jeudi 26 septembre 2013

LeS ChRoNiQUeS De CoNaN


La bédé c'est comme le reste, il y en a pour tous les goûts. Épopée science fiction pour les autres, réalisme historique pour les uns et barbarie pour moi. Les neuf albums de Conan parut aux éditions LUG entre 1976 et 1979 sont les pièces fondatrices d'un édifice qui depuis s'est étendu de Chaland à Blueberry sans jamais s'éloigner de la base. 

Maintenant que les héros des cases à bulles passent leur temps à Hollywood, Conan reste d'autant plus précieux qu'il est inadaptable. Deux films en témoignent. Au delà des sorcelleries, des monstres hideux, des courtisanes dévêtues, c'est le personnage même de Conan qui ne saurait trouver d'incarnation qui lui rendrait justice. Trop de chair, des yeux trop noirs, une tignasse qui l'est encore plus, un corps comme la civilisation n'en permet pas, pire, une morale à faire pâlir de jalousie une Carmélite.  
Conan c'est un brin d'humanité dans un univers dépourvu de sens commun, un gentleman qui tranche les têtes comme on gobe une olive à l'heure de l'apéro.




Le scénariste Roy Thomas et le dessinateur John Buscema l'ont défini ainsi, donnant corps et visage à l'impulsion littéraire de Robert Howard, dont je n'ai jamais lu la moindre ligne. Tout comme je fuis Conan dans ses versions les plus récentes. Pas envie. L’œuvre à l'encre noir dessinée par le maître Buscema me suffit. Même si, évidemment, la plus poignante saga du barbare n'est parue qu'en couleurs et en (brève) partie dessinée par un autre. Rien de rationnel là dedans mais comment ne pas s'enflammer pour les aventures d'un Conan devenu pirate pour l'amour de Bêlit, tigresse de la côte noire. Seule parmi les femmes à s'affirmer l'égale de celui à qui les astres ont promis un royaume. Bêlit, âme sombre rongée par le désir de richesse, Conan, cœur lumineux n'accordant valeur qu'à la vie.  



Ces deux là vont s'aimer jusqu'à la mort au fil d'une aventure commune que je rêve de voir enfin éditer dans sa virginité de traits noirs. L’Espagne y a eu droit et les éditions Panini comics font des merveilles en rééditant sous l’emblème Les chroniques de Conan l'intégralité, regroupée par années de parution, des magnifiques Savage sword of Conan, alors patience portera peut être ses fruits. Jusque là, tachez de mettre la main sur la dizaine d'albums Artima du début des années 80 qui, de manière anarchique mais toujours jouissive, regroupe l'épopée du couple.




Mais je pinaille, joue les exigeants, j'en oublie les heures marécageuses, le sel du sang parfumant mes papilles, à vadrouiller aux côtés du barbare, à frissonner devant les révélations des plus tourmentées malices à s'être extirpées d'un esprit parfois encore partiellement humain. Dans le monde de Conan, les saints n'existent pas mais les démons sont nombreux. Au rythme d'un album par trimestre, chaque page éditée des Chroniques de Conan vous le fera savourer pour si peu que vous en ayez le goût.




  Hugo Spanky 


7 commentaires:

  1. J'adorais cette bédé quand j'étais ado et même plus tard... Malheureusement c'étaient celles d'un copain...Mais je vais m'y remettre, tu m'en as donné l'envie: seul John Buscema reste pour moi le dessinateur de Conan.

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  2. Le Conan par Thomas et Buscema est le seuil qui vaille, par Crom!
    Ces dessins en noir et blanc somptueux sont des trésors pour les mirettes; ils sont emplis d'un souffle épique et sauvage rarement égalés. Quant aux scénarios aux histoires au long cours, ce sont des modèles de visions cauchemardesques couplées à des intrigues retorses qui passent nos neurones au shaker.
    Oubliez le film minable de John Milius, dont certains égarés ont chanté à tort les louanges, et ruez-vous sur ces BD d'exceptions, par Mithra!

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  3. A part une histoire par ci par là qui se suivaient dans les magazines, dire que je n'ai jamais lu de Conan en fait, alors que j'adorais Thorgal. C'est con..

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  4. Jailu lintegrale de conan sur le bateau apres avoir lu un max de bd en n et blanc c mieu car a chake perso tu met un visage

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  5. de accuerdo, ces dessins de conan s'accordent parfaitement avec le personnage, j'ai lu les histoires d'howard découvert grâce à métal hurlant et à mon pote étienne qui était abonné ... l'adolescence solitaire s'accorde bien avec les héros de même trempe, cool mais qui faut pas faire chier ... pour l'auto défense par contre ... hem ... j'avoue que j'ai toujours eu du mal à atteindre le niveau ...

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  6. conard le barbare,la BD est excellente,mais l’adaptation cinématographique avec SCHWARSI est nulle!!moi perso je préfère la BD de RAHAN l'homme qui vole sur l'eau et apprend aux autres hommes avec son couteau en silex

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    1. Le pauvre couteau ridicule de Rahan fait bien pâle figure face à l'épée démesurée de Conan.
      S'il y avait un combat entre les deux, nul doute que la folasse blonde se prendrait une branlée de première et s'en irait se planquer au fond de sa grotte jusqu'à la fin de ses jours après un tel camouflet!

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