Malgré un Freeman tombé
dans la bouteille, IAM relève le gant et radine sa fraise pour un
6ème round sur lequel j'aurais pas misé un kopeck. L'abandon pour
complications juridiques et financières du projet de collaboration avec Ennio Morricone aurait pu sonner le
glas d'IAM mais les Marseillais sont tenaces, on n'est pas une race
qui lâche l'affaire au premier souffle de mistral. Le groupe a
classé ce dossier pourtant bien avancé, s'est remit en ordre de marche, a signé chez Def
Jam et claqué les instrus comme on descend un demi à l'abri de la
tonnelle.
Et l'album est là, Arts
martiens que ça s'appelle, perso j'aurai viré le t et collé un s mais ils m'ont pas demandé mon avis. Ils ont eu tort parce qu'en
plus, pour pas un rond, je leur aurais conseillé de jeter ce
Spartiate spirit qui sert de premier single au LP. Vaut pas une
clopinette ce morceau, j'ai carrément failli ne même pas écouter
le triple album tellement il m'a gonflé avec son refrain chanté
façon R&B de bas étages. Tiens, tant qu'à y être je vous
l'annonce, faut aussi zapper direct L'amour qu'on me donne, pareil,
un son funky mais ça se casse la gueule au refrain, on se croirait
chez Def Bond.
Pour le reste, c'est une
vraie bonne surprise, IAM a retrouvé la formule sur laquelle il battirent l'âge d'or du Rap français, toute la période qui suivit
L'école du micro d'argent. Atteint d'une créativité débordante,
les membres du groupe avaient alors enchainé les albums solos, les
collaborations sans plus jamais toucher terre, du moins jusqu'au
spectaculaire gadin que j'ai bien cru fatal. Trop, ce fut trop et les
xièmes albums d'AKH, les volume 2, 3, 25 de Khéops avaient eu
raison de la belle histoire et la Saison 5 fut celle qui noya le
pastaga.
Clairement, les accus
sont rechargés, les instrumentaux renouvellent la délicieuse mélancolie
qui habillait les plus beaux morceaux de L'école du micro d'argent,
Sad Hill, Métèque et mat, Palais de justice, Chroniques de Mars et
les B.O de Taxi et Comme un aimant. Celle qu'on devinait signé
Akhénaton sur le premier album de la Fonky Family, encore un beau gâchis ceux là, à vouloir trop vite voler de leur propres ailes,
tel Icare, ils se sont cramé fissa.
Arts martiens, donc, fini de s'éparpiller, les égos
sont rangés au placard, Imhotep a reprit les commandes, Khéops ses
platines, les MC's leurs crayons et
voila déjà de nouveaux classiques à choyer, Sombre manœuvres, Notre
dame veille, Dernier coup d'éclat, tout trois enquillés en fin de
parcours en un cinglant final qu'on n'espère plus définitif, Mon
encre si amère (on peut pas récolter d'or en semant de la merde, du
Shurik 'N pur texte) Marvel (qui fait rimer Sly & Robbie avec
David Bowie avant de gifler Velvet et Lou Reed!) surement le prochain
single, gavé qu'il est de référence à L'empire du côté obscur,
La part du démon, le très New-yorkais Les raisons de la colère
avec une dirty batterie sacrément bien sentie, Tous les saints de la terre et ses
cuivres à la Independenza, Habitude ainsi que le très impérial asiatique man
Benkei & Minamoto qu'on devine facilement sous influence Shurik
'N.
Pour ne rien gâcher, les
textes, bourrés de clins d’œil à l’œuvre passée, sont un brin
moins dépressifs qu'à l'accoutumée (j'ai bien dit un brin
moins,) et sacrément soignés.
Avec autant d'atouts, Arts martiens pourrait bien devenir l'album préféré de beaucoup d'amateurs du groupe sans que quiconque y trouve à redire. Aussi surprenant que ça puisse être.
IAM, Marseille 2013, la culture capitale est là.
IAM, Marseille 2013, la culture capitale est là.
Hugo Spanky
Yes I,
RépondreSupprimerj'suis content qu'il plaise au Ranx Order !
J'savais qu'le Freman avait été congédié, mais j'ignorais qu'il bibinait le goulot, merde !
Bon à propos de Marseille Capitale, je ne saurais que trop vous renvoyer vers deux petites contributions publiées chez mézigue, pour ceux qu'ça intéresse évidemment ! petite revue de détail...
http://info-ma-tic.blogspot.fr/2012/07/marseille-2013-capitale-europeenne-de.html
Nickel ton lien, je conseille vivement aux lecteurs de Ranx d'y jeter un coup d’œil.
SupprimerConcernant Freeman, la non communication sur son départ à été tout à l'honneur du groupe vu le tombereau de merde qu'il leur a déversé sur la tronche. Ses quelques apparitions à droite à gauche sur le net ne l'ont pas fait apparaitre sous une forme éblouissante, ceci expliquant sans doute cela. C'est dommage, le gars avait du talent, il aurait sans doute gagné à être moins gourmand quand à sa position au sein du groupe. Il s'est dispersé, a voulu trop vite devenir aussi productif que ses collègues, au détriment de la qualité, hélas. Ce n'est que mon avis mais dès Mars eyes le haut niveau n'était plus là, foutu gâchis vu la qualité de La mauvaise graine, du Palais d'justice et de ce qu'il avait démontré dans le film Comme un aimant. J'ai trouvé un peu court de sa part les critiques dont il a assaisonné AKH alors que ce dernier lui avait ouvert un boulevard.
Enfin, les affaires de famille se règlent en famille, à eux de gérer ça. Faf Larage assure parfaitement l’intérim sur l'album et force est de reconnaître que ça fonctionne mieux avec un troisième MC's discret et seulement utilisé avec parcimonie plutôt que systématiquement. Les morceaux n'en sont que plus concis et efficace.
Hugo
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerDésolé, je n'ai pas de lien pour ces deux titres, va voir sur le blog IAM si ce n'est pas déjà fait, eux les ont :
Supprimerhttp://groupe-iam.blogspot.fr/
Le morceau Les mots est sorti en maxi à l'occasion du disquaire day dans un tirage limité à quelques centaines d'exemplaires seulement, y a peut être moyen d'en choper un en faisant vite.
Mais pas d’inquiétude,rien ne se perd et il y a fort à parier que sortira d'ici un an (avant Noël ?) une édition ultra collector rassemblant tout ça et plus encore.
Et d'ici là, le web aura rempli sa tache...
Merci pour ton commentaire,
A+
Hugo
ok merci pour ta réponse Ranx Ze Vox,j'attend ton prochain article.
RépondreSupprimerbonne continuation