dimanche 13 octobre 2019

Zappa



A l'heure où l'amateur de rock se mue en ancien combattant multipliant les commémorations d'une grandeur perdue, j'en profite pour combler mes lacunes. Le mois de décembre verra débouler dans les bacs virtuels de nos écrans d'ordinateurs une édition luxuriante de Hot Rats composée de six cd consacrés aux sessions de l’œuvre initiatique de Frank Zappa. La seule dont j'appréciais, jusqu'à ces derniers mois, les mélopées dignes de la B.O fantasmée d'un western imaginaire. Pour le reste, en matière de Zappa, j'avais tout faux. Du moins selon l'avis des zappatologues.

En 1982, je m'étais penché sur son cas pour vérifier ce que valait réellement ce Valley girl qui faisait hurler à la trahison toute la presse spécialisée et j'avais trouvé l'album plutôt bon, de même que The Man From Utopia, qu'en fanatique de Ranx Xerox je n'avais pu me retenir d'acheter pour la pochette signée Tanino Liberatore. Je récidivais avec Them Or Us, ce coup là parce qu'en bon hardos, j'avais été éberlué par Steve Vai, épatant guitariste qui ne tarderait plus à se payer le luxe insensé de faire oublier Eddie Van Halen. Une chose sur laquelle, personne n'aurait misé un kopeck. Sauf que voila, entre David Lee Roth et Uncle Meat, il y a comme qui dirait un monde. Du moins dans la perception que j'en avais à l'âge où la musique est un défouloir hormonale plus qu'un art appliqué. Dans les faits, il n'est jamais question que de fantaisie dans un cas comme dans l'autre. Mais qu'est ce que j'en savais ?

Et donc, me voila quelques 30 années plus tard avec comme bagages une poignée d'albums décriés et un autre si consensuel qu'il en deviendrait douteux. C'est là qu'au fond d'un carton humide des puces du dimanche, je déniche Roxy and Elsewhere, One Size Fits All et Over-Nite Sensation, que je mets aussi sec en vente sur un site spécialisé dans l'électro-ménager. Je vous le donne en mille, les machins se sont vendus illico presto et c'est en jetant une oreille dessus avant de les expédier que j'ai trouvé un charme entêtant à Over-Nite Sensation et son Camarillo Brillo aux effluves de Thin Lizzy. Tiens donc, voilà autre chose.


Je suis depuis l'heureux possesseur de quinze giga de fichiers qui occupent mes soirées jusque très tard et que je convertis en galettes vinyliques à un rythme qu'aucun logiciel de tenue de compte ne parvient à réfréner. Je suis dans la panade, j'aime Frank Zappa. 

Roxy and Elsewhere n'a pas fait long feu, One Size Fits All guère plus, ce sont Over-Nite Sensation, Apostrophe et surtout le démentiel Zoot Allures qui m'ont convaincu de la nécessité de creuser plus profond. Et l'extase est venu d'albums aux confins du rock, reléguant au fil des écoutes la partie de prime abord la plus séduisante au rang de tocade passagère. Waka Jawaka, The Grand Wazoo, Orchestral Favorites, Läther, Burnt Weeny Sandwich, Uncle Meat, Lumpy Gravy Primordial (celui sur Capitol records), Sleep Dirt (dans sa version vinyl de 1979 entièrement instrumentale) se détachent du lot et rejoignent Hot Rats dans l'extraordinaire richesse du voyage qu'ils proposent. Les rythmes, les cuivres, les arrangements en soubassement, les mirifiques guirlandes d'instruments dont je ne soupçonnais pas l'utilité, rien ne tape ailleurs que dans le mille. Même les incessants klaxons du samedi après midi devant la mairie s'accordent de concert et me deviennent moins insupportables. Qui l'eut cru ? Zappa rend digeste les effroyables effusions sonores des crétins qui se passent la corde au cou sous mes fenêtres. 


Les dvd Roxy The Movie, virtuose et sexy, Baby Snakes, bouillonnant de fureur, les albums FZ Meets The Mothers Of Preventions, We're Only In It For The Money, le furibard Chunga's Revenge, l'exceptionnel Frank Zappa In New York (existe pour les gourmands en édition 5cd), Cruising with Ruben and The Jets -attention pour celui ci à bien choisir le pressage sans les overdubs des années 80 qui banalisent l'enregistrement en gommant la réverbération qui en fait le charme détraqué- et Joe's Garage, dans son édition triple album avec livret éducatif sur un concept débordant de foutre et sa pochette qui se déplie à n'en plus finir, ont rejoint la troupe. Tous porteurs d'un nouvel angle d'approche, de quoi me déboussoler un peu plus encore. Avec sa satire d'un monde où la musique tomberait sous le coup de la loi, Joe's Garage file un coup de froid dans le dos. A bien y réfléchir, ce monde dont Zappa redoutait la mise en place en s'opposant notamment aux censeurs du PMRC, ne serait-il pas celui où nous vivons ? Si le sticker Parental Advisory qui s'illustra sur les pochettes tend à disparaitre, n'est-ce pas parce que plus aucun propos ne déborde du cadre ? Les productions subversives et la musique dans ce qu'elle a de plus viscérale sont proscrites depuis si longtemps que l'on en vient à trouver normal le formatage systématique de tout ce qui s'adresse dorénavant aux adolescents. Les consommateurs soumis aux stéréotypes aseptisés du robinet d'alimentation commune sont l'unique cible d'une industrie musicale qui se charge de présenter le néant comme un bien culturel. Les rééditions célébrant en fanfare les 50 ans d'une époque à l’éclectisme réduit en poussière ne s'adressent qu'à une maigre frange de marginaux dont il faut faire les poches avant qu'ils ne prennent en chorale la direction de la casse, nous. Après quoi, l'horizon sera dégagé pour l'extinction définitive des esprits irréductibles.



Un autre dont le concept ne brille pas par son optimisme est l'excellent Thing-Fish, bavard et envoutant triple album de 1984 au cours duquel Zappa s'appuie, musicalement, sur une partie de son œuvre passée pour mieux la réinventer au fil d'une histoire mêlant sida, chirurgie inesthétique et perte de personnalité. Là encore une bonne définition du flou méandreux dans lequel on tâtonne avec l'arrogante assurance de celui qui ne voit pas le bord de la falaise approcher sous ses pas. Thing-Fish est un projet avorté de comédie musicale destinée à Broadway qu'il tournera lui-même en dérision en 1988 avec l'album Broadway The Hard Way. Un échec supplémentaire pour un Zappa qui multiplie les déconvenues, s'enferre dans des combats dont il est seul à percevoir les enjeux futur. Méprisé par les labels, ostracisé dans les médias, bringuebalé en vestige anachronique d'une époque qui s'éteint, lui qui se sentit étranger au mouvement hippie se voit décrit comme étant sa plus fervente incarnation. L'incompréhension est totale. Trop lucide pour ne pas percevoir le piège qui se referme sur lui en discréditant son message, il préfère jeter l'éponge et annonce délaisser le circuit traditionnel de commercialisation de ses disques. Zappa n'est plus sous contrat. Les dernières années sont celles de l'écriture, politique sous forme de pamphlets, musicale sous forme de collaborations ponctuelles avec le monde de la musique contemporaine concrétisées par l'ultime enregistrement publié de son vivant, The Yellow Shark, témoignage de l'interprétation de ses partitions par l'Ensemble Modern de Francfort. 
Usé par trois décennies d'une exigence méticuleuse, de tournées incessantes et de créations, qui pour certaines ne trouveront qu'un aboutissement posthume, au moins autant que par son goût immodéré pour la cigarette et le café, Zappa meurt à 53 ans en 1993. 


En faisant le tour de son œuvre, je suis encore loin du compte, je découvre que finalement rien n'y est hermétique, tout semble impeccablement à sa place sitôt que l'on en pige la logique. D'accord, on frôle occasionnellement le trop plein (You Are What You Is), on y trouve même du disgracieux sur Tinsel Town Rebellion et son affreux son de synthé sur du reggae dispensable et on peut même trouver 200 Motels carrément chiant. L'important est ailleurs, elle dérange, elle saoule, m'extirpe du confort platonique des clichés. J'en suis à m'envoyer du Edgar Varèse en pleine après-midi, à télécharger Anton Webern par Pierre Boulez, j'ai Le sacre de Stravinsky sous le coude en plein automne, je suis complétement hors saison. Je suis à la table du festin.
L'appétit que Zappa comble me fait regretter qu'il n'ait pas vécu suffisamment pour connaître l'ère internet, tant cet outil dont personne ne sait quoi foutre de créatif semble taillé à sa démesure. Enfin débarrassé du carcan étriqué des contraintes commerciales de la distribution physique, Frank Zappa aurait à n'en pas douter trouvé quoi déverser dans le conduit.

Hugo Spanky

Claudia Cardinale & Frank Zappa 1967
photo by Richard Avedon

25 commentaires:

  1. Réponses
    1. Pourtant ils font des cuirs de qualité...))))

      Supprimer
    2. Le Keith il fuit surtout qu'il a tenté un "This Is Zappa..." et il a pris peur.

      Supprimer
  2. J'ai lu et je dois y revenir, en fait je ne suis plus étonné d'être surpris (ou l'inverse) par tes prises de position. Je vais peut-être reprendre le fil.
    Je vais revenir ce week-end, après une descente vers les SurMédia ou les SousLeSeek pour completer et pourvoir te suivre.
    Déjà reprendre mon fil Zappa, je suis assez fil chronologique, voire fil tout court, et j'en suis à HOT RATS que je m'en vais réviser au moins dans sa version d'avant la noyade proposée de 6CD. à suivre

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et donc j'attends la suite avec impatience.
      Toutes ces éditions avec les sessions, les alternatives et tout le bordel, c'est plus que souvent n'importe quoi. Hot Rats se suffit à lui-même.
      Ceci dit, je trouve dommage que son œuvre soit toujours éclairée sous le même angle d'approche. Hot Rats, très bien, mais vu de l'extérieur on dirait presque qu'il n'a fait que ça et 200 Motels, alors que The Grand Wazoo et Waka/Jawaka (entre autres) le valent largement, et 200 Motels a franchement mal vieilli. Je pense que Zappa en 2019 doit s'appréhender différemment. Et je ne suis pas certain que la profusion de live chaotiques de la première incarnation des Mothers of inventions qui inondent le marché soit profitable à sa reconnaissance. Comme tu le dis, ça peut faire peur de vouloir faire un This is Zappa, n'empêche que je me suis fait une cassette pour la voiture et le résultat est une tuerie. Je me demande si Keith Michards ne serait pas un peu feignasse sur les bords )))

      Supprimer

  3. Ma chance (?) c'est d'avoir pris Zappa à une époque où des disques sortaient, et encore j'ai laissé des "trous" Je connais très mal APOSTROPHE qui était une référence à l'époque.
    Comme tu dis, chaque époque choisi les albums à mettre en avant?
    Souvenir: 200 Motels, davantage le film barré que la musique. Qui a vieilli comme les courts de JC Averty je pense, un jalon historique mais ça touche qui?
    "Overnite" un de mes chouchou et son "Fifty‐fifty" un vrai concentré d'énergie.
    La liste des loupées, juste un peu écouté chez des potes, mais des écoutes survols suffisaient pas: Roxy, Zoot, NY
    par contre j'était bien avec "one size" "Studio Tan" "Sheick" que j'ai usé avec "Joe's garage"
    Ce qui me laisse encore pas mal à découvrir.
    Et donc je me passe HOT RATS qui est une bonne surprise pour moi, car j'y consacrerai moins d'écoute avant d'y entrer.

    Par contre faut que je trouve le bon album pour apprécier les annonces du train et le passage du bus en bas de chez moi
    à suivre

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tente Ionisation ou Amériques d'Edgar Varèse et tu devrais tomber accro de ton chef de gare )))
      Si tu aimes Studio Tan, Läther devrait te régaler, c'est le triple (ou quadruple) album tel qu'il a été conçu par Zappa, mais que warner a tronçonné en Orchestral Favorites, Studio Tan et Sleep Dirt.
      Et dans le registre Hot Rats, c'est The Grand Wazoo (un de ses meilleurs pour moi) et Waka/Jawaka qu'il te faut en priorité.
      Zoot Allures domine le registre rock, je lui trouve des similitudes avec Billy Gibbons sur celui là, je pense que le barbu s'était pas mal penché sur son cas au moment de la transition électronique de ZZ Top.

      Supprimer
  4. J'ai lu comme toi l'imminence de la parution du coffret 6CD de Hot Rats, sûrement le disque du bonhomme que j'écoute le plus. Ca ne m'a pas mis en transe (contrairement au coffret 4CD des Replacements mais c'est une autre histoire ...)
    Toujours un challenge intéressant que de s'attaquer à Zappa, chacun a son préféré, sa théorie, sa justification. Je me retrouve dans plein d'arguments avancés ici, en haut et en bas, comme Dev je me suis fait chier devant 200 Motels (c'est bien ça ?), comme toi j'ai essayé Varèse (mais je suis un peu chochotte) et bien sûr je ramènerai ma fraise en te reprochant l'absence d'Absolutely Free et Freak-Out, sacrilège !
    Au bout du compte je me contente aisément de me rabâcher One Size, Overnite, Bongo Fury (Bongo Fury, yeah !) et surtout, pour boucler la boucle ce putain de Hot Rats. Et ce putain de riff immémorial de JL Ponty (pas spécialement ma tasse de thé normalement) et cette putain de voix du Don sur Willie The Pimp.
    Willie The Pimp, moi je rendrais ça obligatoire.
    Maintenant une déception, que dis-je, une doléance : Hugo, merde, un article de cette qualité et pas un mot sur la veuve Zappa qui a foutu un bordel monstre dans la succession et les droits sur parutions posthumes et rééditions. Tu le sais pourtant qu'on attend tous après toi pour le fin mot de ces histoires tordues.
    Je ne te félicite pas.
    Et t'encourage à tenter Dead Man's Pop.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Haha Gail Zappa, la mégère qui a elle seule justifia sans doute l'abondante production et les tournées incessantes de son mari )))) Malheur, elle a fait des tribunaux sa maison de retraite et a durablement perturbé sa progéniture qui s'est empressée sitôt sa mort de prendre le relai. Les uns (Diva et Ahmet) faisant un procès à l'autre (Dweezil) pour lui interdire d'utiliser l’œuvre du père lors de ses lucratives tournées hommages. Tout ceci se justifie probablement par une mauvaise pratique du second degré paternel lorsqu'il proclama à la face des Beatles : We're only in it for the money ! )))))
      Des cassos.
      FreakOut et Absolutely Free, oui, j'ai pensé à les glisser et puis non. C'est jamais que du garage...

      Supprimer
    2. Et on a dû toucher le fond cette année avec mon cauchemar absolu, la tournée hologramme !!! Surement la façon jugée la plus efficace par Laeticia, euh pardon, Ahmet de concurrencer son frère dans le business de la nostalgie.

      Supprimer
    3. Ah voilà, on avance un peu là.
      Un duo Mélenchon-Zappa en hologramme pour la prochaine Fête de l'Huma, je vote pour !

      Je ne relèverai pas la pique sur le garage, même toi, et avec la plus mauvaise volonté du monde, tu n'arriveras pas à détester ça.

      Supprimer
    4. O putain, Zappa chez les cocos, cette fois ils ne s'en remettront pas ))))
      Et oui, je l'aime Freak Out et même le suivant, je chambre, mais au fond ce son acid 60's me fatigue à la longue. J'ai plus l'estomac pour m'enfiler tout ça d'un bloc. C'est mieux dans les souvenirs que dans le quotidien, on va dire.

      Supprimer
  5. Ouah Zappa ! mais c'est la prise de tête garantie. Entre les fans acharnés qui crient au génie permanent et ceux qui le détestent, plutôt difficile de se situer. Hot rats : un très grand disque qui figure dans mon top 100, mais c'est l'arbre qui cache la forêt. Personnellement je préfère tout ce qu'il a fait avec les Mothers (des musiciens exceptionnels et complètement barrés) à ses productions des années 80 90.
    Freak out, Absolutely free, c'est plus que du garage quand même..., rien que pour les pochettes il faut les avoir dans sa collection avec la suite Only in it for the money, Uncle meat, Weasel ripped my flesh, live at the Roxy ...; Zappa solo: Hot rats bien sur, Overnite sensation, The grand wazoo, Chunga's revenge(celui là on me l'a piqué!, fais gaffe Denis si je croise dans la rue tu vas moucher rouge!) One size fits all, le Live in New York récemment réédité mérite aussi la cartouche.
    Au delà c'est déjà trop pour moi, c'est le syndrome Grateful dead.
    Zappa a aussi un jeu de guitare assez exceptionnel, mais il peut devenir super chiant avec ses délires de musique concrètes genre c'est pas du rock, c'est pas du jazz c'est du Zappa (précisément ce dont raffolent ses fans, la secte des ZAPPATOLOGUES)
    Zappa ne se droguait pas, il détestait les hippies et la France.
    On ne le remerciera jamais d'avoir donné la chance d'exister au groupe Alice Cooper sur son label STRAIGHT! Je crois qu'il ne les avait pas bien flairé quand même, parce que ceux là n'avaient jamais entendu parler d'Edgar Varèse.
    Duke

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme je disais au dessus à Everett, la période des premiers Mothers, je suis moins friand. Uncle Meat, Weasel ripped my flesh, je mets ça dans le même sac que 200 Motels, ça a fait son temps. Chunga's Revenge, je suis moins catégorique, Burnt Weeny Sandwich, je suis carrément pour, mais c'est la suite qui touche à la perfection. The Grand Wazoo, là il se passe quelque chose qui dépasse le cadre des grands albums du rock. Waka/Jawaka pareil. Le dvd Roxy The Movie, je le classe avec ceux là, c'est puissant.
      Après ça on redescend, juste d'un tout petit cran, pour l'enchainement terrible Overnite/Apostrophe/One Size qui se conclut en fanfare avec Zoot Allures (mon favori des 4). C'est moins ambitieux, plus conçu pour être jouable sur scène sans devoir rameuter trois bus rien que pour les musiciens, mais c'est du haut niveau quand même. C'est les 70's ! Quel groupe a raté des albums dans les 70's ? Même les Osmond Brothers en ont fait des bons ))))
      Ensuite, c'est plus inégal sur la globalité d'un disque, Joe's Garage, le Sheik, Studio Tan, Sleep Dirt faut trier dans les lentilles, c'est plus clivant, pourtant les hauts sont toujours sacrément hauts. Et nombreux. Orchestral Favorites me régale de bout en bout.
      Les années 80 ne sont pas à jeter à la mer (d'ailleurs faut plus rien jeter à la mer, surtout pas les bouteilles, et encore moins si elles sont en plastique). Il trouve un son costaud et renouvelé à partir de Ship arrivng too late, No not now peut surprendre mais la face A est superbe. Les albums sont plus inégaux que jamais, Man From Utopia en bon exemple, n'empêche qu'il y a toujours des pépites, We are not alone si ça sort sur Two tone on crie au génie. Them Or Us fait la retape auprès des jeunes, je le capte bien celui là. Thing-Fish est le sommet de la décennie, un vrai bon disque a (re)découvrir, mal distribué, passé sous silence, flippant pour tout le monde avec ses théories sur l'origine du sida, He's so gay et tout ça. Zappa sent le souffre à l'ère MTV. Le machin passe à l'as, pourtant il est là le disque inespéré.
      La conclusion en mode classique avec The Yellow Shark, c'est balaise aussi, le mec a rien lâché et finalement il y arrive le con. Il le torche son disque de musique classique. Mieux que ça, il me file les clés pour ce monde là auquel j'avais jamais pipé que dalle.
      Foutu parcours en une seule vie, pas une seconde de perdue. On en est à avoir des groupes qui font un disque tous les cinq ou dix ans et qui le rate systématiquement ! T'as vu que London Calling est re-réédité avec un packaging relooké ? On en est à la centième réédition et à chaque fois le truc prend un coup de vieux supplémentaire derrière la nuque. Je préfère encore miser mes talbins sur les albums cagneux du moustachu. Au moins quand j'aime pas un titre, je me dis que c'est pas grave, dans dix ans ce sera mon préféré et je viendrai faire une suite à ce papier pour raconter la révélation ))))

      Supprimer
  6. Bon, tu m'as convaincu, je vais me prendre une nouvelle louche de Zappa et je reviens d'ici deux trois mois le temps de digérer.

    Duke

    RépondreSupprimer
  7. Over-nite Sensation, Apostrophe, One Size Fits All, Zoot Allures, Bongo Fury et Roxy & Elsewhere. Ce dernier est un live monstrueux. Chaque musicien est excellent. Les Mothers à leur sommet. Morceaux conçus spécialement pour la scène ? En tout cas 45 ans après il n'a pas pris une ride.
    Jean-Paul

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si ce n'est déjà fait, chope le dvd Roxy The Movie, c'est une tuerie : https://ok.ru/video/83833129472

      Supprimer
    2. C'est déjà fait et tu as raison, c'est une véritable tuerie. De même que la box "The Roxy Performances".
      Jean-Paul

      Supprimer
    3. Ce sera la prochaine étape, le menu est copieux.

      Supprimer
    4. Je suis sur la même longueur d'onde pour les références Jean Paul.Les Mothers sont un groupe taillé pour la scène un peu comme Little Feat avec Lowell George ancien Mothers viré pour consommation de cannabis?
      Le live avec Flo and Eddie ?
      Duke

      Supprimer
    5. Bongo tuerie Muffin Man quel pied!
      Duke

      Supprimer
    6. Muffin Man.
      Duke, pour moi c'est "LA" chanson idéale pour clôturer un concert. Quel un feu d'artifice !
      Jean-Paul

      Supprimer
  8. Grosse féniasse aussi, après moult tentatives, j'ai stoppé le carnage. Et comme beaucoup donc, je suis resté sur Hot Rats.. enfin féniasse, je suis à fond sur le "Chao.." de Prince que j'adore, énorme album et du coup je me dit que je suis vraiment en train de la découvrir réellement (avec tt ce qui nous est proposé). Et du coup j'ai embrayé sur The Dawn... ça fuse, ça défile...
    Je vais attendre que Zappa disparaisse pour aller vraiment le découvrir :o :))))

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dans son autobiographie Morris Day (The Time) raconte comment Prince et lui décortiquaient passionnément les albums de Zappa, finalement, tout se tient. Même cadence de production, même ambition de dépasser les clivages, même lutte contre les maisons de disques, ces deux là ont plus qu'une moustache en commun.
      Longue vie à eux !

      Supprimer
  9. J'adore les grosses cadences, du coup ma grande l'a un peu sec avec Michael (quoique il y a à fouiller qd même).. j'arrête pas de lui dire pour Prince.
    Je pense avec du recul que j'ai plus essayé Zappa que Prince, un jour j'y reviendrai, sûr, par quel biais ??

    RépondreSupprimer