Y a vraiment des jours où j'en ai marre. Ras le bol d'entendre pleurer, se lamenter, geindre. Plein les os de me farcir les larmoyants de la FM, les Oxmo Puccino, Grand corps mes couilles, Kery James et autres incurables dépressifs. Je ne supporte plus leurs jérémiades. Pire qu'un film de Guédiguian.
Pourtant, dieu sait que j'aime le Hip Hop et que ça date pas d'hier, de Public Enemy, dès Fear Of A Black Planet, à IAM, en passant par Kid Frost, Tone Loc, le premier album de la FF, celui de GZA, ce Words From The Genius avec ses basses qui cognent au plexus et ses scratchs placés en uppercut, le Détournement de son de Fabe, Les X Men de Jeunes, Coupables et Libres ou les singles du Puzzle, tous sont encore là, bien au chaud parmi le reste. Que la Fonky torche Aux absents sur un sample d'A ma fille d'Aznavour, genre de truc à faire craquer les durs, qu'IAM pulvérise tout avec Demain c'est Loin, j'adhère. Les textes sont bien branlés, le boulot est fignolé, je prends. Métèque et Mat de Chill Akhénaton, Où je vis de Shurik'N, Sad Hill de DJ Khéops, Blue Print d'Imhotep, je prends tout. Mais que ce qui a été fait ne soit pas refait éternellement.
Le système par ci, la France pourrie par là, putain de discours qui me niflent méchant, qui me font monter la transpiration, qui me troublent le pastaga. Allez tous crever ! La France est un pays en or (dirigé par des casses-couilles, certes) et le système, on en change dès qu'on trouve mieux mais, désolé, même en louchant chez les voisins, ça ne me saute pas aux yeux. Les chanteurs en mal de crédibilité peuvent continuer ad vitam éternam à balancer des boulets rouges sur la droite, rien n'y fera, tout simplement, et ils le sauraient s'ils étaient moins cons, parce que la gauche ne vaut pas mieux. L'image d'une candidate à la présidentielle cherchant à bouger son corps semi-paralytique au rythme d'un texte débilisant, débité par une Balasko portugaise, sans même se rendre compte que le public d'une pareille tache est à une dizaine d'année du droit aux urnes, a achevé de me convaincre. Vous savez quoi ? Tant que la politique en sera là, je serais fier de rester au bistrot les jours de vote.
La vérité c'est qu'on se fade coup sur coup deux générations de mongoliens tendances j'ai peur donc je bronche pas, du qui gonfle le torse devant sa glace et ses potes mais qui se révèle tellement dégourdi que c'est pas demain qu'il va savoir cuisiner un œuf à la coque.
Entre les bérus qui voulaient que je sois pote avec tous les enculés du monde (ce qui est absolument hors de question) et les ntm qui se sont cru en position de donner des leçons alors qu'ils avaient juste gagné un nez de clown à la loterie, la relève était mal barrée d'emblée. De toute façon, c'est ça ou les Souchonisés, cette bande de niaiseux qui monopolise les modulations de fréquence. Les tristes cons de l'incompétence musicale, toute une palanquée de maxime leforestier new age, alors qu'on est toujours pas débarrassé du modèle original. Argh.
La vérité c'est qu'on se fade coup sur coup deux générations de mongoliens tendances j'ai peur donc je bronche pas, du qui gonfle le torse devant sa glace et ses potes mais qui se révèle tellement dégourdi que c'est pas demain qu'il va savoir cuisiner un œuf à la coque.
Entre les bérus qui voulaient que je sois pote avec tous les enculés du monde (ce qui est absolument hors de question) et les ntm qui se sont cru en position de donner des leçons alors qu'ils avaient juste gagné un nez de clown à la loterie, la relève était mal barrée d'emblée. De toute façon, c'est ça ou les Souchonisés, cette bande de niaiseux qui monopolise les modulations de fréquence. Les tristes cons de l'incompétence musicale, toute une palanquée de maxime leforestier new age, alors qu'on est toujours pas débarrassé du modèle original. Argh.
Partout la basse était à l'honneur, après une décennie de solos de guitares, je jubilais.
Ainsi vont les choses, en dehors des chemins balisés.
Difficile d'imaginer que le Hip Hop US fut autre chose que le précurseur de ce R&B répétitif, fade et insipide qui pollue depuis trop longtemps les charts du globe. Cette formule voix féminine sur le refrain et samples putassiers va faire atteindre au style des sommets en termes de ventes en même temps que des abysses en terme de créativité. Impossible, dès lors, sans replacer le tout dans son contexte, d'y voir le prolongement du Punk, la plus significative mise en pratique du Do It Yourself.
Ce fut pourtant bien le cas. Ainsi que le plus triste des gâchis. Toute une culture hélas trop pointue pour un public confondant élévation et dégradation, graffitis et vandalisme, transformant au passage la moindre façade en véritable mur de chiotte. En cela aussi on peut rapprocher le Hip Hop du Punk et de ses affreux à clébards. Dignité quelqu'un ? N'est pas Lee Quinones qui veut.
Un peu d'histoire.Tandis que les trépanés de tout bords en étaient encore à se demander si le morceau ne soutiendrait pas quelques messages à caractère raciste (bouh le vilain Joe), White Riot, emblématique claque dans la gueule du premier Clash, réveille au fin fond du Bronx la fibre polémique d'un jeune du ghetto. Paradoxe parmi les paradoxes, ce titre qui s'inspirait de la révolte Black en la transcrivant aux blancs-becs des late 70's que le gars Strummer espérait voir se soulever (autant dire qu'il est mort déçu), va à son tour inspirer la révolte du groupe le plus jusqu'au-boutiste que le monde de la musique ait jamais connu: PUBLIC ENEMY !
J'ai déjà causé dans les grandes largeurs de l'œuvre de P.E. C'est simple, pour moi, Public Enemy est le seul groupe encore en activité à faire bondir mes neurones dès l'annonce d'un mouvement de leur part. Que ce soit sur scène ou sur wax, ils sont les derniers des durs. Avec eux pas de limitation sonore, les excès sont la norme. Plus encore depuis qu'un pur groupe s'est ajouté au DJ.
Barouf général et prose en état de guerre, that's P.E !
Le pourquoi d'une telle remonté d'adrénaline dans mon organisme, qui n'en demande pas tant, est consécutive à la réécoute d'un album laissé au placard depuis un bail. Alors, je me demande, je me pose des questions sur moi-même, sur la véracité de ma passion, sur ma connerie à toute épreuve. Passer autant d'heure à subir de l'ordinaire, du frelaté, alors que sommeillait, peinard, ce Nigga Please de folie, franchement, quelle déraison que de me priver de l'écoute du second album solo du fada du Wu Tang Clan: Ol' Dirty Bastard.
Armé d'un son massif (c'est rien de le dire), le disque dégage une ambiance de jobastrerie totale, une hallucination de chaque instant. ODB, animé d'un feu furieux, une poignée de mois avant de s'overdoser au crack, enregistre ce machin indescriptible sans se soucier de quelque considération commerciale que ce soit. Pas besoin, il est entouré des meilleurs: RZA, of course, l'homme du Wu Tang, le magicien de la B.O du Ghost Dog de Jarmush, mais aussi les Neptunes, avant que ceux-çi ne deviennent une machine à tubes.
Le furieux en chef n'a, dès lors, plus qu'à poser son flow torturé sur des samples effrayants d'efficacité et d'originalité. Pensez donc, ce disque va jusqu'à proposer un slow blues que Sinatra n'aurait pas renié !
Nigga Please est ce genre de LP à avoir fait du Hip Hop une musique novatrice. Entre reprise bave aux lèvres du Cold blooded de Rick James le pervers et agressivité qui en remontre à tout les simili-Rockers, le disque est un reflet sans fard de l'insanité mentale de son auteur. Un sommet. Ça triture les intestins, ça invective, ça lâche pas l'affaire, pire qu'un pitbull avec vos couilles entre les crocs.
Tentez You don't want to fuck with me (à entendre ODB brailler le refrain, on la comprend), brûlez vous la couenne au groove infernal de All in together now, subissez l'outrance blasphématoire de (Jesus, I'm) Rollin wit' you (sur une musique entre film d'horreur et procession vaudou).
Dès le second morceau, ce I can't wait indéfinissable, vous regretterez d'avoir laisser l'aiguille se lover entre les sillons noirs de la bête. Si, bien-sur, vous tenez jusque là vu que, d'entrée, le Recognize placé en ouverture fait passer Killing Joke pour de braves popeux un brin dérangés. Quant à une juste description du morceau titre (Nigga please, donc, pour ceux qui décrochent), elle donnerait un truc du genre: cuivres obsessionnels, enchevêtrement de voix, guitare obsédante, araignée collée au plafond.
Ol' Dirty Bastard restera un personnage pour le moins à part. Dans le monde devenu si formaté du Hip Hop, il n'aurait carrément plus sa place de nos jours. Mais que ce fut bon.
Je reviendrai sur tout ça, sur le premier album du Wu Tang Clan, ce 36 Chambers qui est au genre ce que Raw Power fut au Rock, un bloc de low-fi conçu pour faire souffrir l'auditeur, pour le stimuler, faire réagir ses fibres nerveuses. Pas un truc pour flatter les convaincus, assurément. Et aussi ce Chamber Music tout frais, il vous le faut celui là, grosse claque inespérée. RZA, Ghostface Killah et Inspectah Deck nous ont bichonné un fantastique album, en dehors du son conventionnel, un disque qui pourrait remettre la machine en branle. Je croise les doigts.
Je reviendrai sur tout ça, sur le premier album du Wu Tang Clan, ce 36 Chambers qui est au genre ce que Raw Power fut au Rock, un bloc de low-fi conçu pour faire souffrir l'auditeur, pour le stimuler, faire réagir ses fibres nerveuses. Pas un truc pour flatter les convaincus, assurément. Et aussi ce Chamber Music tout frais, il vous le faut celui là, grosse claque inespérée. RZA, Ghostface Killah et Inspectah Deck nous ont bichonné un fantastique album, en dehors du son conventionnel, un disque qui pourrait remettre la machine en branle. Je croise les doigts.
Faudra, aussi, que je cause des chicanos de Deliquent Habits (des gars qui collent des cuivres mariachi sur des beats démoniaques), du Original Gangster de Ice T, peut-être tout bêtement l'un des meilleurs albums de Hip Hop jamais gravé, de l'Electro, cette version anorexique du Disco qui submergea New York, bien plus que la No Wave pourtant mieux considérée par les archéologues. Y a du boulot à faire !
Pfff, j'imagine qu'arrivé là, notre gars 7red rebondira sur les productions Boogie Down de KRS One, sur Gangstarr ou ces Third Bass jamais très éloigné de sa platine.
Vaste débat en perspective et nuits sans sommeil pour le voisinage.
BASS FOR YA FACE !
Vaste débat en perspective et nuits sans sommeil pour le voisinage.
BASS FOR YA FACE !
HUGO SPANKY
j'espère que tu n'auras pas trop honte quand tu reliras tes écrits dans quelques années...
RépondreSupprimer