vendredi 13 décembre 2019

EXaMeN De CoNSCieNCes


Comme la télé aime à le faire depuis l'avènement des émissions criminelles, le documentaire Gregory diffusé par Netflix, consacré à la plus médiatique des enquêtes irrésolues du 20eme siècle, pose plus de questions qu'il n'amène de réponses. Malgré le choix éditorial de focaliser le reportage sur le couple Villemin et d'ignorer précautionneusement le contexte politique de l'époque, il y en a une en particulier qui me vient à l'esprit en voyant en filigrane apparaître au casting de ce fiasco judiciaire si bien orchestré, Jacques Attali, Robert Badinter, Marguerite Duras et Serge July : L'Affaire Gregory n'est-elle pas victime de l'abolition de la peine de mort ? Il est tentant d'imaginer que la désignation irréfutable d'un coupable sordide aurait été fatale à cette loi imposée par un président de la république fraichement élu, et acceptée avec une énorme défiance par une population encore fortement marquée par la sentence de l'Affaire Patrick Henry et les virulents débats qu'elle occasionna. Il y a fort à parier qu'un nouvel assassinat d'enfant dans une France à fleur de peau aurait tordu le cou à l'emblème des premières années d'un pouvoir dont on peut reconnaître l'art du flou dans la façon dont ont été manipulé opinion publique et protagonistes de l’enquête.

L'Affaire Gregory serait-elle un chapitre supplémentaire à ajouter à la liste du sang contaminé, du nuage de Tchernobyl, des écoutes téléphoniques, des suicidés de la république, des frégates ? Peut être. Il est indéniable qu'elle a été prétexte à l'opposition de deux camps qui cherchaient un terrain pour en découdre depuis que les abolitionnistes s'étaient emparés de L'affaire du pull-over rouge, symbole d'une justice locale expéditive, aveugle et mal intentionnée, ce à quoi les pro-peine de mort avaient répliqué en politisant à leur tour L'affaire Patrick Henry. L'élection de François Mitterand avait mis la balle au centre sans pour autant calmer les esprits belliqueux. L'occasion était trop belle, les ingrédients trop délectables pour que la sérénité soit préservée. Qui allait se soucier de justice lorsque l'orgueil des puissants est en jeu ?

La présence aux côtés des époux Villemin de l'avocat Henri-René Garaud, qui fit du rétablissement de la peine de mort l'enjeu de sa carrière politique, celle face à lui de Gérard Welzer, avocat du suspect Bernard Laroche, qui se distinguera plus tard en défendant le ministère de la santé dans L'Affaire du sang contaminé, peuvent laisser penser qu'au delà de la découverte de la vérité, ce qui se jouait sur les rives de la Vologne pouvait être de ces poisons qui font tomber les gouvernements, pour si peu que la cigüe imprègne l'esprit des électeurs. Comment pourrait-on croire que c'est un hasard si deux des avocats les plus opposés philosophiquement et politiquement du moment se trouvent confrontés sur une affaire de meurtre d'enfant au fin fond des Vosges, instruite par un jeune juge aussi influençable qu'incompétant, natif, hasard surement là encore, de Jarnac, lieu de naissance de François Mitterand ? Les ingrédients sont parfaitement réunis pour que soit dévoré tout cru quiconque se trouvera entre le marteau et l'enclume. Et qu'importe si parmi les dommages collatéraux se trouvent une femme de 23 ans et son mari de 26 ans, tout deux en deuil de leur fils de quatre ans. Quand les fauves ont faim, il faut bien les nourrir.
Au nom de l’intérêt supérieur, L'Affaire Gregory sera réduite à des unes à sensation pour des journaux en mal de tirages, sans qu'aucune vérité n'apparaisse jamais derrière les milliers de pages imprimées sur un sujet qui échappe à tous. 


C'est ce contexte complexe et incestueux que le documentaire Netflix s'escrime à contourner en inscrivant avec insistance les faits dans une région désolée, coupée du reste du pays, filmée du ciel pour mieux souligner son encerclement de forêts, d'eau et de pierres, rendue plus opaque encore par le mutisme de ses habitants. Il faut choisir de faire le parcours contextuel soi-même, penser à L'Affaire Dominici, à cette France du terroir, celle des taiseux, des coups de fusils, celle que l'on veut cacher sous le tapis de la lumineuse modernité. Une France qui vote, aussi, et que manipule les extrêmes tout autant que les ambitieux du second tour. C'est par ses non-dits et ses zones d'ombre que le documentaire Gregory s'avère le plus perturbant, on peut le prendre tel qu'il est et se désoler de l'addition des incompétences qu'il souligne, on peut surtout se demander pourquoi aujourd'hui encore ce sont ces seules incompétences que l'on nous propose comme menu, là où il serait pertinent d'en chercher la raison.


Gregory est un vide bien ordonné, il donne la parole à ceux qui ne diront jamais rien, leur offre l'occasion de tirer la couverture à eux, de se dégager de toute responsabilité. Il donne à moudre un peu de polémique bien dans l'air du temps avec les propos d'un flic que ne manqueront pas de juger outrageusement sexistes les âmes sensibles qui feraient mieux de relire Borniche plutôt que de s'épancher sur twitter. Gregory est une fissure dans le mensonge d'un pays qui ne veut plus se voir tel qu'il est, ancré dans la terre boueuse. Un retour à une réalité si éloignée du masque virtuel de civilité irréprochable dont on se targue en ligne que l'on finit le visionnage des cinq épisodes avec la sensation d'être concerné, enfin, par une histoire que l'on avait jusque là méprisé avec superbe. Cruelle vérité que d'avoir, chacun de nous, laissé dériver le corps ficelé d'un enfant sans jamais rien exiger d'autre que d'être divertis par la caricature nauséabonde, bien content de ne pas ressembler à ces familles qui se déchirent et s'exécutent. Oubliant au milieu des flots tumultueux, qu'un couple de gamins, Jean-Marie et Christine Villemin, en plus de perdre son enfant, va se retrouver emprisonné, condamné par les unes des magazines, les mêmes qui les gracieront plus tard, sans que jamais l'on ne s'inquiète de savoir à qui profite le crime. 

Hugo Spanky

18 commentaires:

  1. Affaire juteuse que celle de l'assassinat de ce pauvre petit Grégory. Combien de livres, de reportages, d'émissions de télé, de débats, d'articles de presse ?… Et aujourd'hui le philanthropique Netflix qui a reniflé la bonne odeur du fric facile ! À quand une superproduction hollywoodienne ? Scarlett Johansson dans le rôle de Cristine, Tom Cruise dans celui de Jean-Marie. Pour interpréter Laroche, il faudrait une vraie sale gueule de méchant : Jack Nicholson ? Gary Oldman ? Nicolas Cage ? Non, franchement, ça aurait de la gueule ! Et si ça cartonne, on pourrait même faire un "Grégory II, le retour" !
    Triste affaire plutôt, dont on ne connaitra probablement jamais le dénouement.

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    1. Pour couvrir les rôles de salauds dans cette affaire, tu peux prendre les trois que tu cites et en chercher encore un paquet d'autres. A l'exception des parents du môme qui se sont fait balader par tout le monde jusqu'à finir par payer l'addition (c'est quand même le père qui a fait la plus longue peine de prison prononcée dans l'affaire...), aucun autre des protagonistes n'est franchement sympathique. Une exception quand même, le juge Maurice Simon qui a repris l’enquête après le saccage de son prédécesseur et a réussi à blanchir Christine Villemin, avant de subir une telle pression qu'il a fini en planches avant d'aboutir.
      Le dénouement, on le devine, mais il ne sera jamais prouvé vu que les éléments à charges ont tous été déclarés irrecevables pour des vices de formes hallucinants.
      Cette affaire, c'est l'élite des beaux salons parisiens qui règle ses comptes sur le dos d'une bande de ploucs pour la plupart complétement dégénérés.

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  2. Bernard il est innocent.
    Mais pour l'interpréter il ne faut pas une gueule de méchant, mais plutôt un gars avec un physique débonnaire.

    C'est un bon angle que de prendre le contexte de l'époque, avec ses manipulations sournoises politiques, qui feront de ce meurtre odieux, un prétexte comme un autre pour servir leur guéguerre intra muros entre pouvoir et ego. Les seuls qui jusqu'à présent encore, en auront tirés les ficelles, et les marrons du four -sans compter les médias, qui eux font choux gras, comme à leur habitude (surtout ne changez rien).

    Une partie de la vérité a déjà été dévoilée, et pour le reste, nous nous forgeons tous la notre.

    Bernard il est innocent, mais dans le doute, Jean-Marie a quand même bien fait de l'éliminer

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    1. Victor Lanoux aurait été parfait ! Il est peut être innocent du meurtre en lui-même Bernard, mais surement pas tout blanc. L'enlèvement je pense que c'est lui téléguidé par des plus tordus encore.
      Les médias et la politique, ça a toujours fait bon ménage et plus encore lorsque la gauche socialiste fut au pouvoir, vu que la plupart des journaux du pays ont cette sensibilité. Dans cette affaire, c'est service rendu contre service rendu, les journalistes introduisent les avocats de la haute auprès des ploucs locaux dévariés par tout ce chambard et les avocats introduisent la PJ au détriment de la gendarmerie (pas facile à manipuler la gendarmerie, ce sont des militaires qui par définition n'aiment pas les branleurs en costard). Une fois le cocktail média/avocats/PJ réuni c'est devenu la fête au village avec comme pompon à décrocher la jeune mère esseulée sur laquelle tout ce beau monde projette ses fantasmes. Fantasia chez les ploucs en quelque sorte. Sauf qu'au milieu de ça, il y a un gosse mort, dont ils finissent tous par se contrefoutre.

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  3. Une larme de gin, une larme. Une rivière de tonic... Et ensuite la p’tite victime, composée d’une petite olive, d’un p’tit morceau d’sucre et d’un p’tit bout d’ficelle. Et nous avons : Le P’tit Grégory
    Un grand moment du cinéma.
    Merci.

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    1. Il parait même qu'il y a un barème pour lester le corps )))
      J'ai essayé de caser une allusion à ce chef d’œuvre de mauvais gout dans le papier, pas moyen de trouver l'angle pour le faire, merci du coup de main.

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  4. Je suis d'accord avec ton point de vue en introduction ainsi que ta conclusion, et je ne suis certainement pas le seul.
    Et pourtant à l'époque je n'ai pensé à rien de tout ça.
    Plutôt que d'un documentaire éclairé, je me demande si la lumière n'a pas juste besoin de 35 ans, à la louche, pour apparaître.
    C'est terrible.

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    1. Effectivement c'est maintenant que l'on n'est plus bombardé d'images orientées, de phrases sentencieuses en accroches des magazines (le fameux poids des mots et choc des photos) que l'on peut distinguer à quel point on s'est fait bananer. Et au delà de la sale sensation d'avoir été manipulé soi-même, le constat de ce couple trahi par des institutions qui devaient les protéger et leur rendre justice. Terrible, tu dis ? C'est le mot juste. Reste que ces méthodes existent toujours et qu'il est primordial aujourd'hui où la capacité de nuisance des médias, réseaux sociaux en tête, est mille fois (cent mille fois ?) supérieure à ce qu'elle était dans les années 80, de garder l'esprit libre et indépendant dans nos réflexions et analyses. En somme, et pour citer un philosophe, se souvenir que ce n'est pas parce qu'il y a marqué bénédictine sur un chiotte que ça en est.

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    2. C'est sûr qu'on n'avance pas vers le progrès dans ce domaine, sans compter qu'on s'attachera toujours à ne pas retenir les leçons du passé, et ça c'est immémorial.
      Le fameux poids de l'info, aujourd'hui il est mesuré au nombre de tweets. Si j'avais un compte je m'abonnerais à celui de Trump tiens.

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  5. Bizarre de lire cette chronique. J'ai échappé à l'époque à l'importance du sujet, j'avais déjà un pied en Allemagne. Et aussi bien que le nuage s'est arrête à la frontière allemande en 1986, L'affaire a été stoppée au poste frontière. Chacun son nuage. Il me reste juste quelques bribes, tel cette affaire qui opposera RTL vs Europe1, deux radios qui s'étaient parait-il impliqué dans l'enquête en prenant parti. Le film belge, gag qui ne faisait pas rire ma femme (d'ailleurs tout le film) et enfin je rapprochais cette histoire de la passion que ma mère avait pour le journal QUI POLICE, et ta chronique apporte une pierre de plus à la question que je me pose encore parfois - comme pour une explosion - facile d'en décrire les conséquences, mais le déclencheur? Pourquoi cette histoire là, la mort crapoteuse d'un enfant? C'est le déclencheur?

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    1. Fear, hate, envy and jealousy like a fire all over the world chantaient les Neville Brothers, il est là ton déclencheur. La haine ordinaire qui se construit sur des jalousies à la con, sur des histoires de familles comme on en trouve dans des bleds où les générations se succèdent sans jamais s'éloigner de plus de quelques centaines de mètres. Le tout dopé par ce besoin irrépressible d'aller sentir le cul de son voisin. Elle part de là, l'affaire Gregory, un mec qui s'élève dans un endroit où il est de bon ton de rester médiocre. On peut se justifier d'être médiocre, et peut être même trouver ça normal, tant qu'autour de soi tout le monde l'est, mais qu'en est-il lorsqu'il y en a un, issu du même troupeau, qui parvient à ne pas l'être ?

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    2. Sais tu que j'ai cogité, surtout ta réponse, vos échanges. Je m'accroche à ma métaphore, pour un explosion ou le feu... il faut les bons ingrédients: Poudre, essence. C'est ce que tu décris, mais tu es d'accord que ça se trouve dans pas mal de coins de France, dans pas mal de famille (Pas loin de moi d'ailleurs) Mais qui a balancé l’allumette? Non, je veux dire, l'allumette c'est quoi? Idem pour l'affaire Outreau, Dutrou... J'aime pas l'idée que le bon cocktail serait l'attirance que l'"on" aurait pour le crapoteux, pédophilie, sang, souffrance... Si il n'y a pas? Alors juste un fait divers, mais sinon, jackpot. Tu sais ça me faisait penser à une engueulade d'ado avec mon père, je manquais de finesse: mon père avait commandé une série de bouquin sur les "médecins dans les camps de la mort" de mémoire il y avait plusieurs volumes. Je m'en souviens bien de l'engueulade, surtout que j'avais envie aussi de les ouvrir. Bon, cette réflexion est peut-être déplacée mais me fallait l'écrire, pour le reste disons que c'est une question que je me pose depuis très longtemps.

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    3. Je peux pas m'empêcher: un commentaire sur la photo en haut de ta chronique, en plus d'imaginer Sean Pen dans le rôle de celui qui fait la gueule... La photo de Gregory sur une assiette!!?? Car j'imagine que c'est Gregory. Désolé mais quand je passe devant, le sérieux du sujet mets du temps à effacer le sourire naturel qui me vient. Il y a beaucoup dans cette photo.

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    4. Ah toi aussi tu vois Sean Penn ! Ça m'a frappé aussi cette ressemblance.
      Pour la photo et surtout les unes de magazines qui ont suivi, là aussi ils se sont fait pas mal bananer les Villemin. Leur avocat leur a présenté une ardoise de presque 2 millions de francs en échange de laquelle il s'est fait accorder les retombées financières de tout ce qui était publié sur eux ainsi que les dédommagements des procès en diffamation et autres. Ils se sont donc soumis à diverses mises en scène négocier entre l'avocat, Henri-René Garaud, et les principaux magazines du pays (Paris Match principalement) afin de pouvoir couvrir les frais de justice exorbitants réclamés pour poursuivre leur défense. Ces mises en scènes desserviront grandement Christine Villemin et contribueront à son inculpation, avec comme effet secondaire d'augmenter encore les frais d'avocat, puisqu'il doit alors défendre une inculpée de meurtre...C'est pas beau ça ?
      Comme je le souligne dans le papier, c'était un couple de jeunes, 23 ans seulement pour elle, autant dire un age où notre seul soucis était de savoir si on pourrait ou pas aller au concert des Cramps en plus de celui d'Iron Maiden. Des proies faciles dans une telle situation. Devant les accusations qui leur ont été faites, Jean-Marie Villemin a d'ailleurs plus tard publié les chiffres de l'affaire, on retrouve le décompte ici :

      https://www.liberation.fr/evenement/1995/02/14/presse-et-affaire-villemin-le-prix-du-gregoryloto_123528

      Et pour ce qui est de la photo en question, elle est tout simplement terriblement parlante et le sourire qu'elle t'inspire est sans doute une forme de défense parfaitement humaine. Aussi ringarde que soit l'assiette, elle fait partie d'une série de clichés que le couple avait fait réaliser par un photographe pour les 4 ans du gosse. Aujourd'hui ça se fait sur des mugs et ça se commande directement sur internet. Dans le même registre que le portrait en 80x60 qui se met au mur du salon. Faut aimer, mais ça se fait. Le contraste étant évidemment que sur le cliché que j'ai mis en une, il n'y a que le mort qui sourit.
      Ne crois pas que je fasse dans le sentimentalisme à outrance, mais toute cette affaire a été mise en scène sciemment afin de décrédibiliser la souffrance des parents auprès de l'opinion publique, c'est de tous ces a-priori dont il faut se débarrasser pour mesurer tout le cynisme de ces manipulations politiques et financières.

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    5. En effet il y a tout dans cette photo. Au milieu d'un salon modeste, on voit ce jeune couple au regard hagard, anéantis par la disparition de leur enfant tant aimé, ici figé dans ce sourire éternel. C'est d'autant plus choquant parce qu'en parallèle, les médias diffuseront en boucle l'image de ce même petit garçon sans vie, extrait de la Vologne dans les bras d'un pompier. On jongle avec tout ça. Le couple devient l'otage d'un acharnement qui les dépasse. C'est assez troublant. Cette histoire est à deux vitesse. Il y a d'un côté les médias, et les flics, les magistrats, les enjeux politiques comme il est relevé sur ce papier plus haut, et preuve en est ici -si vous avez 5 mn à partir de la 42 ou 43 ème minutes-, et puis de l'autre, les époux, leur dignité, et leur incompréhension face à toute cette injustice qui leur donnera la force et la détermination à n'avancer qu'à deux. Ce qui est vraiment la chose la plus importante de ce drame au final. A noter aussi qu'à partir de tous les vices de procédures, de toutes les erreurs et omissions commises dans cette affaire, il y a pas mal de choses qui se sont créés, comme la section de recherche scientifique, et des caméras obligatoires lors des dépositions avec des mineurs (entre- autre..).

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    6. Effectivement ce reportage là semble bien plus complet et intuitif que les 5 épisodes Netflix. Soit Netflix ne souhaite pas politiser son reportage pour favoriser son implantation en France sans froisser personne, soit ils ont tout misé sur la forme (très Twin Peaks en l’occurrence) plutôt que sur le fond, ce qui réduit alors l’intérêt journalistique de leur démarche et les inscrit dans la longue lignée de ceux qui ont exploiter l'affaire sans se mouiller.
      Pour ce qui est des progrès technologiques, c'est vrai qu'ils ont été énormes ces dernières décennies, hélas ils sont utilisés de façon plus favorable envers les coupables qu'envers les victimes. Prends la présence d'ADN par exemple qui était annoncé comme un plus pour les enquêteurs, il s'avère finalement que son absence sur une scène de crime disculpe quasiment un suspect qui aurait été jugé auparavant sur une présence d'empreintes digitales ou autres éléments matériels. Au lieu de quoi, il suffit dorénavant que l'avocat claironne que l'ADN de son client n'a pas été retrouvée pour que le verdict soit acquittement ou non lieu. Idem pour les enregistrements vidéo des interrogatoires, c'est un bonheur pour les avocats que d'y chercher le moindre vice de procédure, et peu importe ce que le coupable a bien pu avouer. La victoire d'une plaidoirie est devenue pour les avocats primordiale à la mise en lumière de la vérité. La suppression par Taubira en 2014 de la loi sur les peines planchers est passée comme une lettre à la poste, c'était pourtant un vrai progrès pour une uniformisation de la justice et aussi une façon de protéger les juges des pressions extérieures. A qui profite le crime, une fois encore ? Sans peine plancher, le minimum auquel peut être condamné en France un accusé contre qui la partie civile réclame la perpétuité est de...2 ans ferme )))))

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    7. C'est ça. Netflix surfe sur la vague glauque de la chose en proposant une tonne de série/docu dans une seule et même teinte, d'un même ton. L'affaire Gregory Villemin est pour eux une aubaine de plus. C'est assez prenant parce que tout est étudié pour. Très peu de lumière et tu as vite tendance à te concentré d'avantage, c'est malin. Mais le traitement arty est assez gênant. Sans parler du parallèle fait avec Le corbeau, le film de Clouzot, qui faisant presque pitié, devient risible. Après je ne sais pas si c'est volontaire ou pas, mais hormis Christine et Jean-Marie Villemin, on a envie de taper tous les autres.
      Le Non élucidé et Crimes sont bien plus francs du collier. Quoiqu'il en soit, c'est bien d'en parler, car le dossier devrait être fermé en 2021, et pourrait bien ressembler à un meurtre parfait si personne n'a parlé depuis -vu qu'au niveau ADN, autopsie etc.. c'est mort.

      Après du côté de la justice, on ne sait pas ce qu'ils font. Tout le monde rentre et sort comme qui rigole. C'est incroyable le nombre d'affaires avec des récidivistes !

      ♫ I fought the law and the law won
      I fought the law and the law won ♪

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