lundi 10 janvier 2011

PETE POsTLETHWAiTe


Loin de moi de vouloir faire Monsieur Cinéma, on a not’ Consigliere Harry Max Powell pour ça et je suis bien loin d’êt’ à la hauteur avec ma quasi non fréquentation des salles obscures et mes 20 DVDs sur mon étagère. Ne connais rien de rien de l’art du cinéma et n’ai comme référence de beaux films, esthétiques, que Raging Bull et Dracula … sorry.

Mon seul kif dans le cinéma c’est les vieux gars d’chez Audiard et les films que tu prends dans la gueule, le coup d’surin droit au cœur, l’aigre doux, j’aime pas !
Pour qu’un gars prenne la lumière, resplendisse devant la caméra, brille de son talent d’acteur il faut forcément qu’un autre, en arrière plan, dans l’ombre, sobre, limite effacé, le fasse briller. Immense talent que celui du second rôle sans qui le premier serait planté là, comme une crevette à marée basse, pas vraiment à sa place et du même coup, même avec une trogne d’enfer, une gestuelle qui va bien ou un parler correc’ paraîtrait aussi fade que vous et moi déclamant les pages jaunes du bottin.


Longtemps que je parle aux collègues de ce papier, un gars si bien effacé et doté d’un nom tellement imprononçable qu’il n’est jamais cité, tellement pas cité que je croyais, comme un triste con que je suis, qu’il était passé de l’aut’ coté.
Pauvre con, c’est le week-end dernier que Papa Giuseppe a été rappelé par le chef d’orchestre, Hommage.


  Au nom du Pete



Un acteur, immense, visage devenu familier au fil de films prenants, toujours celui qui parle peu, ses yeux étaient si expressifs, son visage en racontait tellement qu’il n’était pas nécessaire de lui concocter des dialogues à rallonges.
Une gueule, une vraie, une fabrique d’émotions, de ce rôle du brave père Irlandais Giuseppe Conlon ne comprenant rien à son déglingué d’fils dans Au Nom du Père, Drame historique, à cet avocat d’affaires Maître Kobayashi menant la dernière danse d’une bande de vilains dans Usual Suspect, Pete Postlethwaite brûle la pellicule. 

Sans lui des acteurs aussi grandioses que Daniel Day-Lewis ou Kevin Spacey auraient semblé nager dans la semoule, pour qu’un tableau brille faut lui donner du relief, not’ homme Postlthwaite était ce relief. Sobrement, par son regard si doux devant son rejeton plein d’acide, de rancœurs pour son père, pour sa mère patrie l’Irlande, regard plein de tendresse qui évite à un père de se perdre dans du blah blah, une présence, chaleureuse. 
Présence beaucoup plus inquiétante de cet homme d’affaire, pour le coup Original Consigliere, d’un fantôme, un criminel de légende, Keyser Söze, pour le compte de qui il envoie, sans sourciller, de braves, pas tant que ça quand même, cons à l’abattoir.


Pete Postlethwaite imprime ainsi la pellicule de 1977 à 2010 d’un personnage, toujours en retrait mais sans qui les films, et y’en a, paraîtraient sans doute plutôt fades ou en tout cas avec un grand vide.
Ouais, c’est malheureusement le terme, un grand vide.


Ce personnage, effacé mais prenant, dont souvent les silences étaient du genre bruyant, les dialogues courts mais précis, la 

carcasse, celle de monsieur toul’monde, rappelait que l’existence n’est pas faite de super héros mais d’hommes simples, beaux parc’qu’humain, grands, tel Danny, (Les Virtuoses) ce chef d’orchestre d’une Fanfare de Mineurs en lutte contre la fermeture de la mine, rêvant d’amener sa fine équipe au Royal Albert Hall, sauver l’Honneur de ses Gars, de ces bons gars dont personnes ne se soucie de sauver l’travail.


 

Monsieur Pete Postlethwaite s’en est allé, un putain d’dimanche, lui aussi, 02 janvier 2011. 
Hommage à l’Homme.

                                                                                                                                                                                                                         7red

1 commentaire:

  1. a force de savoir ou clique c est chiant , mais j aime

    ca parle

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