samedi 10 mai 2025

The wHo, eN ciNQ aCTes aVeC du BoRDeL auTouR


Vingt fois sur ton ouvrage, remets toi à l'ouvrage...ou un truc dans le genre. Depuis un mois, évoquer correctement les Who est passé successivement de vague envie à projet, avant d'atteindre le stade de l'obsession à symptômes handicapants. Au premier rang desquels l'écoute frénétique d'albums négligés depuis trop longtemps. Les évoquer tous me semblait fastidieux, en isoler un s'avéra impossible. J'ai donc fort logiquement abordé la carrière solo de Pete Townshend en attendant un signe, une inspiration. Un coup de téléphone, un fax, du morse, j'étais à l'affût.

Tu dois opter pour une compilation maison !  Oui ? Qui me parle ? Est-ce toi Pete Townshend ? Le fantôme de Keith Moon ? Meher Baba ??? Le mystère demeure. Le commandement, onzième du nom, n'en était pas moins pertinent. J'allais bâtir une compilation des Who. M'inscrire dans l'Histoire. Pour mener ma tache à bien, je devais établir des règles. Puis les transgresser. C'est dans l'ordre des choses. Les règles sont les mêmes pour tous et l'individu se distingue en les transgressant. 

Première règle : 20 titres et pas un seul de plus. Au delà l'auditeur perd de son attention, il devient impossible dans ces conditions de convaincre les récalcitrants. Vous pouvez placer Won't get fooled again en embuscade, ça n'y changera rien.

Deuxième règle : Trouver un morceau accrocheur pour entamer les débats. Et là, ça se complique. La chronologie voudrait que ce soit I can't explain, c'est leur premier single sous leur nom définitif. Autre argument de poids, c'est une tuerie dotée d'un riff et d'un tempo légendaire. Bien. N'empêche que ce serait prévisible. Je pourrais donc envisager d'utiliser une intro piquée à Sell Out ou encore Overture de Tommy, ce serait l'occasion de vanter le jeu de guitare acoustique de Pete Townshend. Pourquoi ne pas désigner un titre qui a lui-même une intro significative, comme Baba O'Riley Ce serait médiocre. Reprendre à mon compte un titre qui ouvre déjà un album est inenvisageable. 

Troisième règle : Définir où s'arrêter. Pour Pink Floyd, j'avais placé le curseur à The Wall. Pour les Who, nombreux sont ceux qui le placeraient à la mort de Keith Moon. Je suis tenté d'en faire autant. En conséquence de quoi, je serais privé d'Eminence front. Autant ne pas faire durer inutilement le suspens ; je réfute cette option. Si Pete Townshend avait, comme la logique le voudrait, inclus ce titre dans sa carrière solo, je serais d'accord pour clôturer les sélections à Who Are You, mais en l'état c'est impossible. Ce qui ne veut pas dire que j'irai jusqu'à prendre en considération Endless Wire et l'autre navet. Le curseur sera donc placé à It's Hard.

Quatrième règle : On ne va pas y passer la nuit.

Leaving here ouvre ma compilation. C'est une reprise, on est donc bien dans l'esprit des 60's, et c'est un titre fabuleux dont Motörhead offrira une version démoniaque. Tout ce qui fait les Who est en place, Keith Moon drive avec un tempo démultiplié, Townshend cisaille, Daltrey hurle et Entwistle fait du Entwistle. J'ai mon intro, je n'ai plus qu'à piocher les temps forts de chaque album, auxquels j'additionne les singles définitifs. Et j'arrive à une sélection de 92 titres. Je vais devoir trier avec sévérité. D'abord, je vire tous les classiques, sinon ce n'est pas possible. Et puis personne n'a besoin d'entendre Baba O'Riley, Substitute et 5:15 une fois de plus. Là où c'est compliqué c'est pour Tommy. De Overture à The Acid queen, c'est intouchable. Et pourtant, il le faut. Je sacrifie Overture, It's a boy, The Acid queen et j'ajoute Underture, Pinball wizard et Smash the mirror. Tommy me laisse avec neuf titres sur les bras, j'attaque Quadrophenia avec crainte.

Mais avant ça, je fais un détour par les raretés, ces perles méconnues qui font le bonheur des collectionneurs et l'arrogance de ceux qui savent. Je vis un cauchemar, Batman, Barbara Ann, Anytime you want me, Dogs, Wasp man virevoltent en direction de la sortie, tant pis. Je garde Girl's eyes envers et contre tout. Je ne peux tout simplement pas virer toutes les chansons de Keith Moon. Dans cet ordre d'idée, je garde Bucket T et Bell boy. J'en suis à 63 titres. Tout va pour le mieux. Je dégomme avec réticence, mais sans retenue Odorono, I've had enough et I can't explain. Je me fourvoie en éliminant So sad about us, pourtant une de mes favorites absolues, hélas une sombre histoire de master défectueux ne la rend écoutable que sur vinyl. Ayant bonne conscience d'avoir conservé Girl's eyes, je me renie et vire Bell boy et Jaguar, deux extravagances de Keith Moon. Cette histoire de compilation commence à me peser, je menace de tout envoyer valser, j'ouvre une bière en regrettant l'époque où je fumais des trois feuilles. 


54 titres, bilan d'un après midi chirurgical, des cadavres plein la corbeille. J'entame la dernière ligne droite gonflé d'orgueil. Encore une trentaine de titres à décimer et je vous dévoile ma liste ultime. Leaving here passe à la trappe, tant pis pour mon intro. A quick one while he's away est la victime suivante de mon éradication, le transfert numérique a complètement flingué le deuxième album des Who, je plains les nouvelles générations qui ne connaîtront jamais le bonheur. Avec The ox disparait l'ultime représentant du premier album, le constat est sans appel, les meilleurs morceaux du groupe sont pieds et poings liés à l'analogique, aucun remaster n'y changera rien. La bête est blessée, elle souffre dans sa chair, je relève la gueule, renonce à I'm a boy et retourne au combat. Le vent est violent, vicieux, la pluie écorche mon épiderme, les rats fuient entre mes jambes, je vous hais tous et la terre entière. 

Electrisé par la colère, je me retiens d'envoyer paître la totalité de Who Are You. Voila un disque qu'il m'aura fallu des années pour apprécier à sa juste valeur. Ou du moins à celle que le temps lui a conféré. A sa sortie, j'avais été horrifié par l'omniprésence des synthétiseurs. Non pas qu'ils soient nouveaux dans le son des Who, loin de là, sauf que cette fois ils me semblaient à côté de la plaque. D'avant-gardistes sur Who's Next et Quadrophenia, ils devenaient laids et encombrants. Had enough me filait la nausée tant le potentiel du morceau était gâché par l'insistance médiocre de sa partie de synthétiseur. J'avais tort de les croire largués, ce titre préfigurait le son qui sera la norme de la décennie à venir. 

Quarante-huit titres ! Je décide d'en ajouter deux, le concept évolue. The 50 golden tunes of The Who! C'est magnifique. Il ne me reste qu'à choisir les deux titres et trouver un ordre à tout ça.

I can see for miles est mon ouverture. Arrogante, puissante et psychédélique. Who are you vient ensuite, puis Slip kid. Deux titres similaires par bien des points, alternant retenue et explosions de violence. Ils confèrent une sorte de faux rythme à ce début de compilation. J'aime commencer ainsi, sans lâcher les chevaux d'emblée. Trick of the light fait ça très bien. Premier titre d'Entwistle de ma sélection, ce ne sera pas le dernier. Le bassiste des Who est un compositeur que beaucoup de groupes auraient rêvé d'avoir comme leader.

Après quoi, j'enfile trois titres de façon incohérente, voyez vous même ; Amazing journey, The punk and the godfather et Under my thumb. Un extrait de Tommy, sombre, la mélodie est alambiquée et sublime, au moins autant que l'est The punk and the godfather. L'histoire de Under my thumb est largement connue, les Stones emprisonnés, les Who leur apportent leur soutien et font paraître ce single dès le lendemain de l'arrestation. Leur version est aussi frontale que celle des Stones est vicieuse. Townshend est à la basse, Entwistle en lune de miel, Keith Moon est l'antithèse de Charlie Watts, on s'en doutait. 

Je m'inspire de Lifehouse Chronicles en glissant Sister disco entre Baba O'Riley (premier des deux titres récupérés in extremis) et Behind blue eyesJ'ai un rapport d'amoureux contrarié avec Sister disco, comme avec de nombreux titres de Who Are You. Qu'est-ce que Townshend avait à l'esprit ? Pourquoi coiffer des pompadour sur des morceaux dont l'efficacité aurait été sans faille avec plus de simplicité ? Pourquoi inciter Daltrey à en faire des caisses ? On se croirait dans The Soft Parade.



Après Behind blue eyes, dont je ne pense pas avoir besoin de justifier la présence, je poursuis autour de Who's Next avec Pure and easy que l'abandon du projet Lifehouse avait injustement relégué sur Odds and Sods. Je ne vais pas m'étaler, c'est le haut du panier. Won't get fooled again arrive en suivant et Long live rock cloture un enchainement de sept titres plus incroyables les uns que les autres. Long live rock me sert de pivot pour un premier flashback vers les prime années du groupe. Je l'ai évoqué plus haut, le transfert numérique des disques précédent Tommy est sujet à débat, comme il l'est pour les Stones d'avant Beggar's Banquet. Disons le tout net, c'est une catastrophe. Les cymbales saturent, la Rickenbaker de Townshend vrille les oreilles, seul Entwistle reste Entwistle. C'est moche, mais pas suffisamment pour qu'on se prive de Bucket T avec Moonie au lead vocal, Happy Jack avec Moonie qui déglingue sa Premier Drums et Boris the spider avec Moonie qui laisse la vedette à Entwistle, qui lui-même fait froid dans le dos. Je conclus le flashback par Go to the mirror! Je vous ai déjà dit à quel point j'aime Tommy ? Vous serez d'accord avec moi après avoir entendu ça. 

Sans transition, comme disent les fossoyeurs de l'info, I've known no war de It's Hard, tout en modernité et nervosité. Ah, le grand disque que l'on aurait eu si tout avait été de ce tonneau. Rythme mécanique, mélodie tendue, Daltrey rageur et les deux zèbres qui nous asticotent. Elle était là, la possibilité d'une vie sans Keith Moon.  Et puisque l'on parle de lui, abordons Quadrophenia. A mon avis le disque où Keith Moon fut le mieux incorporé dans le mixage, en plus d'être celui sur lequel son jeu atteint sa pleine maturité. J'entame par le morceau qui donne son titre au disque. Synthétiseurs majestueux en guise de violons sur lesquels Townshend prend un solo bourré de feeling. Une beauté. Que je prolonge avec le difficile Guitar and pen. Symphonique au delà du pompeux, mais au combien essentiel dans son enchevêtrement de voix et d'orchestrations. Une ambition, que les Who auront encore à l'avenir, atteinte ici pour la dernière fois.


Flashback numéro 2, accrochez vous ça va secouer. Our love was, Pete au micro pour cette insurpassable pépite Pop qui prend délicieusement la suite de Guitar and pen. Quand ils taquinent ce niveau, les Who n'ont aucun équivalent. Girl's eyes, composé et chanté par Keith Moon dans un registre qui aurait mérité persévérance. Naked eye, les Who en mode surpuissant pour ce qui aurait dû être un sommet du projet Lifehouse. Quand Townshend passe au micro pour le deuxième couplet, l'effet est dévastateur. On dirait un chat hérissé. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment Glyn Johns a pu virer une chanson de ce calibre de la tracklist de Who's Next. Imaginez un peu un disque qui aurait regroupé Naked eye, Pure and easy, Won't get fooled again, Behind blue eyes, My wife et Baba O'Riley. Malheur. La Pop reprend ses droits avec Pictures of Lily, indiscutablement le single phare des années pré-Tommy. Doctor doctor, Entwistle pied au plancher et falsetto dingo qui vient se fracasser sur l'intro guillotine de Pinball wizard. Premières notes hésitantes, puis ce flamenco qui s'emballe comme un cheval fou fouetté par le power chord. Elle fait mal celle ci, on entre dans le légendaire. Ever since I was a young boy, I've played the silver ball... On tutoie enfer, purgatoire et paradis avec le même mépris, on sait bien depuis Pinball wizard que rien n'aura jamais plus d'importance que ce que le rock peut nous offrir. Et pour fêter ça, j'enchaine avec deux autres temps forts de Tommy, l'ultra funky Smash the mirror et Christmas, ce bijou de perversité qui m'a inoculé le virus. 

Après quoi, c'est le choc, Keith Moon pulvérise les falaises de Douvres. Est-ce qu'il existe plus puissant, fou, démoniaque, assassin, plus fantasmagorique que les frappes de Keith Moon sur l'intro de The rock ? Ne vous fatiguez pas à répondre. Je pleure d'un bonheur orgasmique chaque fois que j'entends ces rafales lourdes à faire vaciller Atlas. Les thèmes s'entremêlent, s'opposent et se défient, The rock est une pièce majeure sur le grand échiquier de l'art. I'm one avec Townshend au micro pour un maximum de sensibilité puis The real me, manière de claquer le beignet à toute objection. Quadrophenia est le chef d'oeuvre suprême des 70's. Mieux enregistré, mieux interprété, mieux composé que tout ce à quoi la concurrence a pu prétendre. 

Cry if you want, swizz, un autre temps fort de It's Hard, disque en montagnes russes. Celle ci ne prétend pas à la stature d'Eminence front et I've known no war, sa seule ambition est de ressusciter les power chords. Ce qui mérite tous les superlatifs. Pause. Avant de plonger dans les profondeurs les plus sombres de l'âme humaine, Blue, red and grey nous gonfle les poumons d'optimisme. Townshend se radine avec son ukulélé et prend le micro pour ce salutaire interlude tout en amour de vivre. Il fallait bien ça avant de s'injecter coup sur coup Underture, cauchemar claustrophobe de près de dix minutes et Cousin Kevin, un morceau si malsain qu'il fait passer Orange Mécanique pour un film de vacances sur la côté basque. Jamais on ne soulignera assez le génie macabre de John Entwistle. Après une telle séance, on est en droit de se demander si il existe encore quelqu'un qui nous veut du bien, quelque part, n'importe où, qu'il se manifeste. Roger se pose la même question sur le glacial How many friends, titre à infusion lente à l'image de l'album The Who By Numbers, dont il est extrait. Et si l'humain subit la souffrance des questions aux réponses cruelles, il n'en a pas l'exclusivité. John Entwistle nous fait partager le mal être d'un androïde avec 905, un morceau dominé par les sons électroniques sans rien perdre d'un feeling qui colle à la peau.


1921. Le dramaturge Townshend entre dans l'arène. 1921, c'est le meurtre de l'amant par le père (ce sera l'inverse dans le film de Ken Russell), Tommy a tout vu, mais il devra rien dire, d'ailleurs il n'a vu, rien entendu et il n'a aucune preuve ! Le mantra vire au cauchemar et Tommy se coupe instantanément du reste du monde. Avec 1921 le rock entre dans une nouvelle dimension, il revendique une implication sociétale dépassant le cadre de la rebellion adolescente. Musicalement, il s'affirme comme un prolongement et non plus une opposition. Avec aussi peu de ménagement qu'il n'en a eu en s'imposant aux radios une décennie plus tôt, le Rock, r majuscule, s'impose aux adultes, bouscule ceux qui jusque là feignaient de l'ignorer. Il envahit les opéras, les théâtres, non pas sous les traits de repentis lyophilisés, mais incarné par quatre énergumènes furieux qui ne se contentent pas de menacer (comme le font les Rolling Stones) mais fracassent tout ce qu'ils approchent. Alors qu'ils sont dans leur période la plus barbare, sur et en dehors de la scène, les Who font irruption à la cour des nobles pour des interprétations incendiaires de leur opéra-rock au Metropolitan de New York, au Coliseum Theater de Londres, au Théâtre des Champs-Elysées. Got a feeling 21 is gonna be a good year.

Suivent Magic bus et However much I booze, deux rocks basiques pour ne pas se méprendre. Les Who, aussi mégalomanes qu'ils aient pu l'être, n'ont jamais oublié de balancer la sauce. Eminence front, ultime chef d'oeuvre de leur carrière, prend la relève en gardant Townshend au micro, en perdant Keith Moon, en baissant le rideau sur une histoire qui sent le sapin depuis déjà quelques années. Avant même le décès du batteur, rien n'allait plus vraiment dans l'univers sulfureux du groupe, l'autodestruction avait atteint des niveaux dont on ne revient pas intact. Keith Moon, bien sur, mais aussi Pete Townshend, qui depuis le début des années 70 se torche la gueule au cognac avec un systématisme effrayant. L'échec de Lifehouse, la difficulté d'accorder vie privée et statut de leader d'un mouvement dont le public réclame sans cesse de nouveaux exploits. Son mariage vire à l'aigre, il fuit, se mutile. Au moment d'enregistrer It's Hard, sur lequel figure Eminence front, il est accro à l'héroïne en plus d'être alcoolique au dernier degré. On le croisera bientôt dans des crackhouses new-yorkaises. John Entwistle n'est pas en reste, accro à la cocaïne, il en est à vendre sa collection de basses pour entretenir une addiction qui finira par avoir le dernier mot en 2002 à l'aube d'une énième tournée censée renflouer un solde dangereusement débiteur. Sparks, dès lors, s'impose. Cet instrumental pioché dans Tommy est au désespoir ce que la pomme est à Adam.

On ne quitte pas les rives du styx en enchainant The dirty job et Helpless dancer, deux titres désabusés de Quadrophenia, disque désabusé dans son absolue intégralité. Comment peut-on rationnellement aimer une telle oeuvre ? Mal de vivre, tendance suicidaire, histoire d'amour à sens unique, avenir lugubre, drogues, frustrations sexuelles, humiliations, pluie, bagarres, ainsi va Quadrophenia à l'eau qu'à la fin tout se brise.


In a hand or a face est censé nous remonter le moral avec son énergie régénératrice, pour si peu qu'on ne se penche pas sur son texte. New song ensuite, les Who new look. Du moins niveau son, parce que physiquement ce sont les mêmes en pire. 1979, le rock s'habille Clash, Two Tone, arbore les stigmates de la polio, les dents cariées, porte des lunettes en osant se faire appeler Elvis. Roger Daltrey s'en contrefout et s'affiche tout en muscles et bronzé sur la pochette de Who Are You. Les trois autres sont des épaves. Lente désintégration de l'humain, pleinement conscient de l'inéluctable issue. J'enclenche Cut my hair, comme on regarde une photo jaunie. Dressed right for a beach fight, but I just can't explain why that uncertain feeling is still here in my brain...

Ce qui nous mène tout aussi inéluctablement à la dernière ligne droite de notre sujet. Eyesight to the blind, le titre le plus insolent de Tommy. Sans avoir ne serait-ce que d'un orteil fait partie du blues boom anglais, les Who ont transcendé l'ancêtre sans la moindre considération avec une arrogance et une créativité qui dépassent le concept d'hommage. You talk about your woman ? I wish you could see mine ! Et puisque l'on en est aux combats de coqs, Tattoo nous renseigne sur ce qui fait d'un homme, un homme. Il était temps que je case ce trésor de minutie pop. Si ça peut donner à quelqu'un l'envie de découvrir Sell Out, alors j'aurais fait un heureux. 

Sortez vos kleenex, voici le temps de conclure. La tache peut sembler compliquer, elle ne l'a pas été. Si j'ai rechigné à utiliser une intro redondante, je ne me suis pas encombré d'une telle réflexion pour la conclusion. Love reign O'er me s'impose comme le mur s'impose à la voiture. Sans discussion. 


Un bonus ? C'est vrai ? Vous croyez que je peux ? Si vous insistez, ce sera I need you. Keith Moon au chant et à la composition pour cet instant intemporel au parfum aigre des souvenirs que l'on endimanche quand on les raconte. Ils étaient jeunes, nous n'étions pas nés, l'avenir était radieux, le gâchis cachait sa vilaine face dans l'ombre des mauvais choix.

Cinquième règle : se conformer à l'esprit des Who.

Et donc tout foutre en l'air une fois que ça tient debout. J'ai dit 20 titres ? Je vais m'y tenir, bordel, ça va charcler. Vous êtes prêts ? Prenez vos stylos.

Doctor doctor, Tattoo, Long live rock, Quadrophenia, The rock, Guitar and pen, Zoot suit, Slip kid, Christmas, The seeker, Eminence front, Anytime you want me, I'm one, 905, Pure and easy, Amazing journey, Our love was, Dogs, Naked eye, In a hand or a face. Bam, ça fait mal, avec les Who c'est normal. Et si ça ne suffit pas, jetez un œil sous ma signature.

Hugo Spanky

The 50 Golden Tunes of The Who!

The 50 More Golden Tunes of The Who!


21 commentaires:

  1. Merci. Quelques "missing" perso. J'ai un faible pour les titres qu'on ne trouvait à l'époque que sur des 45 tours : Let See Action, Join Together, Relay... Et je tiens Mary Anne with the Shaky Hand comme une des plus grandes chansons pop. Sinon, je me trompe peut-être mais je ne vois pas Call Me Lightning (très belle demo sur la compile Pete).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ne retourne pas le couteau dans la plaie, toutes celles là sont passées à la trappe au cours des séances de tortures que je me suis infligé. J'avais plus de 90 sélections à la base ))) Mary Ann, je suis absolument d'accord avec toi, c'est l'une des dernières à avoir quitté la piste. Call me lightning était en lice pour ouvrir le tir, mais là encore le transfert en numérique a fait des dégâts. Let see action....j'ajoute The seeker ! Quelle tuerie celle là aussi. Mais quel morceau supprimer ? C'est un jeu cruel.

      Supprimer
  2. Super, j’ai attaqué bien fort sur le vélo la compilation, jusqu’au début de « Baba… » Wouai bon j’y passe pas des plombes non plus. Bien content d’y voir « Slip Kid » avec ton commentaire qui le pose faux jumeau de « Who Are.. », est ancré en moi un très mauvais souvenir et de cette chanson « l’Enfant Slip » à l’époque moi et l’anglais, titre à chanter avec un appareil dentaire « Fffllipp Kid, Ffflip.. ». Tel un médecin légiste penché sur la chanson, le début et son faux rythme – un peu « Magic Bus ? » un refrain bien ancré au sol, ce n’est pas le Daltrey de « Miles » ou « Tommy », d’ailleurs je me disais sur « Trick Of The Light » que j’aurai bien vu sur « Physical Graffity » avec Plant pour porter le titre, là, j’avoue que Daltrey reste sur un seul registre. Donc « Slip » grâce à cet enchaînement… bientôt je me lance sur l’album. Bon, Keith Moon, je me souviens que c’était le batteur qui avait réussi à faire parler de lui, souvent classé meilleur batteur dans les sondages Best ou R&F, toujours un jazzux pour nous expliquer qu’il n’était pas si bon que ça. N’empêche, sur « I can See » c’est surtout lui qui éloigne cette chanson d’un genre Kinks (Nous pourrions limite faire Who vs Kinks ? une autre fois) Et le son sur Tommy !!! heureusement que tu passes « Who Are you » avant, même sur « Quadrophenia » je me posais des questions su son jeu – non musicien je suis – mais c’est aussi le mixage de l’album peut-être ? Dire qu’un biopic a été pensé sur Keith Moon, avec Mike Myers je crois, hélas. « Under My Thumb » sur « Odds » ? Ha mais pas sur mon Vinyle. Je reviens sur leur version, du Kinks pur jus… mais il y a Keith. Ouf, trop long mon commentaire. Pour finir, j’aurai ajouté – et je vais le faire – quelques grands titres plus méconnus tel « Complicated Shadows « ou « My All Time Doll ». Promis la prochaine fois je fais plus court 😉

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vu la longueur de mon post, tu peux t'étaler autant que tu veux. Keith Moon, meilleur batteur du monde ou juste bon à faire n'importe quoi ? Je ne suis pas musicien non plus, mais une chose est certaine, il donnait de sa personne. Un batteur m'a dit à son propos que ce qu'il faisait n'était pas à la portée de tout le monde, mais que ce qui le distinguait plus encore c'était d'avoir des idées pareilles en matière de jeu. Il faut reconnaître que c'est pas faux. On évoque principalement sa puissance, sa folie, ses relances, on oublie au passage à quel point son jeu était fin et imaginatif. Et qualité rare pour un batteur, il sait quand faire silence (mine de rien, c'est souvent qu'il ne joue pas sur les fûts). On pourrait en parler toute la vie, Keith Moon était unique.
      Les Kinks ? Pete Townshend se revendique fan absolu. C'est un malin. Perso, j'ai une double compilation et quelques disques des 70's (Sleepwalkers notamment) et c'est très bien ainsi. Tu oublies que les Who ont aussi Entwistle ))
      Un biopic sur Moon ? J'espère que ça n'arrivera jamais. Sa vie est impossible à montrer sur écran. Il représente tout ce que notre époque condamne. A juste titre ou pas, là n'est pas le débat. Il battait sa femme, le nez cassé trois fois selon son biographe, il n'accordait aucune attention à sa fille, sautait des gamines déguisé en curé. Il se réveillait tous les jours à 7h du matin pour déjeuner au cognac, finissait la bouteille, se bourrait de downers et se rendormait jusqu'à 17h. Après quoi il se bourrait de uppers et partait faire le tour des bars. Moon vivait dans un univers parallèle. Townshend explique que c'était souvent difficile de le côtoyer parce qu'il avait la faculté de faire perdre pied avec la réalité. Sa folie était communicative. Il se déguisait et incarnait le personnage des jours durant jusqu'à y croire lui-même.
      L'anecdote avec Steve McQueen est à pisser de rire. Moon était son voisin et passait son temps avec une longue vue à tenter de voir Ali McGraw à poil (on peut le comprendre). Il avait carrément fait creuser une fenêtre sur sa façade afin d'avoir une vue sur leur salle de bains ))) Bref, McQueen perd son cool et le ton monte. De là, Moon déboule quelques jours plus tard à leur porte en uniforme SS et hurle en ce qu'il imaginait être de l'allemand. Tout ceci se termine par une conciliation devant un juge à laquelle Moon arrive en retard, toujours dans son uniforme SS et à fond dans son rôle. Au juge qui se décompose, Steve McQueen glisse en souriant "vous êtes le seul à être étonné"😂
      C'est le côté marrant, il en avait d'autres bien plus flippant. Le bouquin sur lui est assez déprimant, en fait. Keith Moon était complétement inadapté au monde réel. Ca transpire dans la musique des Who, je crois que c'est inconsciemment pour ça que beaucoup ne les aiment pas, qu'ils sont aussi clivants. Leurs morceaux sont oppressants, tu écoutes Tommy, c'est comme si tu entrais dans un tunnel. Entwistle et Moon créent une atmosphère claustrophobe à eux deux, ils vont et viennent, jouent quasiment free la plupart du temps, tu ne sais jamais ce qui va te tomber sur la tronche, ni quand. C'est particulier, quand même. Et Townshend en clown blanc qui vient exposer ses névroses là dessus avec sa voix hypra sensible. Son jeu de guitare est tout aussi dingue que les deux autres, je veux dire il se fracasse les doigts la moitié du temps pour obtenir ce son et cette intensité. C'est assez fascinant, l'implication physique qu'ils impriment dans leur musique. Même Daltrey est souvent au bord de la rupture.
      On pourrait en parler des heures.
      Tu disais que tu avais fait long ? 😂

      Supprimer
  3. Tu as confirmé mes certitudes et mes interrogations. J'aime bien les "anciens" morceaux, la nostalgie effaçant parfois le fait que certains aient mal vieillis. Mais toujours aussi peu d'appétence pour moi avec Quadrophenia, je n' y arrive décidément pas.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Qu'est ce qui te déplait dans Quadrophenia ? Le trop plein dans tous les domaines ? C'est vrai qu'il est hermétique, irritant. La voix mixée en arrière n'aide pas à aérer le son. On dirait que Daltrey chante à travers une épaisse brume, ça nourrit le concept du disque, mais ça ne facilite pas l'écoute. Ajoute à ça l'omniprésence au premier plan de Moon et Entwistle et des morceaux alambiqués comme jamais, forcément ça peut rebuter.
      Ils ont beaux être ceux qui m'ont éveillé à la musique, il y a des périodes où je ne peux tout simplement pas les écouter. Et d'autres où je ne peux écouter qu'eux. A croire qu'ils inspirent les excès.

      Supprimer
  4. ''On va pas y passer la nuit'', t'es gonflé, déjà il a fallu tout lire ...
    C'est marrant j'avais dans l'idée que comme moi t'étais pas fan de Tommy, je découvre ici ma méprise et bah c'est pas grave.
    Sinon tout se tient, une compile de ce genre ne peut qu'être subjective mais, haha...(on bien est là pour les ''mais'' non ?)
    1 Can't Explain : t'es passé bien vite sur son absence ...
    2 A Quick One While He's Away : c'est parce qu'à elle seule elle est une compile des Who, c'est ça ?
    Rien à ajouter sur les Kinks, c'est une cause perdue ... ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu n'aimes pas Tommy ? Pourquoi ? Je pense avoir une névrose vis à vis de ce disque.
      A Quick One, tu penses bien que je l'adore. Je l'ai éliminé dès le début ou presque. C'est un bordel à caser. T'as raison en plus, c'est déjà une compilation en elle-même.
      Par contre, j'ai eu un mal fou à me débarrasser de Dogs et So sad about us. Quand j'y suis arrivé, je me suis vengé sur moi-même en frappant à l'aveugle )) C'est un concept Who, la vengeance, donc ça colle. Et puis, hé, j'ai sauvé Pictures of Lily ! Alors, bon. J'aimerais bien t'y voir.
      I'm a boy m'a causé du tracas. Pas moyen de la caser non plus. Dr Jekyll & Mr Hyde, idem. J'ai eu aucun état d'âme pour Substitute, Anyway, anyhow, anywhere et My generation (personne ne s'en plaint), mais Heatwave, ça a été un drame. Je concluais en disant que Love reign O'er me était tellement évidente que j'optais pour I can't explain. J'ai abandonné l'idée sitôt écrite, ça faisait formule.
      C'est un bon exercice, mais je ne pouvais pas trouver pire que les Who.

      Supprimer
    2. Le dingo du clavier a encore frappé et avec une maestria démoniaque : ce post est ton Graal, il transpire la folie et nous entraîne à fond les ballons dans la même obsession compulsive. Heureusement que tu as sauvé My wife, ce titre génialissime de Entwistle, et Behind blue eyes qui me file les frissons à chaque écoute sans cela je t'en aurai carrément voulu, non mais.
      Il est vrai que The Who se prêtent particulièrement à être compilés tant leurs disque se montrent parfois oppressant à écouter d'un seul tenant. Mais sélectionner les morceaux c'est une putain de gageure effectivement et que tu te la soit cognée ça nous arrange bien, tiens. Car même un morceau crétin tel que Happy Jack est cher à mon coeur, c'est dire si les choisir doit-être une tannée !

      Supprimer
    3. C'est effectivement un vrai bordel que d'espérer monter le best-of ultime des Who, je m'imagine m'y atteler pour les Kinks et j'arrête tout de suite tiens... .

      Alors je suis pas fan de Tommy sûrement parce que l'un de mes tous premiers vinyles achetés fut Quadrophenia, et ce le jour de sa sortie, ou du moins de son arrivée chez un disquaire de province, ouais on disait province à l'époque.
      J'étais très très jeune et naïf, nom de nom la claque !
      J'ai ensuite remonté le fil et je crois que j'en ai voulu à tout le monde (et à Elton John) de glorifier Tommy au détriment de ma madeleine quadraphonique.
      Merde, j'y avais pas pensé jusque là mais faut pas que je cherche plus loin mon aversion envers Sting ... rho la psycho à deux balles, hé, c'est toi qui a commencé en parlant de névrose !

      Supprimer
    4. @Everett Je comprends ton ressentiment. Quadrophenia le mal aimé face à Tommy et sa tête de premier de la classe. Imagine un peu celui de Townshend qui considère Quadrophenia comme son chef d'oeuvre et se voit sans cesse ramené à Tommy. On n'en sort pas. En ce qui me concerne, je les ai découvert ensemble parmi les disques de mon frère (de 9 ans mon ainé). Tommy fut une révélation. Sans doute parce que j'étais enfant et plus sensible au personnage de Tommy, ainsi qu'à la structure plus "simple" des chansons. Tommy étant avant tout une affaire de riffs. Je l'écoutais à la moindre occasion (quand mon frère n'était pas là, donc)), du début à la fin, sans rien faire d'autre. En immersion comme dirait Harry Roselmack.
      J'ai accédé au film des années plus tard, programmé dans un cinéma permanent et donc visionné un nombre incalculable de fois. Je suis immédiatement tombé sous le charme d'Ann Margret, ce qui n'a pas manqué, en pleine puberté, de marginaliser considérablement mes recherches en matière de compagnie féminine ))
      Pour Quadrophenia l'infusion fut lente. D'emblée j'ai adoré The real me et l'enchainement sur Quadrophenia, le reste est venu par bribes. Le sujet étant plus adulte, je n'avais pas pour Jimmy le même affect que pour Tommy. C'est musicalement que Quadrophenia m'a mis le compte.
      Si je regarde ma compil' j'ai inconsciemment sélectionné 10 titres de Tommy et 9 de Quadrophenia. C'est un reflet qui me semble fidèle à l'affection que je leur porte. Comme quoi l'inconscient fait du bon boulot.
      On repart en psychanalyse, là, non ? )))
      Ah! Je suis preneur d'une compil des Kinks qui me les ferait découvrir au delà des sempiternels mêmes titres. Ma culture se limite à cette fabuleuse double compilation https://www.discogs.com/fr/master/516960-The-Kinks-The-Kinks
      ainsi qu'à Sleepwalker (que j'adore) Low Budget (dont seule la pochette présente un intérêt) Give the people (pas mal) et à leur 1er album qui m'avait chopé par le colbac.

      @Harry Max Ah les titres crétins des Who ))) Il y aurait un angle de compilation à partir d'eux. Cobwebs and strange, Tommy's holiday camp, Wasp man, Dogs part.1&2, Bucket T, Batman, Barbara Ann, Doctor doctor, Fiddle about, Heinz baked beans, Medac, Happy Jack, ça aurait de la gueule !
      Autre angle possible, Entwistle. Comme le démontre cette compilation de 1970, The Ox, qui regroupe uniquement des titres signés John Entwistle. Vise un peu, c'est une tuerie ! https://www.discogs.com/fr/master/709842-The-Who-The-Ox
      Parmi celles le concernant et qui sont restées sur le carreau, je regrette de n'avoir pas inclus son Heaven and hell qui ouvrait avec démence les concerts de la tournée de 1969/1970. La version studio est hélas trop inférieure aux démonstrations de violence qu'elle occasionnait en concert. C'est ceci dit un peu vrai pour toutes les compos qu'ils ont joué en concert, et c'est d'ailleurs pour ça que je n'ai sélectionné aucune prise live. Il était trop difficile d'enchainer après un extrait de Live at Leeds sur autre chose qu'un autre extrait de Live at Leeds.
      Et Merci pour le compliment vieux frère de route, il me va droit au cœur.

      Supprimer
    5. Une compil des Kinks judicieuse, entre l'impossible et la catharsis ... le ver est dans le fruit ...

      Supprimer
    6. Haaaa oui, un KINKS... Everett pense aux copains...

      Supprimer
    7. Everett, tu peux te lâcher dans les grandes largeurs sur les Kinks, pour lutter à armes égales, j'ai publié une compil" des Who d'avant Tommy (ou presque))) Et y a I can't explain ! Haha, ça va charcler.

      Supprimer
  5. Revenons à cette compilation et ce papier qui bouffe mon temps et que j’en suis bien content. Vive les outils d’aujourd’hui, je me suis permis de trier dans l’ordre des albums, histoire de goûter ceux que je connais mal. Les tout premiers que je ne possédais pas ado, me contentant de « Meaty.. » un peu moins néfaste que le Bleu/Rouge des Beatles quand tu veux découvrir un album entier sans être perturbé par des titres déjà imprimés en mémoire.
    Je suis dans une hésitation ? Townshend en solo ou les albums d’avant Tommy ?
    Important aussi ton texte, je découvre « So Sad About Us » & « Leaving Here », parfois une absence est un bon teasing. Attardons-nous sur « So Sad About Us » que je retrouve sur « A Quick One (Mono Mix) » à te lire cela ne vaut pas la version vinyle ? A cause de cela que les pre-Tommy sont quasi absents ?( bon en recomptant, je me trompe, sauf pour le tout premier !!) Et en repiquant vinyle vers MP3 comme les Beatles et la « version » [Dr. Ebbets] ? De toute façon je n’ai pas ton oreille et j’ai plus les moyens ado de me fournir ces albums s’ils existent encore sous l’enregistrement initial.
    « The Who Sell Out » malgré tes efforts et la réputation de l’album, je n’y entre pas, trop subtile pour des premières écoutes ? J’ai même tenté Rael, et à part les chutes reprises sur TOMMY.
    Tiens une question : pourquoi mon vinyle de Tommy n’a pas les faces dans l’ordre ? premier disque j’ai face A et derrière face D, l’autre c’est B & C. Voilà c’était pour raconter ma vie.
    TOMMY j’ai des **** un peu partout, j’en ajoute un sur « Smash The Mirror » isolé ça jette surtout après écoute de quelques « Sell.. » Au fait le « Deluxe Edition » de TOMMY vaut quoi ?
    « Odds & Sodds » « LifeHouse » je pense à ton autre papier, à l’époque de l’achat de « Odds » on se posait pas trop de question, nous pensions à des chutes de studio en se disant que ce groupe avait trop de bonnes chansons…. Mais ça c’était avant « Who By… »
    Bon « Quadrophenia » ça sera pour un dernier passage ici (Un dernier. ? une façon de parler)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Alors, voyons voir. L'ordre des faces de ton Tommy est normal dans la logique de l'époque. C'était ainsi afin d'obtenir une lecture continue en utilisant les chargeurs à vinyls. Les faces qui se suivent étant sur deux disques différents, cela permettait d'écouter deux faces sans manipulation et sans perdre l'ordre des chansons. Un chargeur étant un rectangle plastique d'environ 5 ou 6cm de haut qui se plaçait au centre de la platine et sur lequel on empilait les disques afin qu'ils tombent les uns sur les autres une fois la face terminée. C'était un mécanisme très utilisé pour les 45t.

      Ensuite. Je vous ai entendu râler. Et y a pas I can't explain, et y a pas de titres du premier album...vous êtes pires que des vieilles ))) J'ai donc doublé la dose. Avec comme unique règle de m'en tenir à l'avant Tommy en incluant un peu Tommy aussi. J'ai évidemment triché. Tout comme pour le nombre de titres. Bon, ça fait l'affaire.

      Pour ce qui est du transfert en numérique, ça va du catastrophique au plutôt pas mal qu'il a fallu attendre des décennies. Tu verras que les volumes ne sont pas tous alignés sur la seconde compilation. J'ai traqué les meilleurs transferts pour que tous les titres soient à peu près dans le même jus. Là où c'était compliqué pour la premier compil" c'est quand il fallait enchainer du Who Are You à du A Quick One. D'où mon parti pris initial.
      Quand Who's Next a été édité pour la première fois en cd, c'était terrible, seuls les médiums et les aigus avaient survécu. Je te dis pas quand ils ont sorti les premiers albums 😱 )) C'était le chant des tronçonneuses. Depuis on a eu remastered ceci, cela, Deluxe machin bidule. C'est nettement mieux. Mais si tu veux vraiment l'impact des premiers morceaux (avant Sell Out qui est magnifiquement enregistré) c'est les singles qu'il te faut.
      (à suivre, le commentaire est trop long)))

      Supprimer
    2. Bref, la seconde compil" fait le boulot.
      Comme pour le premier volume, j'ai ignoré certains classiques au bénéfice de titres plus obscurs mais foutrement jouissifs (Glittering girl, In the city, Melancholia, Dogs part.1, Glow girl, So sad about us !!!...)
      J'ai aussi casé des titres loufdingues dont ils avaient la recette (Dogs part.2, Waspman, Cobwebs and strange, The ox, Dr Jekyll and Mr Hyde, A Quick one...).
      et des reprises qui atomisent les originaux (Batman, Heatwave, Anytime you want me, Barbara Ann, Leaving here, Shout and shimmy)
      Je suis carrément fier de moi ))

      Quoi d'autre ? Les Deluxe, bof. Celui de Sell Out est excellent, mais ils n'ont pas poussé le concept jusqu'au bout. Sell Out devait être un double album à l'origine, le label l'a refusé parce que le groupe était au plus bas niveau ventes. Là où c'est cocasse, c'est que le label (Track records) c'était le leur 😅
      Et donc, pour le Deluxe c'est rageant parce que plutôt que de reconstituer le double album prévu (et quasiment entièrement séquencé à l'époque), ils ont aligné les morceaux sur le second cd sans plus d'effort. Ceci dit, les morceaux sont merveilleux. Et oui, Sell Out est long à apprivoiser. Peut être même que tu ne l'aimeras jamais. Il y a tant de façons d'aimer les Who.
      Idem pour le Deluxe de A Quick One, ils ont ajouté des titres magnifiques et en ont oublié des tonnes au profit d'instrumentaux inutiles et de versions alternatives à la gomme. Les Who publiaient toujours la meilleure version. Donc, frustrant et indispensable à la fois.
      Là où les Deluxe sont intéressants, c'est qu'ils donnent accès aux versions mono qui sont bien meilleures que les stéréo dans le cas de l'album A Quick One et de pas mal de singles aussi.
      Le Deluxe de 2012 de My Generation est excellent parce qu'il case un maximum de morceaux uniquement sortis sur singles. Il en évite quelques uns au profit de machins débiles (l'instrumental de My generation, l'a cappela de Anytime you want me..) mais globalement c'est du bon boulot. Les éditions Deluxe suivantes de l'album proposent les versions stéréo et mono, c'est bien aussi, mais il faut passer par la box set super Deluxe pour avoir les face A&B de singles.
      Le Deluxe de Tommy est le plus dispensable. Les bonus sont les démos de Townshend. Il vaut mieux attaquer par les 3 volumes de Scoop pour ce qui est des démos, ils sont intelligemment construit au niveau de l'ordre des morceaux.
      Il faut savoir qu'il n'existe pas grand chose d'exploitable autour de Tommy pour la simple raison qu'une fois qu'ils ont eu écoutés le mixage définitif, Kit Lambert a proclamé que c'était un chef d'oeuvre intouchable et il a foutu le feu aux bandes. Bon. Je dirais que le manager des Who était à leur image )))

      Townshend solo ou premiers albums des Who ? Ma seconde compil" règle en partie la question, mais ne dispense de rien.
      Ah, je vais quand même épiloguer sur Sell Out. La clé passe par Our love was, I can't reach you, Silas stingy, Tattoo, Mary Anne with the shaky hands, Relax, Odorono... Déconne pas, c'est un bijou.

      Supprimer
    3. Ah. Si tu veux un bon exemple de ce qu'est un transfert numérique bien pourri, écoute I'm a boy.
      Je l'ai mise parce que je ne pouvais pas proposer 102 titres sans mettre I'm a boy, mais c'est 2mn35 de carnage.

      Supprimer
  6. Avant ton retour compil cd2, je voulais donc creuser la suite, au passage je m’excuse de trier par album pour mon commentaire, c’est plus facile, mais le premier CD je l’ai écouté respectueusement dans ton ordre, même si je ne suis pas le pus habile à apprécier les enchaînements, comme DJ je fais pas long feu dans une soirée (heureusement entre potes)… Bon Quadrophénia, rien à dire, mon premier émoi avec Dr Jimmy que je raconte comme premier morceau de rock vraiment écouté en 74. Heureusement, contrairement à EWG il ne m’a pas interdit TOMMY. Anecdote, j’ai longtemps cherché ce morceau des Beatles que l’on entend en fond sur un des titres, bon, maintenant je sais, « The Kids Are Alright » surpris le jour où j’ai eu en K7 « Meaty.. »
    Maintenant « Who By Numbers » je saute “Slip Kid” “Blue, Red And Grey” un **** chez moi, j’avais oublié, superbe titre, du DIVINE COMEDY avant l’heure, haaaa le UK. « However Much I Booze » ha la la, quand même un peu bavard, heureusement « .. no way out »… du coup j’ai même apprécié « Success Story » de Entwistle. Bon ça remonte un peu dans mon estime, en fait aussi bon que « Who Are You » l’album. Au passage un extrait de AMG qui te fera plaisir « … Cependant, ses réflexions introspectives sont rendues inefficaces par les fanfaronnades de Roger Daltrey »
    Album « Who Are You » que j’ai, davantage écouté, mais tes titres mis en avant changent un peu la perspective, « New Song » première fois que j’écoute en entier, autant écouter « Relayer » de YES. « 905 » valait le temps d’écoute.
    Tiens, pas de « Face Dances », alors qu’à l’occasion de ton papier je me suis un peu penché dessus, pour me dire que l’on entrevoit ce que Townshend vaut en solo. Et ce que Daltrey ne peut plus apporter. Et c’est avant « It’s Hard »
    Apparté : marrant d’ailleurs que Daltrey soit considéré parfois comme le leader du groupe, en tout cas Townshend l’accepte comme ça… Daltrey la terreur ou la diva ?
    Je termine avec « It’s Hard » peu/pas écouté, donc une première en regardant les titres, la première fois c’était sur mon vélo qui ne voit pas les titres. EN fait tes enchaînement ont ceci de bons de bien les mettre en valeur, je pense surtout à « Eminence… » au début j’ai cru à du Genesis récent (je blague à peine, aurait été pas mal sur ABACAB)
    Sur WHO j’ai mis **** sur “Break The News” et “I Don't Wanna Get Wise”, sur “Endless Wire” j’ose proposer la série des titres à partir de « Sound Round » (Un again mini opéra) Ecoute « Trilby's Piano » et si tu y restes indifférent, je me permets puisque « It’s Hard » a trouvé une place… alors…
    Pour le CD2 il faudra être patient, j’ai quand même écouté « I’m a Boy » j’ai le même « A Quick One », mais le « I’m a Boy » de la compil Maximum As & Bs est au moins plus épais « I'm A Boy (Mono Version) » Autre parenthèse essaie sur Soulseek un « 1966 - A Quick One [2005 Dr. Ebbetts UK Mono Vinyl] » en FLAC je viens juste de le télécharger et je n’ai pas l’oreille de toute façon pour juger.
    (sans oublier le même sur « Live At Leeds » … une autre histoire, qui fait oublier la discuss)
    Allez, à la lecture 😉

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je vais commencer par la fin, ce sera mieux. A Quick One, comme tous les autres d'ailleurs, je l'écoute en vinyl et en mono comme Sell Out et My Generation. La mono est particulièrement indispensable pour apprécier A Quick One, la version stéréo est franchement bâclée. Les groupes considéraient ça comme un gadget. Ils bossaient le mixage mono puis laissaient les ingénieurs se démerder pour le mix stéréo. Les Beatles ont fait ainsi jusqu'au double blanc pour lequel ils ont effectué le mixage en stéréo. Les Stones s'y sont vraiment mis pour Sticky Fingers et les Who avec Tommy, même si Sell Out fonctionne bien en stéréo aussi. Celui ci a la particularité de proposer des prises parfois différentes selon le format. My Generation est efficace dans les deux cas, mais My Generation serait efficace sous l'eau. Tout ça pour dire que si je m'emmerde avec des mp3, c'est pour vous ! Et aussi pour nourrir mon iphone qui me sert d'autoradio.

      Endless Wire, j'ai fait un rejet, le suivant aussi. C'est de la musique sous respirateur artificiel. Townshend n'a qu'à faire des albums solo. Face Dances aurait été tellement meilleur si ça avait été le cas. Les démos sont excellentes. J'ai essayé de caser A quiet one, You et You better you bet, mais ça collait nulle part. La seule qui aurait pu trouver une place en catimini est How can you do it alone, mais je ne vois pas quel titre j'aurais viré pour la mettre à la place. La production de l'album est aseptisée et Kenney Jones particulièrement pesant. Je l'ai aimé à sa sortie parce qu'il avait le mérite d'exister, je pense que c'était une erreur.

      Daltrey leader. Il est celui qui a fondé le groupe, bien avant que Townshend n'arrive. Il en était le leader indiscutable jusqu'à ce que Townshend fasse un coup d'état avec Sell Out. Avant ça ils avaient testé la démocratie pour A Quick One. Mais bon. Daltrey s'est finalement résolu à rouméguer dans son coin et Moon a pris le contrôle de la partie média. Ces dingues lui confiaient la promo. Même la conception des pochettes, c'était Moon. Puis le film Tommy a fait de Daltrey une superstar qui vendait plus d'albums en solo qu'avec le groupe. Son premier Lp rien qu'à lui a cartonné aux states bien plus que Quadrophenia. Les américains sont de grands enfants.
      Résultat il a pris le melon, a incriminé le mixage de Quadrophenia (on m'entend pas assez) puis le rôle des managers (ils nous font les fouilles). A partir de là, Glyn Johns est devenu indéboulonnable, le single Squeeze box a fait un hit et le nouveau manager était un pote de Roger. C'est comme ça qu'il a repris le leadership, en représailles de quoi Pete a entamé une carrière solo. Les Who sont de grands névrosés.
      Pour l'anecdote, pendant les répétitions de la tournée de 74, Daltrey se lamente de voir Townshend déchiré au cognac, il en a marre, veut rentrer chez lui, il perd son temps. Keith Moon ricane en sentant monter la sauce. Roger prévient qu'il ne fera le morceau qu'une seule fois, c'est vrai quoi, il est exigeant pour la voix ce putain de morceau. D'ailleurs Pete l'a composé pour sa voix à lui, comme pour faire chier. Tu feras ce qu'on te diras qu'il lui rétorque l'ivrogne. Mieux que ça, il lui balance sa Gibson à la tronche. Keith Moon est aux anges. Daltrey esquive et hausse les épaules, les roadies se jettent sur Townshend pour le maitriser, mais il insiste lâchez moi bordel je vais me le faire ce con et fonce sur l'ex métalo comme le cheval fuit le feu en se ruant vers la falaise (c'est lyrique, mais c'est les Who). Roger esquive une droite et réplique sous le menton. Townshend dégringole sur les amplis et finit assommé en direction de l'hosto avec Roger qui lui tient la main dans l'ambulance. J'invente rien, ils s'en sont vantés dans la presse et le raconte dans leurs livres respectifs.
      Et donc, tu disais on dirait Yes ? )))
      à suivre...

      Supprimer
    2. ...c'est nouveau que blogger trouve mes commentaires trop longs. N'importe quoi.
      Je reprends...
      It's Hard ? Contrairement à Face Dances qui est un disque agréable à l'écoute, même s'il n'en reste rien à la fin, It's Hard est pénible. J'ai envie de me lever tous les deux titres pour le virer de la platine. Il a pourtant le mérite de proposer de bonnes choses. Eminence front est un morceau comme Mick Jones en fait, des tourneries dub que l'on peut décliner en mix, remix et extended. Townshend était à fond dans Clash et ça s'entend. I've know no war est pareil et Cry if you want est ravageur. On retrouve ces influences sur Chinese Eyes et le single Dance it away. Une modernité dans le son grace à la production de Chris Thomas. Modernité à laquelle Glyn Johns ne pipe rien et c'est bien le problème. D'où le split. Daltrey imposait Johns et Townshend voulait Thomas. L'hydre à deux têtes qui peuvent pas se piffrer.
      Tu as vu la dernière ? Là, maintenant, en 2025 alors que Townshend vient de fêter ses 80 balais. Il a déclaré à un magazine que tourner avec les Who c'était comme vouloir faire avancer un cheval mort. Du coup Daltrey est vexé et veut annuler la tournée ))) Ces mecs sont irrécupérables.

      Supprimer