vendredi 9 décembre 2016

KeN RusSeLL


De Ken Russell, j'ai d'abord connu Tommy, pour l'avoir vu et revu des après midi entières lorsqu'il tenait permanence dans les cinémas du même nom. Film de tous les délires, à l’exubérance si exacerbée qu'elle en défie l’écœurement, miraculeusement sauvé par un dédale de stars (Oliver Reed en tête, véritable pivot de l’œuvre du réalisateur) parfaitement à leur aise dans la débauche d'extravagances que constitue la succession de tableaux musicaux, depuis devenus des références pour ce qui est de capter la fantasmagorie du Rock sur grand écran. Couleurs flamboyantes, poses sarcastiques, paillettes, miroirs, audace dans les mouvements de caméra, disproportion des accessoires, arrogance des costumes, décors vertigineux. L'esthétique de Tommy incarne l'excentricité des seventies avec une perfection qu'il ne partage qu'avec Phantom Of The Paradise

Au Delà du Réel chargea lui aussi mes rétines, et mon esprit, d'envies de perceptions parallèles, de visions modifiées, d'états de conscience altérés. Ken Russell promoteur des psilocybes cubensis et des micro-pointes, si il y a des films qui m'ont psychologiquement préparé à la prise d'hallucinogènes, ce sont assurément ceux là. 



Sorti de là, une large part de l’œuvre du cinéaste anglais restait à l'état de mythe, j'en connaissais l'existence, j'en avais vu des photos, lu des critiques dans les Rock & Folk de chrome et d'or, mais Lisztomania n'avait pas atteint ma province, Les Diables, sans doute le plus essentiel de tous, ne sera distribué, jusqu'en 2011, que dans des versions tronquées, amputées des scènes les plus évocatrices de l'irrévérence qui protégea Ken Russell de la récupération institutionnelle. La fameuse et sublime séquence dite du viol du Christ (des nonnes nues et hystériques pratiquent la luxure avec une statue du crucifié dans une effrayante ambiance d'exorcisme par le blasphème) est absente, aujourd'hui encore, des éditions dvd,  alors qu'elle est intégralement visible sur youtube, preuve du grand n'importe quoi de notre triste ère de la dictature du politiquement correct, symbole de cette volonté de flatter l'intolérance pour vendre au plus grand nombre. Quelle valeur peut-on accorder à la censure d'un film de 1971 qui fut exploité dans son intégralité l'année de sa création ?




La Symphonie Pathétique, Love, Mahler, The Boy Friend resteront des serpents de mer durant des décennies, peut être même qu'aucun d'eux n'a été distribué en France en dehors du circuit d'art et essai. Je n'en sais rien, sinon que je n'avais pas eu l'occasion de les voir et qu'il me faudra attendre la sortie de China Blue, puis de La Putain, pour renouer avec un réalisateur qui, même si les castings de cette partie américaine de sa carrière pêchent par manque d'emphase, n'avait rien perdu de ce qui m'avait le plus séduit dans Tommy et Les Diables, l'outrance des images et du propos, comme autant de majeurs bien droit tendus. Contrairement à Orange Mécanique qui désigne coupable les marginaux au même titre que la société qui n'arrive pas à les réintégrer, les films de Ken Russell donnent le beau rôle à celui qui, par son individualité, se distingue des doctrines imposées. Que l'on soit pédé, lesbienne, sourd, muet, aveugle, pute, drogué ou prêtre défroqué dans une France complotiste en purge de ses protestants, l'incompréhension viendra toujours du regard des autres. Ken Russell travaille à l'éveil des consciences en incitant à se poser des questions sur les intérêts de celui qui juge et condamne. La sexualité, la religion, la musique ne doivent pas être des symptômes du conformisme, mais des chemins vers l'élévation, une lutte contre la perversion, par les chantres de la soumission, du message des idoles sacrées. Inlassablement, Ken Russell dénonce la dangerosité des adulations de masse et les conséquences destructrices de l'avilissement par la pensée unique. Les hippies manipulés de Tommy soldant leur naïveté par le sang répandu. Chaque centimètres de pellicule cache derrière son exubérante beauté une dose de dopamine pour les méninges. Si les films de Ken Russell sont éprouvants, c'est parce qu'ils ne laissent jamais le spectateur oisif. 


Là où Ken Russell est plus fort que la moyenne, c'est que si message il y a, du message on peut aussi se foutre sans perdre une once de plaisir. Le réalisateur n'oublie pas un seul instant que le cinéma est avant tout affaire d'images, et si cela peut paraître évident, alors que l'on m'explique la platitude des teintes que l'on nous déverse avec mépris dans les rétines, le néant créatif des cadrages, l'absence de talent dans l'éclairage, d'originalité dans les décors, les costumes, les interprétations, qui sont devenus le pain quotidien du cinéphage. Point de tout cela chez le fantasque anglais. Et encore moins dans Valentino, son exubérant chef d’œuvre (je pèse mes mots) de 1977. 


De par ses frasques et sa personnalité, Rudolph Valentino a préfiguré dès les années 20, sans bénéficier de leur impunité, ce qui fera la singularité de Mick Jagger, David Bowie ou Prince quelques quarante années plus tard. L’ambiguïté. Le parcours du trouble séducteur italien en terre hollywoodienne est un parfait véhicule pour que s'exprime dans toute sa démesure l'art en perpétuel mouvement de Ken Russell. Chaque plan du film est un tableau vivant sublimé par les attitudes de Rudolf Nureyev (Noureev pour les francophiles). Incroyable révélation du film, l'éclatant danseur s'avère un acteur parfaitement à son aise devant une caméra qui ne se prive quasiment jamais de sa présence, durant les 128mns d'extase multi-coloré délivrées sans jamais nous laisser reprendre notre souffle. 


Valentino est un festival de tentures, de voiles, d'intelligence dans le placement des acteurs, dans l'utilisation des accessoires, le violet, le rouge, le rose, les motifs, virevoltent avec une magistrale féérie portée par une bande musicale aussi majestueuse que les images sont chamarrées. D'ailleurs, c'est après être tombé sous le charme du  vinyl de la bande originale, tourbillon de tango nappé de crème chantilly, que je me suis lancé dans la traque du film. J'en suis encore estomaqué. De Rudolph Valentino, je n'avais vu que des photos vaguement désuètes, sans en mesurer le second degré. American Horror Story me l'avait rendu plus familier et intrigant à la fois, son fantôme avait commencé sa ronde séductrice autour mon aura. J'en suis à guetter au détour des étales de brocantes, les livres qui pourront m'en dire plus encore à son sujet.


Le film m'a aussi permis de prendre la juste mesure du talent, dont j'étais moins ignorant, mais que je sous-estimais lourdement, de Rudolf Noureyev. Là encore, je n'avais de lui que les souvenirs communs à ma génération, ceux d'une étoile de la jet set, d'un miraculé du bloc de l'Est confronté trop vite à la déliquescence du New York de la vacuité pop. Valentino m'a fait prendre conscience de ce que la grâce masculine peut être, Noureyev tient l'écran avec une justesse de vieux briscard et la délicatesse d'un éternel jeune premier. L'autre délice du film s’épelle Michelle Phillips. La, pas si angélique que ça, californienne des Mama's and Papa's s'offre le rôle d'une vie dans celui de l'ambitieuse Natacha Rambova dont le désir d'émancipation et le modernisme visionnaire justifieraient à eux seuls une biographie digne de ce nom. Mutine et sensuelle, Michelle Phillips est un ravissement, ainsi que la plus vicieuse incarnation d'un contexte en forme d'inéluctable étau, l'éphèbe Rudolph Valentino rend suranné le profil type du mâle américain, il doit en payer le prix. Écartelé entre les railleries des médias et l'adulation oppressante du public, assiégé jusque devant sa demeure par une foule de femmes saisies de crise mystique, Valentino n'a plus d'autre échappatoire que le refus. Mon royaume pour une orange !  


Deux scènes paroxysmiques illustrent à quel point l'exploitation faite du tabou de l'homosexualité masculine (alors que l'homosexualité féminine est montrée comme un fantasme masculin, et donc parfaitement acceptée. Soulignant par là, que la pseudo morale de notre société est patriarcale jusque dans son inconscient) enferme Rudolph Valentino dans un jeu de dupe dont il ne réussira jamais à s'extraire. Lors de la scène dans le désert, Natacha Rambova (Michelle Phillips) mêle séduction et cupidité pour accepter de taire une sexualité non consommée, le tout dans le décor du tournage, paradoxe suprême, du film controversé, car explicitement sexuel, Le Cheik, soulignant ainsi la fragile cloison qui sépare l'abyssal contraste entre l'intimité de l'acteur et l'image du personnage publique. Suivie de peu par l'éprouvante scène de la prison qui démontre la négation de l'humanité même de l'homosexuel par l'institution censée le protéger et qui l'offre, au contraire, en pâture aux pires perversions, en le considérant plus bas et condamnable que le plus déviant des individus. 


Et si le combat de boxe de la dernière bobine tient de la fiction, le duel n'en avait pas moins été provoqué par un Rudolph Valentino bien décidé à prouver que pour être délicat, on en n'est pas moins homme. Le journaliste indiscret ne relèvera pas le défi, mais Ken Russell se sert malicieusement de l'anecdote pour donner corps à la pression sociétale subit par l'acteur, coupable d'être trop en avance sur des mœurs encore corsetés. Par sa volonté farouche de ne rien laisser à l'adversité, par sa sensibilité revendiquée, Rudolph Valentino a parcouru les premiers pas, qui sont aussi les plus difficiles, d'un chemin qu'emprunteront, bien après sa mort à 31 ans, Montgomery Clift, James Dean mais également, et ce n'est pas le moindre parallèle du film, tant leurs destins offrent de similitudes, Rudolf Noureyev.


Rudolph Valentino, Ken Russell, Rudolf Noureyev, trois hommes qui ont porté leur art respectif jusqu'à une excellence qu'il n'avait jamais atteint avant eux. Trois parcours sinueux, fait de heurts, de rupture avec les conventions, non pas pour jouer bêtement la carte de la provocation, simplement pour rester soi-même. Ils ont secoué un cocotier qui aurait bien besoin de l'être à nouveau, Valentino nous le rappelle avec maestria vingt quatre fois par seconde.





15 commentaires:

  1. La curée pour un prêtre, le lynchage médiatique et vulgaire pour un danseur étoile qui n'est que grâce et légèreté... le mal n'est jamais où on l'attend. Les ombres aux tableaux de la société avec lesquels nous devons cohabiter et combattre, Ken Russel est comme Zola ou un Jean Renoir, mais à la sauce baroque et incandescente, aussi comme les tableaux de Mozart dans le film de Milos Forman, et malgré des scènes totalement hallucinantes, la lecture est très... évidente ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour être hallucinant, il l'est. Quelle folie habitait Ken Russell pour le doter d'une telle imagination ? Je rêve de revoir ses films sur grand écran, ressentir à nouveau le vertige de ses décors à géométrie lysergique. C'est un acide à lui tout seul ce mec.
      Je passe vite fait sur les acteurs et actrices, mais il y aurait beaucoup à dire sur ceux de sa période anglaise, Oliver Reed évidemment, mais aussi Vanessa Redgrave, absolument démentielle dans son rôle de nonne psychotique dans Les Diables. Et de manière générale, l'ensemble du casting de ce film, Georgina Hale, la femme aux lipstick vert par qui le scandale arrive, que l'on retrouve dans plusieurs autres films de Ken Russell mais aussi dans McVicar aux côtés de Roger Daltrey. L'impayable Michael Gothard, l'exorciseur possédé, plus taré à lui seul que toutes les putains du couvent réunies ! Avec sa tronche à jouer dans Jefferson Airplane, il me régalait déjà dans Arthur le roi des Celtes, une série diffusée le midi sur Tf1 à la fin des années 70 (si l'un de vous s'en souvient qu'il se manifeste))).
      C'est quand même dingue que le cinéma anglais ait été réduit à Hugh Grant et Andie McDowell alors qu'il a donné des pointures comme Charles Laughton, Richard Burton, Liz Taylor, Peter Cushing, Michael Caine, Alfred Hitchcock aussi bien sur et Bob Hoskins ! Comme le cinéma italien, finalement, il n'en reste plus grand-chose.
      Heureusement pour nous, qu'on a Omar Sy...)))))

      Supprimer
  2. Ah, Ken Russell, que sa folie et son imagination débordante nous manquent, bordel !
    De lui, j'ai vu cet été Love (que l'exceptionnel Cinéma de Minuit de Partick Brion a eu l'heureuse idée de programmer), un film plutôt méconnu qui traite de l'amour avec toute la crudité, la cruauté et l'ambiguïté dont fait montre le cinéma de Russell.
    Oliver Reed - qui d'autre ? - s'y révèle fascinant dans son rôle de notable qui bafoue les conventions; qu'il soit odieux ou taraudé par les affres d'un tourment amoureux qu'il n'arrive pas à maitriser, il imprègne la pellicule de son interprétation incandescente (cette scène folle où, au milieu d'une vaste étendue de neige située en haute altitude, il meurt seul recroquevillé tel un fœtus est proprement terrifiante).
    Dans ce film, lui et son ami s'amourachent de deux donzelles et leurs deux couples sont totalement opposés tandis que l'un verse dans la pure romance l'autre cultive un amour volontiers sadique.
    La famille de notable dépeinte par Russell se compose d'une marâtre intégralement dingue qui humilie dès que l'occasion se présente les ouvriers employés par son mari.
    Chaque personnage de cette œuvre n'est jamais fait d'un seul tenant, au grée de leurs pérégrinations ils révèlent des facettes insoupçonnées de leur personnalité.
    A la vision de ce film, nous sommes constamment oppressés par un sentiment de malaise tant il s'en dégage un parfum vénéneux.
    De manière générale, voilà le genre d'effet que procure le cinéma de Russell, un inconfort, une mise à mal de toutes nos idées préconçues et un chamboulement de notre esprit qui se révèlent tout bonnement salutaire; la fadeur n'a pas lieu d'être ici qu'on se le dise.
    Quant au cinéma italien, c'est encore une autre histoire car des années 50 jusqu'au début des années 70, il a été un vivier fertile de scénaristes, de cinéastes, d'acteurs et de compositeurs qui ont éclaboussés de leur talent les écrans de cinéma et qui on su mieux que personne, à travers leurs films dramatiques ou comiques, retranscrire les mœurs de ces différentes époques.
    En plein cœur des années 70, ce sera le cinéma de genre italien qui prendra alors le relais et éclipsera les grands maîtres d'antan. Durant une décennie, il offrira à son tour son lot d'images marquantes qui prendront fin dès l'arrivée dans les tristes années 80 de la télévision Berlusconienne qui ravalera tout par le bas.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bravo ! C'est tout à fait ça le cinéma de Ken Russel -et en gros des années 70-, très burlesque, psyché-fantaisy, mais avec ses fonds d'angoisses. Le cinéma italien, j'en suis aussi ultra fan. Je viens de revoir I Vitteloni de Fellini j'adore. J'y ai même retrouvé les costumes que Billy Wilder utilisera plus tard dans Certains l'aiment chaud. En fait on retrouve à mort de Fellini chez Ken Russel. Et du Metroplis de Fritz Lang. La beauté art déco de L'abominable Dr Phibes, c'est magique. C'est vraiment le cinéma vivant, comme j'aime aussi ;)

      Supprimer
    2. J'ai chopé ce (Women in) Love, il est programmé pour cette semaine. Après s'être fait Valentino, Les Diables et Lisztomania en deux jours, on va laisser nos cerveaux en jachère avant de repartir de plus belle ))) C'est que mine de rien, c'est un cinéaste traumatisant, ce Ken Russell, tu vois ses films à 15 ans et tu en régurgites le jus à 50 !!!!
      Comme tu le dis si bien, il nous manque.

      Supprimer
  3. Bien vu. Tu réveilles des souvenirs ce qui est beaucoup et des nouvelles envies. J'en suis resté à TOMMY en fait, vu aussi plusieurs fois au cinéma à sa sortie mais le reste de la filmographie est resté pour moi un fantasme non réalisé, car j'imaginais et j'imagine Russel Sensuel, sex(y) en Diable. Une promesse de frisson dont on ne discerne pas forcément tous les ingrédients. Une promesse non testée. En fait je craignais, ça avant la lecture ici, je craignais des thèmes un peu stériles et hors sujet. Liszt? Dans un film haut en je ne sais quoi? À l'époque je m'étais plutôt tourné vers Jodorowxsky qui m'attirait davantage finalement. Bon, je vais regarder ce que ma médiathèque a pour de futur visionnage. Je mets dans ma liste en premier: Rudolf, Love ensuite je ne sais pas, Liszt? Franchement je doute encore un peu, moins mais un peu.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme tu l'as peut être vu, j'ai mis le lien pour télécharger Les Diables (sous ma signature) et c'est sans doute par là (et par Valentino, mais celui là pour le télécharger tu peux te lever de bonne heure) qu'il te faut commencer. Il est au-delà du descriptible.
      Lisztomania est différent sur le fond, c'est une farce allégorique. Très esthétique et complétement loufoque.

      Supprimer
  4. Je suis plus friand des comédies acerbes italiennes pratiquées par des cadors de la trempe de Dino Risi, Luigi Comencini, Mario Monicelli, Carlo Lizzani, Vittorio de Sica qui, avec l'aide d'acteurs prestigieux, tels que Marcello Mastroianni, Alberto Sordi, Ugo Tognazzi, Walter Chiari, Nino Manfredi, Vittorio Gassman et bien d'autres encore ont prodigué des œuvres iconoclastes qui mettaient à mal les travers de leur époque.
    Il ne faut pas oublier également les actrices italiennes telles que Anna Magnani, Claudia Cardinale, Sophia Loren, Gina Lollobrigida, Sylva Koscina qui grâce à des rôles forts ont défendu la cause féminine avec subtilité.
    Des cinéastes ancrés plus volontiers dans le drame ont aussi fait des merveilles, c'est le cas notamment de Luchino Visconti dont la mise en scène fastueuse s'accompagne souvent de passages sulfureux, de Passolini bien entendu ainsi que d'Elio Petri et de ses charges virulentes contre la société italienne.
    Quant à Ettore Scola, c'est peut-être lui le plus corrosif de tous, tant ses films se montrent impitoyables dans leur manière de décrire l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus vil.
    En ce qui concerne Fellini, je te rejoins sur I Vitteloni (son troisième film) qui avec Il Bidone, la Dolce Vita et une partie de 8 1/2 représente ce qu'il a fait de mieux avant qu'il ne plonge dans fantasmogories de moins en digeste.
    De tout façon, ce qu'il y a de génial avec le cinéma italien de cette époque, c'est qu'il y en avait pour tous les goûts, tant tous ces talents conjugués savaient abordés n'importe quel genre avec une classe folle.
    Pour conclure, la richesse de ce cinéma a de quoi donner le vertige et occuper toute une vie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais moi aussi je suis friande des comédies acerbes que tu cites, ainsi que de tous ces acteurs et actrices -en passant il parait que Gina Lollobrigida fut odieuse sur le tournage de Pinocchio-, et oui Ettore Scola dépeint l'âme avec autant de tendresse que de tristesse... c'est fantastique.
      Et Ken Russell, est une drogue. On vient de revoir Au delà du réel, et il agit comme tel. C'est quand tu penses que tu es en haut, que ça commence vraiment. Ce cinéma là, ça nourrit et à ce propos je remercie Hugo de nous avoir repropulser dans cet univers explosif. Merci

      Supprimer
    2. Je confirme que Gina Lollobrigida est odieuse, cette garce a brisé mon innocent cœur d'enfant à chaque fois que je la voyais dans un film !!! )))))

      Supprimer
  5. La Lollobrigida était la Diva par excellence, pour autant elle était bien meilleure actrice que ce que l'on a bien voulu laisser entendre. Dans la série des Pains, amour et fantaisie, elle est dans son interprétation aussi juste et drôle que ce cador de De Sica et dans ses tous premiers films elle révèle une facette plus dramatique de son jeu qui nous touche direct au cœur.
    Hier soir, je me suis regardé à nouveau Femmes dangereuses de Luigi Comencini; un pur régal de fantaisie et de finesse d'observation qui ausculte au plus près la fourberie masculine et la diversité des couples. TOUS les acteurs, y compris dans les rôles secondaires ou carrément passager, sont géniaux: Renato Salvatori dans le rôle du couillon de service fait merveille, Franco Fabrizi en séducteur veule nous amuse; quant à Sylva Koscina et Dorian Gray, elles font étalages de leurs charmes et de leur malice de façon clairvoyante.
    Le scénario est une mécanique de précision qui enchaîne à la perfection les rebondissements et les passages tantôt tendres tantôt drolatiques.
    A la vision d'un tel film, on n'a qu'un désir se trouver pour de vrai au milieu de ces personnages attachants afin de partager leurs péripéties.
    Le cinéma italien de cette époque bénie, il pique au cœur autant qu'il secoue les zigomatiques: c'est un alliage savant et parfait de genres antinomiques.
    Et un bonheur sans cesse renouvelé de retrouver sur nos écrans des comédiennes et des comédiens qui semblent faire parti de notre famille ou de nos ami(e)s.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En parlant de Comencini, je m'en suis fait un petit cycle en début d'année -dont Pinocchio et l'excellent Le grand embouteillage), mais je ne pense pas connaitre Femmes dangereuses, je pars en chasse merci. (En passant tu développerais à peine que ça ferait un super papier sur le cinéma italien, et je serais sans conteste ta première cliente <-- ceci est une vrai requête -_*)

      Supprimer
  6. T'es sacrément atteint Ranx, mais je t'aime !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Apocalypse de Jean, Bernanos, De Maistre, Huysmans,Bloy, Dick... : t'es pas le mauvais mec non plus. Tu as un blog? Je ne l'ai pas trouvé.

      Supprimer
  7. Je viens de voir The Boy Friend, un hommage gentiment vachard aux comédies musicales d'antan que la mise en scène exubérante de Russell rend des plus singuliers.
    C'est un véritable tour de force coloré, aux décors et aux chorégraphies aussi splendides que profondément originaux (le numéro sur une platine vinyle géante !) qui nous émerveille à chaque plan tout en nous dévoilant toutes les bassesses qui peuvent sévir dans ce milieu.
    Gros coup de cœur pour Twiggy - l'icône des 60's - qui dans son premier rôle se révèle confondante de naturel et d'un talent hors norme.
    Ne vous privez pas de ce bonbon acidulé qui vous en mettra plein les mirettes !

    RépondreSupprimer