lundi 5 mai 2025

KHôRa - ANaNKe

 


Je vais faire court. D'abord parce que l'album sort ces jours ci et que par conséquent je n'ai pas les crédits sous les yeux pour épater la galerie. Ensuite, parce qu'une fois que je vous aurais dit que Ananke de Khôra est le meilleur album sorti depuis celui de Doedsmaghird, la moitié d'entre vous sera retournée lire des âneries.

Je parle de quoi, bordel ? Du disque extrême le plus satisfaisant de 2025 (qui a déjà quasiment 5 mois, soit plus d'un tiers de son existence). Ananke est un festival d'à peu près tout ce qui fait du Black Metal, dans sa frange la plus dingue, la seule musique à encore proposer des disques dérangeants. On trouve ainsi sur ce ravissant ouvrage ; des blasts assommants, des voix qui passent du clair à l'obscur en un clin d'œil, des guitares qui opèrent par incision, des ponctuations symphoniques agencées avec parcimonie et bienséance. La production est d'envergure internationale, et là je souligne. Vous allez comprendre pourquoi quand je vous aurais dit que le leader de ce groupe est français. Je ne veux même pas savoir pourquoi en 2025, j'arrive encore à distinguer une production française par ses faiblesses, je me contente de souligner que cette fois ce n'est pas le cas. Chaque maillon de la chaine est maitrisé. Les autres membres sont aléatoires, on y trouve des gars de Dodheimsgard, de Mayhem, de Therion (ça s'entend) et d'autres dont je ne sais rien.


Pour ceux qui veulent mettre un doigt dans l'eau avant de plonger, l'enchainement Wrestling with the gods, In the throes of ascension, Arcane creation et On a starpath situent bien l'objet du débat. Une tuerie démoniaque parsemée de soli heavy métalleux, un machin symphonique pour trépanés, un interlude en mode Carmina burana et On a starpath qui joue les beaux gosses. Comme tous les bons disques Ananke à son passage en creux, qui sera surement le préféré des pieds tendres, lorsque le groupe baisse sa garde avant la fin du combat le temps de Supernal light et Crowned, dont je cherche encore l'intérêt.

Quoi d'autre ? Rien. Je vous mets le lien étant donné que les groupes de Black sont moins cons que les autres et suffisamment confiants en leur musique pour balancer l'album en entier sur youtube avant sa commercialisation. Merci à eux.

Hugo Spanky

Khôra - Ananke



10 commentaires:

  1. Crénom !!! 😳 ça m'a déchaussé une dent ! Heureusement... qu' "Arcane Creation" est arrivée avant de la perdre carrément 😁
    "On a Spartaph" calme aussi un peu le jeu. La seconde partie se prête mieux à mes sens. Malgré tout, en comparaison, le plus dur des Savatage fait figure de pop.
    Superbe clôture avec "O.E.D"

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    1. Bien vu, On a spartaph c'est leur tube ! ))) Il doit pas mal au niveau des chœurs à Et Smelter de Dodheimsgard. Bon, le BM c'est toujours pareil, au début tu comprends à rien et puis au bout de quelques écoutes tout s'éclaire. Ce que j'aime bien chez Khöra c'est qu'ils gardent un petit côté Heavy Metal à papa dans les guitares lead. Et aussi les changements de registres vocaux, ça aère.
      Cet album va faire sensation dans les semaines qui viennent.

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  2. "au début tu comprends à rien et puis au bout de quelques écoutes tout s'éclaire" 😉
    Probablement, mais moi, j'reste dans l'noir 😂
    Enfin, je me dois de concéder que j'y trouve néanmoins des trucs sympas. Notamment, quelques trucs obscurs que j'ai découvert ici.
    D'autant qu'il me semble que le genre est parvenu - lentement mais sûrement - à évoluer. Les musiciens eux-mêmes me paraissent plus performants qu'auparavant, et plus ouverts.
    Les batteurs en particulier. Alors que le "Abaddon" du trio anglais initiateur du Black Metal paraissait faire un peu n'importe quoi, jouant au jugé, depuis bien une décennie, il y a quelques marteleurs assez étonnants - et résistants.
    Celui du présent opus n'étant pas en reste (j'me suis même demandé si la troupe ne trichait pas 😳 )

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    1. Les batteurs sont en effet impressionnants. Les blast nécessitent une technique, d'après ce que j'en ai pigé, ils se servent du cercle comme d'un support et font pivoter la baguette avec les doigts pour frapper la claire de façon successive. Les batteries sont dorénavant préamplifiées je ne sais plus trop comment, ce qui fait qu'ils n'ont pas besoin de frapper comme des sourds pour produire du volume. Il y a un terme pour ça et ça avait fait tout un débat au sein de la communauté ))) Ce que je peux te dire, c'est que pour avoir vu défiler des batteurs en audition, peu y arrivent.
      Au delà des compétences techniques, les musiciens de Black ont surtout inventés un langage musical sans tabou dans lequel ils intègrent tous les ingrédients qu'ils veulent, ce qui change du sectarisme qui avait crevé le hard faute de faire évoluer le genre. Entre ça et leur gestion en autarcie, je les trouve admirables.

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    2. Quoi ? Quoi, quoi ? Batteries préamplifiées ??!? Nom di diou ! C'n'est plus possible ! C'est d'la triche !
      Bon, après, il paraîtrait que, déjà à la grand époque des peinturlurés new-yorkais, Peter Criss amplifiait la sienne.

      Cela m'a rappelé la fois où ma mère m'avait raconté que, alors qu'elle devait se rendre à un concert de Sacha Distel (du temps où il jouait de la guitare jazz, avant de profiter de la niche rémunératrice de la variétoche), tout juste si on ne la réprimandait pas car nombreux étaient ceux (de son entourage) qui considéraient que ce n'était pas vraiment un bon musicien. Forcément, puisqu'il jouait sur une guitare... électrique.

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  3. Et un bon point pour la pochette. Alors que généralement le genre concourt pour la plus repoussante - et/ou ridicule -, celle-ci est plutôt réussie, éveillant quelques mystères antiques et fabuleux. 🤘🏼

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  4. Oreilles fraîches, à fond sur le vélo d’appartement, l’air de rien c’est de l’écoute idéal – alors qu’un film me pose problème – et pas moyen de se lever pour jouer ou changer de titres, écoute totale, 45 minutes. Rapidement je me fais un délire d’image, issu de pratique de films d’horreur époque où les réalisateurs jouaient avec l’organique. Me vient l’image d’un gros amas de chair, nerfs et sang de plusieurs mètres de haut, tout remuant, vibrant, hurleur mais séducteur et pour attirer de temps en temps émerge une voix humaine, un solo de guitare plus familier, sûrement des musiciens pris au piège, j’aurai tendance à m’approcher mais je me méfie car la masse repart de plus belle … mon délire fait une pause avec l’enchaînement « Arcane.. » et « On a starpath ». Reprise et fin de l’album. Vite un désenvoutement Bobby Lapointe « l’hélicon » rien n’y résiste. Blague à part, écoute éprouvante et satisfaisante, perso je la compare à des albums tardifs de Coltrane ou des passages de Wagner qui m’ont mis sur les genoux avec l’envie ensuite de reposer comme après un marathon… je n’ai jamais fait le marathon ceci dit, j’imagine. Tout de même cela reste une démarche musicale, nous échangions sur Sunn O))) , autre démarche, je réfléchis à une approche avec Scott Walker comme relayeur. AU fait, chouette papier qui n’y est pas pour rien, avec une bonne description d’ingrédients, oui, oui, même « Carmina… » pour l’aspect séduction. (L’ échange avec Bruno aussi pousse à en savoir davantage)

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    1. On a starpath est décidément le titre qui accroche (soulage ?) l’oreille. Les chœurs qui font ouhouh me semblent venir du morceau Et smelter de Dodheimsgard (1er titre de Black current medium). J’aime l’idée des disques d’un même mouvement qui se répondent et se prolongent. Je crois d’ailleurs savoir que le bassiste de Dodheimsgard joue sur l’album de Khôra. A vérifier.

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    2. Y'a même un moment, dans cet amas, j'ai vu une tête surgir, j'ai cru te reconnaître... (j'ai oublié de la placer au bon endroit celle là :-) )

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    3. Excellent !! 😂🤣👍🤟

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