Nothing Is Quick In The Desert est un bilan de santé sacrément positif. Smash the crowd, So be it, SOC MED digital heroin, Beat 'em all, Yesterday man, le tortueux et torturé Smells like teens hear it vous cogne dans les cordes sans laisser d'ouverture. Le groove est impressionnant de puissance. Je le rabâche à chaque nouvel album, le Hip Hop de Public Enemy, toujours placé au carrefour psychédélique du Funk et du Rock, ne faiblit pas. Plus que sur leur précédent opus, Man Plans God Laughs, le groupe qui les accompagne sur scène a ici été mis à contribution. Il en résulte un son organique, massif, mais souple, martelé par une batterie acoustique au dessus de laquelle bourdonnent les guitares.
Lorsqu'il donne l'assaut, Public Enemy plane comme le drone, frappe comme le char. Et si la dominante est offerte à la performance live et aux instruments traditionnels, à l'image de sPEak! et ses cuivres incandescents, Public Enemy n'en oublie pas ses racines et aligne sur Terrorwrist les techniques strictly hip hop des scratchs en furie et samples qui cisaillent. Dans la foulée Toxic fait le clin d’œil au fondateur Yo Bum Rush The Show.
La fête est totale, l'éclate maximale. Public Enemy tient son rang, sans reniement, ni nostalgie, le crew persiste à se contrefoutre des conventions commerciales, fait sien tout ce qui passe à sa portée, dissèque, digère et régurgite le foutoir de la planète en le portant à température de fusion. Le propos reste affuté et, si il faudra se pencher de plus près sur les textes pour en saisir toute la portée, SOC MED Digital heroin se distingue efficacement en dénonçant l'addiction mondialisée à cette multitude d'écrans connectés qui monopolisent notre attention, au point de nous faire marcher tête basse dans les rues de nos quartiers, courbés sur nos tablettes comme des junkies sous le poids du singe. Sans doute qu'il y a là matière à la prochaine grande réflexion que chacun de nous se devra d'avoir, afin d'apprendre où placer le curseur du virtuel. Doit-on délibérément abandonner les aspects les plus concrets de notre quotidien à nos dirigeants et nous réfugier dans les plaisirs abstraits de l'illusion ?
En fin d'album, Rest in beats paie le tribut aux disparus du Hip Hop sur fond de guitare aux joues humides. Le chemin fut souvent chaotique pour cette génération, la notre, qui défricha la jungle urbaine à coups de beats et de rimes acérées. A l'heure où se mesure le parcours, les pertes sont en nombre, de Easy E à, tout récemment, Prodigy. Le salut vient des mots et touche au cœur, l'héritage doit perdurer.
En fin d'album, Rest in beats paie le tribut aux disparus du Hip Hop sur fond de guitare aux joues humides. Le chemin fut souvent chaotique pour cette génération, la notre, qui défricha la jungle urbaine à coups de beats et de rimes acérées. A l'heure où se mesure le parcours, les pertes sont en nombre, de Easy E à, tout récemment, Prodigy. Le salut vient des mots et touche au cœur, l'héritage doit perdurer.
Ceux pour qui la voix de Chuck D est aussi essentielle que l'air et l'eau seront repus, les autres ne liront jamais ces lignes. Et on sait depuis longtemps que ce sont les absents qui ont tort.
Hugo Spanky