d'après ? Le rythme de sénateur affiché par les parutions de ce blog est un bon élément de réponse. A droite, à gauche, on se refile des pistes, on conseille, on propose, on tâte, on tente, on s'emmerde ferme au rayon nouveautés. Pire, parfois on s'énerve. Comme je m'énerve, par exemple, lorsque je vois la merde que Clash nous a pondu en guise de réédition Deluxe de Combat Rock. Au moment où les labels ont, enfin, capté la seule véritable qualité du CD, sa capacité de stockage, au moment où le public, avide et frustré, semble prêt à débourser des sommes irraisonnées pour des trucs qu'on trouve depuis des lustres en téléchargement pirate, voila qu'on nous colle des tracklists en dessous de tout.



Passe encore que des groupes au bout du rouleau lorsqu'ils enregistrèrent les albums en question les rallongent de sinistres titres live, de démos poussives, d'alternatives acoustiques au lustre poussiéreux. Mais quand on sait qu'il existe tout un double album de Clash laissé au rebut depuis presque 40 ans, Rat patrol from fort bragg, et qu'en lieu et place on nous sert des faces B déjà disponibles sur maintes compilations et des singles rincés, je dis merde. C'est simple, les deux seuls titres à peu près attrayants qu'ils ont déterré, Rock the casbah et Red angel dragnet avec Ranking Roger au micro, ne figurent même pas sur le Deluxe mais sur un single à 10 sacs sorti en parallèle. Donc, même si c'est cher pour ce que c'est, prenez le single et cherchez le courage de l'écouter. Parce qu'au final, le comble dans tout ça, c'est encore de s'apercevoir qu'écouter Clash aujourd'hui revient à se filer des coups de marteau sur les doigts.




Au lieu de quoi, regardez donc Minx !
Voila une série absolument impeccable pour occuper son temps. Un peu brouillonne par moment dans sa lisibilité, je pense que les gars se sont vus réduire la durée ou le nombre d'épisodes en cours de route, ce qui fait qu'ils tassent pour que tout rentre. Ainsi va la vie des séries, avec Damoclès en guise la pérennité. Mais ça reste quand même bien funky. Et quand je vous aurais dit qu'elle parle, en se contrefoutant de la véracité des faits, de la tumultueuse création du premier magazine à destination des femmes libérées, que ledit magazine, porté par une femme pas si libérée, n'a trouvé comme éditeur potentiel qu'un éditeur de magazines porno et que tout ceci se passe dans les années 70...vous allez me dire que les années 70 commencent à vous sortir par les yeux. Je vous comprends, moi aussi. J'en viens à ne plus mentionner le souvenir d'un frigidaire orange dans la cuisine de ma mère. Mais, croyez moi, cette série vaut mieux que ça. D'abord parce que le ton qui est le sien est un compromis entre celui de I'm dying up here et celui de The Kominsky Method, qui sont, sans hésitation, parmi les cinq meilleures séries des dix dernières années. D'ailleurs on retrouve Michael Angarano au générique de Minx. Qui c'est celui là ? Ok, je vais pas ramer à contre courant. Take it or leave it, hier Marseille s'est qualifié pour la ligue des champions et Djokovic est favori à Roland Garros, alors j'en ai rien à foutre de convaincre quiconque. Ce que je dis, c'est pour vous, par grandeur d'âme. Manière de partager mon enthousiasme, une denrée rare.




Minx, saison 1 en 10 épisodes de 30mns, des répliques qui font mouche, un rythme que la durée des épisodes oblige au pas cadencé, un casting rafraichissant, hormis le gars de Dying up here je ne connais rien d'aucun de ses composants, sinon que la nana qui a le rôle principal en avait un tout petit dans le Nowhere Man de Sam Taylor-Wood
Minx, une série pas conne, sexy et rigolote sur les femmes dans un man's man's world auquel je les aiderais bien à foutre le feu. 

Hugo Spanky



11 commentaires:

  1. "... les rallongent de sinistres titres live, de démos poussives, d'alternatives acoustiques au lustre poussiéreux". Absolument d'accord. C'est au point, qu'à force, ça finit par porter préjudice au disque, à l'original, et au groupe.
    Malheureusement, aujourd'hui, à l'ère de la quantité au détriment de la qualité, c'est plutôt normal. Les cadres doivent avoir l'impression de satisfaire les amateurs, ils pensent bien faire. Compréhensible dans le sens où ils sont bien plus impliqués dans le marketing que dans la musique.

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    1. Ouais, je me fais aussi la remarque en imaginant le mec qui découvre certains albums défigurés par des bonus minables que rien ne distingue des titres originaux. Ceci dit, je finis par croire que ceux qui achètent ce genre de cochonneries ne les écoutent même pas. Ils sont juste séduit par le packaging et atteint de collectionnite aigue. C'est étudié pour, comme disait l'autre ))

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    2. Perso, cela m'est déjà arrivé de racheter une nouvelle édition pour la présentation, - généralement moins foutage de gueule que les honteuses premières rééditions CD -, et pour la remasterisation. Ainsi, tous les Thin Lizzy y sont passés. Là encore, il y a quelques trucs intéressants, et surtout, les bonus et autres rajouts sont à part, sur un disque supplémentaire. Ainsi, on peut écouter tranquillou l'original, sans se taper les compléments. Dans ce cas précis, on a la sensation que l'on respecte le client (consommateur).
      J'avais également succombé aux Deep Purple. Cependant, là, balancer 3 versions de "Speed King" sur la même galette gâche la fête. De quoi ne plus avoir envi de le ressortir. Comme pour "Who Do We Think We Are" avec 3 versions de "Rat Bat Blue" et 3 de "Woman from Tokyo". 🙄
      Est-ce qu'on écoute ces compléments ? Effectivement, non. Rarement, juste lorsqu'il s'agit d'inédits comestibles ou de 45 tours enfin réédités.

      Depuis, j'évite autant que possible ces adipeuses rééditions. Même lorsqu'il y a un rajout d'un ou deux titres live, ça me gonfle. Non mais, on essaye pourtant pas de rajouter quoi que ce soit à un tableau de maître.
      Ha, si... 😲 On m'apprend que "La Joconde" vient d'être retouchée. M'enfin !

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    3. Remarque dans le sens inverse, on retire les cigarettes aux photos de Delon ou Gainsbourg, alors pourquoi pas Mona Lisa botoxée )))

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  2. Etonnantes photos... 😲 Quand je pense que ma tentative d'édition de la pochette originale de "Virgin Killer" m'a valu une censure totale et sans appelle 🙄 M'enfin ...

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    1. J'ai mis le paquet, entre les photos et les liens pour choper la série. Je croise les doigts )))
      Tu avais surement été gentiment signalé par un des nombreux crétins qui se sentent obligés de dénoncer tout ce qui ne rentre pas dans le cadre du bien et de la morale. J'ai eu la même sur facebook avec la pochette de Two Virgins que je comparais à but éducatif avec celle de Crache ton venin, manière d'illustrer ce qui fera toujours la différence entre le rock anglais et notre limonade locale.
      On est entouré d'ingrats, que veux tu y faire...)))

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    2. merci pour la referrence de la pochette de crache ton venin, je ne la connaissais pas.

      et Minx... excellent, merci aussi!

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  3. Te dérange pas, je passe juste dire bonjour et papoter un peu. J'ai téléchargé la série mais je l'ai mal/pas vendue à ma douce, je ne sais pas ce qu'elle a trouvé comme résumé mais cela n'a pas fait le poids contre BORGEN. Merde, elle et ce gout très prononcé pour la défense Homme & Femme et autres ("Comment ça? Tu vas ME descendre la poubelle, j'ai entendu ME??" ha ha, mais je fais des progrès) Pour MINX il me faudra attendre et en voir un seul pour l'imposer (j'ai réussi a passer le er épisode de Vinyle, facile de comprendre pourquoi pas de succès, mais j'ai aimé cette troisième vision)
    En parlant de revoir, réécouter, CLASH? En te lisant je constate mon peu d'envie d'y retourner, ou bien je vais peut-être me tourner vers mes anciens rejets SANDINISTA et peu écouté le "..Rope" Finalement depuis mon adolescence c'était JAM certes une posture au départ, mais finalement j'ai beaucoup de respect pour mes postures.
    Pour les BONUS, cela me fait penser au MAKING OF au cinéma, les meilleurs sont ceux qui n'y voyaient pas encore un potentiel commercial.
    En BONUS, me plongeant depuis peu dans la période Beethoven de Léo Ferré ("Il N'y A Plus Rien" "Il Est Six Heures Ici... Et Midi À New York" (il faut comprendre 18:00) j'apprends un boeuf de Léo avec McLaughlin, Cobham et Vitous ... où ça? Où ça?
    Et merci au fait pour les écrits sur METAL HURLANT Je redécouvre, j'y étais fidèle mais j'avais beaucoup oublié? Et leur histoire est prenante. Je lisais et je me demandais... et la musique à cette époque? Contrairement à ce que je pense des années 60 période unique de convergence totale art, culture, politique et société? Peut-être que la période METAL 75-8? a été une autre convergence? On écoutait quoi? On s'habillait comment? On lisait quoi? On mangeait et buvait quoi?

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    1. Borgen, connais pas, mais les danois sont pas mal depuis quelques temps, même si ce qui était un vent de fraicheur commence à tourner à la formule. Je vais regarder.
      Minx, l'argument massue c'est que les épisodes durent 28mns, pas le temps de s'emmerder. J'aime bien ce format. Je me suis lancé dans The Baby, série anglaise, j'en suis au 4eme épisode, je sais toujours pas si c'est bien ou pas.
      The Jam vs The Clash ? Hum, The gift a mieux vieilli que le camp d'en face. Je vais dire un truc qui va faire hérisser les trois cheveux qu'il reste à notre génération, mais la voix de Joe Strummer plombe les meilleurs morceaux. Ce qui sonnait alors comme le cri d'une révolte, sonne maintenant terriblement affecté, absolutely not live, alors que les titres chantés par Mick Jones gardent leur candeur. Et pour Give 'em enough rope, t'emmerde pas, il a jamais valu un clou à l'exception de d'english civil war et stay free.
      Les années Métal, c'était plutôt la divergence, l'avènement du rock des chapelles, hippies contre punks, politisés contre utopistes, chacun dans son coin. Eagles pour les uns, Pistols pour les autres. The dream is over, il l'avait dit. C'est une époque où l'offre devient tellement large et diverse que plus personne ne peut tout suivre, contrairement aux 60's qui tournaient autour d'une dizaine de groupes faisant l'unanimité, où tout le petit monde du rock allait dans le même sens. A partir des 70's, c'est la valse des étiquettes et des contrastes, ce sur quoi les 80's vont se bâtir. Et comme ce qu'on ne peut pas prendre le temps de comprendre, on le déteste par principe... On en est toujours là, avec des niches de plus en plus marquées, des subdivisions, des fractions, du communautarisme.

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  4. Trois épisodes et je suis aux anges, je perds un peu de temps avec le SHAZAM... mais je vais tenter ma douce avec le moins de commentaire possible, soit elle accroche soit ... en tout cas il y aura de quoi discuter.
    Pour la bande son elle va encore me chambrer avec ma musique de 1912 (ou par là) Par cette chaleur cette série est une bénédiction

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    1. Ah Shazam on l'a pas mal utilisé nous aussi au fil des épisodes )) Effectivement, il y a matière à discussion, surtout que les angles de vue se modifient brusquement à plusieurs reprises.

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