THe MaVeRicKS, iN TiMe

Si je devais en une phrase définir ma conception de l'Eden musical cela donnerait quelque chose genre Elvis Presley en duo avec Marilyn Monroe accompagnés d'une contrebasse, d'un accordéon, d'une trompette à cornet et d'une mandoline. Dean Martin, pour faire simple.

Et dorénavant, The Mavericks.

La fin de l'année est la saison des comptables, des bilans, des classements en tout poil et du manque d'objectivité. Chacun y va de sa vision des choses. La mienne est relativement facile a retenir, The Mavericks ont sorti l'album de l'année. S'il en faut un. In time que ça s’appelle et ce disque requinque mieux qu'un grog en plein cœur de l'hiver.

The Mavericks sont le groupe de Raul Malo, un chanteur comme il n'en existe plus bézef. Pas un anglais qui se presse les couilles pour en tirer un râle de rébellion adolescente, non, Raul Malo on le sent nourri à toutes les époques d'Elvis Presley (dont il ose Welcome to my world) mais aussi à Engelbert Humperdinck (dont il accapare A man without love), Raul Malo est lover, crooner, rocker. Bel canto. La classe absolue à chaque note qu'il nous offre. Des comme lui y en a plus dans les matrices de production, le phare s'éloigne dans la brume.

Coup de bol, son groupe est à la hauteur. Des gars qui n'ont pas oublié que la musique sert à danser. Des aficionados au swing redoutable, aux envolées d'un lyrisme qui vous décollent les fesses du siège. Vous avez des angoisses pour la programmation musicale de votre réveillon ? Balancez Ven hacia mi (Come unto me) dans la sono et passez à tabac ceux qui ne dansent pas dans la minute qui suit, ils ne méritent rien d'autre. A y être laissez l'album défiler, c'est le meilleur condensé de sentiments que la musique peut offrir.

The Mavericks connaissent leur sujet, depuis l'orée des 90's ils gravent des albums qui secouent les terminaisons nerveuses et titillent les pupilles, des disques à situer quelque part entre Chris Isaak, Los Lobos et les Blasters, pas l'ombre d'une faute de goût. Leur album de reprises situe la chose, Bruce Springsteen (All that heaven will allow), Sinatra (New York New York, Something stupid) Creedence Clearwater revival (Down on the corner) Hank Williams (Hey good lookin') Roy Orbison (Blue bayou) j'en passe. Les Mavericks c'est la fête foraine de nos fantasmes, la guinguette à Marcel, accordéon, mandoline, romance et virulence.

Enregistré après 10 ans de stand by durant lesquels Raul Malo a mâtiné de Salsa, de Calypso et de notes bleues des albums solos largement recommandables, In time paru en janvier 2013 est assurément le sommet des Mavericks. Un son juste comme il faut, des mélodies aux airs de classiques instantanés et des orchestrations aussi inventives que les interprétations sont impériales font de ce disque une véritable cocotte minute au bord de l'implosion. Du single Back in your arms again placé en ouverture des débats jusqu'au dernier des sillons, aucune baisse de régime, le moteur tourne plein pot, les carburateurs lustrés au Super.

Qu'un groupe de ce calibre soit passé sous silence est juste dramatique, leur venue dans nos contrées cet été 2013 pour le festival de Country de Craponne sur arzon n'aura pas suffit pour que les médias nationaux s'affolent. Grand bien leur fasse, on saura toujours où ne pas chercher les bonnes infos et on continuera à faire des économies.  

Hugo Spanky

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