Adepte de la première heure des mélodies de Bruce Joyner, Serge Bang! ne manifeste aucune hésitation lorsque l'occasion lui est donnée de distribuer le nouvel album de ce soldat, trop inconnu, du rock'n'roll. Sans jamais faillir Bang! Records offre satisfaction à tous ceux qui, encore, cherchent la vibration forte. Alors quand en plus, le boss du label toulousain se décide à causer, c'est sur Ranx Ze Vox que ça se lit.
Bruce Joyner. Vous vous rappelez. Celui là est bien tombé dans l'oubli. Pour ma part, je l'ai découvert dans les années 80's grâce à notre fier journal de rock and roll local (et international) Nineteen, toujours à la pointe de ce qui faisait de mieux à l'époque.
Il faisait partie des Unknowns et je l'associais à cette fabuleuse scène de Los Angeles dont Philippe Garnier nous avait tant parlé dans Rock and Folk : Les Cramps, le Gun Club, X, les premiers Chris Isaak etc... Tout cela relayé par une émission de TV, une rubrique spéciale Los Angeles dans les "enfants du rock". Je n'en loupais pas une. Bref...
Les Unknowns avaient tout pour plaire : ils étaient sur Bomp! Ils jouaient sur Mosrite, avaient un look d'enfer, aimaient le rockabilly sans le ridiculiser, et surtout, ils avaient un chanteur incroyable. Un type boiteux avec un oeil de verre, (un play boy, quoi), une voix fabuleuse et une personnalité hors norme. Le genre de type sorti des pages d'un bouquin de Falkner.
Bruce est né en 56 en Georgie (l'état ou Ray Charles, natif du coin, a refusé de jouer pour cause de ségrégation... voyez l'ambiance). Il grandit au milieu des plantations au son d'Elvis et de Hank Williams comme tout bon white trash qui se respecte... A quatre ans, une voisine lui fait avaler des cristaux de chlorure. Le petit Bruce se détruit les cordes vocales et doit réapprendre à parler. Pour se faire, il s'entraine à chanter sur les disques pour reprendre le contrôle sur sa gorge meurtrie. A six ans, second accident qui le laisse à demi paralysé. Bon départ dans la vie...
Premier groupe en Georgie puis Bruce met les voiles direction la Californie. On est début 80. La scène californienne est débordante de créativité. Il rencontre Mark Neill et Dave Boyle et fondent ce qui deviendra ce groupe de légende... "The Unknowns"
Mark est un esthète à la guitare, fan évidemment du meilleur guitariste de rockabilly de tous les temps, Grady Martin. Il a le bon goût d'introduire le son surf à une musique pourtant loin des plaisirs balnéaires. Les soli de Marc font mouche sur les textes de Bruce toujours d'une simplicité déroutante.
Le premier album sort sur Bomp en 1982 prenant le relais des Cramps qui commencent à s'empêtrer dans la routine des reprises bien senties...
C'est une réussite totale, peut être le meilleur album de rock and roll
des années 80's égalant les disques du Gun Club. C'est une autre vision de la musique du Sud des U.S. qu'on entrevoit : un esthétisme plus libre et moins passéiste. le son est magnifique, blindé de reverb. Les compos, imprévisibles et bizarres couplées aux cris de Bruce, vous font basculer dans l'univers inquiétant des bouseux du sud... "White trashgirl", "Pull my train", "Rat race".... et j'en passe : que des perles!
Pour ceux qui auraient oublié à quel point le rockabilly était novateur dans les 50's... C'est bien les Cramps, Alan Vega et Les Unknowns qui étaient dans le vrai... pas les Stray Cats.
Ce n'est pourtant pas assez pour Bruce. Il se sent corseté dans ce style et cherche à agrandir ces horizons.
Ce n'est pourtant pas assez pour Bruce. Il se sent corseté dans ce style et cherche à agrandir ces horizons.
Il quitte les Unknowns en 1982 et amateur de new wave anglaise, il tente de la jonction contre nature de Buddy Holly et des Stranglers!!!
Il fonde les Plantations et signe en France sur Closer en 1983. Le premier album "Way down south" marque les esprits. Il chante comme un Ian Curtis rock and roll. Toujours avec une prise de risque maximum... La réunion des deux continents est faite. Suivront une floppée d'album dont les excellents "Swimming with friends" 1986 et "Hot Georgia Nights"....
En 1991, ils reforment les Unknowns le temps d'un album sur New Rose. La magie opère à nouveau. Le groupe parvient a égalé le niveau de ses débuts.
C'est en 2010, que je le retrouve... Un fan français du bonhomme me contacte pour sortir son nouvel album. Bruce est toujours là. Il est retourné vivre en Georgie. Il a un disque sous le coude enregistré avec ses vieux copains avec qui il jouait en 79 avant de filer vers L.A. Il cherche un label. Faut pas me le dire deux fois. Bang! est là...
J'écoute les bandes : toujours cette même voix incroyable avec des
musiciens définitivement plus rock and roll que sa période New Rose. Un disque varié, ballade psyché, rock and roll torrides ambiances du Sud garanti, moiteur des nuits d'Atlanta.
Les vieux renards sont indestructibles.
musiciens définitivement plus rock and roll que sa période New Rose. Un disque varié, ballade psyché, rock and roll torrides ambiances du Sud garanti, moiteur des nuits d'Atlanta.
Les vieux renards sont indestructibles.
Serge Fabre
Liens :
ACHETER L'ALBUM ICI :
http://bangrecords.net
Bruce Joyner :
http://www.limbos.org/brucejoyner
http://www.facebook.com/pages/Bruce-Joyner-The-Unknowns/129469390406839#!/profile.php?id=716699509
Je l'ai vu sur scène à Calvingrad. C'était en... Il y a plus de 15 ans, c'est certain. Peu importe. Un grand concert. Bruce avait ce truc d'"avant".
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