"Le cinéma implique tellement de choses - obtenir une caméra, une table de montage, peu importe. Je n'ai eu accès à rien de tout cela. Donc je n'étais pas du tout dans le cinéma, mais j'avais des images cinématographiques dans la tête. J'ai commencé à me lancer dans une forme de film qui ne se fait pas physiquement, mais juste avec des consignes. Ce qui signifie qu'il pourrait y avoir de nombreuses versions différentes."
"Même si quelqu'un copie l'idée de quelqu'un d'autre, elle sera toujours légèrement déformée, légèrement différente - et cela en soi est intéressant."
Parmi les projets évoqués dans Grapefruit se trouve A walk to the Taj Mahal qu'elle concrétise en 1966 sous forme de film muet montrant en caméra suggestive un homme saoul qui déambule sous une tempête de neige.
"Vous ne voyez pas le gars ivre, mais la caméra suggère qu'il est ivre de la façon dont elle bouge. Il marche et se balance, et finalement la caméra se lève vers le ciel…"
La même année, elle expose Sky TV, une caméra fixe reliée à un téléviseur filme et diffuse une vue du ciel 24h/24.
A partir de 1968, John Lennon remplace Anthony Cox dans la vie de Yoko, mais aussi comme collaborateur de ses réalisations. Ensemble, ils vont finaliser plusieurs idées plus ou moins cinématographiques, mais invariablement perchées. La première à prendre forme est Smile, soit le visage souriant de Lennon filmé durant 3minutes puis ralenti jusqu'à atteindre 52 minutes de projection.
"L'effet recherché était de projeter sur un mur une photo de son visage qui se modifie lentement jusqu'à afficher un sourire."
Two Virgins donne à voir une superposition de leurs visages sur fond de ciel (une idée que Yoko réutilisera pour la pochette de Imagine) et se termine sur un long baiser, tandis que Self portrait filme la bite de Lennon durant 42mns. Bien meilleur est Rape filmé à Londres pour le compte de la télévision autrichienne. Réalisé par Nic Knowland sur des instructions de Yoko, le film couleurs de 77mns (dispo sur youtube) montre une jeune fille harcelée par une caméra se faisant plus menaçante au fil des minutes. D'abord intriguée et amusée, puis un instant complice, avant de progressivement sombrer dans un agacement paranoïaque lorsque la caméra la suit puis l'accule chez elle au bord de la crise de nerfs. Outre son sujet d'anticipation sur l'omniprésence des médias jusque dans la sphère intime et les modifications de comportement que cela engendre, les mouvements de caméra, ainsi que son caractère hyper réaliste, fond de Rape une sorte de précédent à Blair witch.
"La fille du film ne savait pas ce qui se passait. Seule sa sœur était dans le coup, alors quand elle l'appelle au téléphone, sa sœur se moque d'elle et la fille ne comprend pas pourquoi elle ne la prend pas au séreux. Nic Knowland a fait le tournage alors que j'étais hospitalisée, en regardant les rushs je n'arrêtais pas de le pousser à aller plus loin. Il a vraiment fallu que je le pousse dans ses retranchements comme sa caméra l'a ensuite fait à cette fille."
"J'avais élaboré cette idée avant que John et moi ne soyons ensemble. C'est intéressant parce que d'une certaine manière, les Beatles étaient dans cette position et John était évidemment dans cette position, constamment suivi par des caméras. C'est aussi ce qui arrive au Biafra et ailleurs lorsque nos journaux télé viennent filmer leur misère et leurs agonies de façon totalement intrusive."
Parmi les autres films qui font sens, Freedom montre 2mns de Yoko luttant avec acharnement pour arracher son soutien-gorge, symbolisant ainsi la difficulté des femmes à se libérer des carcans. Les mains tordues et rougies par l'effort, le film s'achève sans qu'elle y parvienne.
Souvent confondu avec Bottoms de 1967 qui filme des fesses en guise de message pacifiste, illustrant de façon soft le principe qui veut que chacun d'entre nous est identique dans sa prime activité matinale, Up your legs forever de 1970 filme lui des jambes indifféremment célèbres ou inconnues, depuis les pieds jusqu'en haut des cuisses.
Comme Up your legs forever, Fly, surement le plus connu des films de Yoko Ono, a été réalisé pour être projeté en 1971 à la librairie du cinéma de Jonas Mekas dont le projet était de rendre visibles, et d'archiver, les nombreux films réalisés en dehors de tout circuit commercial de distribution. Membre de Fluxus et proche collaborateur, dès les années 50, de Yoko Ono, George Macunias, Andy Warhol, Dali ou Allen Ginsberg, Jonas Mekas fut arrêté pour obscénité en 1964 après avoir projeté The flaming creatures de Jack Smith, donnant à voir le wild side des drag queen. Trainé devant les tribunaux, Mekas diffuse Un chant d'amour de Jean Genet au cours d'une soirée organisée pour réunir de quoi payer les frais de procédure. Avec pour résultat d'être à nouveau arrêté et poursuivit en raison du caractère homosexuel du film ! Bien des choses qui nous semblent indéfectiblement acquises ne l'ont été que par la persévérance des uns, soutenus par le courage des autres. Et une bonne dose d'inconscience, aussi.
Si Fly ne valut d'arrestation à personne, il n'en demeure pas moins le plus équivoque des films de Yoko. Une mouche parcourt le corps nu d'une femme allongée et immobile filmée du gros plan au plan large sous différents angles.
"La grande difficulté du tournage était l'incompétence de sa star, la mouche. Nous avons du en utiliser une centaine afin d'obtenir qu'elles aillent là où on voulait qu'elles aillent et surtout qu'elles y restent sans s'envoler."
En parallèle à son activité cinématographique, Yoko imagine le concept d'un groupe dont les membres seraient des instruments et non des musiciens, avant que l'idée ne prenne la forme, sous l'influence de Lennon, du Plastic Ono Band, formation aux membres interchangeables (ce qui deviendra finalement le cas de la plupart des groupes tel que nous les connaissons aujourd'hui).

Alors que Nixon joue la surenchère en intensifiant la conscription pour le Vietnam, le couple profite de la médiatisation de sa lune de miel pour organiser au printemps 1969 à Amsterdam un happening qui aura un retentissement international, avant de se muer en icone de la rock culture. Le Bed in les voit accueillir les journalistes du monde entier dans leur chambre d'hotel pour des après midi de discussions, d'interviews, de chant aussi, dans l'unique but de promouvoir la paix. Après une semaine à Amsterdam, le Bed in se déplace à Montréal où sera enregistré le 1er juin 1969 live dans une chambre d'hotel le single Give peace a chance/Remember love, premier d'une série à comporter un titre de Yoko Ono en face B.
Quelques mois plus tard, le 15 décembre, ils donnent à Londres un concert au bénéfice de l'unicef au cours duquel ils lancent une nouvelle campagne pour la paix. Le slogan War is over (if you want it) est placardé dans onze métropoles et un grand nombre de journaux et magazines. Il sera réactivé deux ans plus tard avec la sortie du single Happy Xmas (war is over).
En décembre 1970, Yoko Ono/Plastic Ono Band, premier album entièrement conceptualisé par Yoko, parait simultanément à celui de John, sous pochettes jumelles. Son origine provient quasi intégralement d'une furieuse jam d'une heure et demi, réunissant Yoko, John, Ringo Starr et Klaus Voormann, enregistrée par Phil Spector durant la session du 10 octobre 1970. Des années avant l'apparition des samplers et de Pro Tool, Yoko découpe les bandes, les accélère, fait des boucles avec les sons, ajoute des effets. Un travail de création dont on peut mieux mesurer l'étendu depuis l'édition en 2021 de la jam dans son intégralité virginale sur le coffret consacré au Plastic Ono Band. Totalement survolé par les cris et modulations de Yoko, le disque est d'une énergie inouïe, qu'elle explose littéralement comme sur Why ou qu'elle prenne la forme d'une transe sur le sublime Greenfield morning I pushed an empty baby carriage all over the city sur lequel Yoko a ajouté une boucle de sitar créée à partir d'un enregistrement de George Harrison.
"J'ai ajouté tellement de sons et mis tellement d'effets sur Greenfield que je pourrais écrire un livre sur le sujet."
Aux enregistrements de la jam session, elle ajoute AOS capté live pendant la répétition de son concert avec Ornette Coleman.
"Ornette était déjà un gars très, très célèbre et respecté en tant que musicien quand je l'ai rencontré à Paris. Je faisais un happening et quelqu'un a dit, Oh, Ornette Coleman est là et il aimerait te voir– d'accord. Je disais eh bien, bonjour. Merci d'être venu. Ce genre de choses embarrassantes. Et il répondait, eh bien, ok, c'est super. Puis il a dit qu'il allait aller faire un concert à Londres et m'a invitée à le faire avec lui."
Révolutionnaire et révolté, bien qu'inévitablement méprisé, l'aura de cet album qui ne ressemble à aucun traverse le temps sans rien perdre de son éclat. Il demeure un de ces rares instants de liberté absolue durant lesquels toutes considérations autre que l'expression sous sa forme la plus crue, instinctive et sincère sont exclues. Yoko Ono délivre sans crainte des jugements une performance ahurissante.
Ahurissante, elle le sera à nouveau sur Fly, double album enregistré en parallèle à Imagine. Fly est l'album le plus significatif de l'esprit Fluxus, ainsi que celui qui montre Yoko s'investir dans un univers musical plus traditionnellement rock (Midsummer in New York) moins déroutant pour l'auditeur lambda que son travail sur Plastic Ono Band. Et si Mrs Lennon, splendide ballade largement pillée par Alex Chilton pour Holocaust, n'est jamais citée parmi les plus beaux classiques du répertoire rock, ce n'est jamais que par ignorance crasse. Le funky Mind train rappelle l'atmosphère de jam du précédent opus, Hirake/Open your box et Don't worry kyoko décapsulent les cerveaux, tandis que Air male, Don't count the waves et You (plus The path et Head play sur l'édition cd) sont basés sur les sonorités autonomes, répétitives et aléatoires produites par les automates musicaux mis au point par le très Fluxus Joe Jones du Tone Deaf Music Store.
Si pour les novices Fly n'est pas le plus facile des albums de Yoko Ono, il est aussi le plus novateur, celui dont le rayonnement influencera le plus concrètement la musique électronique. Ok, le morceau titre, qui sert aussi d'illustration sonore au film du même nom, est une épreuve difficilement supportable, 23mns de Yoko imitant une mouche ça peut déglinguer jusqu'au plus impassible des bouddhistes, mais à cette exception près, le double album est un des disques les plus passionnants qui soient, pour qui aime être propulsé dans les sphères de l'étrange. Pour l'anecdote, ceux qui ont connu le téléphone filaire seront heureux d'apprendre que les pressages du disque utilisent pour Telephone piece la sonnerie propre à leur région du monde.
Débarqués à New York, le couple rencontre David Peel dans une rue de Manhattan. Cinglé local ou journaliste du quotidien, c'est selon, David Peel ne se produit et n'enregistre que dans la rue où il interprète des chansons satiriques inspirées par l'actualité la moins reluisante. Immédiatement séduit, le couple l'invite au David Frost show, puis "produit" sur Apple son album The pope smokes dope ainsi que le single Amerika, un brulot enregistré en duo avec Yoko Ono qui mêle appel à l'insurrection et génocide indien, dont on trouve une version longue de 9mns sur l'album John Lennon for president. La rencontre avec David Peel sert de point de départ à Some Time in New York City qui utilise un ton, et un visuel, journalistique pour dénoncer les conditions d'emprisonnements (Attica state), l'oppression sociétale (Born in a prison), la maltraitance des femmes (Woman is the nigger of the world), des opposants politiques (Angela, John Sinclair) et des irlandais (The luck of the irish, Sunday bloody sunday). Un des temps forts de l'album, Sisters O sisters, exhorte les femmes à bâtir un monde nouveau basé sur la sagesse, la liberté et l'écologie. Le très rock New York city commente mi amusé, mi acide, la fâcheuse habitude qu'ont les institutions de se mêler du quotidien de chacun. La loi pour les uns, la morale pour les autres, la censure pour tous.
La notoriété de David Peel ne dépassera jamais l'underground new-yorkais, mais son influence méconnue sur Joey Ramone (qui lui emprunte plus que son timbre de voix) ou GG Allin (qu'il découvre et publie sur son label) ne sont que quelques exemples d'une démarche à laquelle le punk doit plus qu'il ne le saura jamais.
L'échec commercial sans appel de Some Time in New York City exacerbe les tensions au sein du couple déjà mis sous pression par l'administration Nixon. Si Yoko Ono évolue dans l'underground comme un poisson dans l'eau, l'égo de son mari souffre du manque de reconnaissance et s'accommode mal des chiffres de vente en berne. Tandis qu'elle signe avec Approximately infinite universe son plus bel album, doublé d'un manifeste pour un féminisme différent, Lennon titube et s'égare jusqu'à leur inévitable séparation.
Les années qui vont suivre Approximately Infinite Universe Yoko Ono, seule ou à nouveau avec Lennon pour l'injustement mésestimé Double fantasy, va s'orienter vers des compositions plus proches des standards du rock dont Season Of Glass en 1981 sera un autre acmé créatif. Après l'échec de sa tournée mondiale Starpeace de 1986, annulée en grande partie faute de locations, elle s'éloigne du monde de la musique.
"Ce fut une déception, mais il était clair que je n'intéressais pas le public."
"John s'est beaucoup impliqué pour ma reconnaissance, mais il se confrontait à deux problèmes majeurs. Le premier c'est que personne ne voulait entendre parler de moi. Le second c'est que j'étais très fière en tant qu'artiste. Il voulait interpréter certaines de mes chansons, mais je refusais parce que les gens auraient cru que ce sont les siennes. Il voulait que je fasse des photos avec le bon éclairage, le bon maquillage, les jolis tenues. Je suis féministe, je lui disais que je n'avais pas à faire ça. Il y allait sur la pointe des pieds chaque fois qu'il abordait cette question. Avec le recul, une part de moi s'en veut de ne pas lui avoir fait ce plaisir, ça lui tenait tellement à cœur que j'aurais pu être moins exigeante."
Yoko reprend alors le chemin des galeries, multiplie happenings et expositions. Le travail de la japonaise détestée de tous est dorénavant reconnu comme une valeur sûre de l'avant garde et nombreux sont ceux que son parcours interroge. En effet miroir, le label Ryko réévalue sa musique et commercialise le coffret OnoBox en 1992 pour lequel elle remixe une partie de son oeuvre et déterre des raretés trop longtemps égarées sur d'anciennes face B de singles, ainsi qu'un album entier (A story) resté jusque là inédit. Distribué en France par Harmonia Mundi, le coffret trouve son public et Ryko édite l'ensemble de ses albums pour la première fois en cd. Parallèlement à cet inattendu regain d'intérêt les Pet Shop Boys remixent le sublime Walking on thin ice, et le single se retrouve N°1 des charts Dance ! Voila Yoko Ono devenue reine de la techno, icone du milieu homosexuel qui se reconnait dans ses messages de diversités et tolérance, une fois encore elle se retrouve figure de proue, préfigurant de vingt ans le mouvement LGBT. Les DJ's s'arrachent ses morceaux et les remixent à qui mieux mieux, il s'ensuit une palanquée de maxi 45tours qui investissent le haut des charts américains et anglais avant de se voir compilés sur les cd Open your box et Onomix.
"J'ai pour la première fois eu la sensation d'avoir à faire à des gens qui ont compris ma musique. Qu'il soit ainsi réinventé, remodelé à l'infini, est l'essence même de mon travail. Je n'impose aucune forme définitive, tout ce que je fais est inachevé et livré à ce que d'autres voudront lui ajouter ou retirer"
En 1995, c'est son fils Sean Lennon qui la décide à enregistrer le monumental Rising sur lequel figure l'une de ses plus belles interprétations, Kurushi, indescriptible chanson évoquant la lente agonie d'une enfant irradiée à Hiroshima. Les ventes sont confidentielles, qu'importe, soutenue par Sean elle reprend les concerts en se faisant accompagner par des membres des Melvins, de Ween et Porno For Pyros. En 2001 elle récidive avec Blueprint For A Sunrise, peut être son album le plus indispensable.
"J'avais conscience que l'on me prenait pour folle de vouloir parler de St Pétersbourg et du Japon de la seconde guerre mondiale sur mon disque, mais créer est primordial pour ma santé émotionnelle et physique et c'est l'inspiration que j'avais. Alors je me suis dit que je devais le faire, même s'il y avait de fortes chances que je passe pour une vieille paranoïaque. Et c'est ce qui est arrivé."
Depuis, Yoko Ono a enregistré plusieurs disques, tous essentiels, que j'ai déjà chroniqué ici même. Le plus récent, Warzone, nous livre sa voix captée sans effet, en 2019 à l'âge de 85 ans, avec un accompagnement dépouillé, incorporant des chants d'animaux, et donne à entendre toute la sensibilité du grain déposé par une vie chargée en émotions fortes.
Au fil des années 2000, ses collaborations avec Iggy Pop, RZA, Anohni, Moby, Ween ou Sonic Youth lui ont conféré la reconnaissance de la scène musicale. Un élégant album tribute est sorti en début d'année, Ocean Child, sur lequel l'intelligentsia rock joue des épaules, David Byrne, Yo La Tengo, Flaming Lips, Death Cab for Cutie...sans réussir à combler son absence. Ses oeuvres sont exposées à travers le monde, l'auditorium de l'université de Liverpool porte son nom, chaque année du 9 octobre au 8 décembre sa Imagine Peace Tower commémore depuis l'Islande le souvenir de son homme et illumine le ciel de la plus belle des utopies, celle d'un monde en paix.
"Nous sommes une espèce pacifiste dans son immense majorité, pourtant ce sont les guerres et les tueurs en séries qui font la une des médias, cela nous affecte dans notre façon de penser, d'agir et inconsciemment dans la façon dont nous décidons de mener notre vie. Nous percevons la réalité à travers le prisme des propagandes"
En 1992, elle crée Endangered Species à Berlin, une oeuvre de 22 pièces, l'année suivante elle publie Acorn un second livre d'instructions dans l'esprit de Grapefruit et participe avec une inventive version de Georgia stone à A Chance operation, un album en hommage à John Cage. En 1994, elle crée une comédie musicale à Broadway. En 2009 la Biennale de Venise lui décerne un Lion d'Or pour l'ensemble de sa carrière. A quelques mois de là, elle donne un sidérant concert au Ornette Coleman's Meltdown Festival à Londres, durant lequel elle délivre une époustouflante version de Kurushi avant d'être rejointe par Antony Hegarty, depuis devenue Anohni, pour offrir au public un de ces moments d'émotions qui donnent foi en la musique en interprétant Toy boat , Moving mountains et I'm going away smiling. L'impact est tel que la direction du festival l'invite à revenir en 2013 et lui donne carte blanche pour la programmation.
La même année 2013, elle fête ses 80 ans avec une rétrospective à Francfort qui expose plus de 200 de ses travaux et donne un concert à Berlin. En 2014, elle est à l'affiche de Glastonbury avec Yo La Tengo en backing band. Elle prête sa voix et son nom en 2018 à un personnage de L'île des chiens, le film d'animation de Wes Anderson. Ses disques ont été une nouvelle fois réédités et sa musique est disponible sur les plateformes de streaming.
Dans les médias son nom n'est plus systématiquement associé à celui de John Lennon.
Une flopée de livres sont parus pour étancher une soudaine soif de découverte. Parmi les plus complets Lumières de l'aube édité lors de son exposition lyonnaise et Yes Yoko (en anglais uniquement, mais gratifié d'un cd inédit).
Il semble que son oeuvre ait enfin trouvé son temps.
Hugo Spanky
Espèces en danger - yoko ono - 1993