dimanche 17 octobre 2010

THe BLaCK CRoWES

Pour notre Révérend Harry Max Powell, les Black Crowes c'est comme John Wayne ou Robert Taylor, une cause à défendre. Raison de plus lorsque l'album est superbe et doté d'un son qui restitue magnifiquement la sensation d'assister à un moment presque intime du groupe.

  The feeling is back, motherfuckers !


Après un retour en force avec deux albums de bonnes tenues (Warpaint et -surtout- Before the Frost) The Black Crowes poursuivent leur route avec Croweology, triple album vinyle (double cd) de reprises de leurs propres morceaux en versions guitares acoustiques mais grosse baston derrière, afin de célébrer avec force leur vingt années de carrière. 
Décidément en forme olympienne; les frères Robinson nous gratifient d'un opus somptueux en tout point.


Là où on aurait pu craindre un traitement soporifique, c'est tout l'inverse qui se produit. Inspirés comme jamais, ils transcendent leurs compositions en leur apportant une grâce et une légèreté qui faisait souvent défaut aux versions originales à cause d'une production sonore assourdissante. Remedy, illustre parfaitement ce changement de tonalité salvateur. Situé à l'origine sur Southern Harmony.. ce morceau souffrait d'une mise en avant plus qu'agressive de guitares rugissantes. Dans sa nouvelle version, aussi fine, qu'enlevée, il gagne en efficacité et atteint pleinement son statut de chef d'oeuvre. Quant au morceau Non-fiction son final avec guitares flamenco à la clé est une pure merveille. Sur Hotel illness c'est un violon de toute beauté qui apporte LA touche magique (il récidive sur le splendide She talks to angels) tandis que sur Soul singing ce sont les chœurs féminins façon gospel qui nous amènent dans les plus hautes sphères de la félicité. Sur Thorn in my pride, l'harmonica se charge de faire basculer le titre dans le Blues tel qu'il se pratiquait au sein des pires bouiboui de la création.
On l'aura compris, The Black Crowes sortent le grand jeu en se célébrant eux-mêmes. N'hésitant pas à pratiquer des ruptures de ton au sein d'un même morceau, ils se réinventent carrément dans ce savoureux melting pot de Country Soul Gospel Rock !


Nous assistons à la renaissance du groupe dans ce qu'il incarne de meilleur dans l'héritage des plus grands. Jamais auparavant, ils n'avaient fait preuve d'une telle maitrise dans leurs arrangements (Morning song) Les parties de guitares sont à tomber à la renverse, toutes en sinuosité, elles se répondent, s'enchevêtrent à la perfection. Les plans de Pedal steel sont à vous hérisser les poils et l'utilisation de Banjo, de Lap steel et de guitares acoustiques de tous genres confèrent une diversité sans égale.
Les autres ne sont pas en restent, la rythmique se sublime et le piano rehausse encore un peu plus l'ensemble de son empreinte
bastringue.   


On a souvent reproché à nos corbaques bien aimés de ne rien inventer et de se contenter de singer avec talent Rolling Stones, Faces ou Allman Bros. sauf que cette fois ils surpassent avec classe leurs illustres prédécesseurs et réduisent les travaux respectifs de ces dinosaures à d'aimables peccadilles pour j'en foutre atrophié des oreilles. C'est dire.
A tous les désespérés qui pensaient ne plus jamais entendre un groupe qui sache sonner comme à la grande époque du Classic Rock, celle des productions Al Kooper, Tom Dowd, Jimmy Miller, Jerry Wexler et consorts du même acabit, réjouissez-vous car l'heure est enfin venue pour vous de vous régler les esgourdes.
 
La messe est dite. A vous de jouer maintenant, chers apôtres.


Révérend Harry Max Powell


9 commentaires:

  1. Vive le "en vrac" ça a réveillé l'envie de me remettre à un groupe qui m'a réconcilié avec les sorties musicales courantes. Bon, d'accord, j'avoue que je m'y retrouvai sans effort, en 92 retrouver un son dans "The Southern Harmony ..." familier 20 ans plus tard.
    Mais de cet album, dont tu parles, rien, nada, complètement passé à côté. mais je me rattrape, commandé en médiathèque, en attendant... et bien je reviendrai voir si Monnnsieur n'a pas survendu, car tu n'y vas pas de main morte (déjà il y a 5 ans!!)
    "sauf que cette fois ils surpassent avec classe leurs illustres prédécesseurs et réduisent les travaux respectifs de ces dinosaures à d'aimables peccadilles pour j'en foutre atrophié des oreilles"
    Houaaaaa

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    1. Tu es descendu à la cave de Ranx sur ce coup là mais tu vas pas le regretter, il n'y va pas de main morte mais tout ce que Harry Max raconte sur ce Croweology est VRAI ! C'est un voyage vers des stratosphères dont les Black Crowes furent les derniers à retrouver le chemin.
      Et la pochette du triple vinyls est à la hauteur du disque, monumentale.
      Hugo Spanky

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    2. Tant pis pour le vinyle, les médiathèques n'ont que les CD, mais on peut se plaindre n'empêche que depuis le CD le fond musical des médiathèques Parisiennes est une mine d'or accessible.

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    3. Tu as raison, le cd est parfait pour tout ce qui est archive, il a permis la commercialisation de toutes sortes d'inédits et autres chutes de studio qu'il aurait été fastidieux de faire exister sur la durée d'un vinyl. D'ailleurs, les quelques cd que je possède sont principalement des coffrets (bien que depuis le mp3...).
      Ce qui m'a hérissé le poil par contre, c'est la façon dont le format nous a été imposé. D'abord en supprimant quasiment tous les autres (oui, j'aime aussi les cassettes))) pour être bien certain qu'on n'ait pas d'autre choix que celui de l'adopter, ensuite en ne faisant pas le travail nécessaire afin qu'il soit de qualité. Combien de remastered 16 bits, 24 bits, 32 bits aura t-il fallu avant qu'on ne commence à nous avouer que, non, rien n'atteindra la qualité du...vinyl ?
      Pour en revenir à Croweology, je crois me souvenir que le cd était un digipack relativement esthétique. Ceci étant dit, la musique qui s'y trouve reste un ravissement sous n'importe quel format et c'est bien là l'essentiel.
      Hugo Spanky

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    4. A l'époque, pour défendre ce disque, j'ai mis le paquet ô que oui.
      Eh bien si c'était à refaire, je ne changerais pas un mot...
      Régale-toi de cette découverte, l'ami !

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  2. Bon, je l'ai récupéré hier, écouté aujourd’hui. Hier, un tit blanc bien frais et fruité mais pas sucré pour réviser. Avec REMEDY j'étais prêt à te tomber dessus, Bon, bon on pourra faire des bras de fer, ils ne surpassent par les Allman, mais ils sont quand même, merde... la classe de Lynyrd sans les dérapages beuverittes de "On the Road" En + pas le dogmatisme du "unplug" y'a un moment ça doit êtr électrique et c'est électrique. Conclusion, bien content d'avoir réveillé cette chronique, elle me donne envie de découvrir un album survolé "Amorica" et pourtant, putain de pochette, enfin un combat pour le poil!!! Où on signe?

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    1. Amorica, en ce qui me concerne, c'est mon préféré. Il est proche du fabuleux Southern Harmony mais avec une dose d'acide supplémentaire. Il est un brin plus difficile d'accès mais une fois qu'on y est, on y reste. Les paysages y sont plus variés, l'instrumentation aussi, il comble le corps et l'esprit.
      Et puis c'est l'album de Descending.
      Hugo Spanky

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    2. Eh bien mon cher Hugo tu as presque tout dit sur Amorica sauf que c'est aussi l'album de Wiser time et Non fiction.
      Mais bon je te l'accorde elles sont un cran en dessous de cette merveille qu'est Descending, c'est dire le niveau de cet opus indispensable.
      Après pour ma part, je les préfère aux Allman qui ont tout de même la fâcheuse tendance - tout comme Lynyrd par moments, notamment sur son fameux Live - à se complaire dans des morceaux à rallonge un brin pénible.

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    3. Haaa c'était donc ça. Je te l'accorde, cette tendance à s'éterniser est parfois pénible, surtout quand ça dérape dans le n'importe quoi. L'improvisation dans le rock, ce n'est pas trop ça.
      Mais Duane Allman avait un sacré touché, ça compense, Je ne me lasse pas de ses interventions sur "In Memory Of Elizabeth Reed" Impossible ensuite de juger le rock sudiste de bourrin.
      Mais bien tenu, c'était aussi un sacré accompagnateur. Il y a une chouette collection dans "Skydog, The Duane Allman Retrospective" Il faut l'entendre sur le "Hey Jude" de "Wilson Picket" une reprise qui rend supportable ce morceau qui m'énerve chez les Beatles (mais moins que Ob la di ou le Yellow) et aussi surtout son jeu sur ce blues somme toute classique "Loan Me A Dime" de "Boz Scaggs". Bon, sinon, j'ai compris vive l'AMORICA!!

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