Le monde a la tête à l'envers, tandis que la famille Strummer joue les arnaqueurs à la petite semaine en fourguant à prix d'or de la gnognotte basse gamme, voila t-il pas que Warner Bros (Grand Satan en langage indépendantiste punk) mise sur l'artistique en publiant contre 18 petits euros une session piano/voix estampillée 1983 de Prince. De l'intimiste chez les gros poissons, un souffle humain dans la grande distribution.
Piano and Microphone, comme un écho au dernier tour de piste de sa majesté. 1983, comme l'année d'avant, juste avant. Avant tout le reste, Purple Rain, les stades, les hits mondiaux à foison, le tourbillon, le grand n'importe quoi d'une vie qui s'emballe bien au delà de la vitesse des sons. Avant et maintenant. Prince à son piano, l'esprit qui vagabonde, mais pas trop, on le connait. Complete control. La muse démuselée, mais en laisse. Prince, comme si on y était, assis sur le canapé tandis que le lutin hulule, jongleur émotionnel. On le connait par cœur et on le découvre. Il y a des inédits, il y a des classiques en devenir, tout est inédit, tout est classique. Prince au piano chez lui, chez nous. Funky dès les premières secondes, 17 Days donne le ton, jamais la face B de When doves cry n'avait été aussi saisissante qu'ainsi dévêtue. Le soir à la cool, le matin à l'éveil, le disque trouve sa place sans avoir à jouer des épaules. On peut déblatérer sur l'objet, on peut s'en passer, on peut se passer de tout dans la vie. Il va pourtant accompagner bien des moments, c'est certain. Quel être se dispenserait d'une demi-heure d'intimité, un temps à soi, un tant soit peu.
Une session piano/voix toute nue, toute simple, restituée telle quelle fut, sans écrin Pif Gadget à la con, sans pin's offert, sans livret bonux, pas d'emballage dans l'emballage. Prince tout seul rien que pour nous-mêmes, lové dans l'émerveillement banal de deux faces de sillons noirs caressées par un diamant. Et de restituer l'éclat d'un instant unique, en une prise, une voix, un piano.
Piano and Microphone, comme un écho au dernier tour de piste de sa majesté. 1983, comme l'année d'avant, juste avant. Avant tout le reste, Purple Rain, les stades, les hits mondiaux à foison, le tourbillon, le grand n'importe quoi d'une vie qui s'emballe bien au delà de la vitesse des sons. Avant et maintenant. Prince à son piano, l'esprit qui vagabonde, mais pas trop, on le connait. Complete control. La muse démuselée, mais en laisse. Prince, comme si on y était, assis sur le canapé tandis que le lutin hulule, jongleur émotionnel. On le connait par cœur et on le découvre. Il y a des inédits, il y a des classiques en devenir, tout est inédit, tout est classique. Prince au piano chez lui, chez nous. Funky dès les premières secondes, 17 Days donne le ton, jamais la face B de When doves cry n'avait été aussi saisissante qu'ainsi dévêtue. Le soir à la cool, le matin à l'éveil, le disque trouve sa place sans avoir à jouer des épaules. On peut déblatérer sur l'objet, on peut s'en passer, on peut se passer de tout dans la vie. Il va pourtant accompagner bien des moments, c'est certain. Quel être se dispenserait d'une demi-heure d'intimité, un temps à soi, un tant soit peu.
Hugo Spanky