KoMMaNDo PaRaNo III

Tremble ami lecteur, Juju Allin est de retour ! Après Charlotte aux fraises, véritable élégie à l'éducation des enfants, c'est un homme brisé que nous retrouvons dans cette nouvelle chronique du quotidien d'une féroce véracité. Brisé ? En fait, non, toujours debout !

La séPaRuRe

1/Prémices de séparure.

Bon, tout d'abord ma blonde n'est plus ma blonde, d'ailleurs elle n'a jamais été blonde, elle a toujours été brune malgré ses côtés blonde. Appelons là ma châtain, ça lui conviendra mieux.
Si on n'est plus ensemble, lecteur, sache que pour autant tout allait bien entre nous, je buvais, elle gueulait, je fumais, elle toussait, je salissais, elle nettoyait, je mangeais, elle faisait la bouffe, j'allais à la pêche, elle s'occupait des gosses. On partageait tout, quoi.
J'étais irréprochable, si j'étais pas trop bourré en soirée, je ne lui imposais pas de prendre le volant, elle conduisait mal, c'était mieux pour nous quatre, c'est ça l'esprit de famille. C'est comme quand j'ai pris 12 kgs, je ne lui ai jamais reproché d'en avoir perdu 15, c'est ça aussi l'équilibre d'un couple.

Faut se rendre à l'évidence, si on s'entendait plus, ça venait surtout d'elle. Pour le moins dur, elle n'est pas partie pour un autre. Pour le plus mou, elle en a trouvé UNE autre !

2/Séparure pour de bon.

Alors, je suis parti en la laissant avec sa taupe dans mon clapier. Pour ma part, je restais seul avec mes souvenirs nostalgiques de sodomie profonde, fist effréné, 70 endiablé, sache lecteur peu pervers qu'un 70 est un 69 avec un doigt au cul, garde ça pour ta maîtresse sinon ta meuf te fout au tribunal pour outrage au magistral trou de balle.

Je commençais à me complaire dans ma nouvelle vie de célibataire et à m'épanouir dans un style culturo-sportif qui m'avait tant manqué pendant 15 longues années. 12 heures d'apéro chez Francis ou comment passer du salon du livre à Villefranche de rouergue au Café des sports sans avoir jamais vu un seul exposant ou, encore plus vicieux, partie de pêche en mer au lac de Pradelle sans quitter le bar du camping. Ils sont tombés en panne de bière on a improvisé la suite au bistrot de Villeneuve Minervois. Résultat, peu de poissons frais mais beaucoup de viande saoule.

3/Petite vengeance entre amis.

Bon, après elle a tenu absolument à ce qu'on reste très bons amis. J'acceptais avec joie et dans ce moment d'allégresse lui proposais même de l'aider à de menus travaux. Pas folle la guêpe, dans la foulée elle me demandait de remplacer un volet et de sulfater ses rosiers. Bêtement, le volet m'a échappé et est tombé en plein sur le pare-brise de la voiture de sa taupe. Pis les rosiers, elle n'est plus emmerdée avec, parce que gazole et Rond'up, ça fait des dégâts, même les épines, au bout de deux jours, sont tombées.

Sinon, elle m'a demandé de ne pas divulguer sa nouvelle tendance lesbiennisque, tu me connais lecteur, je suis entier et décidé à n'informer que les personnes les plus capables de tenir un secret, mes potes, ma famille, la sienne, les collègues de travail -car on bosse ensemble- mes anciens voisins, mes nouveaux voisins, les potes de 13, les poivrots de chez Francis, le club Taurin de Carcassonne, l'auto-école Seguy, j'en oublie certainement. 

En tout cas, y à rien à faire, elle me demande toujours des trucs. Hier encore, elle voulait que je garde le clebs pour le weekend, j'ai refusé, les petites bestioles je ne veux plus m'en occuper, ni chien, ni chat, ni lesbienne.
No future.

Juju Allin 

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