mardi 29 août 2017

BoB EzRiN, LaRMe MaGNéTiQUe




Si les années 70 n'en finissent plus de s'imposer comme essentielles en matière de culture moderne, c'est aussi parce qu'elles ont été longtemps difficiles à percevoir dans leur titanesque globalité, tant nos esprits ont été cloisonné depuis. 
Les années 70 sont ce moment où la musique a proposé une lecture plus cynique de la société qu'elle ne l'avait fait auparavant, d'aucun diront plus adulte. Assurément plus second degré. 
Soudain, il fallait être initié pour saisir toutes les arcanes d'une chanson. Il ne s’agissait plus de gober un acide, il fallait un vécu, une culture. Le champ de vision s'élargissait, le cinéma, la littérature, la mode, la philosophie devenaient sources nourricières. L'album, voire le double album, devenait la norme et avec lui la notion de concept, le développement d'un propos. Le Rock n'était plus seulement un exutoire, il s'imposait en tant que média. Le succès commercial d'une œuvre passait dorénavant après son désir de postérité. 

Le premier coup de génie de Bob Ezrin fut de comprendre avant tout le monde que les temps futurs allaient être sans pitié envers la postérité. Que l'important était d'être consommable, sans être jetable. Qu'il fallait suffisamment de compromis à une œuvre pour qu'elle puisse être assimilée immédiatement, tout en lui donnant plusieurs niveaux de lecture afin qu'elle perdure. Bob Ezrin est celui qui colla un beat disco sur l'un des titres les plus sombres et complexes de Pink Floyd.


Son second coup de génie fut de s'en tenir à un seul et même propos. Comme tous les grands, il n'eut de cesse de rabâcher la même chose, de creuser plus en profondeur le même trou. 
Quel que soit le groupe phare pour lequel il travailla, Bob Ezrin ne parla jamais que de l'enfance. L'enfance maltraitée, niée, mise sous assommoir, l'enfance broyée par ceux censés la protéger jusqu'à l'éclosion de l'adulte. Et inévitablement à travers ce spectre, il dressa le portrait des tortionnaires. La psyché, les parents, la société.

En 1971, l'Amérique mange ses enfants. La nation envoie sa progéniture se faire massacrer dans la boue du Vietnam, s'offrant par là même un avenir peuplé d'estropiés, de traumatisés, un paysage de corps alignés sur les tarmacs d'aéroports, de monuments commémoratifs, de cimetières à perte de vue. Le parfait théâtre pour l'apparition d'un personnage sulfureux, incarnant les tabous d'une société qui refuse le reflet chargé d'inceste, de fanatisme, de sexualité déviante ou d'addictions que le miroir lui renvoie : Alice Cooper. Plus sulfureux encore fut celui qui signa la mise en scène. Bob Ezrin va réussir l'alliance du chrome et de la noirceur la plus profonde. L'alchimie du polish pour les radios et de la dopamine pour les cerveaux anesthésiés d'une adolescence dépressive.


Lorsque Warner Bros. désigne Bob Ezrin, ingénieur du son canadien de tout juste 21 ans, pour tenter de donner un semblant de forme au groupe dépenaillé dont la maison de disque ne sait que faire, elle provoque la rencontre de la glycérine et de l'acide nitrique. Alice Cooper a jusque là enregistré deux disques pour le label de freaks de Frank Zappa, deux disques dont pas grand chose ne subsiste. Mais le groupe s'est dans le même laps de temps imposé sur scène avec un show si sournois qu'il leur fit gagner le respect du public de Detroit. Pas une si mince affaire que ça, en 1969.
L'opération de séduction des masses est établie en deux actes, le premier vise à calibrer un single pour asseoir la légende. Le genre de titre imparable dont rêve chaque groupuscule, un hit d'une évidence telle qu'il en devient instantanément un classique : I'm Eighteen.


Le second acte est d'une toute autre ambition, mettre en musique les névroses les plus intimes de l'Amérique en utilisant, de manière cinématographique, le format d'une chanson. C'est avec Dead babies sur l'album Killer que le producteur va réussir le coup de maître qui va définir son art. A partir d'un texte d'une simplicité infantile, il va créer une ambiance oppressante décrivant de manière sardonique la mort d'une enfant par négligence de ses parents. Les bébés morts ne peuvent pas attraper les cachets de maman sur l'étagère. La basse conduit le thème, lugubre, le refrain est introduit par des pleurs puis ponctué par de guillerets chœurs de comptine, le break est sans pitié, obsessionnel, mêle valse et orchestration macabre. De toute façon nous ne voulions pas de toi. Le titre s'imbrique sur fond de lynchage à l'ultime pièce du disque, Killer, proche des Doors, le chanteur se met dans la peau du tueur sur la route de Riders on the storm. Orgue d'église, voix de l'esprit, cris d'agonie, le producteur impose sa signature en un enchainement bluffant. Plus rien ne sera jamais plus pareil, le Rock vient d'entrer dans sa phase terminale, celle qui lui fera atteindre le sommet pharaonique de The Wall en même temps que l'inaccessibilité qui en sera le talon d'Achille.

Avant cela, c'est avec Lou Reed que Bob Ezrin va porter un peu plus loin dans l'intimité de l'auditeur son goût pour la souffrance humaine. Flirtant avec l'insanité mentale et la pharmacopée à outrance, les deux hommes vont s'illustrer en créant avec Berlin, un disque viscéralement rejeté par le public autant que par la critique.

A l'origine se trouve une suggestion que Bob Ezrin fit à Lou Reed: développer l'histoire du couple évoqué dans la chanson Berlin sur le premier album solo du chanteur. Quelques semaines plus tard, Lou Reed confie au producteur une série de maquettes qu'il vient de composer, le squelette de ce qui deviendra l'album. La désintégration d'un couple de junkie racontée à la première personne par celui qui regarde froidement sa femme se détruire et mourir, sans qu'il n'ait ressenti la moindre émotion. Un portrait sans fard, ni jugement de la part de l'auteur, de l'être humain quand le smack begins to flow.


Depuis School's Out, l'album d'Alice Cooper paru l'année précédant l'enregistrement de Berlin, Bob Ezrin a pris pour habitude de travailler en studio avec deux guitaristes lyriques et agressifs issus de la scène de Detroit, Dick Wagner, ancien leader de Frost, et Steve Hunter du groupe Detroit de Mitch Ryder. A cet assemblage, Bob Ezrin adjoint une rythmique anglaise, sèche et virtuose, Aynsley Dunbar, alors batteur des Mothers Of Inventions de Zappa, et l'ex bassiste de Cream, Jack Bruce. En s'appuyant sur cette base capable de tout interpréter, Bob Ezrin, lui-même pianiste, va laisser libre court à son inspiration. Formé au classique, capable d'écrire des partitions complexes, le producteur va signer des arrangements chiadés, d'une sobriété glaçante malgré leur enchevêtrement alambiqué nécessitant l'adjonction de nombreux autres musiciens. Je voulais mélanger des orchestrations de théâtre à la Kurt Weill avec les guitares sales du heavy rock.


Un titre tient particulièrement à cœur à Bob Ezrin, The kids, qui évoque le moment où la société, incarnée par les services sociaux, vient retirer ses enfants au couple. Après la négligence de Dead babies, l'abandon. Invariablement réductrice, la légende retiendra que pour donner un maximum de crédibilité à l'ambiance, le producteur enregistra les pleurs de ses propres enfants. Au même moment, la femme de Lou Reed, Bettye Kronstad, s'ouvre les veines dans leur chambre d’hôtel. Elle a survécu sera le seul commentaire du chanteur qui divorce peu après, se taille une croix gammée sur la nuque et se console de l'échec commercial de son chef d’œuvre en débitant par centaines de milliers d'exemplaires son disque suivant, Rock'N'Roll Animal, capté live pendant la tournée Berlin, donnant la part belle à ses deux guitaristes et offrant un lifting au répertoire suranné du Velvet Underground.

Désormais accro à l'héroïne, interné à plusieurs reprises pour soigner des dépressions, Bob Ezrin n'assume pas et cache son addiction en se cloisonnant derrière les murs des studios. Avec les gars d'Alice Cooper, j'étais dans mon élément, c'étaient de bons vieux américains buveurs de bières et de whisky. Ils aimaient regarder la télé en se saoulant vautrés sur un canapé. Avec Lou Reed, je me suis retrouvé dans un tout autre environnement, très glauque, très réel. Ce n'était pas du spectacle, il carburait vraiment à la défonce. Et j'ai plongé.
De plus en plus régressif, il incite Alice Cooper à incarner un rôle d'enfant autiste terrorisé par le monde des adultes, Steven, sur l'album Welcome To My Nightmare, une super-production parfaitement maitrisée qui servira de maitre étalon à la seconde partie des seventies. Un disque pour lequel il limoge le groupe originel et impose définitivement ses propres hommes sur la totalité du projet. On peut facilement penser qu'il en fit de même l'année suivante lorsqu'il est embauché à grand frais pour donner de la consistance à la discographie de Kiss avec l'album Destroyer, astucieusement conçu comme un Teen movie de série B. Accident de voiture et romance à l'eau de rose inclus. 



Il enchaine les productions souvent sélectionnées selon des critères d'approvisionnement en dope et de rentabilité et se retrouve ainsi de mèche avec Dr John, lui aussi sévèrement addict. Les deux compères en perdition encaissent l'avance du label pour enregistrer un album studio et se contentent de capter une jam session pliée en une nuit. La carrière du Night Tripper aura du mal à s'en remettre. Bob Ezrin, lui, continu de plus belle et fonce tête baissée vers l'abîme. Les collaborations avec Alice Cooper se succèdent. Le chanteur, dorénavant convaincu que trois entités distinctes vivent dans son esprit (le très social Vincent Furnier, l'enfant autiste Steven et le terrifiant Alice Cooper) entretient un train de vie d'empereur romain, se gave du meilleur cognac, s'affiche à la table de la jet set, devient compagnon de beuverie de Keith Moon, muse de Salvador Dali et confident de Groucho Marx. Tout va bien, le fric abonde dans les caisses, depuis le carton de Only women bleed chaque nouvel album est porté par un slow calibré qui fait un malheur en single. Associés indissociables, Bob Ezrin et Alice Cooper dealent un show télé pour la chaine ABC, le résultat, pas franchement impérissable, fait un carton d'audience. Un film à destination des salles de cinéma suit afin de rentabiliser au maximum l'énorme spectacle qui parcourt les Etats-Unis, puis l'Europe, à raison d'une centaine de concert durant l'année 1975. La combine semble juteuse, les deux hommes se lancent dans la production d'un nouveau concept centré sur le personnage de Steven, Alice Cooper Goes To Hell, une adaptation ultra malsaine du Magicien d'Oz. Le disque est sublime, la production somptueuse, pétrie d'influences Funk, mais la tournée est annulée pour raisons de santé et remplacée par des apparitions télé grotesques. Après un ultime album, Lace And Whiskey, Alice Cooper se fait enfermer en asile psychiatrique. Le gouffre est tout proche. Sentant l'odeur viciée du vent qui tourne, Bob Ezrin remet le cap sur l'Angleterre et s'installe dans le Londres des Heartbreakers. Son cauchemar peut continuer.


Bien que toujours entouré de Dick Wagner et Steve Hunter, il se renouvelle en 1977 en côtoyant Robert Fripp pour le premier album post Genesis de Peter Gabriel sur lequel les synthétiseurs trouvent une place nouvelle dans l'univers jusque là très orchestral de Bob Ezrin. Ce sera son dernier bol d'air avant longtemps. 

Dès l'année suivante, il plonge en apnée dans le projet le plus démesuré de sa carrière en acceptant le poste de producteur d'un Pink Floyd en pleine guerre intestine. Comme il l'avait fait pour Berlin, il va d'abord élaguer les maquettes de Roger Waters, agissant comme un metteur en scène de cinéma confronté à un scénario brouillon. Il imagine les enchainements, se charge de rendre le concept lisible, écrit les arrangements et compose le grand final. Le sujet le ramène une fois encore à son obsession pour les conséquences que les actes des adultes ont sur l'enfance. Bob Ezrin va cette fois pouvoir aborder de front toutes les variantes possibles, mère abusive, père absent, professeur tyrannique et les répercussions sur l'adulte devenu, étouffé par une société oppressive, un manager infantilisant, une femme adultère et castratrice. Contre l'avis du groupe, il colle un chœur d'enfants sur le refrain d'Another brick in the wall, à l'écoute du résultat son choix est validé. Il bataille pour imposer le Confortably numb de David Gilmour à Roger Waters qui veut conserver l'exclusivité des compositions. Envers et contre tous, le producteur parvient à maintenir une cohésion musicale, le résultat, d'une minutie d'acrobate, est un raz de marée qui va marquer d'une brique blanche indélébile les esprits de plusieurs générations.
Bob Ezrin sort lessivé par les mois d'enregistrement, la gestion des égos paranoïaques d'un groupe disloqué, celle des addictions diverses, dont la sienne. Plus jamais, il ne s'attaquera à un projet aussi titanesque. Peut être qu'il n'en a jamais existé d'autre. Publié en décembre 1979, The Wall est la mirobolante conclusion d'une décennie qui fut à la musique ce que le Hollywood des 50's fut au cinéma. L'ère stéréophonique des péplums en cinémascope, Color by DeLuxe, avec Bob Ezrin dans le rôle de Cecile B. DeMille.




Dans les années 80, le son se fait plus étriqué, minimaliste. Boite à rythmes, batteries électroniques, synthétiseurs, rien qui ne nécessite l'acoustique d'un studio, encore moins le prodige d'un producteur capable d'écrire des arrangements pour un orchestre complet. Bob Ezrin fait partie des rares dont on peut dire qu'ils ont inventé leur propre façon de faire sonner un disque, quel que soit l'artiste qu'ils enregistrent. Dorénavant en vain. Entre deux internements psychiatriques, il embarque Lou Reed pour travailler sur un fumeux concept album destiné à Kiss, Music From The Elder. Ce serait en dessous de la vérité de qualifier le résultat de ratage, c'est une inqualifiable merde. Puis Virgin lui confie en 1982 la destinée de Téléphone, espérant capitaliser leur récente signature avec un album capable d'émoustiller le marché américain. Contraint par avidité de faire sans ses troupes, Bob Ezrin, qui a pris pour habitude d’exiger 50% sur les recettes des disques qu'il produit, en plus d'un salaire exorbitant, pousse les quatre musiciens au delà de leurs limites, ce qui leur inspire le titre d'un disque inégal au fil duquel la production souligne régulièrement la faiblesse de compositions qu'elle écrase par son emphase. Elle en sublime aussi quelques-unes, parmi lesquelles Cendrillon. Encore une histoire d'enfant qui grandit mal. A la même période, il travaille à nouveau avec Alice Cooper et Dick Wagner pour l'album DaDa. Un disque totalement anachronique en grande partie composé par Bob Ezrin lui-même et survolé par Former Lee Warner, petit bijou névrosé, évocation par son frère d'un enfant aliéné enfermé dans le grenier familial. Le splendide instrumental qui ouvre l'album, et lui donne son titre, est également à classer parmi les grandes réussites du producteur. 
DaDa fait un bide, Alice Cooper entre en désintox. Lou Reed traduit quelques titres de Téléphone pour une sortie américaine de Dure Limite, à l'écoute des prises vocales en anglais de Jean-Louis Aubert le projet est annulé. Bob Ezrin tente le même coup visant à implanter sur le marché américain un groupe inconnu en dehors des frontières européennes en 1984 avec les finlandais Hanoï Rocks. Tous junkies et passablement rétamés par une fréquentation trop assidue de Johnny Thunders, ils enterrent leur batteur sitôt le disque dans les bacs. Le naufrage est définitif. Bob Ezrin trouve sa place sur l'étagère des souvenirs.


De temps à autres, ce qu'il reste de Pink Floyd, Alice Cooper ou ses Hollywood Vampires font appel à lui pour donner un vernis d'authenticité à des albums singeant un passé que personne ne semble en mesure d'égaler. En 2008, son fils David Ezrin, clavier, compositeur et amant de Lita Ford, se suicide à 42 ans, après des années de lutte contre la schizophrénie et les troubles obsessionnel compulsifs. Il était l'un des enfants que l'on entend pleurer sur The kids. Deux ans plus tard, son père propose à Alice Cooper de donner une suite à Welcome To My Nightmare. Certains démons ne dorment jamais.


Hugo Spanky

22 commentaires:

  1. "devient compagnon de beuverie de Keith Moon, muse de Salvador Dali et confident de Groucho Marx" Forcément sur un CV ça jette tout de suite, complètement improbable :-)
    Sinon. Je pense que tu vas me faire réécouter d'une autre oreille le Alice Cooper, une de mes négligences à corriger. THE WALL? Depuis le temps que je dénigre ce disque, j'en rajoute souvent - inconditionnel du WISH YOU et pas que pour des souvenirs mais pour le son surtout - du coup, même après lecture si je fini enfin à le trouver mieux que moyen, je serai long à l'avouer.
    Ezrin sur le Peter Gabriel, je me souviens de ce drôle de son orchestral, à l'étouffé, un peu comme du Spector tient.
    Berlin, là rien à dire...
    Conclusion: Alice Cooper à finir par mieux écouter (Hum, the Wall??) sans oublier une chronique qui témoigne sur des tranches de vie secouée qui me font hésiter à quitter ma zone de confort: Bourgogne/Côtes du Rhone ...
    Très chouette chronique, comme d'hab.

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    1. Merci, merci)))
      Alice Cooper a inspiré au moins deux œuvres à Dali, une sculpture de son cerveau (tel que l'imaginait le maitre...) et un hologramme qui est exposé à Figueras. Ils ont aussi fait pas mal de happenings ensemble, ça devait être très surréaliste pour le coup... Il a également détourné une peinture de Dali (Marché d'esclaves avec apparition du buste invisible de Voltaire) pour la pochette de son album DaDa(li?).
      C'est dans cette porosité entre les disciplines que je trouve les 70's aussi passionnantes, tous étaient curieux de l'autre, au mépris de l'âge de chacun. Picasso avec Mc Cartney, Dali avec Alice, Warhol avec Lou Reed, Jean-Marie Perier avec Téléphone! Enfin, bon, tu vois ce que je veux dire )))

      The Wall ? Ben ouais, c'est un fichu disque. Très Bob Ezrin, certes. Je l'ai longtemps perçu quasiment comme un disque d'Alice Cooper. D'ailleurs, sur scène il incorpore des vers de Another brick in the wall dans School's out et ça fonctionne parfaitement.
      Je pense que Wish You Were Here contient une plus grande part de Gilmour que n'en contiennent Animals ou The Wall, peut être est-ce en cela que tu le préfères ? Il est plus rond, moins bileux. The Wall est éprouvant et puissant, faut faire péter les watts pour en profiter pleinement (au casque à s'en rendre sourd, il est épatant). La production de Bob Ezrin est diabolique dans les détails.

      Pour la comparaison avec Spector, je dirais non. Sans en placer un au dessus de l'autre, la façon dont ils utilisent les orchestrations (et le but visé) est très différente, même si au final ça fait toujours des disques orchestrés. Je ne saurais pas trop le définir précisément, Bob Ezrin est très influencé par la musique classique, c'est très fin et écrit, très premier degré, et en même temps il pousse toujours le curseur jusqu'à une forme de satire caricaturale. C'est presque une forme de rébellion. Ce qui ne serait pas surprenant vu son rapport à l'éducation. Sur Berlin, on sent qu'il prouve qu'il est à la hauteur de ses maitres, il utilise dans les arrangements tout un tas d'instruments classique que l'on retrouve rarement sur un disque de rock, alors que sur les Alice Cooper ou The Wall, il semble dire : "regardez comme je traine dans la fange tout votre sérieux" et il s'en donne à cœur joie dans l'excès.
      Je ne suis pas très clair, mais je me comprends ))) La façon dont il détourne West Side Story sur l'album School's Out est démente. Un fan de Zappa devrait comprendre ça, non ?

      Pour ce qui est du mode de vie, on ne remerciera jamais assez Liz Taylor pour leur avoir indiqué où se ressourcer de temps à autre. Sans quoi, ils seraient surement tous morts depuis des lustres )))

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  2. J'ai vérifié le Gabriel 1. Je pensais à des titres comme "Waiting For The Big One" mais à la réécoute, effectivement, à part une certaine lourdeur, pas grand chose en commun avec Spector.
    Après lecture ici, je me suis surtout fait le "Welcome.." et là j'avoue être passé à côté d'un sacré truc. Dès le premier titre, je me suis dit, il y a un paquet de tout la dedans... En + de ce que je connaissais de Cooper, Je découvre du malfaisant sexy à la Stones/Doors. Et même des trucs improbables chez lui, limite Randy Newman/Elton John/Neil Diamond/Billy Joel (je multiplie les ref car en fait je cherche plus précisément à qui il me fait penser) sur le "Women Bleed" Une production et un son du tonnerre de dieu.
    OK... Un putain d'album qui me convient bien dans sa variété!!!
    OK again: Je me fais THE WALL au casque, si je me tape un mal de crâne - sans picoler le comble - je saurai vers qui me tourner!!

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    1. On se fait une fausse idée d'Alice Cooper, encore plus durant la période avec Bob Ezrin aux manettes. Les albums contiennent tous "des trucs improbables", c'est une grande partie de leur charme. Je pense que tu iras de surprises en surprises (essayes School's Out ou Goes To Hell).

      Elton John, t'es pas si loin du compte, ils ont partagé des musiciens et même un collaborateur, Bernie Taupin, qui participa à l'écriture de From The Inside, le disque post première grosse cure de désintox en 1978. Le concept du disque fantasme sur les 3 mois qu'Alice Cooper a passé à ce moment là enfermé chez les zinzins (il finira par y passer beaucoup plus longtemps 8 ans plus tard). C'est pas son meilleur, par contre c'est son préféré. Va comprendre.

      Only women bleed est le premier slow d'une série qui trusta les charts (I never cry, You'n'me, How you gonna see me now). Le bonhomme a toujours entretenu un côté crooner qui fait partie intégrante du personnage. On peut dire que si les Stones voulait notre petite sœur, lui se serait volontiers occupé de maman )))

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    2. Une découverte saisissante... pour moi, THE WALL derrière ce Alice Cooper!! Et soudain une révélation (celle que tu décris) On (je?) aurait presque envie de chroniquer WALL & NIGHTMARE (BERLIN? Chiche?) dans le même post pour pousser à des écoutes quasi simultanées... Hugo!! Mission accomplie!!!!

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    3. The Wall, Nightmare, Berlin, on est d'accord, Bob Ezrin est un génie !
      Je suis impatient de lire ton post et de découvrir les titres que tu vas mettre en avant.

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    4. Un putain de producteur Mr Ezrin pour sûr, du genre à combiner un savant mélange d'instrumentation pléthorique dans un seul morceau et de rentrer le tout au forceps sans que cela n'en brise l'harmonie. Il se rapproche un peu dans ses idées d'arrangements biscornus des Kinks.
      L'album Lace and whiskey, qui est le moins cité quand on parle de sa collaboration avec Alice Cooper, ne doit pourtant pas être pris à la légère et me semble à être à redécouvrir de toute urgence.
      Quant à ses productions plus actuelles (l'album Strays de Jane's Addiction, les deux derniers opus de Deep Purple et le tout récent Paranormal d'Alice Cooper), elles se sont adaptées au son tonitruant de l'époque qui n'en finit pas de nous casser les esgourdes.
      La finesse sonore de 70's a tout l'air d'être perdue à tout jamais...

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    5. Oui sur toute la ligne. Lace and whiskey, je l'ai écouté ce matin, il fonctionne toujours à plein régime. Toute la période Ezrin est mortelle. Un morceau comme wish you were here sur AC Goes to hell me colle des frissons comme au premier jour, les guitares sur le final sont au delà de l'excellence, la créativité est incroyable et ça n'a pas pris une ride. L'influence du funk est sublime, Allan Schwartzberg à la batterie (qui venait d'enregistrer avec James Brown), Tony Levin et Bob Babbitt à la basse (le bassiste des Funk Brothers, le groupe de studio de Motown!) John Tropea de l'écurie d'Eumir Deodato à la guitare en plus de la paire Dick Wagner/Steve Hunter, c'est plus un casting, c'est de la haute voltige.

      Alors après ça, les productions récentes pour Jane's Addiction ou Deep Purple...J'ai choisi de ne pas les évoquer dans le papier parce que je les considère comme du travail de commande. Les groupes paient pour le prestige du nom sur la pochette, mais les critères de production actuelle atteignent un tel niveau d'uniformisation que Bob Ezrin ne peut rien y changer. Hélas.

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    6. Le pire c'est que l'album de Jane's Addiction il est bien mais il aurait été tellement mieux avec un son moins maousse que c'en est rageant et c'est bien là tout le problème de notre époque qui, comme tu le soulignes à bon escient, uniformise à tout crin pour au final rendre tout prévisible sans que nos oreilles soient comme avant flattées par un truc out of the world qui te secoue bien le ciboulot.
      Sinon pour en revenir à Alice Cooper, o.k. c'est indéniable que son association avec Bob Ezrin a été magique en tout point; pour autant quand on écoute ses autres disques réalisés sans son aide et avec d'autres musiciens, on se rend compte, au travers de certains morceaux, que lui aussi à apporter beaucoup à la richesse des compositions tant des pistes sonores creusent un sillon similaire.

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    7. Alice Cooper c'est une voix énorme avec une technique pour se poser pile sur le beat que bien des rappeurs peuvent lui envier. C'est aussi une personnalité, un excellent parolier et un mélodiste aussi doué qu'original. Par contre, il suffit d'écouter Pretties for you et Easy Action puis Love It To Death pour mesurer ce que lui a apporté Bob Ezrin. Tout ? Presque, d'autant plus que l'on oublie souvent le nombre de morceaux dont Bob Ezrin a signé la musique.
      Une fois qu'on t'a montré comment ça marche, c'est plus aisé de le faire tout seul, ça devient une formule. Mais il serait injuste de ne pas dire aussi que Bob Ezrin a eu la chance incroyable que le groupe lui fasse une confiance aveugle et lui laisse carte blanche alors qu'il était le plus jeune d'entre eux. Il a énormément appris grâce à cette liberté. Quant tu penses qu'il a produit The Wall à 29 ans seulement...

      La période Flush the fashion (que j'adore) doit beaucoup à Roy Thomas Baker le producteur des Cars (écoute leur album éponyme et Candy O). Encore un sur lequel il y aurait beaucoup à dire. Ce mec a su passer de la chantilly savante des grands albums de Queen au son tranchant des Cars.

      Le son maousse du Jane's Addiction, c'est la compression à outrance imposée par les radios afin d'avoir des disques dont le volume des morceaux est linéaire du début à la fin (leur cauchemar absolu doit être la version live de Catch the rainbow sur On Stage))) afin que l'auditeur potentiel ne tombe pas sur la station à un moment où elle serait moins puissante que sa voisine sur la bande. Tout ça ne rime à rien, vu que les radios ne passent plus de rock depuis belle lurette et que les rares à le faire encore ne passent que du rock vintage de l'ère pré-compression (d'où les versions remastered au son de plus en plus gonflé au fil des rééditions).

      Le hic c'est que le matos qui permettait de faire sonner un disque comme ceux qu'on aime, avec des oscillations, comme un cœur qui bat en somme, n'existe plus. Les studios ont fermé ou tout balancé pour suivre la tendance. Et quand il existe, aucun ingénieur de moins de 60 ans ne sait s'en servir. Jack White a du pain sur la planche, pressé du vinyle ne sert à rien dans ces conditions.

      Le Californication des Red Hot avait donné naissance à une pétition de leur fans exigeant que le disque soit remastérisé avec moins de compression tellement ils le trouvaient insupportable à écouter en entier. La matrice est carrément saturée. C'est ce qui fait que tu laisses un disque sur l'étagère sans savoir pourquoi, sinon que son écoute te fait sentir oppressé. C'est le soucis du numérique, tu te prends une grosse claque sur les 2 premiers titres mais tu n'arrives jamais au dixième.

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    8. En fait si on y réfléchit bien le dernier grand album d'Alice Cooper c'est The last temptation où précisément il revenait à la source donnée en offrande par Bob Ezrin. Pour s'en convaincre il suffit d'écouter Stolen prayer qui avec son chœur d'enfants rappelle justement The wall ou encore It's me qui avec ses multiples changements d'atmosphères savamment agencés révèle une maîtrise hors pair des préceptes du sieur Bob.
      Tu as raison Bob lui a montré la voie et il a su s'en souvenir en quelques occasions.

      Sinon le pire de tout, outre le fait déjà pas folichon de ces éditions remastered comme tu le dit, n'est-ce pas ces disques qui ressortent en vinyle d'après des masters numériques ? On atteint des sommets de stupidités là !

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    9. Il y a encore plus stupide, acheter un disque et le cadre qui va avec pour le mettre au mur )))) Quelle époque ! Le numérique, c'est un drame même pour le cinéma. Tu as vu toute ces nouvelles éditions dvd/bluray avec la pellicule passée à l'ultra lissage numérique ? Affreux, même plus l'ombre d'une rayure à l'écran, plus de grain, rien, nib, que dalle. Rendez nous les séances cinéma avec la pellicule qui lâche en plein suspense (ou scène de cul) !!!

      Bon, la vraie raison, c'est le temps qui passe. Les bandes analogiques tombent en poussière comme les pellicules, les masters s'oxydent, il faut des hangars entiers pour stocker les bobines et le prix du mètre carré bat des records. Le choix est vite fait de transférer tout ça sur un disque dur de 10 cm2. Après quoi, vinyl ou cd, dvd ou vhs, c'est jamais qu'un support. Là où ça devient cocasse c'est quand les gonzes prennent des airs de conspirateurs pour t'expliquer que du moment que c'est pressé sur du vinyl ça sonne "vinetège"))))
      D'ailleurs tu connais mon esprit de contradiction, depuis que tout le monde se débarrasse des cd et qu'on trouve des merveilles à 1 euro, je me suis mis à en acheter )))))

      The Last Temptation est le dernier Alice Cooper que je me sois payé à sa sortie. C'est vrai qu'il est très redevable à la période Ezrin et que c'est sans doute son dernier grand disque dans le sens où il tient la route du début à la fin.
      J'ai trouvé de très bonnes choses sur Welcome 2 my nightmare aussi, la production est sympa...)))) Trop de morceaux pour l'inspiration qu'ils avaient et des effets sur la voix que bon, hein, on est d'accord, mais globalement il est pas trop mal. Last man on earth, Caffeine, A runaway train -que Hank3 pourrait reprendre- Ghouls gone wild, When hell comes home, même son morceau pour les jeunes What baby wants il est cool, il aurait dû le faire avec Britney Spears ça aurait été encore meilleur qu'avec Kesha. Et le slow n'est pas ridicule.
      Bon, je me suis auto-convaincu, je vais écouter Paranormal, au cas où....

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    10. J'étais passé un peu à côté de ce Welcome 2 my nightmare; deux trois écoutes et puis hop il va prendre la poussière sur l'étagère... Force est de constater que les titres que tu cites - particulièrement Last man on earth - ont un cachet certain. Bref, sans être un incontournable de sa discographie, ça reste un album honorable qui aurait effectivement gagné à être plus concis.
      Sinon, existe-t-il un livre en français sur Alice Cooper qu'il vaille la lecture, Mr Spanky ?

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    11. Non, il n'existe aucun livre en français qui soit digne d’intérêt. Celui chez Les mots et le reste est une compil d'articles déjà bien nazes paru dans Best et R&F et celui chez Camion Blanc est...du Camion Blanc. A savoir une sommes de balivernes rédigées avec le talent d'un manchot face à une poignée de porte.
      Dick Wagner a écrit son autobiographie, mais elle n'a pas été traduite. Le monstrueux bassiste du groupe originel Dennis Dunaway s'est également fendu d'un livre sur ses années au sein de la formation (Snakes, Guillotines, Electric chairs) mais là encore, il n'existe aucune traduction. Peut être que le jour où l’État s'occupera de ce qui le regarde et cessera de verser des subventions pour que les livres soient signés par des pseudo auteurs français, alors on aura droit aux textes originaux plutôt qu'à l'interprétation qu'en ont un ramassis de brèles même pas foutu de faire une traduction correcte.
      Je pense qu'on aura plus vite fait de s'habituer à lire en anglais.

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  3. Je savais que plusieurs des "clients" célèbres de Bob Ezrin étaient sérieusement accros à l'héroïne mais je ne savais pas qu'il avait été lui aussi un gros consommateur de dopes dures. (Il serait plus rapide d'établir la liste des musiciens qui n'étaient PAS accros dans les 70's.) D'u n type qui a conçu "Berlin", ce disque terrifiant et magnifique, on aurait pu penser qu'il rebondirait avec le punk et la new wave. Or, à l'exception des inénarrables Hanoï Rocks* - encore une allusion à la dope comme les Chinese Rocks, les cailloux d'héroïne chinoise très pure que s'envoyaient Thunders et ses Heartbreakers dévastés -, Ezrin lui même lessivé au milieu des 80's n'a pas produit de grand album.

    * Mike Monroe était un sacré frontman mais la came a fait capoter ses différents projets.

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    1. Selon une interview de Michael Monroe, Bob Ezrin avait comme projet de faire des Hanoï Rocks une version 80's d'Alice Cooper. Le projet s'étalait sur plusieurs albums. Par la suite, Andy McCoy et Joe Perry ont été réuni pour encadrer le comeback d'Alice en 84/85, après son énième désintox. C'est tombé à l'eau parce que McCoy était trop toxique et que le management d'Alice a voulu éviter les tentations. Et Joe Perry a reformé Aerosmith (qui ont finalement collaboré au moment de Trash). Mais ça aurait eu de la gueule à mon avis.
      Concernant le Punk et la New wave, je pense qu'il aurait pu faire de bonnes choses avec Johnny Thunders sur des albums du genre So Alone, sans doute même que son projet avec Hanoï Rocks était dans cet esprit là. Il aurait aussi pu être intéressant avec des groupes comme Depeche Mode, bâtir une architecture orchestrale, ça aurait pu coller avec la voix de Dave Gahan. Et je pense que Trevor Horn s'en est pas mal inspiré pour la production de Welcome To The Pleasuredome de FGTH. Tu l'imagines avec Klaus Nomi ? Malheur, ça aurait pu être dingue.

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  4. terrifiant berlin ? terriblement mélanco oui, mais il m'a plutôt fait du bien durant cette pénible période de rupture sur laquelle je ne vais pas m'attarder (vous le lirez dans ma bio plus tard. j'ai souvent croisé ce nom dans des articles (..."et de plus ils sont produits par bob ezrin") mais ne me suis jamais trop attardé sur les producteurs. j'ai donc écouté du bob avec alice cooper, lou reed et téléphone sans jamais le savoir. bon le dernier téléphone et son "autre monde" (pfffou), et the wall (ronon zzz me suis endormi au ciné, mais pat et ses potes avait de la super beuh), peter gabriel je passe, depeche d'accord je me dépèche ... hanoi rocks ouhais ! (mais j'préfère les joneses, tu connais ? de la bombe), et bien sur que l'album "electric eye" ; pour en revenir au post précédent, il a des riffs killers ... et que reg presley j'ai découvert plus tard ... tiens à ce propos j'ai lu récemment que des musiciens anglais talentueux se passaient des bandes de répettes des troggs à l'apéro pour se marrer parce qu'on pouvait les entendre s'engueuler entre les prises. n'empêche, la simplicité d'une chanson des troggs moi je serais toujours client. alors après bien sur Dion, Presley, Vincent, Mr Brown c'est pas de l'auriculaire, alors je tempère. sinon je suis content fred wesley va passer par chez moi, et aussi les stranglers. un bon ouikène je vous souhaite

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    1. Rah t'es épuisant, le téléphone c'est Dure Limite pas Un autre monde, ok, les deux sont nazes. Suis d'accord pour la mélancolie, c'est tout à fait ça, le gonze de Berlin est tout chose de plus avoir sa connasse pour la regarder crever (bon, c'est sans doute pour ça que d'autres le trouvent terrifiant)))
      Les Joneses, non je connais pas, je vais tacher de localiser ça.
      Une question : ils prévoient l'assurance remboursement en cas de décès quand t'achètes les tickets pour les concerts que t'as prévu de voir ? Parce que Burnel, il doit avoir l'avc qui menace et Wesley va pas falloir qu'il souffle trop fort dans son biniou si il veut pas se faire une foulure de la plèvre...

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  5. J'ai un grand respect pour Bob Ezrin, mais c'est une découverte tardive (il y a 15 ans, je crois, dans le magazine Crossroads, jsutement à propos de son travail avec Allice Cooper (que je ne connnaissais pas du tout, bien entendu à cause de son imagerie qui ne faisait pas partie de mon imaginaire)).

    Effectivement pour Berlin, son travail est crucial. Il est même possible que certaines chanson auraient paru ternes ou faibles sans lui. J'ai d'ailleurs lu qu'il avait plein d'arrangement qui n'ont pas été retenu car les morceaux duraient trop longtemps et que cela aurait abouti à un double. J'aimerai bien écouter ces versions.

    Mais pour The Wall, mais je trouve la production bien meilleure que le disque et les chansons. Ici, je dirai qu'elle cache parfois la misère.
    L'héroine est vraiment une la pire des drogues (enfin j'ai jamais touché à aucune d'elles), donc de ce que j'en ai lu, on va dire que ma conso de drogues s'est limitée à lire le Festin nu :) ). Elle te vole dix ans de ta vie comme de rien. Et ça finit par se voir dans les disques des aristes. Y a des trous noirs...
    Y a John Cale qui m'a toujours surprise, parce que même en y touchant, il a réussi à conserver des disques dignes et sans trop de "trous noirs" dans sa carrière. J'ai une proche qui n'arriv pas à décrocher. Disons qu'elle décroche uniquement parce qu'elle accro au produit substitut (de la meth' si j'ai bien compris). Ca fait 20 ans que ça dure...

    Je ne participe pas souvent parce que tout le monde est tellement bavard ici que quand je découvre que tu as mis un nouvel article tout a été dit. Mais tes papiers sont vraiment toujours très bien faits. Avec passion. Avec une certaine cohérence d'esprit. Je fais régilièrement des découvertes. Vraiment un blog de qualité avec un discours originale qui tranche et change de ce qu'on trouve (et encore plus dans la presse).

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    1. Moi aussi, je serais curieux d'entendre la fameuse version complète de Berlin (qui était effectivement un double album avant que RCA n'exige des coupes). Je l'ai traquée sur le net mais pas moyen d'en trouver trace, sans doute que les bandes ont été effacées, sinon je pense que notre époque de fonds de tiroir les aurait déjà commercialisées.)))

      L’héroïne ou les anti-dépresseurs ont été longtemps perçu comme nécessaires pour fonctionner dans le cirque infernal du rock, ils étaient la seule façon de dormir, de s'isoler, de se concentrer au milieu du perpétuel fracas. Il a fallu plusieurs années avant que les effets secondaires ne se fassent cruellement connaître et c'est vrai qu'arrivé là on peut se demander pourquoi l’engouement à continuer. Quant à la méthadone, je crois que le remède est aussi pourri que le mal, sinon qu'elle évite les trafics de rue et le sordide qui va avec.
      Dans le cas précis de Lou Reed, on atteint des sommets. Il avait des doses précises notées dans un carnet pour tout ce qu'il s'envoyait comme dopes et médicaments à longueur de journée. Une sorte de contrôle total de la perte de contrôle ))))
      De nos jours, il semble que ce soit les anti douleurs qui sont à la mode. Pour le même résultat à la fin.
      Et c'est vrai qu'on est une bande de bavards, mais c'est toujours un plaisir d'avoir ton avis.

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  6. Ce qui est curieux avec Lou Reed, c'est qu'il disait qu'il n'avait jamais pris d'héroine au moment d'écrire cette chanson, alors que dans la bio de John Cale, il est clairement dit qu'ils se shootaient ensemble.

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    1. Lou Reed a toujours pris un malin plaisir à raconter à peu près tout et n'importe quoi aux journalistes. Il les méprisait profondément, ce qui explique sans doute une grande partie de cela.
      Ce que j'en sais confirme ce que John Cale affirme, Lou Reed se serait shooté pour la première fois dès 1963. Sans doute qu'il a affirmé le contraire pour ajouter à son génie la clairvoyance de celui qui décrit l'effet d'un shoot, alors même qu'il n'y aurait jamais touché. Ça ressemblerait beaucoup au personnage.
      Tu vas voir qu'un jour, on va dénicher une interview où il prétendra avoir composé New York sans y avoir jamais foutu les pieds ))))

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