Ok, vous allez dire que je le fais exprès, rien que pour me faire remarquer. Que dire du bien de Ted Nugent (pire, je vais l'encenser) en 2017, c'est comme dire du mal de Pétain en 40, c'est pas le bon timing. Le gars a voté Donald Trump ! Il l'a carrément crié sur tous les toits et même qu'il a incité les autres à en faire autant. Malheur ! Ted Nugent est barjo, il hait les hippies, les drogués, les mous du genou, les gauchistes, il aime les flingues, abattre des ours, des pumas avec son arbalète. Et hurler dans son micro en faisant cracher du feedback à sa Byrdland. Autant dire qu'il est parfait pour le Rock'n'Roll. En voila un qui remet un peu de mauvais goût dans une affaire entendue. Sa prise de bec avec David Crosby sur tweeter est incroyable. A une heure où plus rien ne se dit sans avoir été soupesé jusqu'à être vidé de tout sens, voila que deux vieilles gloires se filent des coups de canes sous la table de la pension de famille. Croz le traite, lui et son pote président, de ramassis de trous du cul, Nugent rétorque qu'avec tout ce qu'il s'est enfilé comme dope, on ne peut pas en vouloir à Crosby d'avoir le cerveau aussi ramolli que la bite. C'est cool, non ? Plus rigolo que de savoir où Florent Pagny doit payer ses impôts. Et ça empêche pas d'aimer Snakeskin cowboy autant que Almost cut my hair. Faudrait demander à Stephen Stills de faire l'arbitre entre ces deux là, on se marrerait encore plus.
De toute manière, un gonze qui a torché autant de classiques du rock'n'roll peut voter pour qui il veut. Et c'est pas l'avide cupidité des artistes revendiqués démocrates qui va me rendre moins tolérant. Les beaux discours de la gauche américaine seraient surement plus digestes s'ils ne s'accompagnaient pas d'un sens du business digne des requins de wall street. Que Beyonce et Jay Z tonde le ghetto, que Springsteen se beurre les noix à 800 sacs le ticket pour causer, sur Broadway, de son papa ouvrier, ça ne me rend pas Kid Rock moins sympathique. Je suis d'avis qu'une nouvelle génération de mecs infréquentables remettrait le binaire sur les rails, plus surement que toute une ribambelle de beaux parleurs aux dents longues.
Ted Nugent fait partie de notre histoire, de la mienne en tout cas, de ce fantasme américain que je perçois comme une certaine conception du paradis. Un endroit où se succédaient, semaine après semaine, dans les bacs des disquaires, dans les ballrooms en surchauffe : Grand Funk Railroad, Aerosmith, J.Geils Band, Bob Seger, Alice Cooper, Lynyrd Skynyrd ou Ted Nugent. La pêche à été sacrément bonne
le temps que ça a duré. De 1967 à 1978 pour être précis dans le cas de Ted Nugent, des Amboy Dukes à Double Live Gonzo. Pas un temps mort, pas un virage négocié
autrement que plein gaz. Des morceaux d'anthologie en veux tu en voila, Journey to the center of the mind, Migration, Great white buffalo, Hibernation, Stranglehold, Stormtroopin', Motor city madhouse, Just
what the doctor ordered, Free for all, Cat scratch fever, Snakeskin cowboy, Wang dang
sweet poontang, You make me feel right at home, Dog eat dog, Hey baby, Wango tango que
du certifié intemporel qui castagne comme à la récré.
Il lui aura fallu bouffer du miles and miles à travers le midwest pour en arriver là, apprendre à devenir un leader, à passer au lance flamme quelques clichés trop sévèrement ancré dans le quotidien du rocker lambda des sixties. Aussi improbable que cela puisse paraître dans ce laps de temps où la population ingurgite du LSD à s'en faire cramer le cerveau, Ted Nugent, qui prône exercices physiques et vie au grand air, voit rouge (façon de parler) en se rendant compte que ses Amboy Dukes parlent de dope dans les chansons. Pire, il s'aperçoit qu'ils sont fainéants comme des couleuvres, qu'ils ne nourrissent aucune autre ambition que de se déchirer la tronche en se faisant tripoter le chibre. Des freaks ! Pas moyen de faire tenir un album debout du début à la fin avec des branleurs pareils. Il a beau défourailler Baby please don't go, faire souffler le blizzard sur Journey to the center of the mind, parler la poudre (à canon) sur Dr Slingshot, aligner 300 dates par an, rien n'y fait, les Amboy Dukes restent cloitrés en série B pour cause d'amateurisme.
En 1969, la formation connait un regain de forme avec l'arrivée de Rusty Day au micro, le temps de l'album Migration. Un disque à peu près bien bâti, varié dans ses humeurs, sur lequel on entend du funk cuivré (Curb the elephant) ou pas (Good natured Emma), une reprise de Frankie Lymon parfaitement dans l'esprit doo wop (I'm not a juvenile delinquent), de la Pop psychédélique qui lorgne vers San Francisco (Shades of green and grey), du Rhythm & Blues éclaboussé de Hammond (Loaded for bear) et pas mal d'autres choses qui tendent toutes vers ce constat sans appel : Ted Nugent ne sait pas trop ce qu'il fout au milieu de tout ça ! Y a pas la place, et personne pour trancher dans le vif. Lorsqu'il prend ses aises comme sur le morceau titre, Migration, on pige bien le truc, on voit les galinettes cendrées prendre leur envol au dessus de l’antarctique. Mais sitôt que le costume est étriqué comme un uniforme anglais, le guitariste lutte pour faire péter les coutures, et l'unité du groupe devient chimère. Rusty Day en fera les frais et partira, dès l'année suivante, fonder Cactus avec Jim Mc Carty, guitariste vedette des Detroit Wheels de Mitch Ryder -et idole absolue de Ted Nugent- en ne conservant comme mission, malgré le talent des membres de la formation, que de saturer du Blues en beuglant au dessus d'un amas de guitares, coincé entre un solo de batterie et un autre de basse.
Il lui aura fallu bouffer du miles and miles à travers le midwest pour en arriver là, apprendre à devenir un leader, à passer au lance flamme quelques clichés trop sévèrement ancré dans le quotidien du rocker lambda des sixties. Aussi improbable que cela puisse paraître dans ce laps de temps où la population ingurgite du LSD à s'en faire cramer le cerveau, Ted Nugent, qui prône exercices physiques et vie au grand air, voit rouge (façon de parler) en se rendant compte que ses Amboy Dukes parlent de dope dans les chansons. Pire, il s'aperçoit qu'ils sont fainéants comme des couleuvres, qu'ils ne nourrissent aucune autre ambition que de se déchirer la tronche en se faisant tripoter le chibre. Des freaks ! Pas moyen de faire tenir un album debout du début à la fin avec des branleurs pareils. Il a beau défourailler Baby please don't go, faire souffler le blizzard sur Journey to the center of the mind, parler la poudre (à canon) sur Dr Slingshot, aligner 300 dates par an, rien n'y fait, les Amboy Dukes restent cloitrés en série B pour cause d'amateurisme.
En 1969, la formation connait un regain de forme avec l'arrivée de Rusty Day au micro, le temps de l'album Migration. Un disque à peu près bien bâti, varié dans ses humeurs, sur lequel on entend du funk cuivré (Curb the elephant) ou pas (Good natured Emma), une reprise de Frankie Lymon parfaitement dans l'esprit doo wop (I'm not a juvenile delinquent), de la Pop psychédélique qui lorgne vers San Francisco (Shades of green and grey), du Rhythm & Blues éclaboussé de Hammond (Loaded for bear) et pas mal d'autres choses qui tendent toutes vers ce constat sans appel : Ted Nugent ne sait pas trop ce qu'il fout au milieu de tout ça ! Y a pas la place, et personne pour trancher dans le vif. Lorsqu'il prend ses aises comme sur le morceau titre, Migration, on pige bien le truc, on voit les galinettes cendrées prendre leur envol au dessus de l’antarctique. Mais sitôt que le costume est étriqué comme un uniforme anglais, le guitariste lutte pour faire péter les coutures, et l'unité du groupe devient chimère. Rusty Day en fera les frais et partira, dès l'année suivante, fonder Cactus avec Jim Mc Carty, guitariste vedette des Detroit Wheels de Mitch Ryder -et idole absolue de Ted Nugent- en ne conservant comme mission, malgré le talent des membres de la formation, que de saturer du Blues en beuglant au dessus d'un amas de guitares, coincé entre un solo de batterie et un autre de basse.
On peut dire ce qu'on veut sur Ted Nugent, il n'est ni Berlioz, ni Strauss, mais il ne s'est jamais contenté de ça. Son jeu de guitare, même lorsqu'il tutoie les standards du hard rock, ne doit finalement que peu au heavy blues en vogue au crépuscule des sixties. Ted Nugent joue du pur rock'n'roll, unissant l'attaque de Scotty Moore au groove de Bo Diddley. Ses riffs ne sont pas assénés comme des coups de pilon, il étire les notes autour du tempo plutôt que de le marteler en chœur avec la rythmique. Aussi improbable que cela puisse paraître venant d'un tel hurluberlu, il y a une sensualité féminine dans son jeu, une jubilation amoureuse. Ted Nugent est animé d'un saisissant contraste, bouillonnant comme l'agitation nerveuse du cœur de Detroit, apaisé comme les grands lacs des rocheuses. Jamais domestiqué. Dans les développements de ses thèmes de prédilection (Below the belt, Hibernation, Migration..), ses sonorités sont d'une fluidité qui esquisse des paysages dans lesquels la sauvagerie est beauté, la liberté insolente, le picking narrateur. Ces moments là seulement, permettent de saisir le message dans toute sa plénitude, la quête de Ted Nugent, la revendication de sa part animale, va un brin plus loin que les caricatures qui en sont faites. Quiconque ayant pris le temps d'écouter les paroles de Great white buffalo devrait avoir pigé deux ou trois nuances dans le propos.
En 1973, après 6 ans de persévérance, Ted Nugent fait sécession, renonce au principe de groupe et signe sous son nom avec DiscReet, un énième label monté par Frank Zappa. Call Of The Wild puis Tooth, Fang and Claw sortent en février et septembre de cette même année. Amboy Dukes n'est plus qu'une appellation accolée au nom du leader autoproclamé, pour ne pas paumer le maigre public ardemment glané au fil des tournées. La conception des disques est dorénavant clairement l'affaire du seul guitariste, les chansons lui laissent un terrain d'expression dépourvu de tout autre soliste. Et si ça tâtonne encore dans l'efficacité, si on ne pige pas trop pourquoi il refile parfois le micro à l'affreux Andy Jezowski, il n'en demeure pas moins que ces disques représentent un sacré pas en avant en terme de mise en place et d'unité. Le nectar reste à venir, mais ce sont ces deux albums là qui vont déterminer la suite en permettant à Ted Nugent, malgré des ventes décevantes, d'enfin décrocher un contrat avec une major.
Les astres du grand nord sont en ordre de marche, l'esprit des Potawatomi a parlé lors des quelques mois que Ted Nugent a passé seul dans les montagnes du Michigan, là où elles flirtent avec le Canada, loin du monde de la musique pour la première fois depuis 1967, chassant à l'arc pour survivre, se ressourçant auprès de la matrice originelle, l'implacable mère nature. Il en revient gonflé à bloc pour enregistrer son premier album pour CBS, recrute Derek St Holmes, frère de sang de la scène de Detroit, jumeau partiellement civilisé du carnassier guitariste. Derek St Holmes est un fondu de Little Richard, de la soul hystérique dans le gosier, du groove plein les articulations et une impeccable intelligence pour débroussailler les tempétueuses visions du maitre d’œuvre. Avec lui, les chansons se font mouvantes, les arrangements tranchants, leur impact surmultiplié par l'effet de surprise. Si on y perd les grandes cavalcades à dos de buffle, on y gagne des bijoux de concision comme You make me feel right at home (ce qui doit relever du miracle), le quasiment pop Queen of the forest ou l'ultra efficace Snakeskin cowboy. On conserve la saveur de l'aventure avec Stranglehold en ouverture d'une face A impériale de bout en bout, complétée par Stormtroopin', Just what the doctor ordered et rendue respirable par un Hey baby tout en souplesse, positionné au milieu du tir groupé. Les notes de pochette réclament l'attention de New York et Los Angeles, le message sera reçu 5/5. Le disque est celui du triomphe. On se croit à l'orée d'une ère de stabilité au long cours, sauf que Ted Nugent, c'est pas l'Abbé Pierre. Il raque que dalle aux musiciens, les enfle sur les crédits des compositions, les planque dans l'ombre pendant les concerts, inévitablement ça claque la porte à tout va.
Du coup, Meat Loaf assure l'intérim vocale sur la moitié des sessions du deuxième album (Free For All). C'est pas du petit lait pour autant, mais ça n'abrase pas pareil, c'est pas l'école Detroit, Michigan. En plus, Writing on the wall recycle carrément Stranglehold, de qui se moque t-on ? Turn it up fait oublier tout ça, n'empêche qu'on est bien content que Derek St Holmes réintègre la formation pour un Cat Scratch Fever d'un tout autre niveau. Peut être même que c'est là, la quintessence du superpowerful Nugent sound. Soudés dans les frappes, le quatuor parfaitement rodé ajoute une ration d'audaces au menu avec Live it up, qui louche vers le Santana première formule et Death by misadventure, hommage à Brian Jones autant que tacle sur l'attitude des Rolling Stones envers leur premier guitariste. Mieux encore, Home Bound (que les Beastie Boys utiliseront pour Biz vs The Nuge sur Check Your Head) renoue avec l'inspiration lyriques des épopées instrumentales d'antan. Wang dang sweet poontang et Cat scratch fever sont des cartouches en or massif indéboulonnables du répertoire et le reste, s'il ne brille pas par sa créativité, rassasie les névropathes.
Auréolé de gloire, adulé par des millions de fans, reconnu par ses pairs, redouté par la concurrence, mais managé par les affreux David Krebs & Steve Leber, Ted Nugent va finir la décennie essoré jusqu'à l'os, victime de la politique de la terre brulée mise en place par le duo. Au rythme d'un disque tous les six mois, agrémenté de 200 concerts par an, tous les groupes à être passés entre les mains de Krebs & Leber (à l'exception des ingérables New York Dolls sur lesquels ils se sont fait les dents) ont décroché le gros lot en Amérique. Sans en retirer le moindre bénéfice, faute d'avoir eu la moindre seconde pour réfléchir à leur sort. A ce stade, Ted Nugent rappe plus vite que Peter Wolf, joue plus fort que les Who et se fracasse la gueule sur les scènes du monde entier en se jetant soir après soir du haut de ses amplis. Bientôt, il arrivera sur scène à moitié à poil en se balançant au bout d'une liane dans un décor en carton pâte digne des Pierrafeu, sans que cela ne surprenne plus personne. Après le sommet toutes catégories du fantastique Double Live Gonzo paru en janvier 1978, Ted Nugent s'est retrouvé embarqué sans frein moteur dans l'apocalyptique dernière ligne droite des seventies. Incapable de réinventer une formule agonisante portée au pinacle sur le double live, seul album sur lequel les morceaux de bravoure du guitariste se voient offrir l'espace nécessaire à leur plein épanouissement, privé du temps nécessaire pour composer, il aligne les disques studio comme d'autres les capsules de bières, puis finit par enregistrer carrément ses nouveaux titres directement sur scène pour Intensities In Ten Cities.
A l'uniformité interchangeable de Week End Warriors et State Of Shock, on peut préférer Scream Dream, pour la simple raison qu'il contient 4 titres indispensables (Wango tango, Scream dream, Terminus El Dorado, Flesh & Blood), et un décoiffant rockabilly (Don't cry). Et aussi parce que c'est la dernière fois que Ted Nugent sort un album de ce calibre. Son seul fait marquant des années 80 sera une pige dans Miami Vice, tandis que la décennie suivante le verra retrouver le haut des charts avec les pitoyables Damn Yankees. En pleine guerre en Irak, il utilise un portrait de Saddam Hussein comme cible pour sa traditionnelle démonstration de tir à l'arc -avec flèches enflammées- et se fait embarquer par la police du Colorado sitôt descendu de scène. Depuis, quand il ne terrifie pas les végans en publiant sur tweeter des photos sanguinolentes de ses trophées de chasse, il se contente de donner des concerts toujours à la hauteur de la réputation de son répertoire, arrivant sur scène juché sur un bison, pétaradant de forme, arrogant d'énergie malgré le temps qui passe. Ted Nugent, c'est l’Amérique des héros, celle que le vaste monde adore détester, mais dont personne ne saurait se passer.
The Indian and the buffalo
They existed hand in hand
The Indian needed food
He needed skins for a roof
But he only took what they needed, baby
Millions of buffalo were the proof
The Indian needed food
He needed skins for a roof
But he only took what they needed, baby
Millions of buffalo were the proof
But then came the white dogs
With their thick and empty heads
They couldn't see past the billfold
They wanted all the buffalo dead
With their thick and empty heads
They couldn't see past the billfold
They wanted all the buffalo dead
It was sad, It was sad
En 1973, après 6 ans de persévérance, Ted Nugent fait sécession, renonce au principe de groupe et signe sous son nom avec DiscReet, un énième label monté par Frank Zappa. Call Of The Wild puis Tooth, Fang and Claw sortent en février et septembre de cette même année. Amboy Dukes n'est plus qu'une appellation accolée au nom du leader autoproclamé, pour ne pas paumer le maigre public ardemment glané au fil des tournées. La conception des disques est dorénavant clairement l'affaire du seul guitariste, les chansons lui laissent un terrain d'expression dépourvu de tout autre soliste. Et si ça tâtonne encore dans l'efficacité, si on ne pige pas trop pourquoi il refile parfois le micro à l'affreux Andy Jezowski, il n'en demeure pas moins que ces disques représentent un sacré pas en avant en terme de mise en place et d'unité. Le nectar reste à venir, mais ce sont ces deux albums là qui vont déterminer la suite en permettant à Ted Nugent, malgré des ventes décevantes, d'enfin décrocher un contrat avec une major.
Du coup, Meat Loaf assure l'intérim vocale sur la moitié des sessions du deuxième album (Free For All). C'est pas du petit lait pour autant, mais ça n'abrase pas pareil, c'est pas l'école Detroit, Michigan. En plus, Writing on the wall recycle carrément Stranglehold, de qui se moque t-on ? Turn it up fait oublier tout ça, n'empêche qu'on est bien content que Derek St Holmes réintègre la formation pour un Cat Scratch Fever d'un tout autre niveau. Peut être même que c'est là, la quintessence du superpowerful Nugent sound. Soudés dans les frappes, le quatuor parfaitement rodé ajoute une ration d'audaces au menu avec Live it up, qui louche vers le Santana première formule et Death by misadventure, hommage à Brian Jones autant que tacle sur l'attitude des Rolling Stones envers leur premier guitariste. Mieux encore, Home Bound (que les Beastie Boys utiliseront pour Biz vs The Nuge sur Check Your Head) renoue avec l'inspiration lyriques des épopées instrumentales d'antan. Wang dang sweet poontang et Cat scratch fever sont des cartouches en or massif indéboulonnables du répertoire et le reste, s'il ne brille pas par sa créativité, rassasie les névropathes.
A l'uniformité interchangeable de Week End Warriors et State Of Shock, on peut préférer Scream Dream, pour la simple raison qu'il contient 4 titres indispensables (Wango tango, Scream dream, Terminus El Dorado, Flesh & Blood), et un décoiffant rockabilly (Don't cry). Et aussi parce que c'est la dernière fois que Ted Nugent sort un album de ce calibre. Son seul fait marquant des années 80 sera une pige dans Miami Vice, tandis que la décennie suivante le verra retrouver le haut des charts avec les pitoyables Damn Yankees. En pleine guerre en Irak, il utilise un portrait de Saddam Hussein comme cible pour sa traditionnelle démonstration de tir à l'arc -avec flèches enflammées- et se fait embarquer par la police du Colorado sitôt descendu de scène. Depuis, quand il ne terrifie pas les végans en publiant sur tweeter des photos sanguinolentes de ses trophées de chasse, il se contente de donner des concerts toujours à la hauteur de la réputation de son répertoire, arrivant sur scène juché sur un bison, pétaradant de forme, arrogant d'énergie malgré le temps qui passe. Ted Nugent, c'est l’Amérique des héros, celle que le vaste monde adore détester, mais dont personne ne saurait se passer.
Hugo Spanky