Bon, la Ranx Team est-elle en train de devenir une bande de lavette à la solde des Stones; une incorrigible équipe de fans aveuglés qui a décidé de polluer la toile de logorrhées interminables sur le Jagger Gang ? Mais c'est quoi ce bordel, qu'on arrête ces fanatiques, qu'on leur coupe les mains; il y en a marre à la fin ! Trop c'est trop, comme dirait tata Michelle devant Julien Lepers !
Et bien, vous savez quoi, malgré tout le respect que l'on vous doit: on s'en tamponne les joyeuses de vos récriminations, bandes d'ingrats que vous êtes va! Et pour bien vous achever, façon coup de massue sur le teston, on en rajoute une louche. Bien généreuse la louche qui plus est, et toc !
C'est une remarque bien fourbe du Maître d’œuvre de ce blog, l'illustre Hugo Spanky, qui a mis le feu au poudre, le bazar dans mes maigres méninges et leur a fait atteindre la pleine ébullition en assénant dans son papier Dancing with Mr Mick, je cite: «je trouve inutile les albums des Stones enregistrés après Voodoo Lounge».
Ce rustre personnage, cet outrecuidant butor des bas quartiers croyait sûrement pouvoir balancer une telle vilenie sans que personne ne pipe mot.
Et bien moi je dis non, Monsieur, cela ne va pas se passer comme ça, non mais!
Je m'en vais te rétablir la vérité fissa, moi, oui et pas qu'un peu, tiens !
Excusez-moi, ma gonzesse m'interpelle.
Qu'est-ce qu'il y a chérie ? Que dis-tu ? Tu n'en peux plus que je joue encore A bigger bang alors que cela fait douze heures d'affilée qu'il passe en boucle sur la platine, le volume bien à fond.
Euh, comment te le dire sans te froisser, mon amour ? Ne t'approche pas de la chaîne hi-fi, ou je t'en colle une ! Fous moi le camp, bouge ton cul de feignasse et va donc rendre visite à tata Michelle, tu en profiteras pour lui piquer du pognon à la vieille et tu l'utiliseras pour me ramener du Jack Daniel's, parce que là ,tu vois, je suis bientôt à sec, on peut vraiment pas compter sur toi pour faire correctement les courses; j'aurais dû écouter ma maman, tu ne vaux décidément pas grand chose !
Bon reprenons, l'exode massif de la résidence où je crèche s'est mis en branle sous le prétexte bien bas que j'écouterai trop fort depuis un pacson d'heures déjà A bigger bang, dernier album en date du Jagger gang. Cet album concocté par des rockeurs de pacotille pleins au as, au bout du rouleau et devenus que l'ombre d'eux mêmes vous fait doucement rigolé? Vous avez bien tort, mes salauds! Et voilà pourquoi. Après un Bridges to Babylon en demi teinte traversé de rares moments d’éclats, tout le monde pensait que les Stones étaient lessivés, finis et que plus rien de bon ne sortirait de leur prochain enregistrement studio. Sauf que les papys ne l'entendaient pas de cette oreille et hop, en 2009, ils nous ont jeté en pâture ce A bigger bang en guise d'offrande qui nous prouvera que la niaque, ils l'avaient encore, merde alors !
Dès le premier morceau Rough justice ça tape dur: le son est d'enfer, les guitares pulsent grave, Charlie frappent sur ses fûts comme un jeunot en rut et Mick le dingue à tout l'air d'être dans une rogne terrible.
Faut reprendre son souffle, la bien nommée, Let me down slow est là pour ça, quelle aubaine ! Cette chanson est une merveille de délicatesse, un classique instantané aux accents country qui mêle un enchevêtrement de guitares de la plus harmonieuse des manières (d'ailleurs, Ron nous fait frissonner l'échine avec sa slide envoûtante, un cador ce type là et modeste avec ça !).
On passera sur le titre suivant, It won't take long, qui fait plus office de remplissage qu'autre chose tant il sonne battu et archi rebattu.
Avec Rain fall down, les affaires sérieuses reprennent. Mick s'encanaille, il veut sa dose de sexe, et il l'aura pour ça vous pouvez lui faire confiance, et c'est sous une rythmique suave à vous en faire mouiller les culottes et éclater les slips qu'il vous accompagne près de cinq minutes suffocantes durant.
Puis, patatras, une fois le sexe consommé vient les lamentations et la tristesse infinie avec Streets of love, une somptueuse ballade à vous briser le cœur façon puzzle comme dirait l'autre.
On en a gros sur la patate, on perd pied, on se sent comme une merde faut qu'on aille dans un rade s'en jeter un tout en écoutant un blues, un vrai de vrai. Allez, Mick, envoie Back of my hand et rejoint nous dans notre douleur, vient foutre tes tripes à l'air avec tes potes de beuveries moroses.
De tout façon, on finira bien par trouver une mignonne pour nous réconforter mais visiblement ce n'est pas pour tout de suite; faut croire que notre attitude ne plaît pas des masses à la gent féminine ce soir. Qu'est-ce que tu baragouines Mick dans ce morceau au groove élastique qui me fait tripper gentiment? Ah, She saw me coming, ouais tu as carrément raison, vieille branche: elles nous voient venir de loin, les petites futées, et ne vont pas se laisser berner aisément; on va encore rentrer bredouille, bordel !
Pour ne pas changer, on a reproduit les mêmes erreurs en se comportant comme des lourdauds qui se croient irrésistibles alors qu'on à dix grammes dans le sang et que notre élocution est aussi claire que celle de Garcimore qui s'est mangé un pain dans les gencives par un Gérard Majax furieux de ses pitreries qui déshonorent le métier de magicien. Comme des cons, on s'est mis à l'amende direct en réduisant nos maigres chances à peau de balle! Biggest mistake ? Peut-être bien Mick, tu as décidément l'art et la manière de mettre des mélodies à tomber sur nos maux. Ta chanson elle est aussi belle qu'elle me fait monter les larmes aux yeux, tu es balèze vieux briscard il n'y a pas à en douter, pour sûr.
Tiens voilà Keith qui rapplique, il a sorti sa guitare acoustique et s'est installé sur un tabouret, à la coule. Tu l’accompagnes à la slide, Mick ? Fantastique idée ça ! This place is empty, entonnez-vous à l'unisson; ce que vous pouvez être bons mes gaillards, c'est à peine croyable. Pour des types qui se détestent la plupart du temps, vous formez un putain de beau duo, moi je vous le dis.
Ou là là mais que se passe-t-il ? Je sens comme de la tension dans l'air tout à coup, vous énervez pas les gars, je ne vous ai pas traité de tafioles et puis «ohnnotyouagain», je veux pas être désobligeant mais ça veut rien dire ce charabia. Comment ? C'est un effet de style typographique, crétin ! Bon OK, j'ai compris me taper pas dessus aie ! On s'en fout votre rock il est bien saignant, vos guitares rageuses à souhait et on gigote à en perdre haleine voilà bien l'essentiel. Une leçon pour tous les morveux que ce titre, c'est comme ça qu'un rock doit sonner et pas autrement, qu'on se le dise !
Par contre votre Dangerous beauty il est poussif aux entournures, les aminches. Vous vous êtes pas foulé l’oignon sur celui là, vous l'avez bouclé vite fait mal fait juste avant de partir à une soirée jet set vous en mettre plein les narines, hein ? C'est bien ce qui me semblait, bande de vauriens va !
Je sens que je vous ai blessé dans votre amour propre là, je me trompe ? Non bien sûr et la splendeur nommée Laugh, I early died prouve bien que vous avez repris les choses en main comme il se doit. Un morceau habité par la soul, une perle musicale – le Sommet de ce disque assurément - qui nous éclaire comme la lumière céleste et nous laisse terrassé de bonheur.
Que vois-je dans la main de Mick ? Oui, je ne rêve pas, c'est bien un harmonica. Il est temps de se remettre au bon blues rock des familles et Sweet neo con va tranquillou faire le job; de façon un peu trop pépère, il est vrai.
Mais Mick à le feu dans le calbut, les guibolles qui le démangent furieusement, l'écume au bord des lèvres et le regard lubrique: il réclame sa portion de funk, le bougre. La clique l'a bien compris et c'est parti pour Look what the cat dragged in qui nous fait effectivement sentir comme des matous relous en quête de chattes pas bégueules. Une bombinette que ce titre là où Darryl Jones fait ronfler méchamment sa basse et nous prouve, une fois de plus, que l'affreux Billy aurait dû quitter les Stones encore plus tôt qu'il ne l'a fait, ce cornichon sur pattes au swing inexistant.
Oui, Mick ? Tu veux pendre la route, avaler du bitume comme on descend des shots de whisky; pas de problème vieux, tu as trouvé ton homme, je te conduis, ouais ! Driving too fast, dis-tu accroché à ta ceinture telle tata Michelle qui tiens bien fermement son sac à main quand elle voit débouler ma gonzesse. Tu charries là sans déconner, t'es une rock star mec; le danger ça te connaît, c'est comme une seconde nature pour toi me fait pas rigoler va. Quoi, j'arrête pas de griller des feux rouges et ça t'angoisse grave. Tout le monde sait que ces machins ne servent à rien, voyons ! T'es con vraiment parfois, je te jure !
Et vise un peu sur ta droite sur le trottoir d'en face, revoilà Keith, je te parie qu'il va encore se lancer dans un reggae bien monotone pour conclure ce disque, le genre de truc qui t'endort direct un régiment déchaîné de bonnes sœurs sous amphétamine qui ont vu le loup. Ah bien merde pas du tout en fait; c'est quoi cette rythmique toute zarbi? Infamy qui s'appelle ce curieux morceau de blues bâtard au feeling funky en diable. Il porte bien mal son nom celui-là tant il est soigné et délectable. Chapeau bas, l'épouvantail à bandana, tu nous a laissé sur le cul !
Bon allez Mick décrispe toi un peu et lâche moi cette foutue ceinture, je te dépose, man. Tu peux aller rejoindre ta jolie pépée et David Bowie qui batifolent dans ton lit sans t'avoir attendu, les enflures !
Tu veux que je vienne ? C'est sympa comme tout vieux mais tu vois je me dois de décliner; il faut que je boucle ce putain de papier, désolé. Et puis en plus j'ai comme l'intuition qu'en ouvrant ton placard pour y ranger ton vison si hideux à regarder – une injure visuelle pas moins ! - , que même tata Michelle ne le porterait pas pour sortir les poubelles, tu vas tomber nez à nez sur Iggy Pop et le fantôme de Lou Reed en train de palucher la nouille de l'un et de l'autre et là, franchement, ça va commencer à vraiment devenir un peu trop bizarre à mon goût. Allez, salut, vieux salopard !
Puisqu'il faut bien conclure allons-y donc le couteau au dent, la grenade dans une pogne et la machette dans l'autre.
A tous ceux qui nous chantent le sempiternel refrain que les Stones, dès la mort de Brian Jones, ont virés en eau de boudin, je rétorque qu'au contraire la disparition de ce boulet , qui nous a apporté - faudrait pas l’oublier ça, mes cocos! - ce fléau hippie de Master muscicians of Joujouka leur a foutu un coup de fouet salutaire et le doublé magique Sticky fingers et Exile on Main St. est là pour en témoigner.
Aux autres qui nous bassinent de leurs langues venimeuses que c'est justement après ces deux pépites qu'ils n'ont plus rien valu, je plains ses peine à jouir qui dédaignent les épatants Goats head soup, It's only rock'n'roll, Black & Blue, Emotional Rescue et Tattoo You et se privent dès lors d'une palanquée de chansons fabuleuses.
Aux punks qui sont de Suisse – cette blague ! - ou d'ailleurs et nous les brise en nous affirmant que les Stones sont la honte du monde musical, je leur sorts mon exemplaire de Love you live, captation sonore de la tournée de 1977, sur lequel le Jagger gang fait plus de raffut et sonne plus cradingue que n'importe quel groupe punk qui bien trop souvent ont confondu braillement et tapage épuisants avec puissance sonore. Maintenant, c'est entendu, leurs concerts actuels sont routiniers à en mourir d'ennui et il serait plus que temps que cette mascarade cesse.
Enfin, quant aux fieffés embouchés qui soutiennent mordicus que passer les années 80, il faut fuir tout disque Stonien, je dégaine le redoutable Voodoo Lounge - un bijou celui-là - et désormais je lui joint comme compagnon de platine A bigger bang. Et ne venait pas me parler de production clinquante, sur-gonflée et de bouillie sonore informe alors qu'au contraire sur ce disque chaque instrument trouve sa juste place et se distingue de ses pairs; un putain de trésor de mixage que cet opus ! Et que dire de la richesse de sa palette musicale où les guitares sont à la fête, se provoquent en duel et peuvent se montrer aussi délicates que féroces; où la batterie de Charlie le lézard ne faillit à aucun moment, tantôt sèche et brute tantôt caressante (quand les gens vont-ils enfin se rendre compte que ce type est l'un des plus grands batteurs de rock de tous les temps? Zéro esbroufe, 50 % d'efficacité métronomique et 50 % de subtilité rythmique; un savant dosage pour lequel il est devenu un maître en la matière.); où Darryl Jones impose son groove aussi hypnotique qu'un serpent en mouvement; où Chuck Leavell apporte sa patte talentueuse aux claviers tandis que Matt Clifford enjolive le tout d'arrangements de cordes et de boucles rythmiques; où chaque note tape dans le mille et se révèle une évidence et où enfin Mick le dingue remporte toujours le titre du Chanteur Ultime au nez et à la barbe de tous ses prétendants qui s'en étouffent de rage.
Que dire sinon qu'à la stupéfaction générale, ces enfoirés nous ont encore ouvert la porte du Paradis.
Euh, excusez-moi à nouveau mais il y a mon téléphone qui sonne là.
Allô?
Ah, c'est toi, chérie.
Qu'est-ce que tu branles encore, j'ai sacrément soif moi, putain !
Comment ? Tu m'appelles du commissariat !
Tata Michelle t'a surprise la main dans son sac, t'a balancé une beigne sournoise avec son fer à repasser et a appelé les condés qui t'ont embarquer sans ménagement !
C'est pas possible d'être aussi conne, se faire rouler dans la farine par une vieille peau édentée à moitié jobastre, tu n'es vraiment pas une lumière, ça c'est sûr !
Tu veux que je vienne te chercher ? Non mais tu rêves, radasse à deux sous ! Démerde-toi toute seule, tu m'entends incapable !
Moi je file chouraver à la supérette du coin mon petit Daniel's adoré.
Ah les bonnes femmes, je vous jure, elles nous mènent la vie dure; faut se les fader !
Harry Max.