jeudi 18 septembre 2014

FasTeST, VaLeNTiNo RosSi



Faut bien dire ce qui y est, les documentaires sur le sport me passionnent autant qu’un Thalassa spécial Finistère. Écouter des gonzes expliquer à quel point ils ont bien obéi à leur coach, comment ils ont été concentré (pendant plus d’une heure ! Attention exploit) comment ils ont su gérer l’avantage et je ne sais quelle fadaise encore. Tout ça pour marquer au final un but de plus que l’équipe d’en face..pfff, vous parlez d’une histoire.
C’est bien simple, tout Marseillais que je suis, je ne regarde même plus les matchs de l’OM.

Fastest, c’est autre chose parce que les Grands Prix Moto c’est autre chose. Le départ d’un Grand Prix c’est pas un coup de sifflet de l’arbitre, d’ailleurs y a pas d’arbitre, juste de l’ultra puissance mécanique et une vingtaine de fadas qui tentent de la maitriser sans se massacrer le cuir sur le bitume. Pilote moto c’est pas juste être sportif, c’est pas serrer les dents et attendre que ça passe, c’est aussi et surtout être capable d’analyser chaque millième de seconde (une seconde en moto c’est l’équivalent d’un quart d’heure pour un footeux) garder sa lucidité alors que tout défile à des pointes à plus de 300 km/heure, ça c’est pour vous épater parce que le moment le plus chaud pour eux c’est plutôt quand il faut freiner et foutre 200 kilos d’acier sur l’angle. Prendre ce foutu virage, coude au sol.

 
Fastest, documentaire de 2012 signé Mark Neale, porte bien son nom, ça résume tout, la vitesse, aller toujours plus vite, gratter ici et là, conquérir ces infimes instants qui permettent de grappiller, millième après millième, une seconde, deux, trois, rarement plus, un coup de moins bien dans une accélération et déjà voila la roue avant, gourmande, du poursuivant qui pointe le bout de sa gomme. Faut pas compter sur les rétroviseurs pour savoir ce qui se passe derrière, les rétroviseurs n’existent pas en Moto GP, faut juste être rapide. Fastest et more fastest.

C’est Ewan Mc Gregor qui nous guide en voix off tout au long du documentaire et franchement ça pourrait être sa sœur que ça serait pareil, on s’en bat les noix d’Ewan Mc Gregor quand Valentino Rossi prend la parole, quand Marco Simoncelli s’exprime, quand les moteurs hurlent comme des bêtes enragées.


Fastest nous fait vivre la saison 2010/2011 au plus près des paddocks, là où la température ne se mesure plus. Une saison charnière, celle où Valentino Rossi (Dieu en langage Moto) a dû passer le relai à Jorge Lorenzo, celle qui nous laissait espérer tellement de grandes choses de ce diable de Marco Simoncelli, grand taré devant l’éternel, le genre de jeune requin qui traite les autres pilotes de femmelettes, qui leur file des coups d’épaule dans les virages pour passer devant, pour être plus rapide. Fastest, more fastest, toujours. Juste qu’à tomber au milieu de la piste et se faire heurter. Jusqu’à la mort. Grâce à Fastest, Simoncelli reste ce grand échalas prêt à bouffer la vie, tignasse de cheveux rentrée on ne sait comment sous le casque, poignet droit bloqué en position au taquet.


N’allez pas croire pour autant que le documentaire joue la dramaturgie, bien au contraire, c’est une célébration de la vie. Pas le moindre du monde un machin fermé conçu pour n’intéresser que les aficionados. Ces mecs là ont les yeux qui pétillent d’intelligence, de malice, de passion. Ils ont le feu. Quand je vous dis qu’on ne cause pas de simples sportifs. Lorsqu’ils ne sont pas sur le circuit, ils ne pensent qu’à rire, faire les bouches de vieilles sans jamais se prendre au sérieux. Ces gars là ne sont planqués derrière aucun garde du corps. Pour quoi faire ? Tout le monde les aime, les respecte. Faut voir les habitants de Tavullia, le village en Italie où vit Valentino Rossi, chacun à l'effigie du champion sur sa façade, même le curé l’a placardé sur l’église.



Je pourrais continuer en citant des chiffres, ceux de Valentino Rossi sont irrationnels, 18 années sur les circuits, 300 courses, 107 victoires (la dernière date de ce mois ci) 9 titres de champion du monde, vous causer de sa spectaculaire rivalité avec Massimiliano Biaggi ou Sete Gibernau, la manière dont il leur a grignoté l’esprit, les a fait douter au point de jeter les gants. Tout ça c’est du jargon de passionnés, de mecs qui, comme moi, se collent devant Eurosport un dimanche sur deux, ça n’a aucune importance. Voir Fastest par contre est essentiel, parce que ce documentaire est bourré de vie, de joie, de suspense, d’images surprenantes et saisissantes de par leur beauté. C’est bien simple même ma chérie l’a adoré. 


Hugo Spanky

7 commentaires:

  1. Ces courses moto je les regarde aussi de temps en temps mais avec les mains devant les yeux, c'est captivant mais... estomaquant !! T'es en apnée tout le long de la course, tu retiens ton souffle de peur de les faire tomber parce que tu te dis qu'ils seraient totalement pulvérisées !! Mais ce documentaire est à mourir de rire et comme tu dis, chez les habitants de Tavullia, même le curé le fait passer après Dieu... ou au moins à égalité ;))
    P.S. : J'aime beaucoup l'allure que prend le blog

    Sylvie

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    1. En apnée mais on se régale, dimanche prochain je mets la Fazer dans le salon et on se fait le Grand Prix sur la latérale.
      Hugo Spanky

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  2. Moi j'aime pas les motos qui font du bruit devant chez moi (Et il y en a, t'imagine même pas) bref, mais bon je n'aime pas le tour de France non plus et ton truc me rappelle une série de doc arte qui suit des cyclistes dans leurs quotidiens en fonction de ce que chacun a à offrir , du genre, le coureur russe aux méthodes de Ivan Drago (ouahhhh je me souviens de son nom) dans Rocky IV. Par opposition, il y avait celui sur Claudio Capucci, le mec il ne dit pas un mot, il mange des pâtes que sa mère lui a préparé et c'est cette dame qui meuble tout le quart d'heure. Elle raconte que son Claudio c'est un bon garçon, c'est le seul qui passe tous les jours pour manger, que son frère ne viens pas, déjà quand il allait à l'école... etcetera etcetera, pendant ce temps Claudio mange, une fois son repas fini, il retourne s'entraîner et il n'a pas dit un mot. Du coup, je l'aime ce Claudio, j'aime sa mère et j'irais bien me faire une bouffe avec eux

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    1. Ils sont nettement plus extravertis que des cyclistes mes amis du Moto GP, le paysage défile pas à la même vitesse non plus et c'est surtout de ça dont il s'agit, plus que de scènes de repas avec maman. C'est pas du Arte, quoi.
      Hugo Spanky

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    2. Et sans interventions de philosophes Allemands à barbes fournies...

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    3. Tu rigoles mais je ne regarde plus aucun doc sur arte, même les plus alléchants, j'en peux plus de leurs philosophes allemands, le comble était celui sur Elvis, sans la moindre image d'Elvis (ni chanson !!!) mais avec un ramassis de sosies teutons psychanalysés par encore plus tarés qu'eux.
      Hugo Spanky

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  3. Ben moi les gars, j'ai pas de télé depuis pfffffffffff. Et puis quand je l'avais, je baissais le son. J'ai vu ce truc au cinoche dans une rétrospective documentaire. Et ouais, allez y lachez vous, c'est clair, c'était mega prout prout, mais aucun regret, j'ai vu des trucs vachement bien, au pire, j'adore m'endormir au cinoche. Le doc, c'est vachement bien quand il y a désir de cinéma derrière. C'est ce que vous avez l'air de nous vendre avec celui ci et c'est ce que j'ai voulu vous renvoyer
    Mai trève de plaisanterie, j'ai vu "Nancy Allen" dans vos tags, faut que je clique

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