1973, Mick Jagger a trente ans, les sens en éveil et des questions plein la tête. Les temps changent, ça ne lui échappe pas. A New-York, les Dolls agitent les clubs branchés en amenant plus d'énergie, de mascara, d'attitude. A Londres, David Bowie et Marc Bolan recouvrent paint it black de couleurs criardes, de paillettes et de strass. Les utopies des sixties peuplent les cimetières, les égos font imploser les groupes, les chapardeuses de baisers en chaussettes longues et jupes plissées ont laissé place aux toxicos à la ramasse, des nanas accro, foutues, ravagées après seulement quelques tours de pistes, nichons qui flanchent, culs plus fréquentés qu'une portion d'autoroute, angoisses insurmontables. Héroïne is good for you. Et Mick Jagger en a marre, marre, marre. Exit Marianne Faithfull, Nico, Anita Pallenberg, qu’elles aillent avec qui en voudra, que Keith Richards s’en démerde. En voila un autre dont Jagger en a ras la casquette. Son guitariste le gonfle avec ses histoires d’accordages, de tempos lents, de coma qui durent des plombes, avec sa possessivité qui vaudra à Ry Cooder d’aller s’incruster ailleurs. Mick Jagger a compris que son collègue ne sera jamais Muddy Waters ou même Chuck Berry, pas plus que lui ne sera jamais Tina Turner même en la singeant concert après concert en tortillant du derche comme une pute mexicaine. Les Rolling Stones sont peut être numéro un dans les charts et dans les esprits des ados, ils n’en apparaissent pas moins comme une bande d’anglais arrivés dans le bon timing et avec les bonnes influences. Pas plus, pas moins et c’est déjà pas mal d’en être arrivé là avec si peu. La postérité est ingrate.
La mort de Brian Jones, celles d’un wagon d’autres, Altamont, jouer avec le feu, les bouteilles vides, les seringues pleines, marre, marre, marre. Envie de danser, de remplir les caisses sans se faire plumer par des managers roublards, envie d’aventures modernes, de rythmes qui déhanchent, de cinéma, de se tirer la bourre avec Bowie, Jagger veut la nuit sous les spotlights, pas s’enfermer sitôt le concert terminé dans un appartement glauque avec un ramassis de dealers portoricains. En une grosse décennie, de 1973 à 1983, Mick va porter le groupe sur ses épaules, en faire un business rentable et se charger de faire prendre une bouffée d’air frais à sa musique. De Goat’s Head Soup à Undercover, de Stevie Wonder à Prince en passant par Clash, Marvin Gaye et Peter Tosh, le chanteur va se construire un répertoire sous influences dansantes, un parcours qui mènera à l’implosion des Rolling Stones, finissant comme il avait commencé par un album abandonné aux soins de Keith Richards, Dirty Work, auquel il n’amènera que sa voix, Winning ugly, Back to zero et la reprise de Harlem shuffle avant de tourner le dos à un groupe exsangue avec Charlie Watts héroïnomane, Ron Wood cracké, Keith Richards enfermé dans ses certitudes et Bill Wyman empêtré dans une affaire de détournement de mineure. Il sera alors grand temps pour Jagger de sortir son plus beau sourire et de s’atteler à une carrière solo qui mérite bien mieux que le haussement d’épaules qu’elle suscita sur le moment. Réécoutez Wandering Spirit et dites moi si j’ai tort.
Autour de ces sept titres, les Rolling Stones vont choisir une tapisserie aux couleurs pastelles pour nostalgiques de Brian Jones avec Can you hear the music aux relents acides, Winter et le bordélique à souhait Hide your love. Trois titres qui ont le mérite de dissonner dans la formule établie. Ce sera la dernière fois.
Restait plus qu’à se coltiner un drap de soie sur la tête devant l’objectif de David Bailey et le disque était torché. C’est Goats Head Soup et ça reste un de mes Stones favoris. Ils persévéreront dans ce registre avec plus ou moins d'audaces sur les deux albums suivant. It’s Only Rock’n’Roll, plus indistinctement funky et rageur que son prédecesseur, avec Fingerprint file, If you can’t rock me, Dance little sister et la magnifique reprise pied au plancher de Ain’t too proud to beg, mais également moins bon car en partie sophistiqué à outrance par un Mick Taylor qui prend un peu trop ses aises, tandis que Ron Wood, présent sur le hit single qui donne son nom à l'album, fait discrètement son entrée en prenant soin de semer des petits cailloux derrière lui.....
...pour retrouver son chemin jusqu'à Black & Blue. Cette fois ci c’est le grand jeu, deux rocks en tout et pour tout, et c’est évidemment les morceaux les plus chiants du disque, Hand of fate et Crazy mama, du n’importe quoi envoyé n’importe comment pour satisfaire les vieux fans et Keith Richards qui commence à voir d’un mauvais œil l’influence prédominante de Billy Preston.
Heureusement le reste tient la baraque. Un classique mineur du reggae dans une version majeure, Cherry oh baby d’Eric Donaldson, deux ballades bien foutues (Memory hotel) quoiqu’un brin longuette (Fool to cry) et trois sommets inoxydables de rythmes divers et variés, le jazzy bastringue Melody, le païen Hey négrita et l’hystérique Hot stuff que le groupe ferait bien de ressortir en concert comme sur le fantastique Love You Live à la pochette cannibale signée Warhol, un machin au son énorme, foutraque au possible et qui consacre toute une face à des standards du Blues et de Bo Diddley captés dans un club de Toronto. Une tuerie en guise de souvenir des concerts parisiens de 1976 dont sont tirés 9 des 17 titres du double album. A l’époque France 2, sous l’impulsion du regretté Freddy Hausser, avait eu la bonne idée de diffuser l’un des concerts. C’est pas aujourd’hui qu’on verrait ça dans alcaline et autres conneries soporifiques destiner à anesthésier la populace.
De toutes manières on s’en cogne c’est pas le propos, l’album dont je voulais vous causer arrive peu après, Emotional Rescue est son blase. Avant ça les Rolling Stones auront rameuté les foules sans se fouler avec l’anecdotique Some Girls qui ne tient que sur Miss you et Beast of burden, l’un de leurs meilleurs titres toutes époques confondues. Pour être sympa et parce qu’il fait beau, j’ajoute Just my imagination, même si leur version ne casse pas trois pattes à un canard cette chanson est tellement bonne que dégun ne peut la massacrer complètement. Revenons aux choses sérieuses avec ce qui est peut être, et pour moi sans doute, le meilleur disque du groupe dans sa dernière incarnation, ce Emotional Rescue par lequel ils inaugurèrent les années 80 en foulant le pavé parisien.
Pour mener à bien la mission qu’il s’est lui même confié, le chanteur rappelle Billy Preston, recrute un percussionniste de Santana et embarque à bord Max Roméo le temps d’un Dance Pt1 irrésistible de fougue et de rythme. Depuis 1980 que j’écoute ce disque, ça me le fait à chaque fois, ce titre là est une machine à bonne humeur, un truc à filer des coups de lattes dans la gueule du premier punk à chiens qui passe. Fantastique. D’autant plus que juste derrière le groupe réussi son premier rock depuis un bail (et pique au passage le riff du Draw the line d’Aerosmith) Summer romance.
Send it to me qui vient ensuite est un reggae malicieux au texte bourré d’humour et au refrain débraillé à souhait. Une constante du disque est la parfaite mise en place de la rythmique, Bill Wyman (est-ce vraiment lui ?) joue comme jamais il ne joua ni avant ni après (sérieux, c’est lui ?) et Charlie Watts ne semble se soucier que de faire claquer sa grosse caisse avec un maximum de barouf.
Deuxième rock de la face, Let me go oscille entre le bon et le casse gueule mais se voit rattrapé par les couilles par un Mick Jagger qui parvient à tirer quelque chose de créatif d’une mélodie bateau comme pas permis et un Ron Wood qui mijote solo et licks rockabilly avec son éternelle désinvolture. Keith fait la pompe façon Eddie Cochran sous Lexomil, ne me demandez pas comment mais ça tient la route jusqu’au bout, même s’il aurait pas fallu que ça dure une minute de plus. La face s’achève aussi bien qu’elle a commencé dans un registre opposé et apaisé. Indian girl c’est LA ballade que les Stones cherchent à torcher depuis qu’ils ont découvert la Californie dix ans plus tôt, celle qui capte les cuivres chicanos, les humeurs hawaïennes et le coucher de soleil se reflétant sur un verre de Tequila. Indian girl c’est Mick Jagger qui montre au Mink DeVille de Spanish stroll que lui aussi peut se la péter en espagnol. Mick va dorloter la gamine et moi je me lève pour tourner la face.
Blam, Where the boys go (le samedi soir pour trouver un cul à secouer) tabasse en plein dans la gueule, tendu, rageur, mais fun avec des chœurs féminins pour faire comme Sylvain Sylvain.
Down in the hole je ne sais pas si il faut que j’en cause tellement je l’aime. Pensez donc, les Stones font un Blues ! En 1980 ! Ça leur été pas arrivé depuis I got the blues et le plus beau c’est que ça le fait grave. Une mélodie à se jeter par la fenêtre, du feeling dans les guitares, un harmonica beau à chialer (Sugar Blue comme sur Miss you) ce serait quasiment le meilleur morceau du disque si le meilleur morceau du disque n’arrivait pas juste après.
Emotional rescue c’est le titre disco rock qui enterre la concurrence, même Da ya think I’m sexy est à la ramasse par rapport à Mick et son étalon arabe, il n’y a que les Bee Gees pour la ramener face à une tuerie de ce calibre. C’est bien simple après un morceau pareil ils peuvent envoyer n’importe quoi ça passera. Et c’est exactement ce qu’ils font !
She’s so cold est sympa comme un routier, un petit rock pour le hit parade RTL et All about you c'est Keith Richards qui pique du nez. C’est pas bien grave parce qu’un disque des Stones sans un ou deux titres cagneux, ça serait pas un disque des Stones.
Mine de rien les interminables sessions d’Emotional Rescue seront les dernières avant des lustres à voir les Glimmer twins collaborer. Les dissensions sont telles entre Jagger et Richards que pour l’album suivant ils préfèrent retaper des chutes de Goat's Head Soup et Black & Blue chacun dans son coin plutôt que de se coltiner un nouvel épisode à se marcher sur les arpions. Tattoo You n’en sera pas moins réussi, la face Rock tient la route et la face lente est splendide. Comble du comble pour cet assemblage hétéroclite, la patine du temps en fera un de leur albums les plus cohérents. Et celui de leur dernier grand classique historique, Start me up, soit l’aboutissement de dix ans de polissage du single stonien tel que défini par Brown sugar.
La superbe tournée qui suivie, aussi triomphale soit-elle, n’apaisera en rien les tensions et l’enregistrement d’Undercover voit l’arrivée de Chris Kimsey dans le rôle de médiateur. Le disque est construit autour de deux titres de Jagger, Undercover of the night et Too much blood, deux titres sur lesquels les Stones font de la figuration au profit de Sly & Robbie avec lesquels Jagger a mis au point bien plus que la simple structure de base.
Undercover c’est le New-York de l’Electro-Funk qui colle des secousses aux fondamentaux, celui de Radio Clash. C’est le même goût que Big Audio Dynamite pour traduire en musique un contexte urbain en forme de fait divers sordide comme sur Too much blood et son rap sur le japonais cannibale qui dévora sa copine à Paris en juin 1981.
Au lieu de quoi on aura droit aux prolongations avec Dirty Work, album bricolé par Keith Richards et ses adjoint crackhead, Ron Wood et Bobby Womack. De celui là je garde Too rude, un reggae ultra clashien, la cover de Harlem shuffle et le single One hit to the body pour sa franche et jouissive violence.
Rideau. Mick Jagger se lance en solo et ne reviendra qu’une fois lassé des atermoiements d’un Keith Richards qui ne se remet pas du split des Stones et pleurniche dans la presse. Le divorce entre les deux faux frères était consommé depuis l’année précédente et la sortie de She’s the boss premier véritable album solo de Mick Jagger que Keith Richards considéra comme un coup de poignard dans le dos (il n’y a que lui qui ne l’avait pas vu venir ceci dit). Sacré Keith, lui qui avait sorti un single solo dès 1979, Run Rudolph run/The harder they come, voila qu'il nous joue les vierges effarouchées.
Mick Jagger a choisi d’aller de l’avant et ça lui va bien, il confirmera cette volonté deux ans plus tard avec Primitive Cool enregistré en comité restreint avec Dave Stewart à la console et toujours Jeff Beck.
Primitive Cool épure la donne, moins clinquant, moins frimeur, plus radical et minimaliste, je l’aime autant que son prédécesseur. Il sera l’occasion d’une tournée au Japon avec Joe Satriani à la six cordes, ce qui ne manquera pas de faire grincer les chicots de Keith Richards, le répertoire de son chanteur alternant titres solo et classiques des Rolling Stones. Et pour le coup c’est vrai que c’est un peu con sur les bords et qu’on peut préférer la démarche du guitariste qui tourne au même moment avec les X-Pensive Winos pour défendre un répertoire tout neuf basé sur ses deux albums solo, Talk is cheap et Main Offender.
Les chamailleries des deux hommes finissent par faire sourire et la raison par prendre le dessus, personne n’est étonné par l’annonce de leur retour à la vie commune en 1989, concrétisé par un album et une tournée mondiale au gigantisme démesuré qui définira la norme pour toute Rock star qui se respecte dans les années suivantes.
Personne ne m’avait demandé mon avis mais j’avais trouvé ça dommage, autant leurs albums solo m’avaient enthousiasmé autant les revoir s’enfermer dans la routine m’avait saoulé et Steel Wheels, album de la résurrection, ne m’avait pas fait changer d’avis. Avec le recul le bilan est bien maigre, Bridges to Bigger bang m’en ont touché une sans réveiller l’autre et c’est toujours du côté de Jagger en solo qu’il faut chercher les perles, God gave me everything I want par exemple sur Goddess in the doorway ou la méconnue B.O de Alfie. Son projet tendance Techno Reggae musclé, SuperHeavy, contient de bonnes choses et évidemment son troisième album solo, Wandering Spirit, est une véritable réussite de bout en bout surclassant toute la production stonienne depuis Tattoo You. Waouh you’re my sweet thing !!!
Au milieu de tout ça, il y a Voodoo Lounge, un sacré bon disque. D’abord parce que Keith Richards a quelque chose à exprimer d’un peu nouveau, c’est même lui qui torche les deux pivots de l’album, The worst et ce Thru and thru que Les Soprano finiront de rendre incontournable,. Ensuite parce que le disque, malgré sa trop longue durée imposée par le format cd, aborde une variété de styles plutôt que d’asséner les rocks crétins. Avec Voodoo Lounge, les Rolling Stones, sans vraiment s’éloigner des fondamentaux, privilégient un menu aux saveurs multiples.
Immédiatement, Love is strong le single qui ouvre l’album donne le la, guitares fluides, basse dopée à la testostérone, tempo lent et menaçant, harmonica qui déchire et Jagger sort sa grosse méchante voix. Chouette, les Stones ne font pas dans la facilité.
Love is strong par sa construction fait oublier des siècles de She’s so cold/She’s was hot et You got me rocking qui lui succède confirme la bonne nouvelle et c’est pas le solo rageur de Ron Wood qui me contredira. Un petit clin d’œil de Jagger à Brown sugar sur la fin de You got me rocking et voila déjà Sparks will fly qui déboule. troisième rocks d’affilée et troisième réussite, mazette, pas une once de rabâchage stérile et Charlie Watts qui s’amuse comme un fou avec ses cymbales. Féroce.
Au milieu de tout ça, il y a Voodoo Lounge, un sacré bon disque. D’abord parce que Keith Richards a quelque chose à exprimer d’un peu nouveau, c’est même lui qui torche les deux pivots de l’album, The worst et ce Thru and thru que Les Soprano finiront de rendre incontournable,. Ensuite parce que le disque, malgré sa trop longue durée imposée par le format cd, aborde une variété de styles plutôt que d’asséner les rocks crétins. Avec Voodoo Lounge, les Rolling Stones, sans vraiment s’éloigner des fondamentaux, privilégient un menu aux saveurs multiples.
Immédiatement, Love is strong le single qui ouvre l’album donne le la, guitares fluides, basse dopée à la testostérone, tempo lent et menaçant, harmonica qui déchire et Jagger sort sa grosse méchante voix. Chouette, les Stones ne font pas dans la facilité.
Love is strong par sa construction fait oublier des siècles de She’s so cold/She’s was hot et You got me rocking qui lui succède confirme la bonne nouvelle et c’est pas le solo rageur de Ron Wood qui me contredira. Un petit clin d’œil de Jagger à Brown sugar sur la fin de You got me rocking et voila déjà Sparks will fly qui déboule. troisième rocks d’affilée et troisième réussite, mazette, pas une once de rabâchage stérile et Charlie Watts qui s’amuse comme un fou avec ses cymbales. Féroce.
Est-ce le remplacement de Bill Wyman par Darryl Jones qui leur a filé un coup pied aux joyeuses ? J’en doute tellement le bassiste ne participait que de loin aux sessions depuis déjà un bail. C’est certainement dans le partage des taches qu’il faut chercher la raison d’un tel niveau de qualité. Lassés de se chercher des poux, Jagger et Richards ont visiblement opté pour s’accorder plus d’indépendance, si clairement The worst et Thru and thru, sur lequel seul Charlie Watts représente les Stones, sont deux créations purement dû à Keith Richards d’autres titres sonnent comme du 100% Jagger (Out of tears, New faces, Suck on the jugular..). Plutôt que de se censurer, ils ont enfin décidé de se mettre au service l’un de l’autre, ce qui nous vaut une série de bonnes chansons aux humeurs fluctuantes.
Chaque face à sa couleur, très rock pour la première, 60‘s modernisées pour la seconde, californienne pour la troisième, ma préférée, qui s’ouvre sur I go wild, s’achève sur le funk moite de Suck on the jugular et me ravie avec Brand new car, sorte de Cadillac walk revisité, et Sweethearts together enregistré avec l’accordéoniste Flaco Jimenez. Deux titres qui flirtent avec le feeling affectionné par Willy DeVille et ventilent ce disque qui refuse toute voie déjà tracée. La face 4, parfaitement décousue, ne tient la distance que sur Thru and thru. Blinded by rainbow et Baby break it down faisant office de remplissage sans en devenir désespérant pour autant.
Ce que les deux titres studio du live Flashpoint, Highwire et Sex drive, avaient laissé espérer Voodoo Lounge le confirme, il fallait à nouveau compter avec les Rolling Stones en 1994, quelques trente années après leur formation.
Que cela fut pour la dernière fois n’a finalement aucune importance.
Ce que les deux titres studio du live Flashpoint, Highwire et Sex drive, avaient laissé espérer Voodoo Lounge le confirme, il fallait à nouveau compter avec les Rolling Stones en 1994, quelques trente années après leur formation.
Que cela fut pour la dernière fois n’a finalement aucune importance.
Alors là, mon salaud, je te tire mon chapeau: ton papier m'a laissé sur le cul!
RépondreSupprimerTu as exprimé à la perfection - avec humour, précision et propos décapants- tout ce que ces branleurs de critiques n'ont jamais été foutue d'exprimer sur les Stones.
"Emotional Rescue", un putain d'album? Carrément oui!
"Down in the hole", le meilleur blues des années 80? Ca ne fait pas un pli, mon coco!
"Harlem Shuffle", une reprise épatante? Oui, Monsieur!
"Voodoo Lounge", un album qui regorge de morceaux phénoménaux? Pour sûr, les petits gars (Moon is up, celle-là, je l'adore)!
Charlie Watts, un faux calme? Ecoutez-donc comment il frappe sur ces fûts sur "Love you live" pour vous en convaincre, bande d'ignares!
Ron Wood, un gonze sous-estimé? C'est rien de le dire, putain!
Et Mick Jagger, un type qui veut toujours aller de l'avant et souhaite quitter sa zone de confort? Ca vous la coupe ça, les aminches!
Oui, il n'y a pas à tortiller, ton papier est parfait, Mr Spanky et tout fan éclairé de Stones qui se respecte en sera tout jouasse.
Voila qui fait plaisir cher Harry Max, je me devais de la bichonner mon ode à Mick Jagger. Bon, je sens quand même que ça va pas faire l'unanimité mais je ne changerai pas une ligne, Emotional rescue en top list et Voodoo lounge, oui aussi, un sacré disque qui vieillit merveilleusement bien.
SupprimerHa, si on pouvez être d'accord avec le même entrain sur le cas Yoko Ono...;-)
Hugo Spanky
Très intéressant ce point of view ;))
RépondreSupprimerMoi aussi je préfère quand Mick Jagger fait sa pute mexicaine, c'est bien trouvé ! ;))
Je vais faire court parce que tout à déjà été dit, mais après la réécoute de Voodoo Lounge il y a deux mois (alors que je l'avais totalement oublié), restera mon album préféré des Stones. Il est parfait !
Ici Cognac G
A vous les studios
Sylvie
J'ai jamais compris tout le foin médiatique qu'il y avait eu à la sortie de "Steel Wheels"; ok c'était le grand retour des Stones mais de là à encenser cet album qui ne vaut pas un crayon, moi je dis non!
SupprimerAlors que "Voodoo Lounge" qui lui est cent coudées au dessus a toujours été injustement considéré avec un certain mépris.
On s'en tamponne puisque nous on sait où se trouve la vraie saveur!
Ah Sparks will fly, quelle patate, putain!
The worst, le morceau le plus poignant de Richards tout époque confondue, que d'émotion ressentie à son écoute.
News Faces, la ballade élisabéthaine pour laquelle The Kinks auraient tué père et mère, quelle splendeur, bordel!
Brand new car, le morceau canaille par excellence totalement génialissime.
Sweethearts together, il n'y a pas de titre plus parfait pour résumer l'esprit de cette chanson au feeling à la puissance rare. Tu cites ce brave Willy DeVille (un mec en or que l'on oublie trop, hélas) et ô combien tu as raison, Spanky Man.
La moiteur salace de Suck on jugular, un appel à la stupre sans limite.
Et Moon is up et Thru and thru et Love is strong et même Blinded by rainbows (qui aurait gagné à être plus courte), ces compositions ne sont pas de la gnognotte ah ça non!
Que personne ne touche à mon Voodoo Lounge ou je fais un malheur, crénom d'un pierre qui roule!
Sweetheart together ♥♥♥♥ ;))
SupprimerEt Love is strong, tu trouves pas qu'il y a du Alice Cooper dans l'air ? ;))
Manque de temps, je stoppe à Emotional Rescue Et reviendrai pour la suite. Mais j'avoue avoir été impressionné par la facilité que tu as a convaincre sur un thème casse gueule: La génération qui a suivi les Stones dès leur début, considère la fin dès "Goat's", généralement l'image de Mick Jagger est davantage Jet Set que le Keith, sans parler de la réputation des SOlo de Mick. Alors tu pense venir défendre la période Autour de Black & Blue. Chapeau bas et je répète convaincante.
RépondreSupprimerJ'ai découvert les Stones avec "Goat's" en cassette et "It's Only.. " en vinyle et j'ai adoré leurs disco jusqu'à "Tatoo", à mon goût tu es bien sévere avec "Some girls" comme si tu prenais à contre pied les critiques habituelles: "Some Girls" le dernier sursaut des Stones.
Reste que en remontant le passé, il y a de grands moments "Beggars" "Sticky" etc...
Bon, je dois passer à table. Encore bravo!! Et à suivre
Objectivement Some girls est plutôt pas mal sauf que je ne l'écoute jamais. Je le trouve un peu cucul la praline avec tous ces rocks pour faire jeune, encore plus coincé qu'il est entre Black & Blue et Emotional rescue, deux disques fabuleusement ouvert et divinement variés.
SupprimerJe me joue plus volontiers Sucking in the seventies pour Beast of burden et le maxi de Miss you.
Shattered était un bon morceau de concert et la version qu'ils en donnaient sur la tournée déboulait méchant, je te l'accorde.
Merci pour le coup de chapeau, ça fait plaisir.
Et bon appétit !
Hugo Spanky
Pas si mauvais ces anglais? Hein?
RépondreSupprimerJ'adore ces deux 45t star fucker et celui de Keith run rudolph run. Deux pépites de juke box IN-DIS-PEN-SABLES!!!
huhu ^^
SupprimerD'ailleurs : Cherche réparateur juke-box confirmé (exempt de tout dépassement d'honoraire) XD
Haha, tu m'as eu Serge ! Ceci dit comme anglais, les Stones, on fait mieux. Ils ont eu vite fait de prendre la tangente.
SupprimerBon, je dois quand même reconnaître que je suis un fanatique des Who et que là pour le coup on ne fait pas plus anglais (quoique les mods ont tout piqué aux français, ne l'oublions pas).
@Sylvie, c'est vrai qu'avec la place qu'il prend ce serait pas con qu'il marche...;-)
Hugo Spanky
A propos de trucs de bars, cette photo du flipper des stones m'a rappelé un paquet de souvenirs... Des Dimanche après midi au "Star" rue bayard à dépenser son argent de poche dans des parties de flipper ou space invaders... Un monde englouti maintenant....
SupprimerPurée oui les space invaders (je suis une truffe au flipper comme au baby) sous les bien nommées arcades du capitole et aussi rue des lois (ou du taur, en 25 ans à Toulouse j'ai jamais su les distinguer, celle qui fait angle avec feu castela, il y avait aussi un bouquiniste à l'époque avec du vinyl au fond du magasin, j'y avais chopé mes UFO -encore des anglais ;-))
SupprimerJe dois avouer que je ne dépensais pas mon argent de poche, j'avais trafiqué un allume-gaz, en mettant un coup de jus sur le monnayeur ça claquait 99 parties gratuites...parfois ça mettait le jeu en court-circuit et le taulier très en colère. Pfff, rien ne remplacera jamais ça.
Hugo Spanky
Autant l'avouer d'emblée, j'ignorais totalement l'existence de "Primitive Cool".
RépondreSupprimerDonc piqué par la curiosité suite à tes propos, je me suis lancé illico presto dans son écoute et, bien que parfois plombé par des sonorités typiquement 80's, c'est un drôle d'album qui a la faculté de te forcer à le rejouer tant ses compositions tiennent bien la route.
Un disque bancal certes mais foutrement intéressant; pas le genre à prendre la poussière sur les étagères mais plutôt destiné à revenir mine de rien de temps à autre sur la platine avec un égal bonheur à chaque écoute renouvelée.
Merci pour la découverte, Spanky Man!
Oui, il est comme ça Primitive cool, attachant. C'est le genre de disque tout simple mais dont tu as du mal à te défaire. Une seule écoute et t'es cuit, toute la journée t'es bon pour lala lalalala lalalalala let's work !
SupprimerEt puis y a Party doll dessus et je l'aime Mick quand il est tout chafouin comme ça.
Hugo Spanky
Ah, tant qu'à y être chope toi Mick Jagger & the Red Devils, tu vas être sur le cul. C'est un truc de 1992 sorti brièvement et de manière confidentielle mais qui vaut le détour. J'ai oublié d'en causer, quel con.
Supprimerhttp://youtu.be/xa1hhe6-R1g
Hugo Spanky
Ouh mais celui-là mon ami, dès 1992, je l'avais chopé!
SupprimerSauf que je n'étais pas assez aguerri musicalement parlant pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur, quel abruti!
Ce n'est qu'un poignée d'années plus tard que ce disque m'a coupé en deux comme une bûche pourrie sous les assauts d'une hache furibarde.
Plus personne à l'époque ne parvenait à trouver la délicate alchimie pour pondre un PUTAIN de disque de blues (à part le regretté et méconnu John Campbell) et vlan, voilà Mick qui redéboule avec un groupe poisseux à souhait sorti de nulle part et qui s'en vient remettre les pendules à l'heure. C'est lui le Patron, bordel!
Cet album démontre à quel point ce bon vieux Mick à tout capté au blues (bien plus que Richards?): quand il aborde ce genre, il y va franco et, habité par tous les cadors qui l'ont porté au pinacle, il nous sert une musique à la production crasseuse comme il se doit et au chant surgissant des limbes les plus abyssales.
Pour vous remuer les tripes, vous faire respirer la poussière qui vous étrangle le gosier à en dégueuler votre whisky, vous projeter dans un rade où la faucheuse peut vous surprendre à tout moment, vous encanailler comme le pire des débauchés au milieu d'un fournaise infernale et vous faire renier tout morale il n'y a pas mieux - ou pire, c'est selon - que ce disque maudit, frappé du seau du Diable.
Tu dis qu'il est passé totalement inaperçu au moment de sa sortie? Vu son extrême incongruité ce n'est hélas guère étonnant. Personne n'était alors prêt à entendre son message tiré tout droit des voix des suppliciés croupissant en enfer.
Hello la Ranx the Vox team! Depuis l'époque pas si lointaine de MySpace il y a un bail que je voulais laisser un petit commentaire. Bon une fois de plus j'ai couru chez mon disquaire préféré pour choper un bon vieux vinyle d' Emotional! ( petite parenthèse pour te remercier Hugo pour la découverte de la fille Presley). J'ai découvert cet album avec Dan ce que j'adore. Et je défends toujours mordicus Black & Blue. .. album splendide qui m'a fait plonger dans les Meters et le funk New Orleans. Évidemment tu me donnes envie de découvrir les albums solo de Jagger. .. j'ai toujours davantage accroché à ceux de Richards. .. Oui John Campbell, plus personne ne parle de lui. Ses 2 albums étaient pourtant superbes. Un peu comme Coco Robicheaux d'ailleurs. Bref un grand MERCI pour tous ces superbes papiers et pour les découvertes, les goûts communs etc... J'ai passé également plus de 6 moi avec un autoradio rempli d'albums de Springsteen!
RépondreSupprimerWaouh, depuis myspace tu nous lis ! Merci de t'être manifesté, je cogite justement un papier pour les dix ans de Ranx mais je me disais que personne ne devait même savoir qu'on avait été sur le space pendant des plombes avant de prendre notre indépendance en migrant ici. Me voilà rassuré, on n'a pas perdu tout le monde en route.
SupprimerLisa Marie Presley et son Storm & Grace c'était juste un minimum que d'en parler tellement il est splendide ce disque. Faudrait même que j'en remette une couche à l'occasion.
De Jagger attaque par Wandering spirit, c'est une bombe, Harry Max a mitonné une chronique de la chose, je la publierai d'ici quelques jours le temps de choper de chouettes photos. Tu me diras des nouvelles de la reprise du Think de James Brown en version haute énergie ultra tendue.
Meters, Coco Robicheaux (qui a une scène dans Trémé, splendide série sur la Nouvelle-Orléans, on ne le dira jamais assez) et même le New-Yorkais Voodoo John Campbell, il y aurait de quoi torché un chouette papier sur tout ces gars là.
On a encore du pain sur la planche, et pas qu'un peu.
Et Springsteen, un monument que cet homme, à découvrir et redécouvrir, il accompagne toute une vie. On aura bientot l'occasion d'en reparler, il devrait avoir pas mal d'actualité d'ici la fin de l'année.
Et en octobre, attention, un nouvel album de Jerry Lee Lewis débarque. On a de quoi mettre encore et encore du noir sur le rouge de Ranx.
Hugo Spanky
Voilà, j'ai fini l'article, je prends le risque de me plonger dans les solo de Jagger, ce que je n'aurai pas fait spontanément.
RépondreSupprimerPour le reste je me suis fait donc la fin de carrière,en particulier "Voodoo Lounge" avec donc une oreille pour Mick et une oreille pour Keith.
Je conclus sur un titre d'un album que j'écoute peu mais le titre "Anybody Seen My Baby?" continue de m'éblouir, j'adore, même si pompé sur le KD Lang (Constant Craving) mais pas tant que ça, tellement les univers diffèrent.
Merci et A suivre, voir si tu n'en pas trop fait sur le Jagger, qui énerve... :-)
Pareil que pour Renaud Benech, attaque par le Wandering Spirit et tu vas voir qu'il va t'énerver encore plus Mick, agaçant qu'il est d'avoir autant de talent.
SupprimerAnybody seen my baby c'est un peu tout ce qu'il y a à sauver sur Bridges to Babylon, non ?
Hugo Spanky
Il me faudrait vraiment écouter le reste. L'arbre qui cache le désert?
SupprimerUn sacré désert alors. Dans ton tour d'horizon n'oublies pas la B.O d'Alfie, c'est une merveille passée totalement inaperçue (comme le film) ni l'album blues avec les Red Devils. Le Live at Webster 1993 avec Jimmy Rip à la guitare est une tuerie (qui existe aussi en dvd et dont on peut voir de larges passages sur youtube).
SupprimerBref, de She's the boss à Goddess in a doorway (très proche de la veine Anybody seen my baby) rien n'est à négliger.
Hugo Spanky
Pas tout a fait d'accord pour "Bridges to Babylon" où je sauverais les deux excellents morceaux rock "Flip the Switch" et - surtout - le furieux "Too tight" (une bombe celui-là!), le reggae "You don't have to mean it" interprété par Keith, les efficaces "Gunface" et "Out of control" et le curieux électro-blues "Might as well get juiced", titre qui à mon humble avis représente une plus grande prise de risque que "Anybody seen my baby" .
SupprimerPlus j'écoute Goddess in the doorway plus je trouve inutiles les albums des Stones enregistrés après Voodoo Lounge. En fait, je suis entièrement d'accord avec moi-même et donc avec ce que j'exprime dans le papier à ce sujet ;-)
SupprimerEt que je ne t'y prenne plus, cher Harry Max.
Hugo Spanky
Hello, bonjour,
RépondreSupprimerBen moi, ça me fait chaud au coeur de lire ça pour plusieurs raisons.
La première, c'est que Black & Blue et Emotional Rescue sont les deux premiers stones que j'ai eu entre les mains. Si B&B n'a pas fait son effets tout de suite, j'ai littéralement craqué sur Emotional R en particulier sur Down The Hole, mon premier "classic".
La seconde, c'est Wandering Spirit, qui est, je l'avoue, une de mes petites gâteries et qui prends du volume avec le temps car l'ayant eu avant un certain nombre de classiques des Stones, il devenu un des disques que je connais le mieux.
A noter mon approbation pour ton avis pour Some Girl, pour le reste, il ne sert à rien de pinailler sur tel ou tel ressort. Il y a eu une époque où ils ont mis tout le monde d'accord et il y a eu après.
Pas mal ton sujet, tu tranches bien, même si ça me fait mal vu mon penchant Keith Richards. L'autre jour, je parlais d'un petit détail lu dans sa biographie, la fois où il sont montés sur scène et la banderole annonçait un spectacle de Mick Jagger & His Rolling Stones. Quoiqu'on en dise sur leur actualité, je trouve la fin longue mais longue mais loooooooooooongue (Je préfère la fin de Time Waits For No One), presque à envier ceux qui sont partis trop vite.
PS: Dancing in the Streets hihihihihihihiihi hohohohohoohoh hahahhahhahahhahahh
RépondreSupprimerJustement Dancing in the streets je me disais que j'avais oublié de la citer alors qu'elle est quand même assez inoubliable (ce clip...) donc merci .
SupprimerMick Jagger & ses Rolling Stones ça a faillit être le titre du papier....
Ta comparaison avec leur fin et celle de Time waits for no one est le reflet exact de ce que j'avais à l'esprit au moment d'écrire le passage sur Mick Taylor, je vois que là dessus aussi on est raccord, tout comme pour Down in the hole dont je suis raide dingue depuis la première écoute.
Tu as un pseudo extra, trop peu de rocker savent aussi être funky.
Hugo Spanky
Tu rigoles mais quand j'écoute dancing ... par Martha Reeves, je me trémousse comme les deux zouaves.
RépondreSupprimerSinon, je suis venu ici grace à la pub de devant, lui aussi est rocky et tend à devenir funky même s'il va nous ressortir un post classy.
Au plaisir
Un petit commentaire Pop Couture:
RépondreSupprimerDepuis la fin des 70's, Mick Gégère est la star la moins bien habillée du rock circus. Durant les pathétiques 80's, il est était encore moins bien sapé que Bowie ! Curieux pour un type qui a vécu entouré de mannequins...
Les anglais sont fortiches pour ça, quand ils sont pas sapés en gonzesses c'est souvent guère mieux.
SupprimerHugo Spanky
ouais,, au niveau son "dancing in the street" les 2 versions que je connaisse qui remportent le ponpon c'est celle (disco) de van halen, et l'originale de martha and the vandellas ... à votre prochaine fête, essayez ... vous m'en direz des nouvelles ...
RépondreSupprimerMartha c'est de l'intouchable, du nectar pour les ouïes. Et Van Halen, j'en suis à adorer ce Diver down tout cagneux à sa sortie mais qui se bonifie comme pas permis avec son côté roublard de grosse feignasse qui se fait plaisir à grand coup de reprises vintage mais de très bon goût. C'était quand même sacrément bien les années 80 quoi que les grincheux puissent en dire.
SupprimerHugo Spanky