Alors que
tout aurait dû s’arrêter au terme de la saison 3, Danny Mc
Bride remet le couvert avec une quatrième et ultime saison de
Eastbound and down, sa série humoristique décapante
qui nous pousse à des crises de rires incontrôlables. Je vous
rassure tout de suite, ce come-back est tout sauf opportuniste et
foireux car il synthétise en une saison tout l'esprit de ce show
(sacrément mauvais et teigneux l'esprit) qui a marqué la comédie
U.S. de son empreinte indélébile en envoyant au panier toutes ces
comédies soit disant osées que l'on nous fourgue sans vergogne à
longueur d'année.
Après avoir
simulé sa mort dans l'épisode final de la saison 3 (un des nombreux
plan débile et parfaitement inutile de ce gugusse), Kenny Powers
se retrouve à végéter dans une banlieue américaine en tant
que père de famille responsable. Il faut le voir ronger son frein,
alors qu'il officie en tant que simple employé dans une agence de
location de voitures tandis que son patron l'humilie constamment,
pour comprendre que, putain non, cette vie de labeur et de
compromission n'est définitivement pas faite pour cet énergumène.
Face à sa femme qui a un travail plus gratifiant que lui, face à
ses voisins envahissants trop propres sur eux et face au refus de sa
banque de lui accorder un prêt pour construire une putain de piscine
digne de ce nom qui lui apportera enfin un peu de prestige dont sa
vie a tant besoin, il étouffe et se sent émasculé. Où sont les
honneurs où est la gloire où est l'argent qui lui est dû, bordel !?
On sent bien que ce fou furieux va bientôt péter une durite et ce
sera la rencontre avec un de ses anciens ami, devenu vedette de show
sportif télévisuel, qui va foutre le feu aux poudres. Il parvient à
se faire engager pour participer à cette émission et, à partir de
là, tout va partir en couille !
Guy
Young, le présentateur vedette, au sourire ultra brite se
révélera une enflure de première qui limoge quiconque ose lui
faire de l'ombre. Et, comment dire, Kenny est tout, mais alors
tout sauf discret. Rapidement les rapports entre ces deux olibrius à
l’ego surdimensionné vont tourner au vinaigre. Ce sera à celui
qui écrasera l'autre en premier et le carnage sera immense.
Les premiers
à en pâtir seront les proches de Kenny qui se laisseront
entraînés par la démesure dont il fait preuve en toute
circonstance. Dès que l'argent se remet à couler à flot, il
s'embarque dans des orgies démentielles, se met à flamber à foison
et devient odieux envers tout le monde.
Pour forger
le caractère de son fils de 5 ans, il lui offre...un loup! Pour
s'attirer les faveurs d'April, sa femme, il la traite comme une pute
en lui balançant littéralement des billets à la figure! Pour
éviter de se faire sermonner par elle parce qu'il a trop abusé de
coke lors d'un soirée déjantée, il accuse quelqu'un d'autre des
pires exactions et de ce fait, il brise un couple! Pour que ce boulet
de Steve, son servile
disciple, cesse de le bassiner avec ses problèmes
d'érection, il lui préconise de changer d'allure; de s'arranger
physiquement et vestimentairement. Et avec ce demeuré les choses
vont aller très très loin (toutes les tenues qu'ils arborent sont à
se pisser dessus de rire et quant à ses changements physiques
radicaux, ils vont laisser des traces...). Bref, Kenny
redevient la personne infréquentable des débuts de la série: soit
son pire ennemi au bout du compte.
Une fois de
plus, on assiste médusé à un festival de situations aussi
dérangeantes qu'hilarantes transfigurées par un casting de haut
vol. Ken Marino, dans le rôle de Guy Young, est
exemplaire de félonie; Steve Little se montre encore sous son
plus mauvais jour de façon tordante; Tim Heidecker et
Jillian Bell incarnent à la perfection des voisins
insupportables dont on se délecterait à leur asséner des claques
toute une journée durant et l'apparition furtive d'un Alexander
Skarsgard méconnaissable - qui plus est dans un rôle muet
(!) - est désopilante à souhait.
Aucune
limite ne semble arrêter ce frappadingue de Mc Bride dans
l'humour le plus trash. A ce titre la cameo de Sacha Baron Cohen
va en laisser plus d'un sur le cul tant elle repousse les limites de
l'indécence. Mais mine de rien la série égratigne également les
dérives de la télé poubelle au travers de ses scènes foutrement
scabreuses. Elle tape là où ça fait le plus mal et Dieu que c'est
bon !
Pour autant,
comme les précédentes saisons, sous la gaudriole la plus exubérante
se cache une fêlure qui rend le personnage imbuvable de Kenny
Powers attachant. Il a beau s'égarer dans les grandes largeurs,
il finit toujours par se rependre et, au terme de moult péripéties
outrancières, il comprend que l'essentiel ne se résume pas
uniquement à la célébrité et au flouze. Malgré tout la dernière
scène, d'une finesse qui surprendra bien son monde, laisse le
personnage à jamais dans ses contradictions. Pour notre plus grande
satisfaction et tant pis pour les culs pincés qui aiment que tout
soit bien lisses et aseptisés car tel Kenny, on les emmerde
ces cons là !
Harry Max.
Purée, oui ! Quelle final en fanfare que celui ci, Kenny Powers met les bouchées doubles pour cette ultime saison qui nous laisse avec une grosse envie de voir la série déclinée au cinéma et vite ! Avec Will Ferrell comme producteur et vu la pléiade de guests (de Marilyn Manson à Sacha Baron Cohen en passant par LIndsay Lohan) on peut imaginer que ça ne serait pas impossible et totalement justifié tant le personnage créé par Danny Mc Bride incarne notre époque dans toute sa décadente arrogance.
RépondreSupprimerRatez surtout pas ça !
Hugo
Un peu moins trasho que dans les autres saisons mais toujours aussi dingue Kenny, il fait plaisir à voir ;) J'ai bien aimé ce nouveau personnage Guy Young, quintessence de la mégalomanie qui donne droit à un duel aquatique d'anthologie et toujours et encore Steve Little ;))))
RépondreSupprimerCe Steve Little est phénoménal! Il n'a aucune pudeur et pratique un humour sans limite qui procure autant le malaise que l'hilarité. C'est clair qu'avec Mc Bride leur association est pour le moins détonante.
Supprimerhugo c'est sympa, mais moi je suis pas trop séries, vous aurez pas plutôt des chansons à me faire découvrir ... ma télé c'est mon pc en fait, et moi le ciné j'y vais ou je stream i strom stromen, j'ai pas le temps pour ce genre de déconne ... des chansons des chansons des chansons ...
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