mercredi 21 août 2013

CaLifoRNia LoVe


J'aime les harmonies vocales, les contre-chants haut perchés, les basses chaleureuses et le souffle d'une guitare acoustique enterrée dans le mix. Surtout, j'aime les mélodies d'airains, celles qui viennent tout droit de l'école Buddy Holly, du lycée Brian Wilson, de l'université Roy Orbison. Le chant des anges. A le dire sans ambages, j'aime le son Californien. Cette sensuelle chaleur rendue respirable par une douce brise, ce frisson sur l'épiderme, l'élégance du son des disques de Gene Vincent, première pierre de l'édifice.

D'où ma surprise, et la gourmandise qu'elle éveilla en moi, lorsque j’aperçus au tabac du quartier un numéro hors série de Rolling Stone consacré au California dreamin' (c'est eux qui le disent) Faisant fi du prix disproportionné de la presse musicale, je tendais mon billet et me faisais un régal à l'idée de dévorer la chose étendu sur les galets, bercé par les flots doucereux de ma si chère méditerranée. 


Hum, j'en ai encore mal au cul. Si le magazine n'a pas fini illico presto en bouillie, c'est uniquement parce qu'à contrario des pisse-copie de rock et folk, les gonzes de Rolling Stone se sont donnés la peine d'écrire un machin lisible sans avoir l'immédiate sensation d'être pris pour un trépané boutonneux. Pour le reste, merde, c'est encore une fois à côté de la plaque. Le magazine n'assume pas et survole simplement les piliers du genre, Fleetwood Mac, Eagles, oublie carrément Gene Vincent, le tout au profit des plus branchés du lot, Beach boys, Byrds, Grateful dead. Le comble étant de mêler à la rêveuse promesse, les affreux pseudo punk du début des 80's Dead Kennedy's, Black flag et toute la clique. Pire encore, la sélection des albums prétendument de référence est à pleurer de désespoir et partiellement hors sujet. Pour résumer, ils sautent des 60's aux 80's et paraissent s'offusquer des triomphantes 70's. Pas de bol pour ma pomme, c'est musicalement et sociologiquement la décennie qui me passionne le plus.


Une fois encore la presse française aura traitée un sujet en se plaçant du point de vue de la street crédébilité, montrant du doigt les si méprisables gros vendeurs du Rock US. Franchement, les gars, la plaisanterie a assez duré. Faudrait penser à arrêter de branler le berger allemand des punks à chiens. Rappelez moi le nom du groupe qui sort un coffret à prix pas discount le mois prochain ? Mais si, un truc en forme de ghetto blaster, vous savez l'emblème du New York Hip-Hop détourné par de dangereux rebelles anglais, ceux là même qui nous promettaient de ne jamais se soumettre au business.
Cause toujours, tu m’intéresses.


Reste que la lecture de ce hors série ne vous avancera pas d'un pouce sur le sujet. Pire, suivre leurs conseils pourrait en rebuter plus d'un. S'enfiler un album complet de Jefferson Airplane en 2013 doit être aussi traumatisant que de se tenter Sgt Pepper's. Malgré toute l'estime que j'ai pour Grace Slick, ses enregistrements des 60's n'offrent plus grand chose de comestible à l'exception des deux hits, White rabbit et Somebody to love. Le parcours de Grace Slick n'en demeure pas moins des plus intéressants, grande gueule à la scène comme en dehors, elle n'a jamais cessé de mener la vie rude à un business du disque bien peu habitué à subir de telles ruades en ces temps reculés. Et pas question de faire alliance, de s'entourer de copines pour mener le combat, la demoiselle Slick s'est coltiné un milieu d'hommes dans un groupe d'hommes. Aussi féminine soit-elle, la maîtresse d'école de mes rêves les plus fous, s'est avérée la plus farouche de toutes et a sacrément défriché le terrain pour les deux petites chéries de la west coast a être apparues à sa suite. 



Moins vachardes dans le regard, ce serait toutefois commettre une grave erreur que de considérer de fait Stevie Nicks et Linda Ronstadt comme plus dociles. La première, petite chose blonde au nez retroussé et à la moue boudeuse, se lancera, contre l'avis de tous, dans une carrière solo, alors même que son groupe, Fleetwood Mac, pas moins, cartonnait en tant que tel. Frustrée par le peu de titres issus de sa plume à être utilisé par le groupe, Stevie Nicks décida de rompre avec son image de timide sorcière bien aimée, et sortit triomphante de sa prise de risque en vendant, sous son seul nom, tout autant de disque que ceux estampillés par la marque déposée des créateurs de Rumours. Et sans rien égarer en qualité. 
 

Paru il y a deux ans, In your dreams, produit par Dave Stewart, confirme tout le bien que j'avais pensé de son prédécesseur, Trouble in Shangri-La. Ces deux disques sont de véritables réussites dotées de compositions splendides comme Stevie Nicks n'en avait plus délivré depuis Beauty and the beast. Il n'y a pas à hésiter, c'est par ces deux là qu'il faut aborder l’œuvre de la dame. 

Linda Ronstadt, c'est encore autre chose, et là on frôle le hors concours. Présente dès la fin des 60's, elle est l'une des pièces fondatrices du renouveau de la country californienne, non seulement de par ses propres enregistrements, mais aussi en révélant un nombres incroyables de songwriters de talent (JD Souther, Jackson Browne, Glen Frey, Don Henley, Warren Zevon..). Mieux encore, pour l'accompagner sur scène, elle assembla rien de moins que ceux qui deviendront ensuite, les multi-milliardaires du genre, les Eagles ! Sans oublier qu'elle révéla aussi l'incontournable  Waddy Wachtel


Aucun d'entre eux ne saura dompter la dame ni l'enfermer dans une niche quelconque. Toujours attachée à prendre des chemins différents de ses comparses, Linda Ronstadt renouvela son répertoire dès la fin des 70's en enregistrant du Elvis Costello. Avant de dépoussiérer le répertoire de Frank Sinatra avec la complicité du producteur original, Nelson Riddle, le temps de trois albums somptueux, puis celui de son enfance avec deux disques de chansons mexicaines qu'elle interprète avec une puissance vocale d'une virulence seulement concurrencée par la douceur qu'elle sait apposer, lorsque le feeling d'une chanson l'exige. Grande, grande dame, fan de Buddy Holly et Hank Williams, comme il se doit. ce qui finalement défini assez bien son style.

Mais résumer à de belles donzelles à l'épiderme dorée la Country californienne serait pour le moins réducteur. Bien que décrié par les uns et pas franchement assumé par les autres, Eagles reste le maître étalon du genre. En additionnant aux rudiments du style, les chœurs et le feeling des harmonies vocales des Miracles de Smokey Robinson ou des Temptations de My girl, le groupe créa une osmose musicale d'une beauté sublimée par une interprétation angélique, mais non dépourvue de nerfs, et dotée de compositions parmi les plus enchanteresses à avoir vu le jour. Écoutez Take it to the limit, ça définit mon propos mieux qu'une esbroufe de mots flatteurs. Avec Eagles tout est dans le savoir-faire des musiciens, une basse sautillante taillée pour la danse, sensuelle au possible, mariée à un batteur alliant frappe sèche et shuffle groovy, des guitares dépouillées à l'essentiel flirtant les unes avec les autres, rarement prédominantes, et une touche d'originalité tantôt donnée par un banjo entêtant, une mandoline tire-larmes ou une partie de piano d'un classicisme impérial. Desperado.
Si leur Greatest hits de 1976, dont je n'ai jamais réussi à me lasser depuis, est aussi indispensable à toute bonne discothèque qu'une platine vinyle à un homme de bon goût, l'ensemble de leurs albums mérite également que l'on s'y attarde. La difficulté étant d'en préférer un plutôt qu'un autre.


Fleetwood Mac, l'autre gros débiteurs de galettes, c'est plus simple. Le premier album de la formation avec Stevie Nicks et Lindsey Buckingham paru en 1975 et surtout l'audacieux Tusk de 1979 peuvent suffire, à condition d'accepter de vivre sans Songbird, le chef d’œuvre de Christine McVie sur Rumours

Les années 80 seront fatales au groupe, l'addition d'une décennie d’excès sera méchamment salée et il faudra attendre le dvd live The dance en 1997 pour retrouver la formation dans la forme étincelante que nécessite sa musique pour délivrer le meilleure d'elle même. Ce dvd peut servir de parfaite introduction à l'univers du groupe, les interprétations sont toutes supérieures aux versions studio, et l'implication de Lindsey Buckingham fait froid dans le dos tant le guitariste s'investit dans ses chansons. Superbe démonstration de musiciens au travail, on est à des années lumières des poseurs épileptiques ou des méga shows saturés d'effet spéciaux, c'est en toute simplicité que Fleetwood Mac déroule son répertoire de rêve, et si le temps n'a eu aucune emprise sur la qualité des voix, c'est avec délice que l'on redécouvre certains morceaux des années 80 que les synthés et la production d'alors avaient salopé dans les versions originales. Notamment Little lies, Everywhere et ce Go insane de folie qui ravage tout sur son passage tellement l'intensité qui s'en dégage vous colle une grosse claque en travers de la tronche.


Après quoi, vous pouvez toujours continuer à croire les conneries débitées au kilomètre sur le rock californien et son seul but mercantile, ou alors choisir de ne vous fier qu'à vos oreilles et découvrir des merveilles. La production du genre étant innombrable, la route sera chargée en tours et détours, et mieux vaut savoir lire une pochette de disque pour s'y retrouver un chouïa grâce à la valse des musiciens du cru et à leur goût pour la participation aux albums des amis. 





Pour aborder la chose en sortant des sentiers battus, le Greatest hits en deux volumes de Linda Ronstadt s'avère incontournable ainsi qu'un bon résumé de ces années Capitol records. Et démerdez vous pour écouter son duo avec Aaron Neville sur le When something wrong with my baby de Sam & Dave, c'est de l'or en barre. Les allergiques aux compilations peuvent se procurer sans grand risque Silk Purse, de 1970, sans doute ce qu'elle a enregistré de plus abrupte, c'est aussi un de mes favoris. Comment pourrait-il en être autrement d'un disque qui fait se côtoyer les Shirelles et Hank Williams ? Pour sa période plus dorée sur Asylum records, Don't Cry Now et Living in the USA illustrent fidèlement le bon goût de la chanteuse en affichant respectivement au programme le Desperado de Eagles et le Oooh baby baby de Smokey Robinson, dans des versions qui défient les affres du temps, ce qui n'est hélas pas le cas pour la santé de la chanteuse, atteinte de la maladie de parkinson, on vient tristement d'apprendre qu'elle mettait un terme à sa carrière.




You're Only Lonely de John David Souther, ainsi que l'album éponyme de 1972, sont à acquérir en priorité de même qu'un bon Best of des Mamas and Papas, Excitable boy de Warren Zevon ou, mieux encore, son album de 1976, celui de Carmelita. Le premier disque solo de Stephen Stills également, tout gorgé de gospel et de groove qu'il est. Il n'est pas stupide non plus de passer un bon moment avec l'ultra rafraîchissant Bop 'Till You Drop de Ry Cooder. J'en profite pour rappeler à ceux qui l'ignoreraient avec trop de facilités que Chris Isaak, lorsqu'il ne partage pas la scène avec Stevie Nicks, le temps d'une tournée qui devait sacrément valoir le coup d’œil, enregistre encore et toujours d'excellents disques.
Enfin, parce qu'on est mine de rien au 21eme siècle, et qu'il est le plus brillant héritier du style, chopez vous sans tarder le Move By Yourself de Donavon Frankenreiter, et son tout récent Start Livin' bien qu'un léger cran en dessous, peut aussi faire l'affaire.



Hotel California, le livre, et le plus complet Waiting for the sun (chez Allia une fois de plus) ainsi que son complément San Francisco (Le castor astral) tout trois signés Barney Hoskyns, peuvent servir de bible à quiconque souhaitera se pencher plus en profondeur sur le son entendu à la bordure du désert. Parmi les innombrables disques enregistrés entre 1965 et 1980, ces passionnants bouquins guideront chacun à en extraire et en distinguer, selon ses préférences, les plus calibrés « mégaproductions hollywoodiennes » ou les ovnis bluegrass de l'association Doug Dillard & Gene Clark, tout autant que les perles intemporelles de l'International submarine band, des Flying burritos brothers, Emmylou Harris, Gram Parsons, Chris Hillman ou encore ce bijou à la lisière des genre : No other de Gene Clark en solo. Sans oublier le If You Could Only See Me Today de Gene Vincent, mais là, c'est l'intégrale du bonhomme qui s'impose, sinon je ne peux rien pour vous.
Le tout à consommer avec de la glace pillée dans sa tequila sunrise.

Hugo Spanky

15 commentaires:

  1. The Eagles, honte à moi, je faisais la fine bouche quand j'entendais parler d'eux. Il faut dire qu'à force d'entendre à tout bout de champ leur méga super extra hit "Hotel California", il y avait de quoi en être dégoûté à tout jamais de ces zigotos là!
    Heureusement - et je profite de ce com' pour t'en remercier vivement - l'ami Hugo, à force de persuasion, m'a remis sur le droit chemin et désormais, je ne peux concevoir mon existence sans me jouer de temps en temps un de leur albums (mes préféres: leur album éponyme, "Desperado" et "One of these nights").
    Et vous savez quoi? Même "Hotel California" dorénavant trouve grâce à mes esgourdes car il faut bien l'admettre: c'est un PUTAIN de bon morceau!
    Quant à Linda Ronstadt et Stevie Nicks, pour l'instant, je n'ai pas encore succomber à ces deux charmantes donzelles. Mais quelque chose me dit que ça ne saurait pas trop tarder...

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  2. he il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis,dja

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    1. Et Ted Nugent...

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    2. ha ha !! Mais pour Eagles, j'ai eu le même "parcours" que toi, et pareil, j'en pouvais plus d'entendre Hotel California ;D (il faut dire aussi que chanter en yaourt ça aide pas non plus ;D). Depuis, pareil, je dévore. Pour Linda Rondstadt, si je peux me permettre, je te dirais d'écouter sa reprise de Desperado justement, elle la sublime. Puis, direct son album "Mas canciones", qui est à tomber à la renverse ! Stevie Nicks, j'aime beaucoup son univers et sa bouille (fusion de Nancy Allen et de Sylvie Vartan), mais je tiens moins longtemps ;D

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  3. Et pour moi ça sera un petit Randy Newman pour la route! "I love LA" par exemple dont ma vidéo me fait toujours autant rire...

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    1. Je ne m'y suis pas encore penché sur le cas Newman, là je fais le tour de Jackson Browne, j'ai usé la version Gary US Bonds de The pretender, du coup je m'attaque à l'originale. Il était temps.
      Hugo

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    2. Samedi je suis tombée au hasard d'un bac sur Trouble in paradise et donc je l'ai pris. Dire qu'hier encore je ne connaissais pas Randy Newman, et voilà qu'aujourd'hui c'est ma nouvelle idole. Merci @Serge Bang.

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    3. Grosse claque Randy Newman, Born again et Good old boys notamment. Plus New Orleans que franchement californien dans le son mais, bordel, quel talent !
      Merci Mr Bang!
      Hugo

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  4. La Californie , c'est à la louche la moitié du rock américain et un tiers du rock tout court qui est sorti de là ... y'en a pour tous goûts ... Bon, je citerais pas et j'écouterais pas d'entrée la poivrote Nicks et la boulotte Ronstadt, mais dans la "famille" je suis preneur des Eagles ...
    Aussi des Doors, de Love, de toute la clique de Laurel Canyon (CSNY, J Browne, Joni Mitchell, ...), des déglinguos du Tropicana Motel (Tom Waits, R L Jones), des Guns and fuckin' Roses de Sunset Boulevard, des gangsta rappers de Compton, pourquoi pas à dose homéopathique des foncedés de Haigh Ashbury (mention particulière à Cippolina et Quicksilver)... mais surtout, surtout je garde les Mamas & Papas (un peu à cause de Michelle Philips et beaucoup à cause de leur merveilleuse sunshine pop) ... et encore plus surtout Fogerty et Creedence ...

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    1. Rah, Joni Mitchell j'essaye régulièrement depuis des siècles, j'y arrive pas. Y a un truc là dedans qui m'y fait revenir mais chaque fois ça ne passe pas. Bizarre.
      Pour le reste, oui, on est presque d'accord mais par contre il faut qu'elle soient vraiment homéopathiques les doses de Quicksilver (et encore c'est pas les pires). Des Guns&Roses, je ne sauverai qu'Izzy Stradlin, le reste a terriblement mal vieilli, à commencer par l'envahissante guitare de Slash.
      Et je garde Stevie et Linda pour moi tout seul, ça me va.
      Hugo

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  5. stevie et linda pour toi , tout seul!!!! certainement pas!!! pam tout de meme!!lol!!!

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    1. Olala, quelle rabat-joie tu fais, moi qui espérais passer discretos entre les mailles du filet :)
      Hugo

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    2. dsl, raté!!! mais tu me diras la zic est faite pour etre partagée!!!!!pam

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  6. J'ai adoré l'album mexicain de Linda Ronsdtad,j'ai aussi réécouté les Eagles récemment,Joe Walsh
    est monstrueux ainsi que leurs productions,mixage etc...,mais pour autant je n'accroche toujours pas avec leurs compos,l'album de Manassas était un de mes disques de chevet,sinon moi dans un registre plus country je suis raide dingue de la voix de Bobby Gentry,à écouter sa version de
    "Big boss man"!!!

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  7. Bonne nouvelle pour toi, Linda Ronstadt a fait 2 albums de chansons mexicaines et les deux se valent (Mas canciones et Canciones de mi padre) Il en existe même un troisième dans sa série latine, Frenesi, plus teinté Salsa mais tout aussi réussi (elle y reprend Perfidia et ça c'est un signe qui ne trompe pas).
    Pour Bobbie Gentry, j'aime surtout le morceau Mississippi delta, souvent je trouve ses choix de reprises un brin convenu et rarement à son avantage (In the ghetto, Son of a preacher man..) mais son côté funky est agréable.
    Joe Walsh, en ce qui me concerne, est un excellent sessionman, un fantastique guitariste mais un piètre compositeur, son Life in the fast lane, bof bof bof, il plombe un peu.
    J'en profite pour insister auprès de tous ceux que le sujet intéresse, le bouquin Hotel California est vraiment bon.
    Hugo

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