samedi 19 avril 2014

NO VaSeLiNe

Les révolutions sources d’institutions ? Mécaniques à faire du buzz chez les cols blanc ? Et si les peuples avaient été privés jusque de ce droit là ? Celui de se foutre sur la gueule sans attendre l'autorisation, sans être manipulés. Un peuple a t-il ne serait-ce qu'une fois dans l'histoire agit de lui-même ?  Qui désigne les bons et les méchants ? Au nom de quoi ?

No Vaseline, Les chroniques de L’âge de glace, nouvelle rubrique signée 7red.

CôTé SomBRe


« Si je n’avais pas été musicien, je serais devenu un putain d’révolutionnaire » 
(Peter Tosh)

Qui n’a pas eu entre ses 12 et 125 ans l’envie d’en découdre, de rétablir un soupçon d’justice, d’équité ?
Prendre les armes, s’engager pour de vrai, pas juste se plaindre, assis sur son cul, y aller, défendre une cause, la cause.
Image romantique, devenir le Che Massoud du peuple, avec bonnet sur la tête et calibre à la main, mais tout l’monde n’a pas la foi d’un Michael Collins ou d’un Yasser Arafat et encore moins la grandeur d’un Nelson Mandela.
 

La guerre n’a rien d’romantique et seul les morts dorment tranquille.


L’Ennui, le dégoût, la connerie et la fatalité, des armes de destruction massive, à retardement, ça et le fichu Timing. Les années 60 / 70 ont eu leur lot de révolutions, les droits civiques, le viet-nam et j’en passe mais les années 80 …
A part le Rock, depuis 77, qu’il soit Punk, Hard, Roots Reggae, Rub a Dub ou Hip Hop, nos révolutions ne duraient rarement plus de 90 minutes, avec une audience sans cesse grandissante mais quand même bien tranquille.

Une cause à rallier

1979, l’armée rouge pousse, déjà, à l’Ouest, enfin Sud Ouest, envahissant l’Afganistan.
Amour inconsidéré des champs d’coquelicots, peut-êt’, faire la nique aux yankees déjà installés au Pakistan, sur’ment. 

A chaque révolutions, surtout quand elles se déroulent très loin, on voit sortir des personnages, d’habitude chaud’ment retranchés dans leurs dix pièces du 16ème arrondis’ment, grands penseurs, artistes et philosophes. Rap’llez vous d’un BHL tout en col ouvert amidonné s’enflammer pour « les printemps Arabes ». Virer ces salopes de, vieux amis, dictateurs « Laïques » pour enfin construire des Républiques, de barbus…!
Bien sûr not’ si belle république ne s’est pas faite en trois s’maines, et encore aujourd’hui, à chaque élection, des têtes doivent tomber, ouais, mais toujours dans le « cadre » d’une république démocratique, du moins, encore pour l’instant, wait & see.

Pour en revenir à ce début 80, suite à l’invasion de l’Afghanistan, des trop intéressés, déjà, venaient vadrouiller dans les cités, discuter, recruter.
« t’es pas à ta place, personne ne t’aime, engage toi pour une cause, défend tes frères, personne n’enverra de troupe la bas, c’est à toi, à vous, d’aller batailler, défendre la Raza ».


Mais on était début 80, notre Jihad, avait la saveur du Rock’n’Roll, dans six mois Peter Tosh à l’Hippodrome, dans deux le Clash au Palace et sam’di soir la Souris Déglinguée à Colombes ou ailleurs, alors, les plaines Afghanes et les champs d’coqu’licots …
Je ne sais pas si beaucoup sont partis, en tout cas dans mon coin jamais entendu parler du moindre départ, à cette époque, juste se cantonner au « Guns for the Afghan Rebels » d’Angelic Upstarts, mais la guerre elle, a durée dix ans.

Le Bien et le Mal, dix ans a patauger dans cette merde, violation de l’espace aérien chez les uns, de celui maritime chez les autres, guerre d’influence sur les gouvernements à travers le monde, « si t’es pas avec nous t’auras plus à manger », celui qu’a la plus grosse, course à l’armement, toujours plus lourd, toujours plus grand, troisième guerre mondiale, badaboom nucléaire, zi end.


D’un côté, les troupes du général Popov, se roulant dans des champs d’coqu’licots, main mise sur les libertés, qu’elles soient de la presse, d’opinion, des individus, à l’Est. De l’autre, la gentille et bienveillante démocratie du dollar, porte parole de la libre entreprise, du démerde toi tout seul et chie sur les aut’, installant au passage leur généraux d’extrême droite à travers l’Amérique latine, exécutant, démocratiqu’ment, toutes les semaines sa poignée de vilains, principal’ment des noirs, enfants déshérités issus de leur magnifiques ghettos démocratiques où le terme « justice sociale » est un gros mot, et oui, le yankee n’est pas très gros mot, et ça à l’Ouest !
Il aura fallu attendre plus de vingt ans, pour qu’un matin, ensoleillé, du mois d’septembre, sur le coup des 9 heure 20 mn il me semble, pour qu’un pan de voile se lève sur une triste réalité.
Les troupes du général Popov ne faisaient pas que butiner du coquelicots dans ces fameuses plaines Afghanes. Ce que ces deux énormes blocs de connards avaient inventé venait de leur péter à la gueule, en un Strike, le monde découvrait le, pas très joli, résultat de 20 ans de guerre et de jeux d’influences.





Il y a quelques mois, en France, la presse et l’opinion publique découvraient avec horreur et stupéfaction que de joyeux bambini préféraient aller se faire péter la gueule en Syrie ou ailleurs plutôt que de parfaire leur connaissance du participe passé du verbe « se la faire mettre » dans le lycée le plus proche de leur cité, carte scolaire oblige ! Ce qui a été semé pendant dix ans dans les plaines & montagnes Afghanes pousse à travers le monde depuis. Les types qui sont partis, et y’en a eu, n’ont certain’ment pas rejoint leurs « Safe European Home » après le départ du général Popov, dans eux aussi la graine de chef de la Révolution a pris sa place. Les Balkans '90, si les miliciens Serbes étaient bien s’qu’on disait d’eux, faudra bien un jour dire que de l’autre coté, il n’y avait pas que de gentils civils dénués de toutes revendications, territoriales et surtout religieuses. Les types formés en Afghanistan n’en avaient pas fini, n’en auront jamais fini, la Furie & la Foi, leur combat n’est pas moins juste que d’autre, c’est juste la façon de l’mener qui, du moins sous nos climat, fait gerber. 
Il y a aujourd’hui derrière chaque soulèvement, chaque élan pour un monde meilleur, une putain d’part d’ombre et plutôt que de jubiler connement d’une quelconque avancée des libertés, de la démocratie ou de s’que vous voulez, une méfiance à garder. Le côté sombre de la force.


Et le Rock’n’Roll dans tout ça ?

Dire qu’une Partie de la Jeunesse a été sauvée d’la connerie ou du casse pipe grâce au Rock peut paraître un peu con, et pourtant. « A Riot of my Own », on l’a vécu, on l’a eu, des fois dans la rue, ouais mais c’était rarement les plus glorieuses, sinon dans des salles de concerts, c’était toutes les s’maines quand c’était pas plusieurs fois la s’maine. La Révolution Rock, on l’a faite, tous les jours, en construisant un monde, le notre certain’ment, en suivant des leaders armés d’un micro, d’une guitare, apprendre à faire gaffe. De 45 minutes à deux heures trente à sauter, suer, écouter, remettre en question et vivre. Sortir d’un concert comme d’un affrontement contre les forces du mal, « tais toi, obéis, marche droit et fais s’qu’on t’dit ». 

Le Combat Rock nous en a évité d’autres. La frustration, le dégoût, la haine et la fatalité, au sortir d’un concert y’en avait plus. La musique ne nous a pas pour autant voiler les yeux, peut-êt’ par ce qu’elle parlait, après à chacun d’comprendre, d’apprendre. Guns for the Afghan Rebels, qui pourrait aujourd’hui s’en réjouir ? Signe des temps, quand un avis devient l’Avis.
L’avis était bien que les troupe du général Popov étouffaient une population, un pays, faut êt’ honnête que les têtes pensantes du Kremlin n’ont jamais été ni des grands tendres ni des démocrates forcenés mais le président, fantoche, alors en place en Afghanistan depuis l’coup d’état de 78 n’avait-il pas instauré dans le pays des réformes sociales, certes contrariantes pour certains, barbus, comme l’Alphabétisation, même pour les Filles, des Droits, même pour les Femmes, qu’est-ce qu’il en est aujourd’hui ? On a vu les « Printemps Arabes » éliminer leurs vilains despotes et instaurer la Charia, ceux qui ont pris les armes, avec une autre idée que la liberté, ne laisseront jamais des pieds plats les mener. Récemment c’était l’Ukraine, des envies de Liberté, encore une fois les forces armées du général Ruski, c’est un neveu d’Popov, rentraient en Ukraine et s’accaparaient, avec l’accord des populations, la Crimée. Oh les vilains ! 


L’histoire bégaye, c’est pas une nouveauté, mais quand on regarde les images, perso y’a un truc qui m’choc, si d’un côté les types se sont battus pour « plus de liberté », c’est bien des gueules noires, du pur prolos, ceux qui en chie qui ont donnés les clefs d’la boutique aux Russes en Crimée, et si cette révolution qui paraît si belle et si généreuse à Kiev n’avait d’Européen que son extrême droite, est c’qu’il va falloir attend’ là aussi 20 piges pour admettre que sur ce coup p’t-êt’ bien que les troupes du général Ruski font face à des extrémistes, d’autres, parce que très sincèr’ment, à part eux, qui voudrait aujourd’hui rentrer dans l’Union Européenne ? N’importe quelle machine bien huilée, n’importe quelle machinerie bien élaborée peux mener des types à l’abattoir, et leur faire croire que c’est pour une cause, une idée, aussi belle et généreuse qu’on veuille pour au bout du compte se rendre à l’évidence que la machine ne fonctionne pas pour toi, t’es qu’un instrument, du consommable, rien de vraiment primordial.


Théorie du Complot, j’suis assez pour.

Ouais je pense que le film d’Oliver Stone sur l’assassinat de JFK est sans aucun doute très proche de la réalité, ouais j’ai des doutes sur l’accident d’avion d’un Marcel Cerdan, sur celui d’un Otis Redding, la mort d’un Luther King ou de Papa Arafat, ouais j’ai ma propre théorie sur la fin d’un Sid Vicieux, peut êt’ décidée un soir autour d’une table devant une bouteille de Grappa, « De quoi, ce con d’merdeux crasseux signer un contrat à Végas où tous les soirs détruire My Way ». 
Si vous appartenez à une famille vous laisseriez ce laid pourrir cette chanson, B.O. de toute une vie?


Je ne me prend pas la tête, quotidienn’ment, sur le coté sombre des choses, je sais juste, comme tout un chacun qu’elle existe, et ce coup ci le coté sombre, en plus, porte des chemises brunes, alors entre ce que j’entend, ce que je vois, et ce que j’ai déjà vu, ailleurs, je reste plus que sceptique à tous ces putains d’élans « démocratiques ».
Peut-êt’ parc’que ma meilleurs mise en garde reste un autocollant sur mon frigo, première vision du matin, « Si la Dictature c’est ferme ta gueule, la Démocratie c’est cause toujours, toujours, toujours … »


7red 

2 commentaires:

  1. comme toujours, c'est bandant comme post !

    RépondreSupprimer
  2. Encore un bel article, comme tu sais si bien le faire ! Ça laisse à réfléchir de la place que chacun de nous avons !!!

    RépondreSupprimer