Je me suis levé ce matin
d'un pas mal assuré, direction la salle de bain, un grand coup d'eau
sur les yeux, même le café noir n'a pas réussi à me réveiller.
Aspirine blues, toujours. Alors je me suis calé I shall not be moved
dans les oreilles, Public Enemy de bon matin, c'est secousse sismique
garantie dans la tuyauterie, bronches toutes propres et cerveau en
état d'alerte. Juste ce qu'il me fallait.
Manière de continuer de
plus belle, me suis grillé les rétines devant l'écran électrostatique de mon pc en quête de je ne savais pas trop quoi,
dans ces cas là faut pas tortiller du cul pour chier droit,
l'évidence est la solution, souvent. Google : Public enemy 2013 et on
verra bien ce qui se produit. Rien la plupart du temps vu que Public
Enemy j'ai toujours l'impression que je suis seul à m'y intéresser
encore, et toujours.
Je suis un garçon à
principes et j'en tiens quelques-uns directement de Chuck D, alors
j'ai jamais lâché l'affaire. Un gars important ce Monsieur D, tiens
voilà qu'il a twitté à propos de Macklemore. Le jeunot talentueux a fait sa pleureuse dans rollingstone, tout ce succès, n'est ce pas, ça
l'a perturbé, ça a mit sa sobriété à l'épreuve (le gonze est, depuis 5 ans,
clean comme une éponge neuve) à force d'être fêté et
sollicité de partout, tout le temps, il voudrait bien pouvoir
s'extirper de tout ce cirque, débrancher le cortex. Chuck, des
propos pareil sûrement que ça lui a rappelé l'époque où Flavor
Flav était parti en sucette, crackhead et compagnie, je dis ça,
j'en sais rien mais j'imagine, vu qu'il s'est fendu d'un commentaire
en forme d'avertissement destiné à Macklemore :
"En sport, si
quand ton équipe a besoin de toi, t'es pas là, en état et prêt à
bondir, le sélectionneur donne ta place à un autre qui attend sa
chance et ronge son frein. Et les prétendants, c'est pas ça qui
manque"
Words.
Il est comme ça Chuck,
philosophe, un peu, sur les bords.
J'ai enchaîné sur Say
it like it really is et calé Harder than you think et Bring that beat back juste derrière
manière de prendre de l'avance et j'ai continué mes recherches. Et
là, Ô mazette, que vois-je ? Public Enemy en concert à Nîmes,
le 30 avril 2013...vous dites ? L'info semblait sérieuse, les
sites de vente en ligne me la confirme, aussi sec la bise à ma
chérie que j'aime, le cul sur la bécane et vroum vroum jusqu'à
Montpellier, fébrile, destination la fnac (faut bien qu'ils servent
à quelque chose ceux là)
Bordel, je ne savais pas
qu'il fallait être titulaire du bafa avec option psychologie pour
vendre du ticket de concert, devant moi une paire d'étudiantes en
goguette, je veux même pas savoir le concert qui les branchait,
elles ont dû se faire expliquer le trajet, la
configuration de la salle, poser une demi centaine de questions
stupides (des étudiantes, je vous dis), ça a duré un quart d'heure
de palabres devant l'autre saucisse sèche qui visiblement y prenait du
plaisir à secourir ces donzelles en mal de maman à qui causer.
Voilà que j'étais de moins en moins à la coule et que des envies
de génocide venaient me triturer le ciboulot, hé ho, y a Public
Enemy qui passe dans moins de trois semaines, j'aimerai bien ne pas
finir en prison d'ici là. Je vous jure, c'est pas rien de garder ses
nerfs sous contrôle.
Tickets en poche, soleil
dans les mirettes, me revoilà de bonne humeur, désireux d'une bière
bien fraîche et d'une cigarette qui va de soit. Comme je ne suis pas
un garçon facile, j'opte d'abord pour un tour chez le disquaire du
coin, Le comptoir du disque pour le nommer parce qu'ils font bien
leur boulot dans cette boutique et que c'est pas commun, le boulot
bien fait.
Ils le font tellement bien que, allez savoir pourquoi, je
jette un œil dans le bac Public Enemy et y dégote non pas un mais
les deux derniers albums du groupe en pressage vinyl ! Argh !
De quoi ? Comment ? Depuis quasi un an que je les espère,
ils sont là et bien là. Tout beaux, tout chaud, direc' sorti des
presses. Bass in my face !
J'ai raflé les deux, y a
des jours comme ça et tant pis si j'ai plus un rond pour honorer le
zinc.
Ouais, même d'un pas mal
assuré, heureux celui qui, comme Hugo, s'est levé tôt.
Hugo Spanky