dimanche 15 décembre 2013

eaSTBouND aND DowN, Le GRaND FiNaL


Alors que tout aurait dû s’arrêter au terme de la saison 3, Danny Mc Bride remet le couvert avec une quatrième et ultime saison de Eastbound and down, sa série humoristique décapante qui nous pousse à des crises de rires incontrôlables. Je vous rassure tout de suite, ce come-back est tout sauf opportuniste et foireux car il synthétise en une saison tout l'esprit de ce show (sacrément mauvais et teigneux l'esprit) qui a marqué la comédie U.S. de son empreinte indélébile en envoyant au panier toutes ces comédies soit disant osées que l'on nous fourgue sans vergogne à longueur d'année.


Après avoir simulé sa mort dans l'épisode final de la saison 3 (un des nombreux plan débile et parfaitement inutile de ce gugusse), Kenny Powers se retrouve à végéter dans une banlieue américaine en tant que père de famille responsable. Il faut le voir ronger son frein, alors qu'il officie en tant que simple employé dans une agence de location de voitures tandis que son patron l'humilie constamment, pour comprendre que, putain non, cette vie de labeur et de compromission n'est définitivement pas faite pour cet énergumène. Face à sa femme qui a un travail plus gratifiant que lui, face à ses voisins envahissants trop propres sur eux et face au refus de sa banque de lui accorder un prêt pour construire une putain de piscine digne de ce nom qui lui apportera enfin un peu de prestige dont sa vie a tant besoin, il étouffe et se sent émasculé. Où sont les honneurs où est la gloire où est l'argent qui lui est dû, bordel !? On sent bien que ce fou furieux va bientôt péter une durite et ce sera la rencontre avec un de ses anciens ami, devenu vedette de show sportif télévisuel, qui va foutre le feu aux poudres. Il parvient à se faire engager pour participer à cette émission et, à partir de là, tout va partir en couille !


Guy Young, le présentateur vedette, au sourire ultra brite se révélera une enflure de première qui limoge quiconque ose lui faire de l'ombre. Et, comment dire, Kenny est tout, mais alors tout sauf discret. Rapidement les rapports entre ces deux olibrius à l’ego surdimensionné vont tourner au vinaigre. Ce sera à celui qui écrasera l'autre en premier et le carnage sera immense.
Les premiers à en pâtir seront les proches de Kenny qui se laisseront entraînés par la démesure dont il fait preuve en toute circonstance. Dès que l'argent se remet à couler à flot, il s'embarque dans des orgies démentielles, se met à flamber à foison et devient odieux envers tout le monde.


Pour forger le caractère de son fils de 5 ans, il lui offre...un loup! Pour s'attirer les faveurs d'April, sa femme, il la traite comme une pute en lui balançant littéralement des billets à la figure! Pour éviter de se faire sermonner par elle parce qu'il a trop abusé de coke lors d'un soirée déjantée, il accuse quelqu'un d'autre des pires exactions et de ce fait, il brise un couple! Pour que ce boulet de Steve, son servile disciple, cesse de le bassiner avec ses problèmes d'érection, il lui préconise de changer d'allure; de s'arranger physiquement et vestimentairement. Et avec ce demeuré les choses vont aller très très loin (toutes les tenues qu'ils arborent sont à se pisser dessus de rire et quant à ses changements physiques radicaux, ils vont laisser des traces...). Bref, Kenny redevient la personne infréquentable des débuts de la série: soit son pire ennemi au bout du compte.


Une fois de plus, on assiste médusé à un festival de situations aussi dérangeantes qu'hilarantes transfigurées par un casting de haut vol. Ken Marino, dans le rôle de Guy Young, est exemplaire de félonie; Steve Little se montre encore sous son plus mauvais jour de façon tordante; Tim Heidecker et Jillian Bell incarnent à la perfection des voisins insupportables dont on se délecterait à leur asséner des claques toute une journée durant et l'apparition furtive d'un Alexander Skarsgard méconnaissable - qui plus est dans un rôle muet (!) - est désopilante à souhait.


Aucune limite ne semble arrêter ce frappadingue de Mc Bride dans l'humour le plus trash. A ce titre la cameo de Sacha Baron Cohen va en laisser plus d'un sur le cul tant elle repousse les limites de l'indécence. Mais mine de rien la série égratigne également les dérives de la télé poubelle au travers de ses scènes foutrement scabreuses. Elle tape là où ça fait le plus mal et Dieu que c'est bon !


Pour autant, comme les précédentes saisons, sous la gaudriole la plus exubérante se cache une fêlure qui rend le personnage imbuvable de Kenny Powers attachant. Il a beau s'égarer dans les grandes largeurs, il finit toujours par se rependre et, au terme de moult péripéties outrancières, il comprend que l'essentiel ne se résume pas uniquement à la célébrité et au flouze. Malgré tout la dernière scène, d'une finesse qui surprendra bien son monde, laisse le personnage à jamais dans ses contradictions. Pour notre plus grande satisfaction et tant pis pour les culs pincés qui aiment que tout soit bien lisses et aseptisés car tel Kenny, on les emmerde ces cons là !


Harry Max.

4 commentaires:

  1. Purée, oui ! Quelle final en fanfare que celui ci, Kenny Powers met les bouchées doubles pour cette ultime saison qui nous laisse avec une grosse envie de voir la série déclinée au cinéma et vite ! Avec Will Ferrell comme producteur et vu la pléiade de guests (de Marilyn Manson à Sacha Baron Cohen en passant par LIndsay Lohan) on peut imaginer que ça ne serait pas impossible et totalement justifié tant le personnage créé par Danny Mc Bride incarne notre époque dans toute sa décadente arrogance.
    Ratez surtout pas ça !
    Hugo

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  2. Un peu moins trasho que dans les autres saisons mais toujours aussi dingue Kenny, il fait plaisir à voir ;) J'ai bien aimé ce nouveau personnage Guy Young, quintessence de la mégalomanie qui donne droit à un duel aquatique d'anthologie et toujours et encore Steve Little ;))))

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    1. Ce Steve Little est phénoménal! Il n'a aucune pudeur et pratique un humour sans limite qui procure autant le malaise que l'hilarité. C'est clair qu'avec Mc Bride leur association est pour le moins détonante.

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  3. hugo c'est sympa, mais moi je suis pas trop séries, vous aurez pas plutôt des chansons à me faire découvrir ... ma télé c'est mon pc en fait, et moi le ciné j'y vais ou je stream i strom stromen, j'ai pas le temps pour ce genre de déconne ... des chansons des chansons des chansons ...

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