vendredi 4 octobre 2019

ExPLiCaTiON d'TeXTe - JeaN FOuTRe


Mon Marcel de père m’a appris une chose, plein d’autres aussi mais là je reste sur ce cas, Ne pas tirer direct à boulet rouge sur quelqu’un, non, laisse venir. Même si tu le sens pas, ne juge pas trop vite un humain, Wait & See, lui-même sera bien assez grand pour te montrer quelle face il a !
Jean Foutre !!
Quand la médiocrité devient monnayable c’est fou le nombre de connards qui attendent pour passer l’audition, peut êt’ bien pire le nombre de connards retenus… La maison brûle, les glaciers fondent, le prix des énergies augmente, les produits laitiers Normands sont recouverts de suie, l’extrême droite grignote l’europe par tous les bouts et, au moins quatre fois par jour, Christophe Mae passe à la radio. 
Misère !!

Qui suis-je pour juger, après tout, les seules études que j’ai fait sont surtout l’plan du métro pour aller d’ici à là, et coté arts et lettres j’ai toujours préféré croire que Jean Bapeutiste Poquelin était l’inventeur de la grue d’chantier et pour la poésie, je fais avec Brassens et la Souris Déglinguée… alors !

« Y'a des gens du voyage, Y'a des gens qui voyagent
Des gens qui restent, Et des gens de passage
Y'a des gens qui planent, Et ceux qui touchent le fond
Des gens qui dorment, Et des Jean d'Ormesson »

Bon, la chanson fallait bien l’entamer, trouver un texte, une idée et surtout une rime…
Coté texte c’est pas un chef d’œuvre, ça c’est dit, et coté boulette, il me semble que le Jean d’Ormesson était un personnage bien trop singulier, pour ne pas dire Unique. Le voir ainsi servir de rime, toute pas belle, pour une mièvrerie radiodiffusée ne rend certain’ment pas hommage à un esprit aussi vif et affuté. M’enfin, j’ai peur que coté esprit, y’a bien qu’son nom pour relever la chanson…

« Y'a des gens divers, Et y'a des divergents
Des gens qui espèrent, Et des gens d'Abidjan
Y'a des gens du nord, Des gens du sud
Des vies douces, Et des vies rudes »

Comme un couplet ne saurait suffire à une chanson, v’là l’second. Enumération de lieux communs, aucun intérêt sinon placer là une part de Côte d’Ivoire avec, s’il faut le croire, une population sans le moindre espoir…Essaye la Sauce Graine, petit être, tu verras que ça vaut très largement tous tes espoir de devenir un jour un vrai chanteur !
Refrain, pa’c’qu’il en fallait un !

« Et y'a des gens heureux
Des vies tristes qui dorment dehors
Et y'a des gens heureux
Et d'autres qui brassent de l'or »

J’aime assez l’idée qu’il puisse y’avoir des gens heureux et d’aut’ qui brassent de l’or, comme quoi l’argent n’fait pas l’bonheur, même dans une chanson du sieur Mae…dommage que dans la vraie vie… !

 « Y'a des gens de la haute, Et y'a des gens d'en bas
Y'a des gentils, des gendarmes, Des junkies et des scarlas
Des gens qui pleurent, Des gens qui rient
Des Teddy Riner, Et des Carla Bruni »

Là ça monte dans les tours, on voit que le dictionnaire de rimes et le brainstorming à pas cher ne peuvent pas tout faire. On est à peine à la moitié d’la chanson et déjà y’a franch’ment plus grand-chose à raconter, sinon continuer péniblement une énumération, en rime, plaçant de-ci de-là un côté j’suis encore dans l’move, j’kif ma Life, adossé au plus beau Judoka d’not’ génération, pub exceptée, et une femme de ministre dont je ne comprends toujours pas l’utilité dans la chanson du sieur, ni d’ailleurs de son utilité, tout court !!

« Y'a des Jean Valjean qui mangent leur peine,
Oui des vrais gens qui font de la peine
Des gens qui s'aiment et qui s'assemblent
Des gens différents qui nous rassemblent »



Là d’ssus rien à dire, on continu, en rime, heureus’ment après c’est l’refrain, et oui déjà, et on r’met ça !
Refrain

« Y'a des gens de la nuit, Y'a des gens du matin
Des gens qui s'ennuient, Des agents de mannequins
Y'a des gens qui saoulent, Et des gens soulageants
Des gens qui rêvent la vie des autres gens »

« Y'a des gens changeants, Et y'a des gens stables
Des affligeants, Et des remarquables
Des gens de l'est, Des gens à l'ouest
Des gens qui vont, D'autres qui restent »

Si je passe deux couplets d’une traite, n’allez pas croire que, moi aussi, je n’aurais plus rien de bien fin à raconter, non non non, seul’ment si je trouve la chanson aussi longue que pas franch’ment intéressante, j’ai plutôt intérêt à m’relire et surtout pas l’imiter, de toute façon je pense que la suite me laissera assez de bile à déverser, du coup je vous laisse prendre les affaires en mains, allez quoi, ‘sitez pas, c’est cadeau et j’suis sûr qu’vous en pensez pas moins, du matin des agents de mannequins !
Refrain

« Et y'a des indignés, Des indigents, Des déjantés, Des commerçants
Y'a des gens simples, Des gens seuls, Des gens chanceux, Et des gens humbles »

Et oui ça touche à sa fin, on hausse le ton, s’emballe comme un grand manège ou mieux, une chanson d’Piaf, mais là p’t’êt’ que c’est moi qui m’emballe, comme quoi, des fois, à chercher du sens dans c’qui n’en à pas…Surtout qu’si on y pense trente secondes, on peut aisément imaginer êt’ à la fois Indigné, Indigent, Déjanté mais rester Simple, Humble, Seul et Chanceux et tenir un Commerce, ouais on peut ! 

« Y'a des amants, Des dirigeants
Des gens qui en bavent, Et des braves gens
Y'a des gens gays, Et des sergents, Et dans tout ça »

Putain là c’est l’moment qu’j’aime, on touche à la conclusion, on s’approche à grand pas du final, le feu d’artifice, l’explosion avant… avant le Silence !! Encore une ou deux énumérations, aussi vide que le reste de la chanson, encore une fois, on peut très bien se représenter un Sergent, Gay, forcément Dirigeant et doté d’un Amant. Ce qui ne les empêcheraient nullement d’êt’ de Braves gens et de par leur situation d’en Baver un minimum, mais dans tout ça…

« Et dans tout ça nous deux
Et dans tout ça nous deux
Et dans tout ça nous deux
Dans tout ça nous deux
Et dans tout ça nous deux »

Boom, tout ça pour ça, repeat after me, cinq fois, lui et quelqu’un d’aut’ !!
Faut rend’ justice, pour les mignons de sa génération les phrases sont plutôt à base de Moi et Je à longueur de couplet, nombrilisme aigue d’une bande de paumés qui ignore encore qu’on est c’qu’on fait, certain’ment pas c’qu’on prétend, mais ça c’est un peu à l’opposé de c’qu’on leur a inculqué.
Toute cette belle chanson vous est servie sur une douce mélodie, que je trouve par contre, bizarr’ment, plutôt pas mal, j’aurais bien aimé entend’ un type comme Anis se poser dessus, mais ça ce serait une aut’ histoire.

Voili voilà, quatre à cinq fois par jour, nos chères ondes radio nous diffusent ce triste morceau, des fois même avec une tite moquerie lors de la présentation du titre, mais la diffusent quand même. De braves gens, ouais là on peut le mettre, vont acheter ce disque, peut’êt’ même payer une blinde une place de concert dans un triste zénith pour une grand messe où, au prix de ta place, tu ne peux qu’ « apprécier » le Pestacle.
Je suis aujourd’hui d’accord avec l’idée que toutes les chansons ne peuvent pas êt’ des déclarations de guerre ou des appels à la Révolution, d’ailleurs quelle cause à défendre ?
OK, il en faut pour tout l’monde et le divertis’ment fait aussi partie de la vie, comme la médiocrité, et là je crois que le mix est réussi !


7red

18 commentaires:

  1. ha ha, même que j'ai regardé le clip qui passe mieux car on fini pas ne plus écouter juste entendre jean jean jean... N'empêche que tu lui dois (ou le parolier?) un post bien jouissif, je pensais te renvoyer la critique du HAMLET (le lien a sauté sur culturopoing) de Johnny Hallyday qui était de ce niveau, des textes pour servir un propos hilarant...
    Dans le clip au final il est tout seul, ou bien nous deux c'est lui et moi avec un petit popup qui me propose de précommander l'album. Tss tss je vais attendre ta chronique avant de l'acheter ;-) En tout cas merci, c'était grandioooose

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  2. Public Service Announc'ment, with stylo, ou clavier aujourd'hui !!

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  3. AH AH !! Merci Fred ! ;)) J'avais rigolé autant -mais jaune, à la différence, lors de ma première rencontre télévisuelle avec ce Christophe Maé. J'en revenais pas de voir un gars déguisé en Roi Soleil, avec sa drôle de voix gutturale et sa tête d'illuminé, gigoter à la façon d'un vieux un Chaman. J'étais complètement estomaquée et prise de panique. Merci Fred de faire enfin la lumière sur ce Jean Foutre ! ;))

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  4. Ce mec et bien d'autres sont la pire chose qui soit arrivée à la chanson française depuis pas mal d'années!
    Merci pour cet article, beau coup de gueule !

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    1. Quand même pas ;) Et pour être honnête, passé le choc de le voir avec sa perruque de Jean Poquelin, il lobotomise pas son public avec de l'auto-tune, il y met (et même si c'est pas mon délire du tout), un peu de folk par-ci, un peu de couleur par là.... on peut pas trop lui en vouloir non plus ;D

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  5. J'ai beau chercher, je ne trouve rien de bon ! ;-) La bise

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  6. Des paroles qui commencent par ''y a des gens'' en général je m'arrête là.
    Du coup à te lire je sais plus si j'ai tort ou raison ...

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  7. le soucis c'est qu'il n'est pas le seul.. il est dans la brouette, la charrette, la benne. Je veux pas entendre et pourtant j'ai entendu.. y'a des gens... faut vraiment s'isoler et se cacher pour pas entendre. arrrf le problème c'est qu'il n'est pas tout seul.. j'ai pris une bouffé de Mika y'a qq heures.. dès que tu allumes qqchose tu prends du mauvais jus.. Amir Vianney.. et dire que ce dernier est chez Tôt ou tard...
    Bref..il est pas le seul :(

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  8. Jusqu'ici j'ai toujours pas entendu ce morceau, avec un peu de chance je vais tenir jusqu'au prochain )))
    C'est quand même con qu'il n'existe plus ne serait-ce qu'une grosse radio nationale avec une programmation différente de sa voisine. Je vais jouer les anciens, mais c'est quand même à la radio que j'avais découvert Motörhead (!) à l'occasion de la diffusion d'un concert. Et c'était pas chez zégut ou dans je ne sais quel ghetto pour remplir un cahier des charges, non, c'était le genre d'émission qui passait un live chaque semaine d'un groupe qui tournait en France à ce moment là. Ok, ça devait être en 1979 ou pas loin et c'était encore les Grandes Ondes. En ce temps là, la variété c'était jusqu'à 18h et ensuite ça passait aux choses sérieuses, maintenant même que j'allume à 5h du matin je tombe sur les mêmes daubes qui sont en boucle toute la journée. Devine que j'enclenche vite fait une cassette dans la matrice ))))
    Hugo

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    1. Je fuis les ondes.. même radio nova me ravage les sacoches avec leur tonne de pubs et discours. Tiens, je viens de mater "Made in England".. oohh, les belles radios...

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    2. J'ai aussi fui depuis un bon moment.
      J'ai le souvenir d'avoir entendu un jour Ben Vaughn à la radio, je me demande maintenant si je ne l'ai pas rêvé.
      La question c'est : comment en est-on arrivé là ? Vous avez deux heures.

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    3. La libéralisation des ondes me semble un début de réponse. En les proposant au plus offrant qui les a soumis aussi sec à la loi du marché sans le moindre garde fou, on s'est retrouvé avec un bien public dorénavant géré comme l'entreprise privée qu'il est devenu. En craignant une programmation d'état qui serait entre les mains des censeurs, alors qu'elle était d'une incroyable diversité, on s'est retrouvé avec une programmation ultra calibrée par les grands penseurs de la mondialisation dans toute son uniformité.

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  9. Au boulot j'etais obligé de supporter 8 heures par jour une célèbre radio en 3 lettres ou chaque titres passent au moins 4 fois...un enfer et j'ai eu droit à Mae qui était venu chanter ça en direct le matin pour bien commencer la journée. 😂 étant entre deux missions d'intérim mes oreilles se reposent de toutes cette maltraitance auditive.🤒 La prochaine fois je demande une prime pénibilité.

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    1. La radio au travail, je crois que ça fait partie de la lobotomie générale. En intérim, ça se remarque encore plus, n'importe quelle boite que tu fréquentes, tu retombes sur les mêmes ondes. Et faut pas perturber le ronron, sinon ça fait dérailler la chaine, j'ai calé le poste sur Roland-Garros un après midi de quart de finale, malheur, ils n'avaient plus Kenji toutes les 50mns et Loane dans l'intervalle, ça les a flingué, on aurait dit qu'ils relevaient la tête. Tu crois qu'ils en auraient profité pour ouvrir les yeux et sortir de leur torpeur ? Nan, ils ont réclamé le retour immédiat de leur dose de coups de fouet ))))

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  10. ouais dommage il partait bien le premier couplet avec sa petite chute a la dutronc (vous savez dans les vangauguins "je ne suis pas un faux tableau, je ne suis pas a fontainebleau") il aurait du continuer dans la même veine : "il y a des gens bon, des gens-timent casse bonbon, des gens passent et parle a ma main". ça me fait envie de partager avec vous ce refrain de mylène écouté tantôt à cultiva (je sais pas le titre) ou elle déclare par dessus une musique mélanco qu'elle a un "rire en dedans de elle". mais bon bien balancée la mylène quand même, je sais pas si en face d'elle je serais si critique. pour toute proposition de co-composition passer par ce même blog qui transmettra.

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