vendredi 22 mars 2019

LoRDs oF CHaoS



Bières, pétards et Rock'n'Roll à haut voltage, la philosophie bonnasse du Hard Rock se célèbrait avec complaisance, et si il a toujours eu dans ses rangs un lot non négligeable d'esprits ombrageux, le genre n'en demeurait pas moins plus propice à la rigolade que, au hasard, la Cold Wave ou les gothiques. Le hardos avait la rébellion badine. Les cuirs bardés de badges, les vestes en jean couvertes de patchs faisaient de solides armures pour le cap agité de l'adolescence, la sensation d'appartenance à un groupe, pour ne pas dire à un gang, canalisait le spleen des headbangers.   
Jusque là tolérant -le hardos standard écoutait aussi bien Thiéfaine que Bob Marley tant qu'il avait sous la main une petite amie pour lui servir de prétexte- l'unité se fissura une première fois au milieu des années 80 avec l'apparition du Kill 'Em All de Metallica. Le monde du métal se scinda alors en deux catégories, les adeptes du speed, puristes en quête de marginalité, issus des tribus Motörhead, Judas Priest, Iron Maiden et autre Accept, et ceux des mélodies chatoyantes, amateurs de Def Leppard, Scorpions ou Foreigner, enclins à l'intégration sociale, au bonheur et au mariage à la sortie du service militaire. Néanmoins, tout ce beau monde cohabitait sans accro, tout juste distinguait-on les adeptes de la Heineken citron bien fraiche avec Rothman et ceux de la Pelforth brune tiédasse accompagnée d'une Goldo Caporal.


Puis vint Armageddon (MTV en langage d'ignorant). L'immonde synthétiseur, tel le migrant envahissant nos rives le couteau entre ses dents cariées, fit se dresser les extrêmes face aux sympathisants de la chose. Le propos se durcit, les accusations de trahison frappèrent Judas Priest, puis Motörhead -Lemmy, dorénavant blond, enregistrait des ballades mièvres et vivait en Californie- et bientôt il ne resta plus rien de l'utopie du métal éternel. Les concerts des uns furent désertés par les autres jusqu'à ne plus remplir les salles, jusqu'à ne plus exister, l'extinction de la race était proche.

La Scandinavie avait de tous temps servi de rampe de lancement aux formations anglaises, c'est en ses terres que les New Yardbirds avaient muté en Led Zeppelin, là aussi que Black Sabbath affutait son répertoire avant d'en présenter une version moins abrupte à ses concitoyens. Les scandinaves, les premiers, avaient dégainé les compilations de groupes débutants, sauvages et sans concession, Scandinavian Metal Attack frappa les esprits dès 1984 en faisant subir aux oreilles sinistrées d'un monde apeuré des formations aussi intransigeantes que Bathory. Et c'est en Suède que Metallica vint mourir, un triste matin de septembre 1986, lorsque son bus de tournée fit une embardée fatale à son élément le plus essentiel, Cliff Burton, l'incarnation même du fan de métal devenu légende. L'histoire des Lords Of Chaos pourrait bien avoir commencé ici.


Un chanteur suicidé en mode gore extrême, des églises incendiées, un homosexuel assassiné, un guitariste poignardé à mort, on pensait avoir tout vu avec Mercyful Fate et Venom, voila que la vague émergente du Black Metal du grand nord européen ridiculisait tout ce grand guignol en faisant preuve d'un premier degré pour le moins radical.
Dégoutés par la transition grand public de leur musique fétiche, ne voyant plus rien venir de satisfaisant des rives d'Albion, les hardos scandinaves, repliés sur eux-mêmes en rangs serrés, se mirent en traque de sensations déviantes. Ils les trouvèrent dans le sous sol d'un disquaire norvégien, drôle d'endroit pour la rencontre de ressentiments millénaires, de frustrations nées de l'ennui et de la désolation d'un avenir en cul de sac. Les discours firent frissonner les chairs, l'heure des actes venait de sonner d'un sinistre glas. Courroucés par des siècles de domination chrétienne, ils furent quelques uns à juger vital de débarrasser le sol d'Odin des symboles de l'oppresseur monothéiste. Les photos d'églises calcinées devinrent quotidiennes dans la presse, le Black Metal norvégien venait d'entrer avec fracas dans l'histoire culturelle de son pays. 



Le livre Lords Of Chaos a une première fois documenté l'affaire en 1998, quelques années seulement après les faits. Du suicide du chanteur de Mayhem au meurtre d'Euronymous, guitariste et leader du même groupe, le livre tentait de définir les motivations des uns et des autres, leurs croyances et le désœuvrement qui mena un troupeau de jeunes hardos, guère différent du nôtre, à commettre l'invraisemblable. Le livre avait recueilli les fanfaronnades des témoins, éveillé l’intérêt, mais le sensationnalisme prenait le pas sur les ténèbres.



 
En 2009, l'excellent documentaire Until The Light Takes Us prit la relève avec plus de conviction en allant se frotter aux protagonistes des faits jusque dans leurs cellules, mentales ou bien réelles. Cru et sans parti pris, le documentaire met en parallèle l'actualité d'un mouvement qui s'expose dorénavant dans les galeries d'art, se décline en happenings sanglants, sans rien avoir perdu de son odeur de souffre. La contamination n'en est devenue que plus insidieuse.



Et nous voila au temps de l'acceptation. Le film Lords Of Chaos sorti tout récemment en Amérique, et qui devrait arriver dans les mois à venir sur nos écrans, annonce la couleur dès ses premières images en indiquant qu'il est inspiré par la vérité, le mensonge et les faits. Je peux vous dire qu'il n'y va pas de main morte. Intelligemment, le film aborde la question sans chercher, comme trop souvent hélas, à ériger les protagonistes en êtres différents du commun des mortels. On est entre nous, jeunes adultes turbulents flirtant avec des flammes dont on ne sait rien, sinon qu'on aimerait bien qu'elles ne nous dévorent pas. Les gueules de bois succèdent aux soirées d'excès, le sexe défouloir camoufle tant bien que mal les sentiments pudiques, le volume des amplis masque les fêlures affichées par le plus fragile de tous. Le suicide de Dead, filmé sans rien épargner à notre curiosité morbide, est le point de jonction avec la réalité, cet instant où l'irréversible empoisonne le fantasme. Le jeu va dépasser celui qui croyait en avoir défini les règles, Euronymous va apprendre de la plus inéluctable des façons que la perception de l’auditoire pervertie le propos. La masse ne connait aucune nuance. 



Ce sont des sentiments, tout ce qu'il y a de plus banal chez l'humain, qui vont foutre en l'air un mouvement qui avait mené jusque là une poignée de jeunes passionnés de leur chambre d'ado à la création d'un label de disques sulfureux. La jalousie, l'envie, la peur et leur expression la plus connue; la haine.


Lords Of Chaos
est un bon film, vraiment. Sans doute parmi ce que j'ai vu de meilleur en matière de biopics. Les acteurs sont nickels, et Jonas Âkerlund, connu pour être l'auteur du clip controversé du Smack my bitch up de Prodigy au moins autant que pour avoir été un pionnier du Black Metal au sein de Bathory, puis le réalisateur de l'excellent Spun avec Mickey Rourke en chimiste de méthamphétamines, ne cherche pas à nous refourguer les constructions alambiquées à la mode d'aujourd'hui. Tant mieux. J'en suis à ne plus supporter le moindre flashback. L'histoire que conte Lords Of Chaos est suffisamment forte pour que le film n'ait pas à sombrer dans les effets de manches. Ce qui ne veut pas dire qu'il manque de fantaisie, loin de là. Il use des codes des slashers, des teen movies et du biopic rock tel que l'on est maintenant habitué à le voir, tout cela transgressé par la noirceur du sujet. L'intelligence de
Jonas Âkerlund est d'utiliser la naïveté des protagonistes en effet miroir de leurs actes violents. En cela Lords Of Chaos se distingue du tronc commun des possessions par l'esprit du mal justifiants tout et n'importe quoi. Ici tout n'est que rapports humains. L'histoire d'un petit dictateur en manque d'assurance qui épate ses amis en leur faisant croire qu'il n'en a aucun, un romantique obligé de choisir son camp après avoir désigné avec trop de désinvolture celui qui sera son âme damnée.


Dépourvu de temps mort, Lords Of Chaos ne nécessite aucune connaissance préalable de son sujet ou de son environnement pour capter l'attention, il est simplement conseillé d'avoir l'estomac bien accroché. Son propos est ailleurs. Au delà du décorum, il saisit avec pertinence cet instant, souvent inconscient, où le destin est scellé par un mot de trop. 

Hugo Spanky

28 commentaires:

  1. J'ai encore le souvenir des églises brûlées. Une, deux, trois, on évoquait le satanisme aux infos, c'était dingue. On fait automatiquement le rapprochement avec les groupes de métal et tout le délire autour, mais comme c'est toujours resté du côté du folklore, on continu de s'interroger... Malheureusement pour eux, le ver était dans la pomme et c'est dommage parce que jusqu'ici ils étaient juste des zinzins comme les autres. Mais du coup ils se sont démarqués, et cette légende qui leur colle aux grolles doit leur plaire...
    Leur musique me fait rire, mais je ne l'écouterais pas tous les jours. Je suis plutôt classique Iron Maiden, Judas Priest.. bien que, j'aime beaucoup Les Melvins, et je trouve qu'il y a une certaine affiliation.
    En revanche le reportage m'avait bien scotché, et grand régal devant ce film également

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    1. Le satanisme était un prétexte commode pour masquer un discours plus gênant pour l'église comme pour le pays. A tort ou à raison, l'inner black circle prônait un retour aux croyances polythéistes de la culture scandinave, rien à voir avec Satan, c'était Odin sur ce coup là ))) Je me souviens que vu d'ici, les infos sur le sujet qui nous parvenaient par les magazines de Hard nous faisaient râler comme des vieilles. Pas tellement pour les églises, mais parce que le Hard avait déjà mauvaise presse et que tout ça ne faisait qu'empirer les choses.
      Le Black Metal, je reconnais que c'est particulier, comme des variations sur un mur de sons uniformes, faut écouter sur la durée pour en saisir les nuances. Bon, ce n'est pas une musique de salon et c'est vite devenu ridicule avec tous ces mecs qui prennent une voix gutturale sans trop savoir pourquoi. J'aime pas mal de trucs de Burzum, ça s'éloigne des clichés du genre (notamment au niveau de la voix), c'est très particulier, très Cold en fait. Je pense qu'en l'abordant à la façon d'une B.O de films suédois tu pourrais être séduite.

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  2. ... "Ce qui ne veut pas dire qu'il manque de fantaisie, loin de là" elle est bonne celle là hugo ha ha ha ha ... mais tu oublie une troisième catégoire (je la laisse elle est marrante), les bannis, les damned qui tombé dans le ponque et qui on remis ça avec le rock"n"roll, c'est a dire moi. j'en écoute de temps en temps pour ma culture générale mais y'a trop de chansons maintenant, il me faut faire des choix, j'ai décidé d'aller a l'essentiel : ce que je préfère et y'en a déjà un paquet. mais peut être que je vais pas mourir finalement. thunderpussy tu dis ? on va j'ter une noreille. "les accusations de trahison frappèrent Judas Priest" est pas mal non plus mais par contre lorsque tu écrit, je cite : "Genre l'attaque de l'étoile noire par les vaisseaux de la rébellion" la pour un compliment c'est vraiment limite. et puis qu'est ce que c'est que cette façon d'attacher ta femme ? n'a tu donc aucune humanité ? j'arrive madame, moi au moins j'ai une cave chauffée.

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    1. Rah, ça se voit que t'as pas vu Star Wars au ciné à sa sortie, tu peux pas comprendre la valeur du compliment. Le son THX et tout le bordel dolby, on n'avait jamais rien entendu de pareil, ça déboulait de partout, schwoooof, schwinkzz, shoobam, znort, wizz.
      C'est quoi cette embrouille de 3eme catégorie ? Où t'as vu des hardos tomber dans le punk ? O putain, tu cherches. Jamais vu l'ombre d'un punk dans un concert de métal, ça allait trop vite pour eux. Y en avaient même pas dans les bars, des punks, peut être sur Paris et quelques étudiants en province qui se croyaient punks parce qu'ils écoutaient bérus et oberkampf. Malheur. Le pavé c'était les hardos qui le tenaient.
      Bon, faut que je file, c'est l'heure du fouet )))

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  3. Voyons, voyons. Dimanche matin printanier, café noir, tartines beurrés. Je quitte la pop de XTC et vais faire un tour chez le RANX BLOG. Prodigy et le clip bitch? Vu sur DAILYMOTION. Bande annonce de SPUN et quelques extraits? Vu. La musique? Une petite idée. Sans oublier la lecture de ta chronique... Je crois que je vais attendre ce soir pour insister ;-)

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    1. ♪C'est Burzum à la plage, aouh tcha tcha tcha )))) Ouais, c'est vrai que le matin au réveil, ça peut paraître abrupte, mais le soir au lit avec un bon livre, c'est nickel. Essaye Hvis Lyset Tar Oss, tu m'en diras des nouvelles.
      Spun, je le conseille vivement, il est frappadingue complet ce film, comme le smack my bitch up en fait. Et Lords of chaos est tout aussi réussi, faut pas craindre d'avaler le pinot noir de travers, ça secoue, mais on est resté scotché. Le gars y est allé plein pot, il met des images sur toute l'histoire, sans censure, tout en réussissant à garder une esthétique de teen movie, chapeau, je veux dire par là qu'il s'est pas senti obligé de faire un film cold, genre intello avec des brumes et du gris aluminium partout. Là, non, ça reste très humain, juste des jeunes qui dérapent grave.

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    2. N'empêche que je n'ai pas su le trouver chez mes habituels adresses, j'hésite à te demander le film ou plutôt ton "dealer"... J'avais fait quelques incursions timides chez des musiciens qui s’annonçaient... hum... infernal et/ou subversif. J'appliquerai bien une phrase critique que j'aime bien, vais l'apprendre par coeur "laissant derrière eux des pensées agréables mais pas de souvenirs distincts" ... bon, faut que je trouve un truc à la place de "agréable"

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    3. En fait, pensées suffit, pas besoin de plus )))
      Je m'occupe de te le faire parvenir.

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    4. Au fait, ingrat que je suis, merci... Pas encore regardé, je passe par des paliers de transition, après le Biopic de QUEEN (ha ha ha, mais je les aime!) et celui de Mötley Crüe (ha ha je les découvre) je pense être en état de regarder ces loustics

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    5. Entre Queen, Motley Crüe et ceux là, il manque encore quelques paliers de transition ))))
      Je n'ai pas tenu 20mns devant le biopic de Queen, l'acteur m'a fait fuir, c'est juste pas possible de garder son sérieux dans ces conditions ))))
      The Dirt, c'est déjà pire (au sens Motley Crüe du terme cela peut signifier que c'est mieux), Harry Max a détesté, je suis plus nuancé, j'ai accepté le truc tel qu'il est, principalement parce que je n'en attendais rien, sinon raviver les couleurs des souvenirs. Les photos de Tommy Lee à poil une bière à la main, une nana à ses pieds étaient aussi fréquentes dans les magazines hardos que les photos de Vince Neil à poil une bouteille de Jack Daniels à la main, deux gonzesses à ses pieds ))) On savait à quoi s'attendre. Le peu de mérite qui revient à Shout at the devil, c'est d'avoir à sa sortie été fendard dans les grandes largeurs. En ces temps de morosité post punk, 3 synthés, une mèche folle et t'as un groupe, Motley Crüe était salutaire par le simple fait de son existence. Bon, si ils avaient su jouer leurs chansons ça aurait pu être encore meilleur ))))
      Là où je l'avais eu mauvaise c'est quand ils ont flingué Hanoï Rocks, grand groupe que celui là. Ceci dit, on sentait venir la connerie de trop, le Crüe mais aussi le Hard en général flirtait avec trop d'excès. Les mecs avaient tous Johnny Thunders et Keith Moon comme exemples de vie, forcément que ça pouvait pas faire autre chose que des dégâts. Je lis l’autobiographie de Pete Way, le bassiste d'UFO, c'est un miracle que ce gars soit en état d'écrire. Lui avait carrément épousé une toubib pour avoir accès à la dope légalement ))))
      Le cas de l'avion du guitariste d'Ozzy Osbourne, Randy Rhoads, qui vient faire des loopings devant le bus de la tournée pour faire marrer les potes et qui se crash au bord de la route était pas mal aussi dans le genre folie furieuse.
      Qui a dit que les années 80 étaient ennuyeuses ?

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  4. Ah ce premier paragraphe est tellement juste! Que de souvenirs!!

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  5. Mötley Crüe faut les prendre juste pour ce qu'ils sont: des branleurs qui ont foutu un bordel monstre en accentuant la politique des pires excès et qui ont apporté une dose de fun bienvenue parmi tous ces sinistres gothiques et autres fans de cold wave bien barbants de l'époque. Avant eux Alice Cooper et Ozzy avaient déjà bien déblayé le terrain avec tout de même une musique autrement plus ambitieuse.
    Quant au film, avec ses acteurs à la ramasse, sa réalisation trop académique et son trash à la petite semaine, mieux vaut passer son chemin et se plonger dans le bouquin The Dirt qui est bien plus jusqu'au boutiste.
    Tiens toutes ces conneries m'ont données envie de revoir à nouveau Spinal Tap et les deux Wayne's world.

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  6. oui mais non pour le Crüe, au niveau fringue et musique c'est le premier LP ou ils sont au top. au second ça vire mad max surfer. riffs & chansons sont encore là mais la dégaine pff ... enfin si tu trouve ça drôle. ils avaient du faire une première partie de johnny (hallyday)à l'époque. on a un groupe dans la région qui s'intitule "kitsh and destroy", et ça joue grave. tiens je vais voir s'il y a des clips sur le tube ... mais oui je confirme, pleins de hardos ont viré punk, surement à cause de loran béru qui a le riff incisif. et de fils en aiguille ça donne le speed métal ou le punk métal, à ne pas confondre avec le grind qui est moins core mais tout aussi black, pas dark mais black ... et non doom qu'ont croise plus d'ailleurs, qu'est ce qu'y devient ? quand au stoner ont y reviendra. ça existe le spleen métal ? je tiens quelque chose là non ?

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    1. J'ai regardé Kitsch and destroyed, mouais, ils sont un peu périmés sur ce coup là. Les Inconnus l'ont fait, Spinal Tap l'a fait, The Darkness l'a fait, en fait ça a déjà été trop fait )))) Et puis, je les préfère quand ils sont au premier degré, les metalleux, c'est toute la force du truc. C'est la revanche des affreux, l'apologie du mauvais goût.
      Et le spleen metal, ça existe, t'es à la bourre, ça s'appelle Celtic Frost. Les mecs ont même adapté du Baudelaire sur fond de Heavy dark nuance black cold. Y a même une version avec des violons et la nana des Vyllies au chant. T'as qu'à voir si c'est spleen.

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  7. Samedi soir, Lords Of Chaos. J'ai relu le papier pour voir si il y avait quelque chose à ajouter. Pas vraiment en fait. Pas facile d'oublier les morts pénibles. J'ai vu des films où l'on meure bien plus vite. De la matière brut pour laisser la réflexion en dehors de l'image, destination socio et psycho pour tenter de comprendre. Moi, je retiendrai le malaise. Quand même, lors de la scène de l'interview, j'ai réagis comme le père et grand-père que je suis: he ho, les journaleux, au lieu de les encourager dans leurs délires, vous feriez mieux de etc.. Mais bon, c'est le parti pris quand même de l'auteur, discret certes.
    Oui au fait, heureusement qu'il y a les sous-titres, ça désamorce un peu la tension. "UN RIRE DEMONIACALE" et quand les gamins fuient la police en jurant "Fuck, fuck, fuck..." ça devient "Baise, baise, baise" Tu as raison, ça sent l’algorithme, assez au point quand même.
    Pffffou bon, ce soir je me fais RABBIE JACOB

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    1. Ha les meurtres en temps réel...Quelque part, au delà du malaise qu'effectivement les scènes créent, je trouve que ça humanise les personnages. Ce n'est pas facile de tuer un être quand on n'est pas professionnel de la chose et seulement armé d'un couteau. Ça coute en détermination, ça enferme aussi à tout jamais dans l'acte commis. Le film donne à réfléchir au jusqu’au boutisme qui caractérise certaines adolescences trop passionnées. Et le Hard Rock était fertile en la matière, c'est un genre qui abritait un esprit à la vie, à la mort très marqué.
      Si le sujet te titille, je te conseille le documentaire Until the light takes us, il est vraiment bien. Il contient notamment des interviews de Faust (celui qui tue l'homo) et de Varg Vikernes, en plus d'élargir le contexte en suivant les déambulations de Fenriz (Darkthrone) dans son quotidien. Le tout baignant dans la "luminosité" si particulière de la Norvège. Tu fais signe si besoin et je te l'envoie.

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    2. Je les trouve bien déterminés et observateurs distants "tes" meurtriers humains. Tu es plutôt proche des "Honeymoon Killer", "De Sang Froid" et dont j'ai oublié le titres, histoires vraies, deux jeunes qui décident de devenir assassins pour voir l'effet... C'est vraisemblable ceci dit, mais peut-être (qu'est ce que j'en sais? Hein?) peut-être que ça s'est passé autrement: dans une folie hystérique et meurtrière passagère ce qui serait plus humain.
      Sinon? OK, je te fais signe... mais je vais d'abord me passer RABBI.. Et rechercher ce bouquin/film qui va maintenant m’obséder, les deux jeunes qui etc...
      Merci en tout cas de penser à mon sommeil ;-)

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    3. De sang froid, ça fait un bail que je l'ai sur ma commode, sans avoir encore trouvé l'humeur pour le lire. Je le mets en haut de la pile.
      Pour "mes" hardos meurtriers, je ne cherche pas à dire qu'ils sont plus humains du fait des crimes qu'ils commettent, je dis que de montrer le temps que les victimes mettent à mourir rend l'acte plus réel que cinématographique en ne l'amoindrissant pas par un effet quelconque, c'est d'ailleurs aussi valable pour la scène du suicide. La violence psychologique qui découle des scènes de meurtres est d'autant plus forte que oui elles sont humanisées au possible, presque jusqu'au dégout lorsque la victime se relève en titubant, refusant de laisser la vie s'échapper avant d'être implacablement achevée. C'est choquant de voir la détermination qu'il faut pour en arriver à la mise à mort. Le temps semble leur être donné de choisir de cesser le massacre, de ne pas porter le coup fatal. Pourtant ils ne saisissent pas l'occasion, comme si reculer serait une forme de reniement. C'est une réflexion très humaine et c'est la longueur de la scène qui permet à nos esprits de se poser ce genre de questions. Peut être que je généralise et que je suis le seul à avoir de telles pensées. Je ne crois pas, je ne suis pas de nature morbide, malgré ce que mes propos peuvent laisser croire )))) Rassure toi, j'ai moi aussi eu un sommeil agité. Depuis, j'écoute Burzum avant de dormir et ça va mieux ))))
      Concrètement la notion de meurtre en elle-même est purement humaine, aucun animal à ma connaissance ne tue sans nécessité de survie, encore moins par plaisir ou idéologie. On a coutume de dire d'un meurtre qu'il est bestial ou sauvage, dans les faits il n'y a rien de moins vrai. C'est ta mauvaise conscience d'être humain qui te rend insomniaque ))))

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    4. Je refuse de relever cette théorie sur mes insomnies, d'ailleurs j'en ai pas, mais des rêves, oui. Par exemple mon goût assumé pour la cervelle... Dr Freud? Un avis?
      Sinon, ce reportage? C'est une fois qu'ils étaient en taule? Ça m'intéresse d'autant plus que je cherche encore ce fait divers qui lui aussi à fait l'objet d'interview auprès de deux jeunes assassins sans autre motivation que de se sentir supérieur et pour se le prouver etc... ... à suivre

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    5. De la cervelle en persillade, tu viens de gâcher ma pizza de ce soir, je n'ai plus envie que de ça.
      Oui, ils sont interviewés en prison. Varg Vikernes s'explique sur le meurtre, donne sa version de toute l'affaire. Le documentaire va plus loin que ça, il montre aussi à travers le parcours du gars de Darkthrone l'évolution du mouvement en tant qu'art dépassant la musique pour s'inscrire dans une expression plus large allant de la peinture à l'happening (de beaux rêves en perspectives))))
      Je te le drop.
      Faudrait aussi que je fasse un papier sur les albums de Burzum (Œuvre solitaire de Varg Vikernes), c'est un cas d'école sur le thème peut-on défendre la création sans défendre le créateur, mais les disques sont fascinants.

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    6. Muummmm Arrete. Et pourtant je viens de finir de manger.
      Bon trêve de plaisanterie, j'ai enfin trouvé "https://fr.wikipedia.org/wiki/Leopold_et_Loeb" Ensuite le jeu est de graduer - je cherche le terme - pas l'horreur, pas le malaise... la culpabilité, voilà, la culpabilité comparée aux deux assassins Black métallisés...
      Sinon, en français, Burzum ça sonne comme Bourzoufle ou Bazunga. Difficile de ne pas sourire, vivement ton papier pour me claquer le beignet ;-)

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  8. L'histoire commence plutôt bien mais se termine en eau de boudin !
    Mais je vous rassure, les amis, le hard et le metal sont en pleine évolution. Si le black a envahi les bacs, au grand désarroi des "puristes" (qu'on appelle aussi : vieux cons !), une nouvelle race de musicos commence à émerger, qui puisent dans les bons livres de recettes pour concocter une musique à la fois moderne et très ancrée dans la tradition metallique originelle.
    Et attention, si le King Lemmy s'est autorisé à mettre quelques bémols dans certaines de ses compositions, la discographie de Motörhead demeure inattaquable et d'une intégrité absolue.
    Qu'on se le dis, bande de mécréants !!!

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    1. ♫ Black metal lay down your souls to the gods rock 'n roll...
      Haha c'était pas si mal Venom et ça date de 81, c'est un peu des puristes eux aussi )))
      Bon, t'as raison que trop de groupes se la sont joués facile ensuite, du make up plein la tronche, des grognements pour faire peur à grand-mère et même pas besoin d'avoir de l'imagination tant qu'il y a du volume. La jeunesse a suivi, c'est con mais faut se mettre à leur place, c'était ça ou les pitres du grunge.
      Nous on a eu du bol, on est tombé en pleine époque en or, jusqu'en 84/85 il ne sortait que des pépites.
      Les petits nouveaux qui tentent de faire revivre le bordel, je leur souhaite bien du courage. Les allemands de PictureBooks sont pas mal dans le genre minimaliste.
      Motörhead, j'en ai été fou furieux longtemps, vu en concert plein de fois, le No Remorse en cuir je l'ai, le ticket dédicacé je l'ai, mon disque préféré reste le premier, l'album Chiswick de 77 et Overkill juste après. Avec No sleep 'till Hammersmith, c'est mon trio de tête. Mais après la gifle Another Perfect Day, ça m'a plus causé, c'est devenu trop carré avec les deux gratteux et ça a été pire encore quand Mikkey Dee a pris les baguettes. Les albums enregistrés à la chaine sans trop prendre le temps de composer, bof bof. C'est du marketing.
      La prochaine étape c'est la tournée hologramme de Dio. Ça fout les miches. En plus Dio en concert, c'était déjà pas terrible quand il était vivant, alors là....)))))

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  9. VENOM n'a jamais joué de black metal, au sens actuel et nordique ! Même si on lui attribue la paternité de cette musique, la bande à Cronos fait plutôt du hard crad/speed/thrash. On est plus près de Motörhead que de Gorgoroth ou Immortal.
    Si je devais désigner mon album préféré de Motörhead, j'avoue que je serais bien dans la merde. Overkill, Bomber, évidemment mais j'aime aussi beaucoup Kiss of Death et 1916. Bad Magic, leur dernière offrande est également une pure merveille… plus quelques autres encore !

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    1. Pour moi, c'est simple, quand c'est rapide c'est du speed. Et quand c'est lent, ça en est pas. Et basta.
      Les étiquettes c'était surtout un prétexte pour débattre autour du pack de ce qui est heavy et de ce qui est hard, au final t'es bourré, t'as pas avancé d'un pouce et après un pétard t'en as plus rien à foutre ))))
      Motörhead, putain, le premier album je te dis, c'est pas compliqué. Ils sont gavés d'acide sur celui là, Fast Eddie est collé au plafond. C'est la B.O de La nuit de Druillet. Keep us on the road, Iron horse/Born to lose (le solo me colle des frissons même après 40 ans d'écoute), Motörhead, White line fever, Lost Johnny, Train kept a rollin, The watcher, Vibrator, y a rien à jeter. C'est un bloc. Overkill est à peine moins bon, mais la production de Jimmy Miller tape dans le mille.
      A côté de ceux là, Kiss of death c'est de la musique pour midinettes.

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    2. Pour des midinettes solidement burnées alors !!!!!
      :-D

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    3. Et puis d'accord avec toi au sujet des 'tiquettes qui ne sont là que pour faire chier le pôôôvre métalleux qui ne réclame que sa dose de décibels et de bière fraîche !!!

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