dimanche 30 décembre 2012

BasHuNG, BLeU PéTRoLe



Dans ma ville y a un musée des arts modestes, à voir ce qu'ils exposent s'ils étaient vraiment modestes ils commenceraient par ne pas appeler ça de l'art. Dans ma ville, ils commémorent les 30 ans d'une salle de concerts fermée depuis 25 ans (!) C'est vous dire s'ils commémorent.
Des romans-fleuves asséchés où jadis on nageait



Dans la ville voisine c'est mieux, ils voient les choses en grand, font carrément passer des ersatz de led zep et de pink floyd. Comme si tant qu'à faire ils ne pouvaient pas choisir des bons groupes. 

Le business ne se fait même plus chier à proposer quelques millions de dollars de plus aux membres originaux pour qu'ils se reforment, ils prennent des clones et basta. Le plus beau c'est que les salles sont pleines !  
Les gens sont cons.

Délaissant les grands axes, 
j'ai pris la contre allée


Au milieu de tout ça, Bashung me manque. Et pas un hommage télévisé à me mettre entre les ratiches. Rien. Pas une galette d'inédits, un live, j'en sais rien quoi mais depuis le splendide L'homme à tête de chou, que dalle. A croire que la mort s'est vu retirer son triple A.
Alors j'écoute encore et encore La nuit je mens et je la trouve plus belle à chaque fois. Bijou, bijou.



Pourtant, je l'ai boudé Bashung, un temps. M'en suis détourné, le choix de ses plus récents collaborateurs en est la cause. Il a eu le don de me faire flipper, à toujours choisir des gonzes qui me me pressent les pastèques, celui des louise attaque ou ce manset de cauchemar. 


Du coup je m'étais éloigné vite fait de Bleu pétrole et un peu plus encore lorsque la maladie pointa son vilain nez. Hors de question que je devienne soudain mielleux, sans autre raison, envers un disque que j'avais pris en grippe.
Y a pas que les gens qui sont cons, parfois.
Je me dérobe, je me détache, sans laisser d'auréole


Il aura fallu un mistral glacial qui ne lâche pas l'affaire dix jours durant, puis un cinglant marin pluvieux la semaine suivante pour que me prenne l'envie de me faire consoler.  
Par Venus, tant qu'à y être. Saloperie de chanson, m'a plus quitté d'une semelle. Voir une portée de chatons blottie dans le froid des quais suffisait à faire vaciller ma carapace. Niqué. Me suis enfilé tout l'album à peine sorti du boulot. C'était y a une semaine, il s'est pas éloigné de la feutrine depuis. Malgré les évidents signes de lassitude de ma chérie. Que j'aime.
Elle est née des caprices, pommes d'or, pêches de diamant
 

 
L'album est superbe. Angora, Sur un trapèze, Je t'ai manqué, Je tuerai la pianiste, Hier à Sousse font oublier le pénible Comme un légo et une face 4 un chouïa en dessous. 



Surtout, c'est du pur Bashung, qui que soit l'auteur. Comme toujours en fait. L'homme à tête de chou paru l'an dernier le démontre avec une classe d'outre tombe, du Gainsbourg paroles et musiques et c'est du Bashung qui sort des enceintes. Trop fort l'alsacien basané.

Il m'aura fallu faucher les blés, Apprendre à manier la fourche
Pour retrouver le vrai, faire table rase du passé,
La discorde qu'on a semé, à la surface des regrets
N'a pas pris

Pffff...
Peut souffler tant qu'il veut, le mistral, je suis armé. 

Là dessus cette narcisse se plonge avec délice,
dans la nuit bleue pétrole de sa paire de Levi's

Hugo Spanky

3 commentaires:

  1. Oui, avant on pouvait bouder Bashung une saison, deux au max' et le retrouver, mais c'était avant. Aujourd'hui, il y a le vide et rien pour le remplir même un tout petit peu. (L'album hommage est naze à l'exception de la cover par Mustang.) Ça doit être dans l'air cette envie, ce besoin d'Alain: samedi à l'occasion d'un repas entre anciens de la radio, du rock et des petits matins quand le soleil se levait sur St-Jean, nous* avons reçu d'un pote une belle photo noir/blanc encadrée de Monsieur Alain en public avec la chemise qu'il portait pour la tournée Play Blessure. (1982) Depuis, je la regarde comme on prie une icône: et demain... ?

    PS: Sur Bleu pétrole, c'est "Tant de nuits" qui me casse en deux.

    *Ce nous n'est pas de majesté = ma compagne et moi. ;)

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  2. A propos de Manset (dont je possède les premiers albums), je suis d'accord: "Comme un lego" est aussi sexy qu'un dimanche de décembre sous la pluie glacée à Calvingrad !

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  3. Oui Tant de nuits est dans le lot des réussites et, oui, on est en manque de Bashung, en manque de talent surtout. Et rien à signaler à l'horizon.
    Pour l'album hommage, je ne l'ai même pas écouté, je fuis ce genre de saloperie comme la peste.
    Sinon, belle chemise que celle dont tu causes.
    Hugo

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