vendredi 15 octobre 2010

La CycleTTe à QuiNQuin


Le temps vire à l’automne, les jours raccourcissent, des fois l’ennui s’ralonge, moment particulier, ça pue la rentrée et t’as beau payer ta putain d’redevance t’as toujours nib a ga’der à la télé, des gueules de cons politichiennes, des présentateurs VRP rince bouteilles, des téléfilms bidons quand en plus y sont pas ‘méricains, un nid d’nœud-nœuds, des chanteurs qu’ont rien qu'appris à chanter, des présentateurs qu’ont rien qu’appris à vendre, des philosophes qu’ont rien qu’appris à ph’losopher et des acteurs qu’ont rien qu’appris à acter, du vide, un receveur du Pôle Emploi a plus de génie que ces andouilles !



Où qu’est-ty ces gonzes capab’ de t’élever un peu, ces types qu’ont plus d’histoires dans le regard que t’en trouvera jamais dans une bib’iothèque, plus de vrais amis que tous les sourires et aut’ fausseries du monde pourrons jamais t’donner ?

Y’a des fois comme ça où s’que ces messieurs me manque, alors Réhab. C’est maint’nant plus un secret pour personne, le team Ranx Ze Vox a été élevé aux bons grains, dialogues d’Audiard et la B.O de la Scoumoune pour se mettre en jambe, galerie de portrait, à peine jaunis, de types dont nos Marcel de père, merci à eux, lorsqu’ils manquaient de mots n’avaient qu’à emprunter une mimique ou une tirade pour nous remettre dans le droit chemin.


On aime à les citer, à en cloquer une photo ici ou là, c’est pendant des heures qu’on pourrait délirer sur ces personnages, haut, en couleur même, tout droit sorti d’une pelloche noir & blanc, un peu comme oncle Joe, y sont là, au chaud dans la carte mémoire, près à bondir au tournant d’une phrase, en ponctuation d’un litige ou tout simplement parce que ça fait un putain d’bien de resservir une tite phrase sur laquelle, du coin d’l’œil, tout le monde se retrouve.



  
Parmi tout ces Messieurs, j’ai mon grand champion, 
mon horrib’, si un Lino d’une œillade pouvait t’faire fondre, le Blier de ses faux airs te faire marrer ou l’homme Gabin, du haut de son trône, t’intimer comme une idée du respect, tel un Paulie Galtiéri, dans toute les équipes l’en faut un qu’est du genre pas commun, l’Original Quinquin, mieux connu à l’état civil sous le nom d’André Pousse, la terreur, champion toutes catégories des affreux, mais aussi du savoir causer et du savoir vivre.


 Cinq vies qu’on lui a donné, seulement cinq vies, loin du compte d’après moua, mais quelles vies ?

Cycliste, et pas un de ces manches qui aiment à se montrer le dimanche avec un nain élyséen,
Impresario et Directeur Artistique mais pas d’un boui-boui de seconde zone où viendrai se refaire une jeunesse des gloires déchues de fun radio ou d’émissions M6zantes, Acteur et Restaurateur, j’espère un peu tous les jours que l’humanité se souviendra plus de lui pour tout ça plus que pour une pub du PMU, mais là encore, qui d’autre que lui aurait pu donner la réplique, sans passer pour un naze qu’on a habillé pour le rôle, qu’on a instruit pour qui l’argote correc’. Avec mon Quinquin on plonge dans s’qui m’plait le plus au monde, la démerde et les rencontres, rentrer dans le cinéma comme on commande un demi, il imprime la pellicule de ce personnage sans aucun scrupule, un mauvais, un de ce qui sourit que quand y s’brûle !


Putain c’que j’aime ça, j’viens de m’replonger dans j’balance pas, j’raconte, rien qu’du bonheur, si !

Le cyclisme vu comme ça j’adhère, c’est pas la traversée d’Paris, c’est mieux ! Plus d’cinquante piges d’histoire, le Paris populeux des années 30 où des familles entières venaient voir des gonzes faire des tours de piste à vélo, tu cause d’un aut’monde ! Spéciale dédicace au Roger «Quinquin » d’la gare d’Bois Colombes.

C’est qu’de voir comme ça mon affreux à vélo ça pourrait un peu niquer l’ambiance, lucky luciano grimé en Frères Jacques, ben pas du tout !


Si aujourd’hui écouter un sportif causer remplace très facilement un billet, trop onéreux, pour aller "applaudir" un "comique", y’a un temps où faut r’connaît’ qu’on a eu des gâchettes, André Pousse est d’cela, j’devrais écrire "était" mais autant j’me suis très bien remis d’la mort prématurée d’christian clavier autant là j’sèche. Le Pousse, si j’ose dire, c’est d’ces trucs qu’on garde avec soi. Chacun a ses tites effigies pour traverser l’existence, des rebels Ché Gevarresque, des Rockers tout d’cuir nippé, des faiseurs de gouttes aux confins de stades ignorés, moua c’est des messieurs qu’étaient somme toute des messieurs tout l’monde si c’est pas qu’un jour leur destin a croisé une caméra au moment où un type gueulait « Moteur ». L’ont pas forcément fait exprès, ça c’est un peu fait comme ça, un jour un type viens t’chercher pa’c’qu’un aut’ y a dit qu’étais l’personnage. Le Dédé c’est un peu comme ça qui l’est rentré dans l’bazar, pa’c’que sa tronche, son allure et sa gouaille le f’sait bien, une rentrée un peu tardive même si le monde du spectacle ça f’sait un moment qui baignait d’dans.





Et c’est là que j’voulais en v’nir, un f’sait d’la lutte l’aut’ du vélo, un troisième n’vivait qu’pour ses terres et ses ch’vaux, Monsieur tout l’monde, pas des gusses à qui on a ach’té tout p’ti la panoplie qu’ça soit d’pompiers ou d’acteur d’cinéma, des qu’on a, ou qui se sont tout seul, comme des gros cons qui sont, enterrés dans le rôle de leur vie.
Je reste un affreux accro au cinéma à Papa, loin de leur "nouvelle vague", des gars dont rien qu’l’histoire d’leur vie est un film, quand c’est pas une épopée, mais surtout des gars qu’auraient pas quittés une bonne table avec les aminches pour un cach’ton, aussi faramineux qu’y l’aurait pu êt’ !

André Pousse est d’cela, un fidèle, qui les a pourtant vu, l’un après l’aut’, rap’llé par l’chef d’orchestre pour une dernière séance. Il les a tous côtoyés, de Cerdan à Gabin, du King Elvis au King Otis.


De ceux qui vivaient sous les néons comme ceux qui préféraient en rester éloigné, parrain d’la pègre d’avant guerre, ceux d’pendant, qui pour faire gonfler l’pécule ont appris à parler allemand, des jeunes, qui pour se rapprochait d’la lumière, alors humblement, portaient son vélo.

Le Dédé, avec sa tronche de mandat d’arrêt, il a traversé tout ça, des zazs aux peign’zizi, toujours avec son humour à faire palir l’bien pensant, avec sa trogne à mett’ en gène un bellâtre à 150 000 balles par mois, avec sa vie, qu’a rien a envier à celle d’un diplômé des haut’ zécoles d’la raie publique. Mon Dédé il avait mieux qu’tout ça, son bon sens, cui qu’certain ‘ga’dent de travers parc’qu’y t’ramène aux choses de base, l’authenticité.

Actif jusqu’au bout, même si le cinéma a changé André Pousse en est jamais resté bien loin, juste plus discret, après avoir fait directeur artistique / découvreur de talents, c’est dans le court métrage qu’on le croisait l’plus souvent, avec son ami, toujours, l’homme Lautner, parrainant des festivals et aidant des jeunes à faire découvrir leurs trucs.


C’est aussi comme ça qu’il se retrouve à assurer une campagne publicitaire pour Ecko, du streetwear, se retrouvant au milieu d’une mouvance Hip Hop, c’est pas ça qu’a dû trop l’inquiéter, et c’est d’ailleurs dans un canard branché Hip Hop « Authentik » que j’ai lu une de ses dernières intervews, non rien de choquant, des gars d’la rue qui demande à l’ancien d’raconter, comment c’était, la rue d’ton temps, superbe interview où les mômes ont dû trouver bien mieux que la sempiternel image de Gangster qu’aimerait tellement endosser plein d’trou du cul qu’ont l’bas du froc entre le g’noux, un à qui on l’a fait pas, qui l’ai connaît les fausses manières de simili, comme le peu d’manière de type qui t’abatte en commandant un d’mi.



Il en reste plein d’bonne chose de mon Dédé Pousse, de la lecture, quelques mètres de pellicule en interview, fausse mais sublime avec Mezrahi, terrible mais gentille comme tout avec ce pauvre stéphane berne, un docu, malheureusement jamais vu « les cinq vies » diffusé sur pourri première et des films, une tapée en réalité, qui nous replonge dans l’truc, qui fait r’monter des saveurs, des goûts qu’on r’trouve p’us.


Comble du Pisteur qu’il a été, rangé des deux roues et t’êt’ même des piste cyclab’, c’est en voiture qu'une putain d’guêpe l’a eu, certainement une fille Michalon !!

Hommage à toi l’homme Dédé, Réhab.

1 commentaire:

  1. Un grand monsieur comme on n'en fait plus. C'est sûrement pour ça qu'on se fait royalement chier par les temps qui courent.

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