Je ne sais pas comment
aborder cette chronique. Public Enemy sort un nouvel album encore
meilleur que le précédent. Public Enemy est un groupe dément. Vous
devez aimer Public Enemy. Public Enemy donne plus de satisfaction à
un Rocker que tous les groupes à frange du monde. 7red et moi en
sommes témoins, Public Enemy est capable de transformer ses concerts
en hommage à James Brown, décédé 3 mois plus tôt, sans se
retrouver à la ramasse. Loin de là. Ces mecs sont pas des branques.
Sauf que j'ai
l'impression de pouvoir faire 10 pages comme ça, dégun n'ira faire
trois clics pour télécharger cette merveille de Most of my heroes
still don't appear on no stamp (clin d'oeil à Fight the power pour
les quelques-uns qui suivent)
Je le sais, Public Enemy
ça fait 25 ans qu'à chaque nouvel album je me fracasse sur
l'indifférence générale.
Alors, je m'installe en sentinelle. Je
scrute le terrain. J'agite mon petit drapeau. Et me contente de délivrer le message: Public Enemy sort un nouvel album et un second est annoncé pour Septembre.
Pour dire ça, j'avais imaginé ériger
des ponts, dresser des sémaphores, bâtir mes phrases comme on bâtissait des édifices,
tracer des droites, des parallèles. Et puis non. Public Enemy se
suffit à lui seul, l'album est là, franc, massif, il remplie sa fonction, relance le débat, annonce de nouveaux concerts.
Run til it's dark placé en
ouverture devrait convaincre quiconque s'y risquera. Groove
qui vous saute à la gorge, solo Funkadelien, entre matraquage
furieux et psychédélisme, P.E pose les bases d'un disque innovant,
sans faille et doté d'un single de folie (I shall not be moved).
Depuis l'aube des années
2000, le crew a compensé le départ de TerminatorX par un DJ Lord
ultra créatif mais aussi par l'adjonction d'un véritable groupe
guitare/basse/batterie, le résultat est unique, en équilibre savant
sur les frontières musicales, P.E jongle avec les influences jusqu'à
affirmer un son unique bien au delà des genres.
Niveau textes, pas de
signe de fléchissement non plus, Chuck D, Professor Griff et Flavor Flav sont
toujours sur le qui-vive et apostrophent Obama au même titre qu'ils
secouent chacun d'entre nous.
De quel bois est fait Chuck D ? Ce
gars là lâchera son dernier souffle le poing serré. Comme Joe
Strummer avant, comme Bruce Springsteen encore maintenant, Chuck D
s'inscrit dans une tradition dont la définition se perd dans le
temps. Il faut de la culture, de l’intérêt pour l'histoire et un
sens de la remise en cause qui va au delà des opinions politiques
pour suivre ces trois là.
Par chance, il suffit
d'avoir deux pieds pour danser sur leurs rythmes.
Do the right thing !
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