vendredi 28 juin 2013

DaNNy McBRiDe, eaSTBouND aND doWN

Harry Max, notre traqueur de séries en chef, est absolument formel, Kenny Powers est le personnage incontournable du moment. Et il a foutrement raison !


Il ne vous a pas échappé que depuis quelque temps l’équipe de Ranx est en mode Ferrell tout azimut. Et après avoir vu quasiment toute la production cinématographique du bonhomme, on se sent tellement frustré -car en manque de notre dose quotidienne d’humour déjanté- que l’on en vient à regarder de plus près les personnes qui gravitent autour de lui.
Et là autant dire tout de suite que l’on trouve du lourd.

Tout le monde ou presque connaît les incontournables Steve Carrell (« The Office » version U.S. où la vie de bureau passée au crible de la satire décapante, « L’incroyable Burt Wonderstone » et ses magiciens frappadingues à l’égo aussi démesuré que la grandiloquence de leurs tours), John C.Reilly (l’acolyte de Will dans le gravissime « Step Brothers » qui a également joué dans « Walk Hard : The Dewey Cox Story », un curieux film sur l’ascension et la chute d’un chanteur), Sacha Baron Cohen (dont « The Dictator » son dernier méfait en date est exemplaire de connerie) et les indéboulonnables Vince Vaughn (toujours impérial même dans ses films les moins convainquant) et Ben Stiller (dont son film « Déjanté », avec Jim Carrey dans un rôle plus inquiétant que comique, se doit d’être réévalué) mais avez-vous déjà entendu parler de Danny R. Mc Bride ?


Son visage de rustaud mal embouché ne vous ait peut-être pas inconnu puisque il apparaît, entre autres, dans « Le monde (presque) perdu » au côté de Mr Ferrell; dans « 30 minutes maximum », où il joue le rôle d’un criminel amateur (et surtout abruti total) qui se balade avec des explosifs sur lui et dans «Date Limite » qu’il sauve de l’indigence grâce à sa mémorable interprétation d’un vétéran paraplégique belliqueux de la guerre d’Irak qui met une branlée magistrale à un Robert Downey Jr. qui ramenait un peu trop sa fraise face à lui.


Bref, on pourrait croire que ce drôle de gugusse là est un spécialiste des seconds rôles marquants dans lesquels il excelle à un tel point qu’il fait de l’ombre aux acteurs principaux qui ont le malheur de s’être frotté à lui (une sorte de John Goodman donc) sauf qu’il est bien plus que cela. Et il nous le prouve haut la main avec sa série « Eastbound and down » où il est tour à tour co-scénariste, co-producteur et –enfin- acteur principal.

Dans cette série diffusée sur HBO, il incarne Kenny Powers un joueur de baseball dont l’éphémère heure de gloire est depuis bien longtemps révolue. D'ailleurs  il est à ce point dans la lose la plus extrême que lui et sa coupe de cheveux d’un autre monde n’ont pas d’autre choix que d’aller squatter dans la famille de son frère aîné qui habite un bled si paumé que même votre tante Georgette ne voudrait pas y foutre un doigt de pied. Lorsqu'il débarque chez son frangin, ce lascar se croit d’emblée en terrain conquis et, comme il se prend encore pour une célébrité à qui tout est due, il se comporte tel un seigneur dans son domaine. Avec un tel comportement, il ne tarde pas à se mettre à dos sa belle sœur qui voit d’un mauvais œil l’arrivée dans son foyer, jusqu'à là bien paisible, d’un type qui jure tel un roumain à qui on a piqué son lave glace et qui enquille les verres d’alcool avec autant de dextérité que les membres de Mötley Crüe lors de leur fastueuse époque. Sommé de trouver un emploi, il obtient un poste de professeur d’éducation physique dans un lycée où il assène ses cours désastreux entre deux rails de coke tandis qu’il drague à fond les manettes une de ses anciennes conquêtes alors qu‘elle est fiancée au principal, soit son propre patron!


On l’aura compris Kenny est une enflure de première qui ne pense qu’à sa poire et se sert sans vergogne de quiconque pourra lui rendre service. Pour lui sa présence dans cette ville minable est un cadeau inestimable qu’il fait aux bouseux qui l’habitent: c’est un putain de Dieu et on lui doit respect et obéissance. Seulement voilà, il passe rapidement aux yeux de tous pour ce qu’il est véritablement: un plouc égocentrique au bord du gouffre d’une lâcheté sans nom qui accumule les bourdes impardonnables.
L’un des nombreux moments les plus jouissifs de la saison 1 (qui ne se compose que de six épisodes de vingt-cinq minutes seulement), c’est incontestablement lorsqu'il se retrouve face à un vendeur filou de voiture de luxe, incarné par un Will Ferrell en roue libre, qui l’humilie publiquement en prouvant aux yeux de tous qu’il ne vaut plus rien en tant que lanceur au baseball.


Tout le talent de cette série est de nous faire aimer ce personnage peu amène, qui possède les pires défauts qu’ils soient, au travers de scènes touchantes où ils révèlent ses fêlures car au-delà de la gaudriole une certaine gravité se fait jour.

Entouré d’un casting de premier choix (la mimi Katy Mixon dans le rôle de la femme qui lui fait tourner la tête; le désopilant Steve Little qui incarne l’inquiétant disciple de Kenny Powers qui ferait n’importe quoi pour être son ami, même s’accuser d’un accident de voiture à sa place!; le bipolaire Andrew Daly qui joue le principal méchamment largué du lycée qui ne parvient à faire l’amour qu’après s’être excité sur son vélo d’appartement alors qu’il contemple sur un écran plasma des filles à poils qui se fouettent à coups de soutifs dans une piscine; l’hilarant Ben Best qui interprète le tenancier de bar constamment stone qui fournit Kenny en drogues de toutes natures, notamment en stéroïdes qui, selon lui, seront indispensables pour son retour en tant que champion de baseball et Sylvia Jeffries dont son personnage de pute cradingue apprendra qu’il faut se méfier d’une excursion en jet ski avec un Kenny revanchard), Danny R. Mc Bride fait feu de tout bois avec cette série qui n’hésite pas à pratiquer un humour rentre dedans et mal élevé.
Quant on sait qu’en plus de cela la musique a été confiée à Wayne Kramer (l’ex MC5 pour les incultes et là, si vous n’arrivez pas à le situer, vous n’avez qu’à retourner écouter cet âne de Calogero !) et que chaque extraits de chansons est une tuerie, il n’y a plus à tergiverser: il faut impérativement, bande de petits branleurs que vous êtes, vous jeter illico presto sur ce petit bijou car il en va de votre bien être, non mais! 


Pour l’instant la série comporte 3 saisons et la quatrième, qui sera hélas son ultime, est annoncée pour septembre 2013 sur les écrans américains. Pour ma part, je me suis fait d’un seul tenant la saison 1, tellement elle est addictive.


Pour finir de vous convaincre, sachez seulement que la saison 2 monte encore plus en puissance narrative. Elle débute par un surprenant changement de décor (muy caliente…), l’arrivée de nouveaux personnages plus extravagants que d’habitude (c’est dire !), elle balance des pétages de plomb plus outrés ainsi que des moments de gêne plus prononcés et, pour couronner tout ça, nous avons droit à l’apparition, à la fin du quatrième épisode, d’une guest star de choix qui promet beaucoup, ce vieux briscard Don Johnson himslef qui ces derniers temps fait son come back au détour de multiples rôles secondaires qui, au vu du talent qu’il déploie, nous fait amèrement regretter que sa carrière cinématographique n’ait jamais vraiment décollé.


Bref, regarder Kenny Powers, un fils de pute de première que vous allez finir par adorer !

Harry Max


8 commentaires:

  1. C'est vrai qu'on l'aime cette enflure ;D Super acteur ce Danny Mc Bride ! Je sais bien qu'il ne lui ressemble pas, mais par moment dans la saison 2 il me faisait penser à Ice T. La coiffure peut-être :))
    Steve(n) Little aussi est à mourir de rire, j'en suis super fan, pourtant quel boulet !!!
    Le casting est super réussi, il donne une force supplémentaire à cette série.
    Merci Harry Max pour la découverte.
    Sylvie

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    1. Ouais, c'est vrai qu'il a un faux air d'Ice T. avec cette coupe de petite frappe; bien vu Sylvie! Quant au casting, HBO oblige, une fois de plus c'est du haut niveau; mêmes les plus petits rôles sont impeccables. D'ailleurs le nain teigneux de la saison 2, qui veut taillader tout le monde avec son couteau ridicule, m'a fait hurler de rire tellement il est bon.
      Avec une histoire aussi riche en humour qu'en émotion et des acteurs d'un tel calibre, il n'y a plus qu'à s'installer confortablement et à savourer son putain de plaisir!

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    2. hahaha !! ce nain je l'adore aussi ! même l'âne joue bien ;D

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  2. Hey, je suis en cours de rattrapage chez toi , je ne connaissais pas du tout les zigotos et les films dont tu parles dans ce billet...Je suis très classique en mode comique, je crois que je me suis arrêtée à Louis de Funès période Hibernatus ;D (j'ai du taf de retard !)
    ps: non, j'ai adoré dans un autre style: "Be kind rewind" de Michel Gondry, je dois avouer que Jack Black me fait bien marrer dans son genre gros beauf indécrottable ;D

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    1. Alors que je ne suis pas trop client de Gondry, je trouve qu'effectivement "Be Kind Rewind" vaut largement le détour tant la folie douce qui habite ce long métrage est jubilatoire. Jack Black est pour beaucoup dans cette réussite et je te conseille de mater "Tenacious D. in the pick of destiny", une parodie sur les groupes métal, dans lequel il est à pisser de rire! Dans "Tonnerre sous les tropiques" de Ben Stiller, il envoie du bois également. Et pour confirmer que là où il y a Will Ferrell les talents affluent, sache que Mister Black fait une apparition à ses côtés dans "Anchorman"(soit "Présentateur vedette: la légende de Ron Burgundy" en français)qui est l'un des meilleurs films de cet énergumène.

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    2. On vient d'attaquer la saison 3, purée, si la 2 nous aurait presque tiré des larmes, celle ci démarre méchamment trash ! Ce Will Ferrell est décidément complètement à la masse, tout y passe. Je préfère ne pas énumérer la somme de situations d'un goût plus que douteux...C'est dément. On y retourne de suite.
      Hugo

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    3. @Arielle, dans High Fidelity il est bon aussi. Sinon, rien à voir avec la bande Will Ferrel, mais un film sympa : American Trip
      Des bises ♥

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    4. Pour Hugo: "Eastbound and down" bien que co-produit par Ferrell, c'est avant tout le bébé de Danny McBride qui question folie n'a vraiment rien à lui envier. D'ailleurs si tu veux du douteux regarde le film "Your Highness" (où il a les mêmes fonctions que dans sa série), tu vas être servi là! Quant à Will Ferrell, jette donc un oeil sur son site web "Funny or die", c'est que du velours...

      Pour Sylvie: "American Trip" avec Russell Brand, je l'avais oublié celui-là; je cours me le procurer fissa!

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