mercredi 24 mai 2017

LiTTLe STeVeN SoULFiRe


La sortie de Soulfire, premier album du siècle en cours de Little Steven a tout ce qu'il faut pour satisfaire les nostalgiques des heures épiques de Southside Johnny & The Asbury Jukes, des Disciples Of Soul, du Jersey shore sound, ce mixage typique du Rock (guitare et voix) et du Rhythm & Blues (tempo et cuivres). Soulfire reprend les choses là où le sommet du genre, Men Without Women, les avait laissé en 1982. Et on le sait grâce à Lou Reed, un homme sans femme tape sur son tambour. Avec vigueur, sensualité et en y mettant toute son imagination. Reste à savoir si Little Steven a encore la sève féconde, si son album apporte autre chose que le parfum des temps immémoriaux.

On pouvait craindre l’exercice de style, l'énième hommage à des codes éculés, il n'en est rien. Steve Van Zandt est trop multiple pour ça. Si sa discographie solo tient sur un timbre poste, il peut se vanter qu'aucun des six albums parus sous son nom ne ressemble au précédent. Humaniste scandalisé par la politique du gouvernement Reagan, il opte, après Men Without Women, pour une tournure plus politisée avec Voice Of America, son album de 1984. La musique s'y fait à la fois plus agressive et moderne, les synthés remplacent les cuivres jusqu'à devenir les fondations du disque suivant Freedom No Compromise avant que l’électro funk minimaliste de Revolution ne cloue son cercueil avec des chiffres de ventes à lire au microscope. On est en 1989, Little Steven est blacklisté par le show business, estampillé communiste depuis qu'il a contribué à faire tomber l'apartheid avec Sun City en 1985, un projet mené avec conviction qui engendra l'engagement de nombreux autres artistes, universitaires et sportifs en alliant un revendicatif E.P six titres à un documentaire réalisé clandestinement en Afrique du sud .




Intelligemment sorti dans la foulée du Live Aid, à un moment où le monde avait les yeux tourné vers l'Afrique, le E.P Sun City réuni sous la bannière Artists United Against Apartheid des noms aussi divers que Miles Davis, Peter Wolf, Joey Ramone, Afrika Bambaataa, Lou Reed, Run DMC, Grandmaster Melle Mel, Keith Richards, Pat Benatar ou encore Bob Dylan, Big Youth, Pete Townshend, Ray Barretto...
Little Steven est un artiste concerné et aussi peu sectaire que possible. Plutôt que de proposer une compilation de titres disparates, il crée un climat de collaboration entre les différents protagonistes et propose de rendre plus fluides les frontières des genres.
Malgré la censure des radios américaines, la chanson atteint son but et secoue les consciences par son impact frondeur. Produit en collaboration avec Arthur Baker, Sun City est le mariage réussi des ambitions mondialistes d'une époque où la musique se voulait témoignage culturel autant que force d'influence sur la direction à donner à l'humanité, ainsi qu'un exemple trop rare de ce que peut donner l'union du Rock et du Hip Hop, lorsqu'elle ne se contente pas de coller les riffs de l'un sur le beat de l'autre, lorsqu'elle se nourrit de sonorités Jazz et World Music. Sun City démontre aussi que la musique peut véhiculer un message cinglant sans tomber dans la caricature partisane des utopies irrationnelles, ni la mièvrerie. A la seule condition de ne pas craindre pour sa carrière. Le luxueux, et éminemment ségrégationniste, parc de loisirs Sun City que Steve Van Zandt prit pour emblème de l'apartheid était aussi l'un des endroits les plus lucratifs pour des stars américaines -et souvent afro-américaines- peu regardantes sur la politique menée par le pays qui accueillait leurs concerts. En faisant pression sur elles afin qu'elles renoncent à ces juteux (et jusque là très discrets) contrats, il mit pour le moins mal à l'aise quelques uns des plus puissants noms du show bizz international. Le retour de bâton ne se fit pas attendre.

 


Steve Van Zandt n'a surement pas que des qualités, mais le carriérisme à tout prix ne fait pas partie de ses défauts. Déjà en 1973, durant l'enregistrement de ce qui allait devenir le premier album de Bruce Springsteen -Greetings From Asbury Park- il avait claqué la porte du studio, après s'être opposé à la volonté conjointe de leur manager/producteur Mike Appel et du tout puissant John Hammond de faire de Springsteen le nouveau Bob Dylan avec une production lorgnant plus volontiers vers le Folk Greenwich Village que l'âpreté du Heavy Rhythm & Blues que les deux compères pratiquaient depuis déjà plusieurs années dans les clubs du New Jersey. Écœuré par la docilité avec laquelle le futur boss se laissait entortiller par ces deux là, Van Zandt met sa guitare au clou, trouve un job sur des chantiers et rumine sa rancœur en maniant le marteau-piqueur, jusqu'à ce que son faux frère ne fasse amende honorable en revenant le chercher pour donner la touche finale à Born To Run


Commence alors l'âge d'or de leur collaboration. Complémentaires au possible, l'émulsion entre les deux hommes fait des étincelles. Entre 1976 et 1981 le duo va graver une centaine de chansons qu'ils vont distribuer autour d'eux pour le plus grand bonheur de Robert Gordon  (Fire), Donna Summer (Protection) ou Patti Smith (Because the night) et bien sur Southside Johnny & The Asbury Jukes (trois albums entiers qui s'ils ne vendirent guère n'en sont pas moins les piliers du fameux son du New Jersey) puis Gary US Bonds à qui ils livreront deux albums cousus main (Dedication et On The Line) et Ronnie Spector dont ils produiront le single du come back en 1977, Say goodbye to Hollywood composé par Billy Joel mais interprété par le E.Street Band au grand complet. Compositeurs jumeaux, Springsteen et Van Zandt se distinguent par la capacité du second à torcher des arrangements mirifiques mitonnés d'ingrédients venant des années Nelson Riddle de Frank Sinatra autant que des symphonies du Brill Building. Quelque part entre la rugosité poisseuse de Sam & Dave et l'élégance aristocratique de Sam Cooke, se trouve le talent de Miami Steve Van Zandt



L'inévitable fin du duo viendra de l'indéniable différence de tempérament des deux hommes. Bruce Springsteen est un angoissé à tendance dépressive incapable de prendre une décision sans l'avoir interminablement réfléchie. Steve Van Zandt, à l'inverse, fonce tête baissée, se nourrit de tous les sons, ne se soucie d'aucune sorte de postérité Il trimballe Springsteen dans les concerts de la nouvelle vague, lui fait incuber Clash, Prince, le Reggae, les singles Punk. C'est sous l'influence de cette bouillonnante énergie que le duo enregistre son album le plus urbain Darkness On The Edge Of Town. Le disque se pose comme la pierre tombale du New York tel que les italo-américains et les latinos l'avaient incarné jusque là. Il est à la fois nostalgique de Little Italy et moderne dans son implacable tension annonciatrice du communautarisme revendicatif dépeint une décennie plus tard par Spike Lee dans Do The Right Thing. Une fois encore the times they are a changing, mais c'est sur un tempo bien éloigné du folk que l'histoire sera cette fois contée.

Avant d'en arriver là, ils auront flanqué à la poubelle, un album entier dont les bandes sortiront officiellement en 2010, The Promise. Un époustouflant chef d’œuvre auquel le procès qui oppose Springsteen et Mike Appel, le manager limogé suite au retour de Steve Van Zandt, aura donné le coup de grâce. Interdit de publier des albums sous son nom durant plus de 18 mois, Springsteen abandonna ce projet pour lequel le duo avait travaillé plus conjointement qu'il ne le fera jamais. La plaie ne sera pas cautérisée. 


L'arrivée de Jon Landau dans l'entourage du chanteur jettera de l'huile sur un feu déjà ardant. Comme son prédécesseur, le nouveau manager cherche à éloigner Van Zandt des prises de décisions. L'enregistrement de The River tourne à la lutte fraternelle mais âpre. Little Steven imagine un album de Doo Wop contemporain et rageur fait de romantiques malédictions et de lutte sociale, Jon Landau cherche à conforter l'axe plus fédérateur du Rock middle of the road porté par des textes consensuels sur la quête de l'inextinguible rêve d'éternelle adolescence. Un registre que Bruce Springsteen explore de plus en plus régulièrement avec des compositions souvent balourdes et rarement passionnantes au delà d'une poignée d'écoutes. Le double album qui naitra des nuits blanches au Power Station Studio traduit l'incapacité du chanteur à trancher entre ces deux pôles. Plombé sur un tiers de sa durée par des titres médiocres (Ramrod, I'm a rocker, Cadillac ranch, Crush on you, You can look) que ceux de The Promise auraient pu remplacer haut la main, The River signe la prise de contact entre Bruce Springsteen et l’Amérique profonde, celle qui, bien au delà de New York et du New Jersey, le conduira par son soutien indéfectible jusqu'au règne mondial de Born In The USA


Entre temps, Steve Van Zandt se sera réinventé en Little Steven et volera de ses propres ailes. Sa principale participation à Born In The USA se fera en collaboration avec Arthur Baker par le biais d'une série de remix électro des principaux titres du disque pour le marché des maxi singles. Pour le reste, comme il le dit lui même : "Pendant que les gars du E.Street Band se bâtissaient un empire mondial, j'étais planqué sous une couverture dans une bagnole traversant Soweto."
Little Steven Van Zandt vivra le déclin, puis l'abandon, de sa carrière solo en se tournant d'abord vers la production puis comme acteur dans Les Sopranos et Lilyhammer. Fondateur d'une des premières radio indépendantes du web, Underground Garage -depuis assimilée à la sphère Sirius- qu'il complétera par un label, Wicked Cool avec pour unique but dans les deux cas de défendre une certaine idée du Rock'n'Roll.


Musicalement, sa production fut famélique durant plus de deux décennies. Une beauté de ballade bercée de mandoline, The time of your life enregistrée avec Bon Jovi comme backing band en 1995 pour la B.O d'un navet avec Hugh Grant (Nine Months) suivi quatre ans plus tard par Born Again Savage, un album de Hard psychédélique gravé en power trio avec le mec de U2 à la basse et le fils Bonham aux fûts barbares. Un peu vain, assommant à écouter sur toute sa longueur, l'album n'en reste pas moins supérieur à tout ce que le Garage a pu nous asséner dans le registre ces quarante dernières années.




Malgré l'apparente distance prise par leurs parcours, Bruce Springsteen n'a jamais manqué de demander l'opinion de son consigliere avant chaque nouvelle parution. Quitte à se ramasser des secousses comme lorsqu'il lui fera écouter le test pressing de Tunnel Of Love, son premier album post Born In The USA en 1987 "Qui en a quelque chose à foutre des états d'âme d'un mec de trente ans sur sa femme, sa nouvelle voiture et son désir de paternité ? Le monde a besoin de plus que ça venant de toi 
Springsteen a beau mettre en scène une revue Rhythm & Blues au beau milieu des concerts qui suivent la sortie de l'album, Little Steven décline l'offre de rejoindre la troupe. Tout comme il déclinera la position de leader de la nouvelle formation qui doit accompagner le boss pour sa première tournée sans le E.Street Band en 1993. 
Il cédera aux larmoiements de son vieux comparse deux ans plus tard, le temps d'enregistrer Blood brothers, mea culpa Springsteenien (et typiquement rital) envers ses complices limogés sans ménagement dix ans plus tôt. Il faudra attendre encore quelques années de plus et la reformation définitive du E.Street Band, à l'occasion de la tournée immortalisée par le Live In New York de 2001, pour retrouver Little Steven sous les feux de la rampe. Mais pas trop, plus autant, et sans se faire d'illusion, seulement prendre du plaisir. La conception des albums de Bruce Springsteen, il la laisse volontiers à Jon Landau, s'implique seulement quand un morceau lui inspire une partie de Rickenbaker Byrdsienne, quelques saupoudrages d'encens psyché ou de salutaires coup de pieds au cul. Pour l'essentiel, il signe les arrangements des versions live, joue au chef d'orchestre durant les concerts, plante une paire de duo au micro et parfois un solo ravageur qui gifle un public venu voir un spectacle dont il connait par cœur chaque code, et qui soudainement sorti de sa torpeur béate ne sait plus trop ce qu'il fout là. 



Et nous voila en 2017 avec ce Soulfire sur les bras. Première évidence, le disque tourne en boucle durant la rédaction de cet interminable pavé (qui plus est, dépourvu de la moindre photo de donzelle dénudée) et aucune envie ne m'a saisi de me lever pour le remplacer. Encore moins par un album de Bruce Springsteen. Forcé de reconnaître que Soulfire s'avère autrement plus tranchant et consistant que les récentes, et pourtant honorables, productions du E.Streeter en chef. J'ai eu la crainte, en voyant sur la tracklist que Little Steven reprenait ses propres classiques, qu'il ne sombre dans la facilité bedonnante d'une auto-glorification dont notre époque est friande, il n'en est rien. La version de Love on the wrong side of town n'apporte pas grand chose de nouveau, mais celle de I don't want to go home est complétement réinventée, et si la version originale par Southside Johnny et ses Jukes est un trop impeccable chef d’œuvre pour être surpassée, il n'en demeure pas moins que cette relecture tient sacrément bien la route.

Parmi les douze chansons de l'album, deux sont entièrement inédites (I saw the light et The city weeps tonight), deux sont des reprises, les huit autres ont été composés pour divers interprètes et sont éparpillés sur des albums de Jimmy Barnes, The Breakers, The Cocktail Slippers, Gary US Bonds et inévitablement Southside Johnny. Aucune des douze chansons n'avait été jusque là enregistrée par Little Steven lui même.
Quatre titres dominent un débat homogène et de qualité. La ballade doo wop The city weeps tonight pour d'évidentes raisons que je vous laisse découvrir par vous même. L'épique The Blues is my business piqué à Etta James, délivré ici avec un souffle que je n'avais plus entendu depuis la mort de Johnny Winter. En cet instant unique, le Blues is still alive and well.
Mes deux sommets perso haussent encore le niveau de quelques crans en se succédant avec malice. La reprise de James Brown Down and out in New York city qu'il aborde en faisant flirter avec une interprétation rock, les éléments typiques du funk de la blaxploitation des 70's, trompette jazzy inclue. Même approche pour Standing in the line of fire (offert à Gary US Bonds en 1984) qui multiplie les ambiances cinématographiques en passant d'une cavalcade de western digne des B.O de Ennio Morricone à une trame relativement classique pour notre homme, mais ponctuée d'arrangements faisant se confronter sonorités mariachi, cuivres soul, guitare hurlante et violons du Brill Building. 
Avec ces deux là, on se surprend à croire à nouveau en de vieilles promesses galvaudées. No retreat, no surrender, des conneries comme ça qui l'âge venant prennent une connotation trop souvent vaine, s'accompagnant d'une pincée au cœur plus couramment que d'une montée d'adrénaline.


La grande intelligence de ce disque est dans la savoureuse subtilité de ses arrangements, cette capacité à intégrer mille motifs qui se subliment les uns les autres sans superflu. Soulfire transpire d'énergie et d'amour pour le labeur, chaque chanson a été écrite au sens strict du terme. Les parties de cuivres sont travail d'orfèvre et la spontanéité est condition sine qua non. Steve Van Zandt est un merveilleux compositeur rarement reconnu à hauteur de son talent, Soulfire nous donne à entendre quel sublime interprète il est également. Vous savez quoi ? Je trouve que ça fait trop longtemps qu'il n'a pas envoyé son boss se faire foutre. Trace ta route Steve, on est avec toi. This time it's for real, baby.

Hugo Spanky 

18 commentaires:

  1. Pour le coup, je l'avais pris d'office, la référence à Southside m'ayant largement suffit. ça tombait bien me revoilà en pleine période Soul, mi blax mi south. et là je suis gâté. La version du JB, hop, de suite m'a donné envie d'y enchaîner "Shaft" & "Papa was a rolling.." avec ce trio, je le sens bien venir ce week-end, vivement l'apéro que je les refasse mais fort... avec un bon apéro les oreilles sont plus "ouvertes".
    A part ça, que je suis d'accord avec les titres de THE RIVER que l'on est content du numérique pour pouvoir refaire "son" RIVER à son gout (le triple de Clash a subi la même découpe, mais là ça peut être vraiment une question de gout)
    En te lisant j'ai lu avec surprise que le Little Steven avait une part bien plus importante à l'écriture que je ne le pensais. Il me faudra regarder mieux les notes de pochettes.
    Du coup même pas eu le temps de venir te dire comment j'avais trouvé les HIGH WAISTED

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    1. Sur les albums de Springsteen, il n'est jamais crédité comme co-compositeur, seulement comme arrangeur et producteur. Il suffit pourtant d'écouter un bon nombre des compositions du Springsteen de la période où l'influence de son guitariste était prédominante, ou simplement de les comparer à celle de van Zandt sur les trois premiers albums de Southside Johnny, pour comprendre que l'émulsion entre les deux était loin d'être aussi cloisonnée que les crédits le laissent croire. C'est d'autant plus significatif que Springsteen n'a plus jamais retrouvé ce côté Doo Wop après le départ de Little stevie. Sans doute qu'un peu plus de reconnaissance n'aurait pas nuis à la bonne entente. Mais Springsteen a toujours été assez peu partageur sur le big business. Ainsi les musiciens du E.Street Band, auxquels il doit pourtant une large part de son aura, ne sont "que" ses salariés, pas ses associés. D'où le surnom taquin dont ils l'ont affublé (et qu'il déteste) de The Boss ))))

      Pour être juste, il convient de préciser que c'est le genre de pratique que l'on retrouve notamment du côté des Stones chez lesquels Ron Wood n'est devenu associé qu'à la fin des années 90, soit 20 ans après avoir intégré le groupe en tant que salarié.
      C'est ce qui motive autant de reformations de groupes dont il manque la moitié des membres originaux. Les Who depuis la mort de John Entwistle et Keith Moon se partagent le steak en deux et payent ensuite leurs accompagnateurs au tarif en vigueur (on va pas les plaindre, c'est pas le smic). C'est un bon plan que d'être parmi les survivants.
      Tu vas voir qu'on va apprendre un jour que c'est Mick Jagger qui a noyé Brian Jones ))))

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    2. Dev, t'as touché au triple du Clash ?
      Dis-moi pas qu'c'est pas vrai !!!

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    3. Je me suis pas gêné, mais si ça te fait plaisir, j'avoue que j'arrête pas d'y toucher, suivant mon humeur... mais en entier? Oui, à l'époque où je l'avais en vinyle, toujours à genou à sauter des titres... pas toujours les mêmes.

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  2. Tout ce que j'aime! Tu le sais. manque plus que l'album de Dion sur Norton et la vie est parfaite.

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    1. Tu veux dire l'album de Dion sur Bang records ? ))))

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    2. La première écoute de cet album m'a laissé sur ma faim, là où j'aurais tant voulu retrouver la finesse de Men without women, j'ai été gêné aux entournures par une production tout de même bien massive.
      Pour autant, d'emblée, les deux titres que tu cites en exergue (Down and out in New York city et Standing in the line of fire) m'ont fait forte impression tant ils mêlent admirablement les genres en un tout harmonieux.
      Depuis lors, à mon corps défendant, j'ai rejoué ce disque par deux fois de plus déjà et chaque écoute supplémentaire me le rend d'autant plus attachant et me révèle, au-delà de sa production de prime abord agressive, une science toujours immaculée pour des arrangements chiadés à souhait.
      Little est un génie du mille feuille musical: derrière chaque instrument s'en cache un autre et un autre et encore un autre dont la teneur est décuplée grâce à la présence de chœurs qui viennent fort à propos si bien que l'ensemble élève les morceaux vers une sorte de Nirvana musical.
      Au final, me voilà bien heureux d'avoir renoué avec un homme de l'ombre qui paradoxalement n'aura jamais eu de cesse d'apporter la lumière là où la musique en avait le plus besoin.
      Et pour ceux que ça intéresserait, sachez que Southside Johnny lui aussi continue son petit bonhomme de chemin et que ses dernières productions discographiques tiennent mieux que bien la route.
      Des mecs de ce calibre qui ont une foi intacte en leur art et se démènent comme de beaux diables pour le pratiquer se doivent d'être chéris et défendus qu'on se le dise.

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    3. Je crois que je vois ce que tu veux dire par rapport à Men without women, il manque au son de Soulfire un peu de la chaleur typique des production des 70's, cette rondeur qui faisait que même les morceaux les plus pêchus ne t'agressaient jamais le conduit auditif. Je crois que c'est perdu pour toujours, que c'est une question de studio, de matos, parce que pour le reste il a pris Bob Clearmountain à la prod et Bob Ludwig au master, autant dire les mecs qui donnaient justement le son qu'on aime aux disques qu'on aime. Peut être aussi que le mp3 n'aide pas à apprécier la chose à sa juste valeur. Je t'en dirais plus quand le vinyl sera dispo (d'ici un mois ou deux selon Little Steven himself).
      Le bon point, c'est que c'est déjà plus rond que le Darlene Love qui lui m'avait carrément arraché la tête.

      T'as remarqué le boulot sur les cuivres, c'est superbe. Remarque qu'il a pas fait les choses à moitié, il y a pas moins de 9 cuivres dans son groupe ! Ils sont carrément 15 musiciens sur scène (dont 1 violon) auxquels se sont ajoutés en studio 6 choristes plus The Persuasions (un quatuor vocal de Doo Wop a capella de Brooklyn qui œuvre depuis les 60's) sur City weeps tonight et I don't want to go home.
      Le seul truc qui me chiffonne c'est que j'ai pas repéré d'accordéon, ni de mandoline. Ça sera pour le prochain. Il a déclaré qu'il ne comptait pas s'arrêter là, qu'il regrettait d'avoir négligé sa carrière solo et qu'après avoir tourné toutes ces dernières années avec Springsteen, il voulait maintenant jouer avec son propre groupe.
      D'ici à ce que Tom Morello devienne E.Streeter, il n'y a qu'un pas )))

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    4. Un abruti à casquette, aussi charismatique et talentueux qu'un poulpe, n'arrivera jamais à remplacer notre homme au foulard flamboyant.
      Sinon, c'est carrément une très bonne nouvelle que Little se décide enfin à s'occuper de lui plutôt que des autres. Bien que sur ce sujet là, il nous a donné que du bonheur comme par exemple les oubliés Lone Justice qu'il a porté de ses frêles épaules (de l'époque) au haut du firmament.

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  3. Je me doutais bien qu'y avait 2-3 trucs à écrire sur le bonhomme... Avis aux amateurs : c'est plus la peine !
    Rien à ajouter c'est sûr, si ce n'est le regret de ne pas avoir pu vivre l'épopée Underground Garage. J'ai toujours adoré l'idée de ces musiciens qui gèrent une émission de radio et nous expliquent un peu de quoi il est vraiment question par le prisme de leur vécu. Ces mecs-là sont de bien plus grands fans que nous.
    A en lire l'histoire UG était plus que séminale. Et pas que nécessaire, utile aussi. Cub Koda ou Ben Vaughn firent de même, ainsi que le Wolfie mais lui c'était avant sa carrière...
    Bon ben je vais écouter Soulfire donc, et The Promise aussi alors, en gros Bruce j'ai arrêté après Darkness.
    Tout ça en regardant les photos de f... ah merde non, y en a plus ... Remboursez !

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    1. J'ai mis Marilyn Jess en Ruby Baby, elle compte facilement triple, Marilyn. Ça compense l'absence de sex appeal de Steven )))

      Underground Garage Radio c'était cool quand c'était encore gratos. Le site de Little Steven était une mine d'or à ce moment là. Bon, c'était encore artisanal, il faisait ça tout seul mais l'esprit était là. Depuis que c'est sur Sirius, c'est déjà plus chiant vu qu'il faut prendre l'abonnement à tout le bouquet Sirius. D'un autre côté, c'est devenu comme tu dis : Joan Jett, Michael Desbarres, Genya Ravan (feu Andrew Oldham en son temps) et pas mal d'autres animent chacun leur show avec tout ce que ça peut comporter comme délices. En plus, ils sont ouverts, Staretz (le groupe de notre poto Serge qui écrit parfois ici) a été diffusé plusieurs fois sur simple envoi d'un mp3. Bon esprit, vraiment.

      Le label de Little Steven Wicked Cool propose pas mal de bons groupes, j'aime tout particulièrement les Cocktail Slippers, 5 norvégiennes qui twistent comme en Californie. C'est pas appétissant ça ? Faudra que j'en cause à l'occaz. Elles ont des pseudos pas possible, Lisa Farfisa, Bella Donna, Sugar Cane...)))

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  4. Bon, comme d'ab, j'ai quand même trouvé à découverte puisque je me suis fait - et me fait encore - le "Men Without Women" et comment dire, je vais finir par croire que dans le coin il y a comme une onde musicale à saisir. J’y retrouve le même frisson qu'un Mink De Ville ou les New York Dolls quand Syl emporte le morceau.
    Ensuite la curiosité, le plaisir de la contradiction, je suis retourné voir la période Springsteen. Il y a quand même chez M. Springsteen un truc dans les mélodies qui le sort du lot que forme Les Gary, Southside & co (Bob Seger ?)
    Pas question de comparer la collaboration Springsteen (pardon Monsieur) et Steven (pardon Little) comme des Jagger/Richard. Plutôt à l’apport d’un Mick Taylor jamais reconnu et qui s’entend pourtant
    J’entends bien les arrangements qui finissent par faire partie d’un pan des chansons de Springsteen.
    Mais quand je me fais « Point Blank » « Drive All Night » je ne cesserai pas de faire la vaisselle (Oui, sans le contexte, cela fait étrange comme éloge) je me dis que là, le Little devait entendre son maître.
    Et le « Born in the USA » Oui sur un « Bobby Jean » je sens bien le doublé qu’ils forment Seulement pour changer de registre tu as « Dancing.. » « I’m On Fire » « Born In The USA »
    Donc, une co-signature sur certains titres n’auraient pas été volée, seulement voilà Bruce le fait pas, comme tu le rappelles c’est lui le Patron (C’est vrai que vu comme ça, le surnom peut être énervant… Mais enfin il a du sens, car je ne comprenais pas trop pourquoi avant)

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    1. Mink DeVille, Syl Sylvain, Johnny Thunders, Lou Reed, Men Without Women, c'est le son de New York, l'influence du Doop Wop de Brooklyn, les ritals et les juifs, les chaussures pointues et les 3/4 en cuir, les bijoux et la gomina, la frime et les stiletto fast action. Les Sopranos ! C'est la même clique tout ça. Sauf que de Brooklyn, ils ont déménagé dans le New Jersey à la fin des 60's, quand le quartier à changé de couleur.

      Springsteen, c'est ça aussi et autre chose en même temps. Je ne dis pas qu'il n'est pas meilleur compositeur que la moitié de la planète, il l'est. Un gonze qui torche new york city serenade, racing in the street, independance day, the river, spirit in the night, lost in the flood, c'est forcément pas un branque. Sauf qu'il ne sait jamais quoi foutre de ses chansons, un coup il est Dylan, la fois d'après il se prend pour Antony & the johnsons. Y a même eu une époque (au secours) où il avait décrété que Sting était l'avenir (pitié).
      Quand Steven est dans les parages (on le voit bien dans le dvd The Promise: the making of Darkness on the edge of town) il se colle au piano tandis que Bruce marmonne son texte en grattant sa pelle et bim il te lui colle un rythme, des harmonies et des chœurs pendant que l'autre en est encore à se demander si c'est la meilleure tonalité possible.)))))
      Je charrie mais c'est pas loin du compte (et j'aime tellement Springsteen que je le chambre comme un cousin). Ce que je dire, c'est que l'émulsion est essentielle, c'est ce qui fait la force des groupes. Keith Moon n'a pas écrit Won't get fooled again, ni Happy Jack, mais amuse toi à mettre Charlie watts à sa place et tu vas vite piger son apport. L'inverse est vrai aussi.
      Et puis, t'as découvert Princess of little Italy, non ? Et I don't want to go home, tu crois pas que c'est monumental comme chanson ? Steven a écrit ça en 71 pendant qu'il tournait comme accompagnateur des Dovells (encore du Doo wop). A ce moment là Springsteen jouait du Hard rock avec Steel Mill, il était loin de Point blank et Drive all night. Tu piges le topo ? ))))

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    2. Oui, patron, j'ai pigé ;-))))

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    3. Bien.)))
      Et tant que tu y es, chope toi la chanson Daddy's come home sur l'album Dedication de Gary US Bonds. Elle est composée, produite et arrangée par Little Steven (l'album en entier est composé par Steven et Springsteen, plus une reprise de Jackson Browne et une autre en hommage à Lennon).
      Daddy's come home, c'est pas loin d'être son chef d’œuvre absolu à Little Steven.

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    4. Et m'appelle pas patron, bordel !!! Je vais devoir faire une psychanalyse avec tes conneries ))))

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  5. Désolé Ranx. j'ai pondu un post sur mon blog où je fais le parallèle entre "Soul Fire" et "Men without women" et je te promets que je n'avais pas vu ton post avant.... Pas grave c'est pour la bonne cause.

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    1. Sur Smell like rock ? J'ai pas vu, mets le lien. Plus on sera nombreux à causer de ces deux albums et mieux la bonne musique portera.

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