vendredi 18 juillet 2014

MaLcoLM



Malcolm Young n’est pas mort. Pas encore et tant mieux. Même si on se doute que si des mecs aussi peu loquaces qu'AC/DC dépêchent Brian Johnson pour annoncer que l’ainé des frères Young est remplacé au sein du groupe par son neveu, c’est pas de bonne augure.

AC/DC a donc cette fois encore choisi de continuer, pourtant on sait ce que ça donne AC/DC sans Malcolm, il suffit, pour mesurer l'étendu des dégâts, de ressortir leurs albums de la seconde partie des années 80, lorsque la vie lui avait présenté l’addition et qu’il avait dû faire un pas sur le côté, le temps de soigner son alcoolisme forcené qui durait depuis...depuis toujours en fait. Malcolm était sans doute le plus proche de Bon Scott pour ce qui est de l’art de vivre, deux problem childs que les 60‘s n’avaient pas réussi à adoucir. Quand sur une photo il apparait sans avoir les mains sur sa guitare, il les a invariablement occupées à tenir une Marlboro dans l’une et une canette dans l’autre.


En même temps, je dis ça mais qu’est ce que j’en sais ? Et qui sait vraiment quoi que ce soit sur Malcolm Young ? Le gars a dû donner trois interviews dans sa vie et à chaque fois ce fut pour clamer son amour envers les grands noms du Blues, la seule passion que je lui connaisse, écouter Muddy Waters, Freddie King, Howlin’ Wolf et toute la clique de Chicago. Si AC/DC ne fut jamais tout à fait un groupe de Hard Rock c’est à Malcolm qu’ils le doivent, son jeu devra toujours plus à Eddie Cochran qu’à Jimmy Page.


Malcolm Young c’est celui en face duquel je m’étais posté un soir de Juillet 1996 pour ne quasiment pas le quitter des yeux deux heures durant. Voir son corps collé aux enceintes illustrait au plus juste les dantesques charges de haute énergie que son groupe envoyait au public, tout AC/DC résumé dans cette façon sensuelle de vibrer sous les ondulations électriques, comme en train de se charger de cette hargne qu’il balançait au micro, après avoir fait trois pas en avant, au moment de hurler le refrain. J’aime Malcolm Young bien plus que beaucoup de musiciens que j’écoute plus souvent que lui. J’aime l’être humain et ce qu’il dégage. Rien que de voir sa trombine ça fait mon bonheur.



Malcolm Young et sa Gretsch. Ça m’a toujours fait halluciner qu’il arrive à maitriser cette foutue guitare au point d’en tirer ce son là à cette puissance là. On devrait faire étudier son jeu à tous les apprentis gratteux du monde, les faire cravacher des plombes sur Touch too much ou Overdose, qu’ils sachent ce que c’est que son art du riff, sa métronomie, sa classe, l’énergie brute qu’il mettait dans chaque mouvement du poignet, la pulsation qu’il transmettait via son médiator. Il parait qu’il n’est plus en état d’approcher une guitare, imaginer ça me fait encore plus de peine que de le savoir mourant. 



Doc Neeson, hurleur d'Angel City, disparu dans l’indifférence il y a une poignée de mois, Johnny Winter qui vient tout juste de s’éteindre, Malcolm Young mal en point au possible, les enfants turbulents du Blues nous disent bonsoir.


Hugo Spanky

17 commentaires:

  1. Vu sur scène à de nombreuses reprises, vu mon âge, au travers de quelques continents, j'ai toujours en mémoire un concert de 1978 ou il utilisé une gratte ou il manquait des micros hambucker, sa gratte était trafiqué à mort.
    Peut être que Bruno qui officie sur un autre blog pourrait nous apporter ses lumières ?

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    1. Envoie nous Bruno qu'il nous éclaire sur tout ça. J'y connais nib en guitare mais j'imagine bien que Malcom doit donner dans l'épuré. Un micro et basta ! Ce qui fait son charme c'est le groove qu'il met dans ses rythmiques, il y a bien plus de Funk qu'il n'y parait dans AC/DC, ils ont réussi à quasiment sonner Disco sans rien perdre de leur style d'origine durant la période Highway to hell/Back in black/For those about to rock, c'est dire leur talent.
      Faut dire que tout vient de là, tout vient du Blues.
      Hugo Spanky

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  2. J'ai relayé mais c'est un Corse !
    cela va prendre du temps !

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  3. Yo ! Hé ! Ho ! C'est compliqué pour trouver. J'étais sur le Blog (du coup je vais y revenir), mais point de Malcom. Enfin, j'ai fini par y arriver, grâce à mon légendaire sens de l'orientation.
    Effectivement, Malcom utilise bien une Grestch, mais nullement trafiquée. En fait, il a tout simplement retiré ce qu'il n'utilisait pas : soit le micro-manche et les potentiomètres (dont il a obstrué les trous par des pièces de monnaie et des rivets), ne gardant que le strict nécessaire d'électronique. Direct à l'essentiel. A l'origine, il s'agissait d'une Grestch Jet Firebird de 1963, donc pas un modèle de merde. Elle lui a été offerte par Harry Vanda, le pote de son frère aîné, George, avec qui il avait fondé les Easybeats.
    Malcom commença par rajouter un humbucker entre les deux autres, qu'il retira plus tard, défigurant définitivement la gratte. Il remplace le cordier flottant d'origine, par un fixe (un Badass). Pour finir, il l'a dépouille de son verni rouge, mettant à jour la table en érable blonde. Cette guitare, en dépit de nombreuses années de service, est encore utilisée pour les tournées des années 2000.
    Il y a quelques années (dans les 90's), Grestch a réalisé un modèle signature, à un seul micro, évidemment. Une pelle onéreuse mais d'une lutherie si impeccable que, d'après les critiques, on peut même y jouer du Jazz.

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  4. Euh.... ??... J'ai certainement loupé quelque chose, mais c'est où que AC/DC sonne Disco ? Heingue ? P'être sur "For those about to rock", une de leurs rares galettes que je n'ai jamais pu me coltiner d'une traite.

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    1. For those about to rock, You shook me all night long, Touch too much voir Highway to hell en entier, les productions Robert Mutt Lange sonnaient largement Disco au bon sens du terme.
      Bon, je me doutais un peu que ça ferait réagir mais tente l'enchainement Stayin' alive/Touch too much ça passe comme une lettre à la poste et c'est un succès assuré pour le prochain réveillon de Noël.
      Merci pour toutes ces précisions sur la guinde à Malcom, visiblement un pro du bricolage mais un peu comme moi, pas trop regardant sur les finitions.
      Hugo Spanky

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    2. Bien vu l'article, en ce qui me concerne il a mis toute la lumière sur un membre que j'ignorais alors qu'en fait je n'entendais que lui, c'est ce que la chronique m'apprend.
      Il fallait oser et tu l'as fait, je vais de suite m'enchaîner "Stayin' alive/Touch too much" afin de me préparer aux fêtes avec les copains, mais si je veux tenir je me demande si je ne ferai pas mieux d'inverser les titres. J'adore ce disco, mais j'ai du manquer d'arguments auprès de mes potes.
      Merci

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    3. Ha ha, j'ai suivi tes conseils pour me faire faire une playlist dynamique (avec un logiciel plus supporté hélas: Music IpMix) C'était assez amusant et même davantage d'enchaîner donc Bee Gees et AC/DC mais pour faire suite j'ai eu le droit à des "Rocket From The Crypt" suivi de "Patrick Juvet"
      As tu trouvé la recette pour que le disco cohabite avec le rock?

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    4. Va peut-être voir du côté de chez : My Sharona ou Roxy Music "Love is the drug" ;)))

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    5. Oui ou Dancing in the moonlight de Thin Lizzy, ou Peach de Prince, ou T.Rex, Bowie, Clash, Bruce Springsteen, Eagles (one of these night c'est du tout cuit)... Il y en a tellement.
      Globalement les deux genres se mélange plutôt bien. Le hard rock aussi colle bien avec le disco, You've got another thing comin', United de Judas Priest sont parfait, Def Leppard aussi, Scorpions, Bad Co, Van Halen (dance the night away et l'intégralité de Fair Warning).
      Comme Deep Purple se marie à merveille avec le son Stax ou les productions 70's de Norman Whitfield pour les Temptations, Undisputed truth et autres.
      C'est souvent aux producteurs qu'il faut se fier, Ted Templeman, Martin Birch, Robert Mutt Lange, Bob Ezrin faisaient des disques qui claquent fort.
      Globalement la production rock des 70's est un bonheur à mixer avec tous les genres, Funk, Reggae...
      Vire ton logiciel et chope toi des maxi-45 tours, leur qualité de pressage fait la moitié du boulot.
      Hugo Spanky

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  5. Mon BruBru,
    Heureusement que tu es là pour ces précisions !

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  6. je veux poster aussi mon hommage à malcolm young (et angus et george en passant, ce dernier pour les fabuleux easybeats quand même ! ... découvert bien après, mais avec bonheur ces beatles australiens ... merci vuillemin et ses "ambassadeurs" ... oui oui le dessineux avait fait un groupe garage sixties ephémère et excellent qui sont passé par chez moi, le coup d'bol ... t'imagine vuillemin faire doudoudoudou ... les choeurs ... sur la reprise de "friday on my mind", romance rigolote). malcolm LE guitariste rythmique de hard rock'n'roll, celui qui te met en transe de riff, grâce auquel l'angus décolle ses solis ravageur ... la rythmique qui déchire toutes tes emmerdes ... AC/DC période bon scott, l'âge d'or du groupe pour sur ... quasi mon premier concert ... via le film ou les gens se levaient dans le ciné, mais toujours pas vu en direct ... un jour peut être ... merdre, et sans malcolm ... tant pis ... ce groupe est mon premier groupe ! celui qui m'a mis la fièvre, la foi, le tempo dans le sang, avant le punk (avec les stops ou encore que m'man écoutait dans sa cuisine, ceux sur le sujet dont nous parlons) ... c'est vrai qu'il est drôle ton argument disco, ha ha ... je pense que tu parle de rythmes dansants, ac/dc ne me remue pas que la tête et en boum y'avait pas que la frange de hardeux qui dansaient (en attendant les slows après), y'avait aussi les filles ... même les skins aiment ac/dc ! (a cause de "tnt" hein ? ha ha ha) ... "overdose" ouais sublime, mais aussi" love hungry man", "get it hot", "squealer", "go down", "girls got the rhythm" (ha ! ... là y'a comme du disco dans le beat), whole lotta rosie live !!! ... bon j'arrête, j'vais pas tous les citer ... c'est dans powerage qu'on ressent le plus blues de l'as d'esse je trouve, juste avant qu'il n'explosent au niveau pop en fait ... quand je pense que Bon pestait sur le punk alors que c'est pour moi le plus punk des groupes de hard rock ... t'imagine un boeuf avec dee dee ramone et malcolm young ! les mêmes tronches de sales gosses ... problem childs ..; sauf que c'était plus des mômes ... avec u-tube, je rattrape les vidéos qu'on ne pouvait voir à l'époque, il y en a des sacrées excitantes en live (et rarement de fausse notes ! ce qui n'est pas le cas de nombres de groupes dans le genre, restons critiques) ... et marrantes, avec Bon et sa cornemuse sur une place d'un bled pour "ain't no fun" et ... et ... et ... tout ça quoi. j'aime ce groupe, même avec brian qui m'a tout l'air d'être un chic type aussi ... moi j'aurais bien vu didier wampas à la place de Bon, mais on me demande pas mon avis. ravi de rendre hommage à ce groupe sur ce blog les ranx ! ... et je termine ma prose sur l'air de "night prowler" ...
    ranx'n'roll

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    1. Et oui, y a pas de mystère si AC/DC était l'un des rares groupes à guitares dont les filles étaient folles, c'était le seul (avec Van Halen par moment) qui avait des basses énormes avec cette grosse caisse qui pulse, de quoi danser donc.

      Pour Bon Scott et le punk, c'est normal. En France on a une vision très romantique du punk, on voit ça comme un truc un peu gaudriole de révoltés sympathiques, un truc de gauche. Le soucis c'est que c'est une vision totalement fausse. Les groupes qui comme Clash prônaient l'ouverture d'esprit étaient ultra minoritaires et furent très vite rejetés par le public anglais dès fin 1977 quand le mouvement passa d'un truc de filles fana de Glam Rock à un machin nationaliste, ultra macho (enfin, pour des anglais...) auto-destructeur et musicalement complétement à chier.
      Pour Bon Scott, comme pour les américains, punk c'est surtout resté l'insulte préférée de L'inspecteur Harry et sous aucun prétexte il ne voulait être assimilé à ça. Les groupes new-yorkais détestaient eux aussi cette appellation et préféraient parler de Power Pop ou de New Wave, nombreux furent ceux qui entrèrent en conflit avec leur maison de disques lorsque les labels collèrent des stickers punk sur toutes les pochettes.

      Citer des titres de chansons d'AC/DC j'ai soigneusement évité de le faire (et j'y ai presque réussi) pour la même raison que toi, il y en aurait tellement. Mais puisque tu lances le débat, je ne résiste pas.
      Mon top 15 :
      Touch too much
      Little lover
      Can I sit next to you girl
      Crabsody in blue
      Hell bells
      Overdose
      Sin city
      You shook me all night long
      Back in black
      Go down
      Shot down in flames
      Rock'n'roll damnation
      For those about to rock
      Whole lotta Rosie
      Playing with girl

      Hugo Spanky

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    2. Didier Wampas à la place de Bon... tu m'as bien fait rire sur ce coup là mais faudrait pas trop déconner non plus! Déjà que cela fait des plombes que ce pitre nous les brise merci bien!
      Faut dire que désolé mais pour ma part, j'ai jamais pu l'encadrer l'employé de la RATP; qu'il soit en solo ou avec son groupe de clampins, il m'a toujours chatouillé les esgourdes dans le mauvais sens et donner une furieuse envie de lui asséner de baffes à lui en retourner la tronche.
      Sinon dans le genre guitariste sous estimé vous avez également Marc Ford qui au sein de The Black Crowes a fait des merveilles n'en déplaise à un certain Rich Robinson...

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  7. ha ha, sur que ça aurait été difficile, c'est juste que la tessiture de Didier n'est pas loin de Bon pour moi ... le genre éraillé ... même quand ils étaient rockab' a leurs débuts t'as pas accroché ? bon, tant pis ...

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  8. le grunge tu as oublié peter thousand et son pantalon blanc!!! VIVE MALCOM,VIVE ACDC mon regret de ne pas les avoir vu en concert!!!

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