Tout commence par un convoi, sur une route genre nos nationales.
D’un coté, sur une pelouse verdoyante, bien
arrosée, derrière une joly barrière toute de fer forgée, des ti
blancs, dans l’ordre et la discipline, se passent un ballon plutôt
ovale.
De l’aut’ coté, sur un sol de poussière, mille
fois brûlé par le soleil, derrière un grillage à poule éclaté
et joliment orné de sacs plastiques et autres détritus volants,
autour d’un ballon rond s’éclatent joyeusement et bruyamment une
tripotée de ti noirs.
Le film est posé.
Alors que mon tournoi des 5 nations, qui se
joue maint’nant à 6, était dans les perturbations
atmosphérique ma Douce a eu cette très généreuse idée de
m’offrir ce film, histoire de combler mon désœuvrement de l’après
midi, « c’est l’truc juste après mon somme… »
Faut dire qu’on est très Clint à la
maison en ce moment, livres, films et citations, alors du Clint
Rugby un samedi tantôt, ça se refuse pas !
Ce film, hummmm, comment dire-je ?
Si c’était pas un film de Monsieur Clint
Eastwood… même pas il est distribué, voilà c’est dit !
Non pas que le film soit pas bon, ou mal joué avec
de mauvais acteurs, non, c’est juste qu’on sais pas trop s’qu’y
raconte.
Un poème pour ne pas se laisser aller,
Nelson « Madiba » Mandela, non.
Un Hymne multilingue.
Le Rugby et les SpringBoks lors de la
coupe du monde de 1995, non plus.
Alors quoi ?
Faire un film sur Nelson Mandela, personnage au combien emblématique, qui nous a tenu en haleine durant plusieurs décennies via foultitude de chansons, de personnes publiques ou non, de défenseurs des droits humains, de la lutte contre le racisme, l’apartheid, le genre de film pas facile, la plus grande partie de la vie du Sieur en question s’étant principalement passée derrière des barreaux, exilé sur une île.
Clint nous présente ici l’Homme, libéré
et nouvellement chef de cette nation que lui voyait Arc en Ciel,
le Rugby ne servant ne servant que de fil conducteur, de lien
entre les deux parties de cette nation.
Coté acteur, là aussi c’est un peu du vide, bien
sûr Morgan Freeman fait un magnifique papy Mandela,
mais Morgan Freeman fait de toute façon un délicieux papy.
Matt Damon tient son rôle de capitaine « François
Pienaar » d’une équipe de looser toute
représentante de l’apartheid à l’exception d’un joueur, et
quelques types jouant la garde rapprochée du sieur Mandela,
que le papy va s’efforcer de faire vivre ensemble.
Du bon sentiment, y’en a !
On est tous frelo sauf que des fois on l’ignore.
Clint montre ici comment un homme, par sa vision, veut fédérer
au sein d’une même nation ceux qui jusque là sinon s’ignoraient,
se foutaient plus ou moins joyeusement sur la gueule.
Un Nelson Mandela, coquin à souhait, malin
et qui plus que tout s’efforce à tempérer les ardeurs et envies
de revanche. Transformant cette équipe de loosers magnifiques
qu’était les Springboks en ce qui va devenir les champions
du monde de Rugby en 1995.
Ça fait Light pour un film de Monsieur Clint
Eastwood hein ?
Alors faut fouiller un peu, chercher quoi en tirer.
Une heure et demi de cinéma, joly voyage en Afrique du Sud,
ballade en bus dans les Townships, un Morgan Freeman
superbe papy Madiba, une équipe qui s’unie autour d’une
idée, d’un nouvel hymne chanté dans les principales langues du
pays, du Rugby, la Nation.
Une drôle de résonance après les quelques
semaines qu’on vient de passer, entre autre du coté de Toulouse,
mais s’aurait pu êt’ dans n’importe quelle aut’ grande
ville.
L’idée de ce qu’est, ou devrait êt’ une
Nation.
Ce tournoi de Rugby, annuel, en est une
splendide image, Cinq Nations « je compte que celles
là », liées par l’histoire. De guerres plus
qu’interminables à une colonisation des plus désagréable, d’une
qu’a la prétention de tenir les aut’ sous sa botte mais se fait
fournir ses reines et princes par l’aut’.
Sans doute des gens qui se détestent un peu mais,
vivant ensemble depuis si longtemps, ne s’auraient plus quoi faire
sans son voisin.
Autant d’amour que de haine, d’envie d’en
découdre que de respect, le Rugby quoi !
Je reste sur cinq nations parce que ça représente
exactement le sujet, et puis aussi une époque, je crains plutôt
révolue, où des types de 120 kilos ne craignaient pas de mouiller
les yeux lors des hymnes parc’que le sujet n’était pas tant
une coupe ou un salaire mais bien la Nation, on est là !
C’est p’us un s’cret j’suis un grand
nostalgique, et pas qu’en matière musical, coté Rugby
aussi.
Si je me régale de s’qu’est devenu not’
équipe nationale, je regrette néanmoins le Rugby à Papa, et
d’y a pas si loin !
Juste avant qu’on embauche des types venus de l’aut’ bout du
monde, leur fournisse papiers et tout et tout au détriment des gars
du cru, qui eux plus que tout ont leur place.
Je suis nostalgique de cette équipe de France
menée en avant, ballon passé en arrière, par le Magnifique
Abdelatif Benazzi, ouais, nous aussi on a eu une Nation Arc en
Ciel, et elle existe toujours, dans des ti patlins où’s qu’on
s’fout d’l’origine du grand père, t’es là, tu vis avec
nous, tu t’bas avec nous, faut pas qu’on t’touche !
Le Rugby présente cette finesse, « j’utilise
exprès le mot », qu’on peut aller au stade en
famille, avec femme et louveteaux, s’asseoir à coté d’un
supporter de l’équipe d’en face, se moquer et se congratuler à
la fin de la partie, et au lieu de se crier des injures, aller vider
des canons. Important ça, les canons !
Le Rugby est bien le seul sport de contact,
voir de combat, où tu peux représenter une Nation, sans
haine, avec fierté mais pas celle qui consiste à se croire meilleur
que les autres, sans aucune idées racistes, sans trop d’préjugés,
des tout p’tits ont souvent montrés un courage hors pair sur le
terrain, juste une Nation.
Un mot qu’on ose à peine utiliser aujourd’hui,
synonyme de fascisme, de haine & de peur.
Qui nous a inculqué cette idée de merde et laissé les
nazis s’emparer de ce mot ?
Comme l’image d’un aîné avec sa cigarette
l’idée de Nation est devenu un gros mot, un truc à effacer.
Partout aujourd’hui on ressent cette gêne, dans
les transports en commun, les lieux publics, comme si on était pas
tous ensemble, d’ailleurs on l’est de moins en moins.
Faut-il que des germains qui s’ront jamais mes
cousins, ou des english qui acceptent de tirer en premier nous
foutent sur la gueule pour que d’un seul élan, comme une seule
personne La Nation se lève ?
Faudra t-il un tiramisu ou une couscous sismique ou
une vérole de narine au second tour pour qu’on se sente solidaire,
frelo, avec son voisin ?
En fait je sais p’us si ce film est si … pas
plus intéressant qu’ça.
Je crois que bien au contraire, sous ses airs un peu
cul cul, ses images toutes belles de flics blancs qui se prennent
dans les bras avec des mômes du Township une fois la victoire du
pays annoncée, de ces gardes du corps noirs qui s’inquiètent de
travailler avec leurs nouveaux collègues et surtout Ex Enemy tout
blancs, de ce président qui prend le temps et la peine d’apprendre
le nom de chaque joueur d’une équipe de Rugby et de
transmettre à son capitaine qu’ils n’allaient plus aujourd’hui
jouer pour quelques milliers de blancs Afrikaners mais pour 46
millions de Sud Africains, une Nation.
Ouais, Papa Clint une fois encore je crois a
fait mouche, à contre pied, ou c’est les tristes événements qui
lui donnent raison mais pas question de l’appeler Clint
Eastradamus.
Juste prendre le temps de regarder un film, écouter un hymne et
sentir un peuple, épaule contre épaule, se souder.
C'est vrai que ce film a pas mal de scènes stabilotées et qu'il fait un peu léger, mais c'est peut-être aussi pour mieux en faire ressortir le contenu. Le sport est un grand fédérateur, et comme en 98 pour la coupe du monde de foot, a montré qu'il pouvait rallier une masse de gens de races et de milieux différents pour une même et saine cause. Attendons maintenant les résultats de la présidentielle...
RépondreSupprimerbravo mon FRED tu as osé parler de sport et notamment du RUGBY,preuve que ton passage a TOULOUSE a servi!!!le rugby comme on dit ici dans les campagnes il n'y a que ça de vrai:beignes,marrons,mêlées,camaraderies,engagement,respect de l'adversaire,les vrais valeurs pour nos gosses!!le film je ne l'ai pas vu mais connaissant CLINT ça doit le faire!!bises a vous deux,dja!!!
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