lundi 10 novembre 2014

aLiCe CoOPeR


De tous les pittoresques personnages à s’être affichés dans ma chambre d’adolescent, Alice Cooper ne fut pas celui qui y fit l'entrée la plus discrète. C’était à l’occasion de son retour en France pour sa dernière tournée dans notre pays avant un bon moment, l’excentrique en chef défendait son album Special Forces sortit en 1981. Le single qui en fut extrait, Who do you think we are, m’avait instantanément accroché, pire que ça, j'avais complétement décapsulé. Soudain saisi d'une irrépressible fringale de perversions vinyliques, il me fallait tout. Découverte après découverte, ce fut un univers tout entier qui m'apparut, grandeur et décadence du fada de Detroit.

C'était pas rien de dénicher l'intégrale du bonhomme en étant basé à Dijon. Armé du minitel, de 50 francs d'argent de poche et du téléphone orange de mes parents, je passais en revue tous les disquaires des moindres villes qui me venaient à l'esprit, quand l'un d'eux avait un album qui me manquait, j'envoyais un chèque en croisant les doigts. Je ne me suis jamais fais arnaqué, mais ça m'a pris un bail et j'ai dû vendre tous mes Batman, Strange, Nova, Rahan sur le marché des halles. Même les Hara Kiri du grand frère y sont passés, en douce. Je dois dire que j'étais parti la fleur au fusil, trompé par un flyer de la maison de disques qui annonçait seulement 5 ou 6 albums dans sa discographie. Las, ce n'était que ceux encore distribués en France. Quand j'ai découvert la véritable teneur de son œuvre, j'ai cru vaciller. 
Bon, j'ai jamais regretté, je les ai encore à peu près tous, ce qui est rare avec moi, et j'en ai adoré la plupart même si ce sont les trois albums de cette période, début 80, qui sont restés mes favoris. Flush The Fashion, Special Forces et Zipper Catches Skin. Trois albums racés, modernes, aussi bref qu’efficaces. trois albums avant qu’il ne retombe dans la bouteille et ne disparaisse pour plusieurs années. 



Flush The Fashion de 1980 est le plus étonnant, des morceaux mêlant guitares hard rock et minimalisme électronique digne de Suicide et évoquant largement les Cars, dont il partage le producteur, Roy Thomas Baker, le tout sur des reprises garage (Talk talk), du Rockab' (Leather boots) ou des compositions originales parmi ses meilleures. Pain par exemple, un texte splendide sur les douleurs humaines les plus insidieuses, vicieuses et intimes. Alice est successivement le cri de la fille que l’on déflore, les trous dans les bras du junkie en manque, le sel de la sueur sur la peau de l’esclave entaillée par le fouet et plein d’autres choses encore tout au long de ce morceau absolument sans équivalent. Alice Cooper nous l’assure, c’est un compliment pour lui que d’entendre nos hurlements de douleur des nuits durant. Puisque cette douleur, c’est lui. 
 



Special Forces conserve la modernité de son prédécesseur en la dotant d'un son plus gras, plus Hard. Outre Who do you think we are qui d'emblée place la barre tout en haut, la reprise de 7 and 7 is de Love, Don't talk old to me, le glacial Skeletons in the closet enchainé sur le surprenant et addictif You want it, you got it et You're a movie forment l'ossature d'un disque qui garde toute son inventivité malgré le compteur qui tourne sans cesse. 
Faut dire que comme pour Flush The Fashion, Alice Cooper ne s'est pas entouré de manchots, allant puiser dans ses relations de longue date il s'adjoint les services des rescapés de la bande Frank Zappa/Captain Beefheart/Flo & Eddie et des anciens de Cactus et Iron Butterfly. 
  



Pour Zipper Catches Skin s'ajoute à tout ce beau monde le guitariste Dick Wagner qu'Alice Cooper avait partagé avec Lou Reed dans la seconde partie des 70's pour injecter du venin à quelques uns de ses albums les plus ambitieux, Welcome To My Nightmare et Goes To Hell.  Zipper Catches Skin (la peau coincée dans la braguette...) est un disque à double visage, retour aux sources sur la première face et continuité dans la modernité avec une mise en musique d'un film d'horreur pour les oreilles sur la seconde. C'est cette deuxième face qui en fait un de mes favoris hors compétition.



Avant d'en arriver là, Alice Cooper avait déjà pas mal morflé, les années de gloire avaient été pour lui un savoureux cauchemar. Il reste le seul survivant avec Ringo Starr de la clique des vampires de Los Angeles, Keith Moon, John Lennon, Harry Nilson, Warren Zevon, ceux là et bien d’autres paieront le prix fort pour s’être noyés dans les nuits blanches, très blanches, de L.A.
Par chance Alice Cooper n’aime que l’alcool, il ne fume, ni ne se came, préfère la compagnie de Vincent Price, Groucho Marx ou Salvatore Dali à celle des junkies en vogue. Par contre, rayon liqueurs, c’est sans limite. Dans un moment de lucidité, il se fait interner quelque part vers 1978, chez les zinzins, les trépanés du ciboulot. Il y passe des mois entiers et en tire un disque plutôt naze qu'il décrit comme son meilleur, From the inside, qui précède ma trilogie de rêve. La cure ne sera efficace qu’une paire d’années puis ce sera le retour à la case départ. En pire. Ceux qui l’ont vu, magnifiquement dépravé dans le Spécial des Enfants du Rock savent de quoi je parle. Rien qu’à le voir, il fout les miches. Mais il assure. D’ailleurs la tournée Special Forces fait un carton et même Johnny Hallyday, devenu présentateur télé le temps de cet été 1982, lui consacre une émission de sa série Souvenirs, Souvenirs, un format court diffusé sur Antenne 2.

 


C’est via une musique de film qu’Alice réapparait en 1986 avec un single tout mal branlé mais accrocheur au possible, He’s back (the man behind the mask) placé sur la B.O de Vendredi 13 part.6. Quand je dis accrocheur, je parle pour moi, le machin prendra un bide, mais replacera néanmoins Alice sur l’échiquier mondial des sorties de disques. D’abord pensé comme un comeback de folie avec Joe Perry et Andy McCoy (Hanoï Rocks) aux guitares, cet énième retour de notre homme s’avérera plus modeste après que Joe Perry ait choisi de reformer Aerosmith et qu’Andy McCoy ait replongé dans la dope. C’est un clone de Rambo Stallone qui les remplacera avec énergie, mais sans génie. Si les disques se vendent mal, les salles sont pleines et comme en témoigne la VHS The Nightmare returns les concerts sont à la hauteur de la légende. Et vas-y que j'étrangle l'infirmière avec les manches de la camisole, que je fais le zguègue avec une poupée gonflable, décapitation de bébés par ci, guillotine par là, la sanquette pisse de partout et le groupe envoie du béton.


 
  

Lassé de ne manger que les miettes du savoureux festin du Hard FM, Alice Cooper décide de frapper un grand coup en 1989. Usant de sa réputation et de la côte qu’il garde auprès de ceux qui ont grandi au fil des seventies, il recrute le gratin du moment pour concevoir un album aussi irréfutable que jouissif et efficace, Trash. Doté d’un single en or massif au texte cauchemardesque évoquant le sida, Alice va crever les sommets avec Poison, un hit imparable comme il n’en avait plus connu depuis School’s out quasiment 20 ans plus tôt. Outre le Hitmaker Desmond Child le disque regroupe Aerosmith au complet, la clique à Bon Jovi et toute une palanquée de guests, parmi lesquelles Joan Jett, pour un disque calibré MTV mais redoutablement corrosif aujourd’hui encore. Trash n’a pas pris une ride, il est putassier, chromé et indéfendable auprès des puristes. M’en fous, je hais les puristes.

  
  

 
Alice Cooper va alors déjouer tous les pronostics, l’incarnation du phénomène américain par excellence, programmé pour finir dans son vomi au Chateau Marmont ou déchu et aigri façon Phil Spector va non seulement garder la forme mais en prime se voir adoubé par la nouvelle génération de metalleux triomphants. Twisted Sisters l’embarque ainsi que Brian Setzer, Billy Joel et Clarence Clemons pour un Be cruel to your school diablement and roll puis c’est Guns’n’Roses qui l’invite aux sessions de Use your illusions.
Depuis Alice Cooper a enregistré des truc bien meilleurs et d’autres sacrément anecdotiques. Les fans de la première heure se régaleront de The Last Temptation, tentative parfaitement réussie visant à moderniser son fond de commerce des 70‘s avec l’aide de Soundgarden et d’une bédé signée Neil Gaiman (auteur de Sandman) ou plus récemment avec Welcome 2 My Nightmare, une suite incohérente mais plutôt bien foutue de son concept album de 1975. Eyes of Alice Cooper et Dirty Diamonds, deux excellents albums paru en 2003 et 2005 sont fortement conseillés également quoiqu’un chouia uniformes tandis que Brutal Planet et Dragontown, sous influence Rob Zombie, combleront les fanas du Hard tendance Indus.  



Il n’y aura guère que le cinéma, dont il est pourtant pour beaucoup issu, qui ne saura pas quoi faire du personnage, lui le fanatique de la Hammer, l’ami de Vincent Price et Groucho Marx, ne trouva jamais de rôle à sa démesure. Pourtant le potentiel est bien là, drôle de rendez-vous raté que celui là qui n’ira pas au delà de quelques savoureuses apparitions dans Sgt Pepper’s, La fin de Freddy (le papa de Freddy Krueger c’est lui) Wayne’s world ou Le Prince des ténèbres. Il faudra attendre 2009 et l’hilarant Suck pour le voir sur grand écran dans un rôle conséquent aux côté de Jessica Pare, Malcom McDowell et Iggy Pop dans une histoire croquignolante de groupe de rock devenu vampires qui surprend par sa qualité et ses nombreux clins d’œil bien sentis à la grande histoire du binaire. Le film ne fera pas un tabac mais mérite sacrément le coup d’œil. 



Alice Cooper est une sorte de miraculé. Il jouit d’une réputation lui permettant de remplir les salles en se passant de plus en plus du faste des shows parfois ampoulés qu’il délivra une grande partie de sa carrière sans jamais décevoir quiconque venant chercher sa dose de singles nostalgiques mais méchamment pousse-au-cul. 



 

Quant à savoir le pourquoi de ce papier, je n’en sais foutre rien, juste envie d’épingler au sommaire de ce blog un chanteur unique dans un registre qui ne fut que le sien. Et à l’heure des clones en série, c’est déjà pas rien.

Hugo Spanky 



28 commentaires:

  1. Le poids des mots le choc des photos; voilà un papier qui remet au goût du jour une grand Monsieur plutôt oublié de nos jours.
    Tant que vous y êtes laisser également traîner vos esgourdes du côté de l'album "A fistful of Alice", un live d'enfer enregistré à Mexico.
    Quant à "From the inside", il s'agit de son disque le plus pop; il faut dire que la présence écrasante de Bernie Taupin est pour beaucoup dans le résultat indigeste des compositions.

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    1. From the inside, j'essaye de m'y faire depuis 1982 mais pas moyen. Ceci dit je viens enfin de passer le cap Joni Mitchell sur lequel je butais depuis la même époque alors tous les espoirs sont permis.
      Je profite de l'occasion pour conseiller Muscle of love à tout un chacun, moins usé que les ultra classiques killer et School's out et largement aussi bon. Basique, efficace et un brin psyché (hard hearted Alice) tout ce qu'on aime avec Alice Cooper, quoi.
      Hugo Spanky

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  2. me revoilu.... bonsoir a tous. merci mr spanky pour ce beau papier. pam.

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    1. Oh, Pam ! Tu nous as manqué, on se faisait du soucis. J'ai cru que King Kong t'avait bouffé toute crue sur le toit de la maison. Ne nous fais plus un coup pareil.
      Bises
      Hugo

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    2. lol!!! bah, quelques tours de manéges sur les montagnes russes de la life!!!!quand a mon kk chéri, tkt, il est bien nourri!!!encore bravo pour ton papier, superbes photos.bises a tous. pam.

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  3. J'ai l'album School' Out avec la pochette qui s'ouvre et le slip d'une juvénile adolescente qui entoure le vinyl.
    ( je loue un coffre actuellement pour le stocker )

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    1. Bataille ! Une culotte d'ado version grand-mère quand même mais bon, c'est toujours mieux qu'un string.
      Hugo Spanky

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  4. Ah ouais hey, mégateuf
    Ben moi, je suis plus groupe Alice Cooper que Vincent Furnier . Je suis même grave accroc au tout premier album. Je trouve qu'il tourne un peu en rond en solo.
    T'as oublié Dada, un album obscur de 83 avec Dick Wagner au manche et Ezrin aux manettes mais sommes toute assez moyen malgré une superbe pochette.
    Poison c'est mes 15 ans
    The Garden avec Guns & Roses c'est de mes 15 ans à aujourd'hui.
    J'avais aussi 15 ans quand Wayne's world est sorti, je l'ai revu y a pas longtemps, c'est grave naze mais la VF ne touche pas à la voix d'Alice, ce qui est remarquable. Aussi je suis un grand fan du Princes of Darkness et l'utilisation d'Alice est bonne mais courte.
    Justement en musique qui fait flipper, déjà la BO de ce film n'est pas rassurante mais faut aller voir les petits potos de Dario Argento, Goblin, ils sont fort en musique scabreuse, en particulier Suspiria mais aussi et surtout Dawn of the Dead.

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    1. Dada, c'est pas que je l'ai oublié c'est que je ne sais quoi en dire. Une superbe idée sur le papier deux grands morceaux au final, Former Lee Warner et Dada mais pour le reste ? Il me fait penser à Lace and Whiskey, un album auquel je ne pense que rarement malgré une chouette version de Ubangi stomp.
      Le premier album auquel tu es accro c'est Pretties for you ? Si c'est le cas, chapeau bas. C'est le seul que j'ai revendu.
      Pour Prince of darkness (de John Carpenter...) j’étais sacrément frustré en sortant de la salle, non seulement Alice y apparait 20 sec montre en main (le temps d'embroché un clodo sur un cadre de vélo, certes) mais en plus le film manque sérieusement de rythme.
      Faudra que je me le retente à l'occaz, des fois que le temps l'ait bonifié comme il le fait pour chacun de nous.
      Hugo Spanky

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  5. Trop tard pour moi? Va savoir. Avec Black Sabbath c'est un de mes grands loupés rock & roll. J'aurai pu, au mois dans sa carrière 70's qui cartonnait bien.
    mais mon rock à moi évitait le grand cirque: Led Zep, Who, J Geils Band, Aerosmith, Lynyrd... Du coup je ne prêtais pas assez attention à la musique.
    Depuis je me rattrape, mais dans un sens, je ne peux que regretter ce délire que cela aurait pu être.
    Sinon, bon papier qui a cette qualité particulière de vanter sa deuxième partie de carrière, généralement mise de côté au profit de son étiquetage 70's. Tu as fait le même cou avec les Stones;
    la blogosphère ne te remerciera jamais assez...
    Je vais demander à Keith... Michard si il a un This Is Alice sous le coude.
    A suivre, si je décide de te suivre sur un album, un soir de gros rouge

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    1. Comme le souligne fort justement Keith, Alice Cooper c'est beaucoup une affaire d'albums, conceptuels la plupart du temps et donc conçu comme un tout. Ça va de l'orchestration façon cabaret au rock saignant en passant par quelques traumatisant morceaux atmosphériques. De Steven à Ballad of Dwight Fry (son chef d’œuvre hors concours), de Under my wheels à Alma mater, c'est tout et son contraire avec cette foutue voix comme fil conducteur pour finir dans le décor.
      Il existe des best of sacrément bien et sans doute que Keith va nous torcher une playlist à tomber à la renverse mais ça restera toujours réducteur. Avec Alice Cooper, désolé, mais c'est minimum l'intégrale de Love it to death à The Last Temptation qu'il faut s'envoyer pour y voir clair.
      Alice Cooper c'est pas que de la musique, c'est un trip.
      Hugo Spanky

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  6. J'ai commencé ma "carrière" de rocker avec Pink Floyd et les Who, mais c'est quand j'ai découvert Alice Cooper et son Muscle of Love que je suis passé définitivement du côté sombre de la force.
    Les 3 albums que tu présentes ont été démolis par la critique lors de leur sortie. Ça ne m'a pas empêché de les adorer. Évidemment, ils n'étaient pas aussi saignants que ses premiers disques, mais déjà le Coop écrivait les pages d'un Hard Rock moderne et visionnaire. Alice Cooper n'a jamais fait deux albums pareils. Chacun doit être pris séparément. Au final, on obtient un puzzle multicolore et bruyant. Et puis, Cooper c'est une voix. Une voix qui ne lui a jamais fait défaut et qui continue d'être une référence dans le petit monde du rock.
    Superbe chronique !

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    1. Merci deux fois, pour le compliment, je suis assez mégalo pour toujours les apprécier mais surtout merci de souligner la personnalité unique de sa voix. J'ai pas insisté là dessus mais bordel que c'est vrai, Alice Cooper c'est avant tout une façon de se poser sur les morceaux absolument unique et qui plus est avec une variété dans les registres rarement vu ailleurs. Qu'il fasse son grand méchant loup ou le petit garçon effrayé (mais siphonné du ciboulot) c'est plus que du chant, c'est de l'interprétation quasi théâtrale. Y a peut être que Daltrey qui sait faire ça et encore il partage souvent les rôles avec Townshend.
      Hugo Spanky

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    2. Je ne sais pas si Daltrey peut se transformer en crooner comme le fait parfois Alice Cooper (You and Me…)

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    3. Daltrey, les Who, Bravo!! La comparaison m'a sauté aux oreilles depuis ces échanges, je n'y aurais pas pensé. Malgré tout, je ne vais pas vous rejoindre sur sa voix. Plus précis: Vous avez raison pour dire qu'elle est unique et adaptée à son genre, ce qui n'était pas évident, moi qui n'aime pas trop les diva du Hard rock, pour ça cela va. Mais ensuite je ne suis pas sensible à sa voix, pas assez pour aimer les titres pour sa voix, il me faut d'autres attractions. Question de goût? Yes. Un Bowie, lui, quand il fait le crooner, ou bien quand il bascule de registre, voilà ce qui m'émeut, même sur des titres moyens.

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  7. C'est vraiment un article très intéressant et qui donne une vision à la fois personnelle et enrichissante de cet artiste que j'ai découvert que récemment (m'en tenant à l'écart pour de mauvaises raisons et très superficielles).
    Quelqu'un finalement beaucoup plus profond que l'image que l'image qu'il s'est créée.
    Merci.

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    1. Merci pour ton commentaire et bienvenue parmi nous. Si je t'ai aidé à y voir plus clair dans l’œuvre foisonnante d'Alice Cooper, j'en suis ravi. Je trouve qu'il est trop souvent résumé à une paire d'albums, c'est le cas de pas mal de groupe d'ailleurs, toutes ces "discothèques idéales" par bidule ou machin éloigne du plaisir de se forger soi-même une opinion selon sa propre sensibilité ou, mieux encore, par le hasard qui fait que l'on croise un disque plutôt qu'un autre.
      Hugo Spanky

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    2. Quand on aime un artiste, les restrictions sont frustrantes. Mais pour revenir à ces listes ou conseils d'écoute, depuis ton article, je me suis d'abord penché sur KILLERS et BILLION et je ne le regrette pas, des grands disques que j'aurai bien aimés connaître plus tôt, beaucoup plus tôt. C'est toujours la même histoire, je ne pourrai pas consacrer du temps à tout son répertoire, alors? Pour faire original on évite les sommets?
      Comme Audrey, je suis d'accord pour qu'une chronique prenne à contre-pied les évidences pour proposer un autre angle. Et pour ça, tu es plutôt doué ;-)
      Alors, peut-être, qu'au pif je vais prendre un album que tu cites... Tu vois, j'ai laissé tombé les compilations (mais pas celle de Keith, mais ça c'est limite fétichisme, les THIS IS....)

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    3. Éviter les sommets pour faire original serait aussi crétin que de ne se contenter que des sommets. Et encore faut-il définir ce qu'est un sommet. Des gars qui ont enregistrés plusieurs dizaines de disques peuvent être abordés selon les sensibilités par bien des bouts. Pour certains dont je suis les Who culminent avec Sell Out pour d'autres ce sera Who's Next et pour d'autres encore ce sera Live at Leeds. Qui a tort ? Born to Run est-il vraiment tellement supérieur à The River pour que ce ne soit que lui qui sempiternellement soit cité ?
      Et je n'ai rien contre les compilations, je m'en fais de sacrément radicales pour mon auto-radio. je dis juste que c'est réducteur.

      Lorsque j'écris ce genre de papiers, que ce soit celui des Stones ou celui ci, je ne me complique pas la vie, je raconte comme je l'ai vécu. Peut être que si j'avais dix ans de plus j'aurais découvert Alice Cooper par Billion Dollars Babies et ce serait mon favori, il se trouve que c'est par Special Forces que j'ai enclenché, devrais-je pour faire brancher raconter autre chose que la vérité ? Ou me dire que je suis le seul capable de déceler du génie dans les trois albums que je mets en exergue et que le lecteur lambda sera lui trop con pour en faire autant et que donc il vaut mieux que je lui conseille Killer et School's Out ?
      J'en sais rien, je crois que c'est moi même que je raconte à travers tous ça et tant pis si ça entre pas dans le moule.

      Pour ce qui est des listes et de la presse rock, je ne vais pas faire le fanfaron mais il y a des siècles que je ne me fis plus à leurs avis pour choisir un disque. Vois-tu lorsque j'étais fana raide dingue des Who au tout début des années 80, j'avais adoré Face Dances. Rock & Folk l'a descendu. J'aurai peut être dû le cacher sous l'armoire, pourtant je l'écoute encore avec le même plaisir 30 ans après. Comme le rappelle Keith ce fut aussi le cas pour ces trois Alice Cooper et aussi pour Highway to Hell d'AC/DC (depuis Manoeuvre clame qu'il a toujours vénéré le groupe c'est pourtant lui qui signait la chronique assassine). J'en passe et des meilleurs.

      Depuis dix ans je m'extasie à l'écoute de chaque nouvel album de Hank III, heureusement que j'attends pas que la presse en parle, ils ne l'ont jamais fait. C'est pas grave, amazon.com m'envoie un mail chaque fois qu'il sort un disque et il existe de très bons blogs américains. La preuve : http://www.savingcountrymusic.com/
      A 6 euros le magazine, je fais de chouettes économies.

      En ce moment j'écoute Daryl Hall & John Oates, tu sais pourquoi ? Parce que je suis tombé sur le disque aux puces de Marseillan plage ! Je ne sais pas si c'est leur chef d’œuvre, je ne connais que celui là mais il me plait. Et le jour où je ferais un papier sur eux je causerai de ce disque là. Ce qui ne contrariera personne vu que eux non plus la presse n'en a jamais parlé.

      Gardons le goût de l'aventure, ne formatons pas nos oreilles, ouvrons des pistes et que chacun fasse le tri. C'est tellement facile aujourd'hui avec Soulseek. Pourtant ça ne remplacera jamais les mercredi après midi dans les cabines d'écoute du disquaire avec une pile de disques choisis pour leur pochette, par curiosité ou pour le nom d'un musicien déjà repéré ailleurs. Les sens en éveil, seul, sans liste dans la poche du jeans. Libre. Modestement c'est ce sentiment de liberté que j'espère faire partager.
      Hugo Spanky

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  8. Je comprends ce que tu expliques mais je ne le pratique plus depuis 20 ans. Via des blog comme le tien, des amis, des articles, je monte une liste d'envies longue comme le temps qu'il me reste.
    Du coup je ne suis pas forcément formaté mais absolument influençable, je le réclame. Le tout c'est de papillonner auprès de passionné comme toi, des dico Assayas qui assume bien sa subjectivité puisque plus là pour faire la promo d'une sortie récente, des copains et leurs passions ...
    Avant, je faisais comme tu dis, sans regret, c'était bien aussi. Tiens, Hall & Oates, mon premier ce fut "Big Bam Boom" pas leur meilleur, mais il venait de sortir et sa pochette me bottait. Ensuite j'ai accroché à pas mal de leur disque.
    Maintenant que je souhaite couvrir pas mal de genre, c'est vrai que lorque je rencontre un amoureux de musique pop Brésilienne j'ouvre mes oreilles à ses conseils, surtout quand il peut illustrer par des disques au'il a avec lui... Comme quand les potes venaient disputer la chaîne pour passer leurs derniers disques ... Parfois pour se faire chambrer..
    C'était marrant aussi.
    - P'tain, Devant, c'est quoi ton truc, on dirait du Elton John (Une insulte de cour de lycée)
    - Heu, c'est "Born To Run" de Springsteen, mais je trouve pas que ça ..
    - Vire moi ce truc. Passe moi le Zappa que je t'ai amené
    - Hé, je suis chez moi!! Ouai, bon OK. ( C'était Studio Tan au fait, c'est fou ce que la mémoire s'encombre de souvenir)
    Vivement le Hall & oates
    À suivre

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    1. Donc on est d'accord, la presse musicale n'a plus aucune importance car elle n'a plus aucune pertinence. Ils sont juste là pour faire du publi-reportage en fonction de l'actualité de leurs annonceurs. C'est bien plus interessant de discuter avec un collègue qui te cause de ce qu'il aime lui dans ses tripes ou de lire un blog qui prend le parti de faire de même et à partir de là se faire sa propre tambouille.
      Tiens, cette semaine j'ai appris grâce à Marius de Canut Brain que Chuck D avait fait une reprise de Dylan, c'est pas avec des mecs qui tournent en rond depuis 20 ans que je serais tombé sur une info comme ça. Les rares fois où Public Enemy est évoqué dans un magazine c'est pour dire que It takes a nation of millions... est un chef d'oeuvre du Hip Hop ! Sans blague ?
      Et avec tout ça tu voudrais que je me calque sur eux pour faire mon blog, non mais, ho ! Tu serais pas du genre à vouloir foutre la merde ? Hein, Monsieur Hantoss ? ;-)))))
      Et sinon je pratique aussi la technique dite du gabian qui pêche, je vais dans les vides greniers et tel le gabian sur le container poubelle je fouille dans ce que les gens balancent. A 1 ou 2 euro le disque je me risque sur tout et n'importe quoi, je chope des trucs sur lesquels j'aurai jamais misé et qui me scotchent tellement c'est bon. Et sur des horreurs aussi parfois, mais c'est pas grave, ceux là je les mets au placard et je les aimerai dans dix ans.
      Hugo Spanky

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  9. Moi, j'ai une question très personnelle à te poser...

    Tu vas pécho toutes tes photos pour alimenter ton sublime blog ?

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  10. Réponses
    1. Franchement c'est souvent la part la plus ardue du boulot, trouver des photos de qualité. Je ne déconne pas avec ça, faut qu'elles soient grandes, pas courantes, si possible en couleurs et sans pixels apparent qui font tout dégueulasse. Merci à toi de t'en être rendu compte, ça fait plaisir. Pour ce coup là, j'ai dévalisé ce blog : http://evenspotspeaks.blogspot.fr/2014/07/1980-alice-cooper-tour-book-flush.html et un autre que j'ai oublié de mettre en marque page et dont j'ai oublié le nom.
      A chaque fois c'est des heures de traque puis de retouche pour améliorer la qualité et rendre les couleurs bien flashy comme j'aime.
      Quand je me sers dans un seul et même blog je mets le lien en bas d'article comme c'est le cas cette fois ci et si le blog est encore actif je colle le lien dans la partie "Vous" de la bande de droite de Ranx. Il m'arrive aussi de faire des captures d'écran quand il existe un document vidéo potable ou quand je cause d'un film.
      Et quand il me reste des photos que j'ai pas réussi à caser je m'en sers pour le sommaire, jettes-y un œil y en a des sympas à récupérer là aussi.
      Hugo Spanky

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  11. Sacré boulot mon Hugo !
    Sincèrement je le redis.
    Ton Blog étincelle par tes commentaires mais aussi par la qualité de sa présentation et l'apport de sources photographiques.
    Pelle baveuse,
    fred

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  12. je me demande ... c'est curieux hugo cette attirance pour les chanteurs glam ...je me demande ... ça serait pas toi par hasard lady vintage ? (de 22h à 5 du mat') ... du coup je comprends mieux tes réticences ... tu sais je suis tolérant, mais quand même, t'aurais pu être plus conciliant, grand fou va !

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    1. Tu veux m'inviter en voyage mon chou ? On pourrait aller sur la Côte d'Azur voir ce que devient Lady Vintage. C'est inquiétant ce silence qu'elle nous impose. Peut être que je l'ai déçu avec mes plaform-boots, mon boa à plumes et les paillettes dont je couvre mon corps de frêle adolescent ? Tu me mets le doute, là.
      Hugo Spanky

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  13. hugo je te met le doute de moi ? ... ow no ... je repart vers le soleil couchant .... brrrêêêêêêmmmm ( je conduis d'une main ballon de merlot dans l'aut') ... ces filles nous rendrons dingues ...

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