mercredi 25 mai 2011

DiSCoUNt MemORieS



On commençait toujours par le rayon des légumes mais c'est pas le plus passionnant.  A ce moment là, j'avais déjà passé l'âge de tenir la main de ma maman mais j'étais pas encore à celui où l'ingratitude m'amènerait à ne plus l'accompagner aux courses. Et puis je dois dire que si l'aider à porter les sacs me donnait bonne conscience, j'avais quand même un intérêt sournois dans cette affaire. Le rayon loisirs.  

Oh, en ces années 70, les minots n'étaient pas encore devenu cœur de cible de qui que ce soit, donc, je le signale pour les plus jeunes de nos lecteurs, n'allez pas vous imaginer qu'Intermarché Super-Antibes fournissait en New York Dolls les obsédés du quartier. 
Non, loin de là, c'est tout juste si les Rubettes avaient droit de citer. Mais juste après l'étalage des cahiers à colorier, trônait cette foutue pochette brulante comme l'enfer. Dessus, un type semblait chanter à s'en péter les veines, impression accentuée encore un peu plus par les coloris saturés, du jaune, du rouge, du noir, le tout comme en fusion. Une gifle qu'elle vous collait cette cover.


Le type en question, c'était Gene Vincent, je le savais, mon frangin avait un disque de lui que je me jouais en douce lorsque le salon était désert. Les rares moments où il ne déboulait pas pour m'interdire de toucher à SES disques. Les vinyls c'est précieux, ça m'est resté. De toute manière quand c'était pas lui, c'était mon père qui voulait pas que je touche à SA platine. Il ne s'en servait que le dimanche matin pour nous jouer Melting Pot de Booker T. & The MG's, encore merci pour ça, mais peu importe, du haut de mes 10 ans j'avais pas le droit. J'allais casser le diamant, foutre des traces de doigts sur la wax. Devant mon père, je m'écrasais mais le frangin même avec ses neuf ans de plus que moi, je l'emmerdais. 
Ça finissait jamais autrement qu'en distribution de baffes, mais ça non plus ça ne me gênait pas, devoir se battre pour écouter un disque, ça me va, c'est cohérent.


Là où ça me pourrissait déjà plus la vie, c'est que du coup ma mère refusait tout net de m'offrir le moindre album. Des cassettes, oui, j'avais de quoi me les jouer dans ma piaule mais un 33 tours, jamais ! Bordel, ça se heurtait de partout sous mon crane, comment me faire payer ce satané Testament Du Rock ? Et fallait pas que je compte sur mes notes de fin de primaire pour faire pencher la balance... 
Je me suis retrouvé avec la cassette du volume 1 du double rouge des Beatles en lot de consolation. Hum, c'est pas que Love me do me faisait des poussées d'urticaire mais ça tranchait pas comme B-i-Bickey-bi-bo-go-go qui, sur le disque de mon frangin, venait juste après ce Unchained Melody qui m'envoyait carrément ailleurs. Sur ce point là, rien n'a changé depuis.

Bref, j'ai pris les Beatles en grippe, j'ai maudit mon frère (en échange de quoi il me fracassa les métacarpiens de la main gauche...) et j'ai fermé ma gueule devant mon père parce qu'il y a des limites à tout. Par contre la visite suivante à Intermarché tenu plus de l'opération commando que d'un service rendu à sa maman qu'on aime. J'étais décidé, ce serait le Testament Du Rock ou la fugue ! Tout y est passé, rien de glorieux, chantage affectif, promesses honteuses, j'en mettais ma main au feu, j'attendrai que lefrangin parte vivre ailleurs, s'il le faut, avant de pouvoir l'écouter mais ma vie toute entière dépendait uniquement de l'acquisition de ce disque. Rien de moins.
J'ai longtemps cru que ma force de persuasion était irrésistible, j'ai compris au fil du temps que ma mère est juste quelqu'un d'adorable, mais je suis sorti de la boutique avec le vinyl sous le bras. Fier comme Artaban que j'étais. Tellement qu'à peine arrivé à la maison, j'ai brandi l'objet de tout mes désirs sous le nez du frangin et que c'est aussitôt reparti à la bouffe.



Je dois dire que j'ai eu un brin peur de l'arnaque en découvrant le Buona sera de Louis Prima en ouverture de ce que j'imaginais comme étant l'équivalent sonore de La Horde Sauvage. Je pense maintenant que ce morceau a préparé mon goût actuel pour Dean Martin et Frank Sinatra, ce désir d'autre chose qui viendra me chatouiller de nombreuses années plus tard. En attendant le Rock'n'Roll me comblait et c'est pas le Let's have a party de Wanda Jackson qui me fera dire le contraire. Le disque me fera aussi découvrir une seconde ballade de Gene Vincent qui rejoindra vite Unchained Melody au sommet de ma liste des plus belles chansons de tout les temps : Over the rainbow.
Au milieu de tout ça se trouvait aussi Loop de loop par Johnny Otis, bordel, ça m'en bouchera un coin lorsque j'apprendrai qu'on peut définir ce morceau comme étant du Doo Wop mâtiné de Calypso mais sur le coup j'étais juste subjugué par ses enchevêtrements de voix, surtout la plus basse.




Vous comprendrez bien qu'après tout ça, je sois devenu gourmand. D'autant plus qu'entre temps j'avais découvert American Graffiti au cinéma du quartier et même si le film m'avait semblé un chouïa mou du chibre, sa bande son, par contre, m'avait totalement conquis. Sauf qu'on cause là d'un disque double et qui plus est d'une quasi nouveauté uniquement disponible chez un vrai disquaire. Un truc bien loin niveau tarif des 18 francs qu'il m'avait fallu négocier pour le Testament Du Rock.
 

Obtus mais pas borné, je coupais la poire en deux et tentais de me faire offrir un double album estampillé Les mousquetaires de la distribution, un machin à 35 francs et 25 cts (l'étiquette est encore dessus) Double Golden Record of Rock'n'Roll que ça se nomme et c'est une sacrée belle bête. 

Je vous passe les détails sur les stratagèmes déployés mais ça valait le coup. Mazette ! Good golly miss Molly par Little Richard, d'emblée ça vous calme, derrière quoi s'enchainent Jailhouse Rock par Frankie Lymon et tout un tas de trucs démentiels comme She's mine par Johnnie Strickland ou That mellow saxaphone de Roy Montrell que les Stray Cats reprendront plus tard sans m'impressionner le moindre du monde.


Ce disque là, aux titres enchainés les uns aux autres, sera la cause de mon défi suivant envers l'autorité parentale. Puisque je possédais un véritable disque de surboum, je devais forcément en organiser une. C'est une autre histoire et elle est moins glorieuse, imposer une heure de pur Rock'n'Roll en pleine période Abba se révéla un échec complet pour ce qui était de séduire la gente féminine. Ça n'avait pas trainé, en plus de carboniser mes neurones, le Rock'n'Roll avait fait de moi un misfit. 

Je vais pas commencer à m'en plaindre, vous inquiétez pas. Je continue encore aujourd'hui à rafler les compilations Vogue, MFP, les Dance For Ever et tout ce qui peut rassembler des morceaux aussi déments que You talk to much par Joe Jones ou Lights out par Jerry Byrne. J'ai une collection inégalable de pochettes affreuses, une constante du genre si l'on excepte la série des Testaments et une paire d'exceptions. En contre partie, je me suis aperçu en lisant les interviews des Cramps que la plupart des singles parut sur les légendaires labels dont causait sans cesse le couple d'allumés sont aux programmes de mes doubles albums cagneux mais vénérés. Specialty records, Roulette, Sonet pour écouter leurs productions ou vous êtes millionnaires ou vous faites comme moi, la traque aux pochettes moches, c'est derrière elles que ce cachent les plus beaux trésors. 
Et certains des souvenirs les plus précieux aussi.


Hugo Spanky

lundi 9 mai 2011

RENaUD

J’ai une approche de la chose musical qui me fait à chaque fois bizarre, je ne suis capable d’apprécier un disque que dans des moments particuliers, une atmosphère, un instant.
Ainsi je suis complètement incapable d’apprécier le premier Stiff Little Fingers délicatement affalé en plein soleil sur la croisette à Cannes ou le moindre disque de Killing Joke après un délicieux repas bien canardé servi dans le Gers. C’est aussi con que la météo, comment se régaler de cette bande Son typiquement Londonienne de The Good The Bad & The Queen sur le vieux port à Marseille, peut-être Cours Julien, et encore…Problème d’hygrométrie !!

Ce dernier mois d’janvier, et alors ça fait trois mois ! j’voyage mal !!
Donc ce dernier mois d’janvier, sous couvert de déménagement et bricolage tout azimut dans un appart encore non habité et pas du tout chauffé, alors que je n’avais que mon fidèle Nordin’ pour accompagner en cadence mes râles et aut’ grossièrtries durant la fabrication et le montage des étagères à vinyles, le problème du choix musical s’est une fois de plus abattu sur moi, Boum !
Merde, 465 GO de Son et quoi choisir ?

Sous ce délicieux climat Haut Normand de janvier on zap direc’ les dossiers Afrik et Jamaican T’ings, hors propos. Besoin d’un truc suffisamment léger, mais quand même de bonne consistance, pour m’accompagner, Bim le dossier French Touch à la recherche du truc que je connais, n’apprécie que moyen et n’écoute jamais … Renaud !



Ben ouais, deux albums live « Bobino » et « l’Olympia pour moua tout seul ». 
Pil-Poil le propos, basculage dans le temps. L’Eure ressemb’ à ce que ressemblait ma douce banlieue dans les années 70, Bernie, Bonvoisin pas l’aut’, s’y est pas gouré en venant tourner LesDémons d’Jésus par ici, avec ce ti temps triste d’hiver glacial, ses tites villes où d’un coup tu te retrouve devant des blocs de béton qui te cache le champs d’derrière où y’a encore pas si longtemps vivaient Mesdames les vaches …


Gentille impression de faire un bon dans l’temps, et qu’est-ce qui a de plus proche de mon enfance que les Renaud’ries, les premières qu’on s’entende !!
Même univers, Banlieue Nord Ouest, même parlé et surtout tout ce ti monde, que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaît’ !!
Dommage !

Suis tout sauf un fan du zigue mais y m’faut avouer que je connais pratiquement toutes les chansons de ses premiers albums, et bizarrement c’est avec un putain d’plaisir de retrouver c’t’ambiance, ce Folk à tendance Java bord de Seine, cette galerie d’portraits et se replonger dans cette époque, l’avant 81, ce qui restera toujours pour moua le début d’la grande Déconne !!


Le Renaud j’le porte pas en estime mais c’est mon monde, les traîne lattes de Banlieue, toujours sur la brèche pour un mauvais coup, les parties de castagne et les beuveries à pas cher, l’univers du Beauf standard, celui dont t’essaye toute une vie de te dégager mais comme ton nom d’famille ou ton putain d’ADN, y t’appartient !!

Puis j’suis d’toute façon nostalgique de ce temps, c’t’ambiance, les jardins ouvriers, les bidon-villes de Nanterre, la Défense en construction, les perdreaux de noir vêtus avec leur cape, putain d’Batman de chez poulaga !! Ce monde qui changeait, dans cette atmosphère de grisaille et d’misère, on habitait alors la Zone, celle à Urbaniser en Priorité. Les transport de fonds se faisaient alors en train postaux ou dans des fourgonnettes en taule ondulée, une nouvelle génération de Gangsters poussait les vieux Dons et reprenait à coup d’pétard leurs affaires, pas une semaine sans un braquage, pas une non plus sans types qui restaient sur l’pavés. La police, formée sous Papon, ne craignait aucune police des polices, elle n’existait tout simplement pas, d’ailleurs la police, elle commençait par le Gérard de base avec son putain d’berger allemand et son treillis imprimé Indochine/Algérie. De drôles de milices faites d’anciens combattus des guerres coloniales, cranes rasés et moustaches de gaulois, patrouillant dans des DS noires, on leur a collé sur le dos plus de mal qu’ils ont jamais dû en faire mais z’étaient loin d’avoir l’esprit tranquille…, salauds !




J’me souviens de ce dimanche après midi où s’qu’le foyer Sonacotra, en bas d’Bezons, a mystérieusement prit feu, « Ces cons là sont pas fichus d’faire à manger sans fout’ le feu chez eux », c’est la seule explication à cette histoire qu’on a jamais entendu, personne n’a relevé ni n’a jamais cherché une aut’ explication. Une horreur, celle dans laquelle fallait grandir, Du Con la Joie à tous les étages !
Ouais je suis nostalgique de ce pays qui tournait pas rond, de cette France embrumée dans cet hiver glacial et sans fin, tout le monde attendait ce fameux Printemps, Revoir un Printemps, il était annoncé, les affiches, celles qui restaient collées sur les murs, les discours dans les transports en commun, y’avait pas de doute, le pays devait se réveiller, sortir de sa grisaille, changer d’cap, putain d’réussite !!


La culture n’avait d’intérêt que le fait sinon d’êt’ interdite, du moins réservée au zélites !
Qu’est ce que ces merdes de zénith et aut’ grands rassemblements de bonne conscience, on est tous d’accord, on s’aime ? Allez chier !!
Laisser croire aux gonzes de base qu’on a de l’intérêt pour eux en organisant des grandes messes, ces enculés d’"artistes" sautant au plus vite dans le wagon, 1 concert de 25 000 personnes tous les deux ans ou cinq ans, se faire applaudir comme si y z’avaient inventer le fil à couper l’eau tiède, puis laisser, et profiter de ce que leurs maisons de disques ressortent leurs discos dans un nouveau format, sans ajouts, sans le moind’ remastering et même dans une qualité bien plus médiocre que l’original, mais qu’est ce qui pourraient y rajouter ? Un peu plus de merde …


Ouais la musique et la chanson n’ont d’intérêt que si elles parlent de la vraie vie, celle des gens, ceux qu’on aime comme celle des autres, plus peut-êt’ encore, ça permet d’apprendre, celles de Renaud ont cette douceur, galerie de tronches, d’habitudes, un climat.


Qui n’a pas connu sa Mimi l’Ennui, surtout à l’époque, l’ennui était bien la seule chose alors partagé en masse, sa bande de mauvais, élevée à la Kro au bar du coin, toujours aussi prompt à te chercher la merde qu’à te payer un coup, la Blanche, cette dure merde dans laquelle tu voyais partir tes potes, comme une ombre qui s’efface dans l’brouillard, combien chacun ?
Des charognards, jusque des fois autour de la table, pendant le rôti du dimanche, concours de lieux communs, chronique de la connerie ordinaire, même ça des fois ça me manque, au moins y’avait d’l’engueulade, d’la vie, loin de ce monde où tout l’monde est d’avance d’accord !


Qui n’a pas connu son Gérard Lambert, équipé d’une bécane toute vilaine, des prétentions à péter l’mur du son et les pognes couvertes de cambouis, des Loubards périphérique, alors chômeurs si peu nombreux qu’ils étaient montrés du doigt, guettant le prochain vendredi ou sam’di soir pour aller purger autant leurs peines que leurs frustrations en tapant dans la gueule d’un aut’, aux Bastons, dans une fête, un bal, alors populaire.

Qui n’a pas dans un coin d’sa mémoire, pas toujours très vive, le souvenir d’une Teigne, d’un qu’était plus méchant qu’la moyenne nationale, plus seul aussi. Son Manu, près a se fout’ en l’air pour le sourire d’une conne, plus inspirée par son blouson de cuir noir et ses mauvaises manières, et bien sûr très vite déçute de découvrir en fait un agneau.
La mémoire d’un Dédé fier de sa R 16 ou de sa Simca 1100, avec peau d’bête sur l’volant, d’la mère d’un ami, qui s’appel ou pas Titi, truffé jusque dans le moindre recoin de bibelots tous plus kitch les uns qu’les aut’, souvenirs de vacances à St Malo ou Clermont Ferrand, seules traces qui diront un jour que t’as eu une vie, ton morceau d’bonheur, simple, que t’es passé par là.


Y’a aussi toutes ces grandes tirades, Société tu m’auras pas, de Woody Guthrie aux Pistols c’est toujours la même, Mon HLM et du même coup ma vie de merde, Où qu’c’est qu’j’ai mis mon flingue, c’est c’qu’on entend depuis 20 ans dans le Hip Hop et malheureusement pas toujours avec autant d’poésie.


J’pourrais les énumérer mais j’suis sûr qu’ça vous intéresse pas plus que moua, juste regarder derrière, pas pour pleurer sur son sort, non, plus pour mieux r’garder d’vant, pas s’tromper quand on ouv’ la bouche. Je maudis cette saloperie de 81, qu’aujourd’hui les âmes sensib’ s’apprêtent à fêter, 14 ans de tromperies, de mensonges et de faux semblant, des fêtes de la musique pour réunir en une soirée la populace pour applaudir des clowns, même pas tristes, interprétant en play back leur merde déjà diffusée par une radio soit disant libre, de lobotomiser des mômes déjà pas bien malin, pour ce qui est de libérer des espaces de cerveaux pour le grand marché d’la con sommation z’ont bien œuvrés !

Des artistes qui alors se vantaient d’être dans l’bon train, comme si c’était un peu grâce à eux si Pharaon avait été élus, pourquoi pas ?
Mais quoi d’aut’, du vide, comme si t’avais pas l’droit de dire s’que tu penses, si des fois tu penses, même de tes potes, même de ton camp. Plus rien, on glisse dans l’artistique, le médiocre, et que je te ponde des chansons pleines de vide sur la naissance du p’tit dernier, de Renaud à Higelin en passant par Cabrel ils nous l’ont tous fait, plus de critique, plus de chronique, en fait plus de révolte, vous avez eu s’que voulez, keep your mouth shut !!




J’oublie pas la semaine de 39 heures, la cinquième semaine de congés payer, zip la peine de mort, mais j’oublie pas non plus le cash distribué à des véroles de hippys pour monter des assos de merde sans aucune utilités sinon occuper ces mou du gland, tout ces pauv’ cons qu’on a chargé de prendre en mains l’avenir des gosses de quartiers pourris, où ils n’ont jamais vécus, sans jamais rien changer dans ces mêmes putains d’quartiers, juste faisant passer leurs parents pour des cons, des gens incapab’ de s’occuper et d’éduquer leur progéniture. J’oublie pas comment j’ai vu s’acheter les voix pour les prochaines élections de dans 7 ans, espaces pour les jeunes, les ZUP deviennent des quartiers sensib’, des subventions et aides en tout genre comme si l’était normal de vivre sous assistanat, de nouveaux terrains de sport, nouveau nom pour l’école et fermeture des usines. J’oublie pas tout ce flan sur une France tout couleur, mais où un môme de quartier dont les parents et grands parents sont venus défendre et construire le pays ne peut devenir un bon français qu’en empilant des buts sous le T-shirt national, combien avez vous vu fondre en larmes de vieux chibanis quand on leur a volé la place de chef de famille, eux savaient très bien ce qu’y allait se passer, comment les louveteaux allaient virer. 
Ces dizaines de cons rassemblées sur la Gran’ Place pour gueuler leur dégoût du racisme, tous équipés de leur badge « touche pas à mon pote », quel pote ?, celui dont y z’ignoraient tout, d’où y venait, les ti plats locaux, le dialecte.  




Porter un kéffieh pour éviter de se faire ruiner la face comme d’autre aujourd’hui garnisse leur rétro d’bagnole avec un chapelet, mais surtout ne fera jamais l’effort de descendre de la voiture ou de l’appart blindé pour aller discuter avec les voisins, partager, apprendre, et même si des fois c’est un peu au risque de passer pour un con, c’est bien les gestes les plus naturels. J’oublie pas comment un individu, certes vachement très malin, a transformé un mouvement et une attente populaire en un culte de la personnalité, transformant tout bonnement ce qui était supposé êt’ une pensée, une grande envie d’aller, tous ensemb’, en avant, en Moi, et surtout après Moi l’déluge, se vantant dès le lendemain des élections qu’il allait récupérer toutes les voix de gauche, dont les 27 % de communiste, pour ne plus faire qu’une gauche, la sienne. Parc’que c’est bien ça qu’on vit aujourd’hui, Pharaon a sa pyramide, pleine de belles pensée de gauche, celle bien nourri et bien élevé, celle que ne reconnaîtrai certainement pas Jaurès, et le populo, après sa vilaine gueule de bois, une espèce de truie blonde arien qui elle, malheureusement, n’a pas honte de cité le peuple et les ouvriers dans ses discours, manque de bol cette triste chose garde en sous main toute ses saloperies rascistes et un méchant retour à l’avant 81. 




Qu’est ce qui est le plus moche, entend ‘ces saloperies d’nazis parler du peuple et des ouvriers ou ces chancres mous de la gauche bien pensante de les avoir tout simplement rayé de leurs préoccupations ! Même si c’est relativement plus sûr pour eux de revenir au pouvoir si le second tour se joue entre eux et la vilaine blonde plutôt que face au nain des Carpates. On s’mord la queue, quelle souplesse me direz vous, ouais mais quelle douleur, tu passe 40 ans, t’as l’sentiment d’avoir grandi, appris et au bout du compte tu vis dans un monde encore plus dégueulasse qu’avant, celui au quel tu t’es fait fort d’apporter, d’essayer d’apporter une différence.

Je sais pas ce qui me fait le plus mal, ce constat lugub’ sur l’actuel, ou trouver du plaisir, voir un réconfort à écouter en 2011 du Renaud, même d’y a plus 30 ans !