mardi 15 novembre 2022

JiMi HeNDRiX → PosT iNCaRNaTioN

 


Invariablement chaque nouvel album des Red Hot Chili Peppers finit par me ramener à Jimi Hendrix. Sans doute qu'ils en seraient fiers. Jimi Hendrix, nom magique s'il en est, survivant aux modes sans qu'aucune explication ne tienne la route. Dites moi ce que des mômes d'aujourd'hui, biberonnés à l'aseptisé, peuvent bien trouver comme satisfaction à l'écoute du magma hendrixien ? On se le demande, et la minute d'après on s'en fout. 

On a tous notre petite histoire avec Hendrix, même si je suis bien incapable de me souvenir de comment il est entré dans mon champ d'expérimentation. Toujours est-il que ramener Electric Ladyland dans ma turne m'avait semblé la chose à faire. Depuis j'en ai plein d'exemplaires avec des pochettes différentes et je suis bien content. Par contre, je n'ai qu'un seul Axis:Bold as Love, et en mono alors qu'il est farci d'effets stéréo stupéfiants, une cocasserie de plus à laquelle il faudra que je remédie. Le solo de bold as love en mono, remarquez bien, envoie plus encore que lorsqu'il se liquéfie d'un baffle à l'autre. Mais qui peut raisonnablement se passer du plaisir de l'entendre traverser son crane comme un TGV lysergique ? 



Are You Experienced est aussi brut que Axis est sophistiqué, il contient bon nombre de morceaux légendaires, plus qu'aucun autre des trois albums que Hendrix a eu le temps de finaliser (le terme est important, on le verra vite). Foxy lady, manic depression, fire, can you see me, red house, i don't live today, Purple haze, Hey Joe constitueront invariablement l'ossature de ses concerts de 1967, année de leur création, à 1970, année létale. 

Are You Experienced, Axis:Bold As Love et Electric Ladyland sont, pour des raisons différentes, preuves de la richesse du répertoire hendrixien, nécessaires à quiconque attend de la musique qu'elle soit un moyen d'élévation. Un foutu truc pour planer, danser, jouir. Qui d'autre peut se targuer d'avoir gravé un machin aussi indéfinissable que third stone from the sun ? Qu'est ce que je l'aime celle là, mais ne me demandez pas de décrire à quoi elle ressemble. Un instrumental surf ? Un instrumental avec des voix ! Mieux, un instrumental surf qui évoque l'hyper espace !! C'est dire si les étiquettes vont mal au bonhomme. Sauf que lui aussi aimait le Surfer d'argent. 

Sans vouloir faire genre, faut reconnaître que Hendrix titille certaines zones à un degré que les autres n'effleurent même pas. Le sexe est souvent mis en avant à son sujet, à juste titre. Qu'il fasse frétiller sa langue ou qu'il s'offre à genoux aux caresses de son public féminin, Hendrix affiche une implication sexuelle toute autre que celle dégagée par la préciosité des poses de ses homologues. Pas besoin de vantardise, il est implicitement celui dont l'aura éclipse tout le voisinage. Il suffit de regarder les réactions des deux gamines du concert à Berkeley de 1970 pour piger que son attitude éveille autre chose que l'esprit. Ce qui ne veut pas dire que Jimi Hendrix n'éveille pas l'esprit. Loin de là. De par tout ce qu'il irradie, de son être comme de sa musique, Hendrix transcende la négritude à laquelle la société le résume et invoque la flamboyance sans entrave du grand esprit de la nation indienne. Muddy Waters, dont le pseudonyme ouvrait des pistes, l'a lui-même affirmé "le blues doit au moins autant au two step indien qu'à l'Afrique." Jimi Hendrix, d'origine Cherokee, ne l'aura pas contredit. De tous les bluesmen, plus encore que John Lee Hooker et sa pulsation monolithique primaire, il est celui qui s'approprie sans équivoque l'héritage amérindien. Cherokee mist n'a jamais trouvé sa forme définitive, ce qui semble être dans l'ordre des choses, planqué sur d'obscurs bootlegs ce morceau en mutation perpétuelle, puisé à la source des traditions, démontre à quel point Jimi Hendrix n'est pas reparti du Jazz, du Blues, du Ragtime ou du Rock'n'Roll. Il est reparti de bien avant, de la pulsion originelle des chants de pluie, des chants de chasse, des chants d'amour. Et forcément, il est arrivé ailleurs, là où aucun autre n'a abouti. Hendrix a tracé tout droit, mais pas vers l'horizon, il a tracé tout droit vers Saturne.



On avait toutes les chances de se planter en voulant découvrir Cherokee mist, avant qu'elle soit officialisée tardivement sur Both sides of the sky, vu que les bootleggers ont cette manie de donner le même titre à différents morceaux, aussi aisément que différents titres à un même enregistrement. La version que j'évoque est quasi imperceptible, presque immatérialisée. Elle flotte comme les particules de vie dans le liquide séminal, se mouve entre nos cellules, défie notre stabilité en ajoutant vertige et haut le cœur à notre répertoire sensoriel. Au delà de son métissage, Jimi Hendrix avait un vécu que ses contemporains de la pop music ne pouvaient qu'imaginer, il passa plusieurs années dans une réserve auprès de sa grand-mère, puis écuma durant cinq ans le chitlin' circuit, héritier tout aussi enclavé des juke-joints de la ségrégation. Avec sa longue partie de feedback et son rythme tribal soutenu par une seconde guitare qui égraine une lente succession de notes répétitives, cherokee mist exprime en 7 minutes une somme de cultures qui s'élancent d'un même tronc millénaire. 



On le sait, la part commercialisée de son vivant ne représente qu'une infime partie de l'œuvre hendrixienne. Il passa un temps infini à parcourir les routes du monde, spécifiant chaque étape par un concert dantesque. La chance voulut que beaucoup furent enregistrés -peu importe dans quelles conditions- certains furent filmés, si ça n'avait pas été le cas le rock serait privé de ses plus insolentes images. Quand, enfin, il se trouvait en studio, n'allez pas croire que c'était pour débiter singles et albums à coup de morceaux rondement mis en place. Durant des nuits entières, Jimi Hendrix invitait les groupes de passage à New York à jouer avec lui. Les jam-sessions sont légions, elles couvrent des centaines d'heures de bandes magnétiques. Parmi elles, il pioche un voodoo chile enregistré avec Stevie Winwood et Jack Casady, découpe et réassemble un puzzle dont il est seul à connaître le motif. Le reste trouvera postérité plus tard. Sur des cassettes que l'on se refilait entre initiés, mille fois repiquées, leur son épuisé laissant place à nos délires qu'il débridait. On fantasmait Hendrix, plus qu'on ne l'entendait. 




Les albums posthumes de Jimi Hendrix sont un cas d'école, longtemps décrié le business post mortem est dorénavant partie intégrante du business tout court. Peut être même, si l'on faisait les comptes, qu'il en est la partie dominante. Pas un Noël sans un coffret Beatles, Prince ou un live de Jimi Hendrix (L.A Forum 1969 sera dans les bacs lorsque vous lirez ceci), pas une année sans anniversaire de naissance, de mort, de parution, auxquels s'ajoutent remastérisations, remix, bonus. Le temps donne la même couleur aux gens, celle de l'argent. Qu'en est-il cinquante ans après de la trilogie maudite Crash Landing, Midnight Lightning, Nine to the Universe

Le premier, accusé de tous les maux lors de sa sortie en 1975, rafistolages de studio, réenregistrements de la majorité des pistes (seul Hendrix fut conservé, ce qui est plutôt sympa) reste ce qu'il a toujours été. Un foutu bon disque de funk rock poisseux, traversé d'éclairs de génie (peace in the Mississippi) et conclut par un dub disco au titre douteux, captain coconut, que les DJ's en mal de renouvellement seraient bien avisés de tester sur leurs playlists. Effet surprise garantie. 

Midnight Lightning qui lui succède quelques mois plus tard recentre les débats autour de la pulpe heavy blues qui fit la renommée du guitariste. Tout autant retouché, mais beaucoup plus organique, il n'en est pas moins anecdotique à l'exception d'une démentielle version studio de machine gun

Nine to the Universe de 1980 est d'une toute autre envergure. Si vous êtes allergique aux effusions instrumentales, fuyez. Point de retouche ici, mais une succession de jams furieuses dominée par celle qui donne son nom à l'album et celle avec Larry Young que je vous conseille de dégoter sur bootleg en version non éditée, réduite ici de 20 à 8mns elle s'écoute amputée d'une large partie des réponses que le clavier fait au guitariste, sans toutefois perdre l'intensité de l'instant. Nine to the Universe est le disque pour musiciens par excellence, à réserver aux cramés que l'absence de structure ne rebute pas, aux aficionados du free. 

A choisir je trouve ces albums là plus honnêtes que les récentes révisions annuelles aux titres labyrinthes qui tentent de créer d'hypothétiques albums tel que les aurait soi-disant voulu un artiste mort depuis 50 ans en se basant sur des indications griffonnées de ci de là et des concepts issus de brainstormings fumeux. Dans les faits, on a droit à d'impérieux liftings aux masterings compressés comme des puceaux dans leurs jeans.




Le nec-plus-ultra de la production post-mortem est en fait paru dès 1971 avec Cry Of Love qui regroupe les morceaux finalisés que Jimi Hendrix avait enregistré pour donner suite à Electric Ladyland. Le projet étant un double album Rainbow Bridge se chargea du reliquat six mois plus tard avec une cohérence tout juste amoindrie. Ce sont les seuls albums dignes de s'inscrire dans l'œuvre originelle. Ce qui n'est pas une raison pour s'en contenter. 

War Heroes et Loose Ends composés de chutes, de jams, d'inédits et de face B de singles sont sources d'inavouables plaisirs. Il faut entendre, sur le bordélique Loose Ends, la version de blue suede shoes précédée par les indications que donne Hendrix à Buddy Miles avant de délirer sur un heartbreak hotel réservé aux fétichistes. Aussi décousu qu'incandescent ce disque, entamé par un comin' down hard on me baby groovy à souhait, est un condensé de tout ce qu'il ne faut pas faire pour aboutir à un résultat professionnel, certes, mais quel pied de s'envoyer ça dans les tympans. War Heroes est techniquement mieux ficelé, mais tellement moins rigolo qu'en dépit de l'opinion généralement répandue, je lui préfère les fonds de tiroirs de Loose Ends.





De toute façon, je suis bon client en matière de live crapuleux et fonds de tiroirs, tant qu'on ne les fait pas passer pour autre chose que ce qu'ils sont et qu'aucun producteur ne cherche à les gonfler artificiellement. D'où mon amour pour les bootlegs. Où pourrait-on, ailleurs que sur un pirate, trouver une vingtaine de prises de voodoo child alignées comme à la parade ? Toutes plus dingues les unes que les autres. Dénicher d'apocalyptiques concerts donnés aux quatre coins du globe sans que protools ne vienne en gommer les dérives ? Laissées brutes dans leur jus on dégote d'interminables jams qui passent de l'accordage approximatif à de ravageuses envolées intergalactiques. Avec Traffic (A session) ou dieu seul sait qui (Freak out jam) il  existe une bonne cinquantaine de bootlegs indispensables rien que pour les enregistrements studio. Tellement indispensables que certains ont été officialisés sur Dagger records, subdivision créée par les héritiers du gaucher, qui ratissent plus large encore que notre Laeticia nationale, sans retrouver l'emphase caractéristique des bootleggers qui ne reculent devant aucune considération pour garnir jusqu'à la glotte tous les supports à leur portée. A eux seuls ils justifient l'ère numérique, tout en galvaudant ses critères d'excellence en balançant sur fichiers flac des machins cradingues au possible. 

On trouve sans trop se fouler la rate un live à Rome qui n'a d'autre mérite que les cris hystériques par lesquels les bella ragazza du cru ponctuent chaque soupir de foxy lady. Je vous jure, il faut avoir entendu ça pour piger tout ce que le rock a perdu lorsqu'il n'a plus su capter que l'intérêt des garçons. 



Il faut aussi impérativement, je ne plaisante pas avec ça, entendre les démos enregistrées dans son salon par un Jimi Hendrix seulement accompagné de sa guitare électrique (et occasionnellement de la sonnerie du téléphone). 

Les bootlegs sont une histoire dans l'histoire qui dépasse en émotions furieuses tout ce que le business et le talent ont filtré pour atteindre l'élégante finalité qui se commercialise domestiquée sous apparats offset chromatiques. Hendrix est mort sans avoir résolu l'équation qui torturait sa créativité les derniers mois de son existence, comment aller plus loin, se dédouaner du cadre des styles ? Et si aucun bootleg n'apporte de certitude sur ce à quoi la suite aurait ressemblé, tous tracent le cheminement d'une expression qu'aucune laisse ne vient étrangler. Régalez vous tant que c'est disponible gratuitement. A la vitesse où l'internet se voit réduit à un supermarché open all night, il se pourrait bien que l'on en vive les derniers instants de partage. Ce qui me console de la perte des géants qui, comme Hendrix, sont morts en s'imaginant à l'aube d'un monde meilleur.

Hugo Spanky


25 commentaires:

  1. Bel article ! 😊
    J'suis pas trop sûr que les jeunes (de moins de trente ans) en aient quelque chose à cirer d'Hendrix. Encore moins sûr qu'ils aient eu, un jour, la curiosité pour libérer quelques secondes leur attention de leur précieux (leur portable) pour s'intéresser au gaucher de Seattle. Oui, ceux qui s'intéressent à la guitare électrique, qui en jouent (ou gratouillent), ne manquent généralement pas de s'y pencher. Mais sinon... c'est de la préhistoire.
    Mais probablement que le jour où il sortira - enfin - un biopic digne de ce nom, ça changera la donne. Il n'y a qu'à voir l'engouement sur Queen après la sortie du film "Bohemian Rhapsody". Et encore, entre Queen et Hendrix, il y a un monde - même si les membres de Queen étaient tous des fans de Jimi.

    Il y a bien des (très) jeunes musiciens qui ne manquent de le mentionner dans leurs influences, mais c'est à se demander si ce n'est juste pour "faire classe". (surtout lorsqu'on les entend jouer, pas capable de faire un bend ou un p'tit solo blues 😥). De la même façon qu'à une époque, certains musiciens aimaient citer des musiciens de Jazz et des compositeurs de musique classique pour se donner de l'importance ; pour faire montre d'un bagage culturel - qu'ils n'avaient pas nécessairement 😁 .

    Maintenant, on voit bien des gens avec des tee-shirts AC/DC, Ramones, Motörhead, et autres qui ne sont jamais allés à un concert de rock ou de blues (ou sinon des One Direction ou Mylène Farmer 😲).

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  2. Pour en rajouter une tartine (encore ?! 😁), à une époque, lorsque je parlais d'Hendrix, on m'écoutait avec patience, par politesse 😉 . En fait, ils étaient peu nombreux ceux qui le connaissaient vraiment, rares même. Jimi était d'ailleurs absent de leur discothèque. C'est à croire qu'il serait aujourd'hui plus connu qu'il y a des années en arrières. Etonnant.

    🎸 En parlant de l'utilité des albums posthumes, c'est grâce à "Rainbow Bridge" et "Cry of Love" que j'ai pu le découvrir. Et plus tard, l'écoute de "Hear my Train Comin' " (sur "Midnight Lightning" ?) a immédiatement généré une forte envie de découvrir le Blues 😁

    Ce Jimi Hendrix, plus de cinquante ans plus tard, fait encore couler beaucoup d'encre - et c'est tant mieux 😁👍🏼

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    1. Ouais t'as peut être raison qu'ils en ont rien à foutre de Hendrix et tant mieux, y en a marre de devoir tout partager ))
      Les albums posthumes, les pirates, je prends sans distingo, on s'est fait l'oreille dessus. Hear my train comin' elle y est sur Midnight Lightning et aussi sur The Concert Album, celui avec la peinture, terrible cet album et en acoustique sur le double album blanc qui accompagnait le film de 1973, encore un must.
      En ce moment je m'enfile les trois versions commercialisées du concert à l'ile de wight, tout le monde le déglingue ce concert, je le trouve fabuleux. Hendrix qui insulte le public, se traine un ras le bol total, la sono qui capte les talkie walkie de la sécurité sur machine gun (le rendu est génial), tout qui barre en sucette, l'accordage, le tempo, y a rien qui va, foxy lady est un bordel sans nom. Fantastique, tout ce qui n'arrivera plus jamais durant un concert à 250€ le ticket. Zéro risque, tout est blindé pour que ça soit joli et que ça rende pas sourd. Tout ça me le fait aimer encore plus ce merdier à l'ile de wight.
      C'est ce que je regrette sur les récentes éditions des live de Hendrix, ils font trop le ménage (bon le blue wild angel de l'ile de wight reste bordélique malgré tous leurs efforts, je suis rassuré), vas-y que je te recale les ryhtmiques avec protools, que je te filtre les soufflons des amplis, hého stop !
      Hendrix ça reste inécoutable pour certains, ça a toujours été comme ça, c'est du bruit, on comprend rien, mets nous Creedence, mais quand t'es dedans c'est fini, c'est à vie.
      Bon, le biopic, je le souhaite pas, ça s'est pas fait avec Lynott qui aurait tout donné pour jouer le rôle, autant que ça se fasse pas du tout. Encore moins de la façon dont ils abordent les biopics de nos jours. On sait bien que ça sera jamais The Buddy Holly Story. Et puis je veux pas que le rock devient un musée. Même le rock'n'roll hall of fame, je suis contre. Qu'on nous laisse crever avec nos souvenirs. Tout doit disparaître, plutôt que d'être révisionné à la mode de chez eux.
      Alors ok, ils s'en foutent de Hendrix mais on en parlera encore entre nous dans 50...euh..20 ans, on va pas le laisser prendre la poussière. Machiine gun, tarattattattabingbingbing, putain, c'est beau.

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    2. Moi aussi j'en rajoute une tartine, je viens d'en finir avec l'ile de wight et le meilleur des trois, c'est le quatrième !
      Le bootleg évidemment, d'abord le son est supérieur aux officiels (faut le faire) et en prime c'est le seul qui balance l'intégralité du concert (blue wild angel propose tous les titres joués mais avec des coupes par endroits -et ça je peux pas saquer). Il est mortel ce concert (d'ailleurs il est mort 3 semaines plus tard) même son futal pose problème et doit être rafistolé en live !!

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    3. L'histoire du futal, c'est du vrai de vrai ? 😲

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    4. Il me semble que depuis quelques années, le "Rock'n'Roll Hall of Fame" est copieusement critiqué. Tant par les amateurs, les mélomanes, que les musiciens.

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    5. Pas de bobard ici, le futal se fait la malle en plein foxy lady suite à quelques mouvements d'assouplissement dont il avait le secret )) La scène est éditée d'une minute dans le dvd mais on le voit tenir son pantalon et filer derrière les amplis tout en continuant à balancer du feedback. Il revient en faisant les gros yeux à Billy Cox, il s'en est fallu de peu pour qu'il fasse une Lenny Kravitz avant l'heure ))) Ça aura au moins eu le mérite de détendre l'ambiance dans un concert ultra tendu.

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  3. Bon, je note (en tout cas je tente) quelques pistes pour m'y remettre. J'ai au moins une excuse je ne joue d'aucun instrument. Par contre la honte me submerge quand je pense que j'écoute bien plus souvent "Little Wing" par Stevie Ray Vaughan. Attention j'aime bien M. Hendrix mais pas à la hauteur de son talent ici encore raconté. J'use très souvent de "Purple Haze" pour me remonter le moral en bloc. Le souvenir d'une scène de cinéma COP tiré d'un bouquin de M. Ellroy (je suis fâché avec les prénoms) une scène de préparation de petit déjeuner sur "Purple Haze" je crois (je vais finir par le chercher ce film voir si j'ai pas rêvé). Tiens l'intro de "All Along The Watchtower" m'époustoufle. Si je résume "Are You Experienced" & "Electric Ladyland" Je n'oublie pas le frein Woodstock qui n'a pas été le meilleur moyen pour moi d'encenser le monsieur.
    Je note au passage: En Mono il y a probablement des titres plus resserrés. Bon, donc Jimmy? Jimmi? Jimi? Pfffff

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    1. Stevie Ray (moi je mets que les prénoms, c'est plus intime)) il est fortiche sur 3rd stone from the sun, ses versions live étaient démentes. Little wing aussi, mais en instrumental c'est dommage, il est tellement beau celui là que j'y aurais pas touché.
      La mono c'est mon dada, Are you experienced y a pas à hésiter c'est en mono qu'il le faut, il déchire tellement plus que ça fait peur. Les deux autres, c'est moins indispensable (d'ailleurs je crois qu'Electric Ladyland n'existe qu'en stéréo à l'exception de quelques titres). Mais mono ou stéréo il est clair que ces trois là c'est le minimum syndical. Tu peux pas raisonnablement continuer à écouter autre chose sans les connaître sur le bout des doigts.
      James Wood qui déjeune sur purple haze j'en ai pas souvenir, mais ça serait pas surprenant. Hendrix est tellement efficace que lorsque tu balances un de ses riffs dans un film t'as toute la salle qui se redresse. Y a qu'à voir quand foxy lady déboule dans wayne's world.
      Woodstock, t'aimes pas ? Avec le second guitariste qui a le petit rideau devant les yeux que Prince recyclera pour my name is Prince. Il est bordélique ce concert mais pas si mal sur la durée, là encore faut taper dans les bootlegs pour l'avoir dans toute son intégrité (ils bidouillent toujours des bouts de trucs sur les officiels, c'est une maladie. Un mec désaccordé ? ProTools).

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    2. J'aime bien la prestation Woodstock, avec toute la bande zigotos - qui semble un peu dépassée. Par contre, l'hymne américain... avant, je trouvais ça culotté, maintenant... peut-être parce qu'à force d'être rabâché, comme si sa prestation à Woodstock s'arrêtait à ça.
      Par contre, je ne me lasse pas de la gueule de certains zigues du public. 😁 Tout hippie qu'ils sont, faut pas toucher à "ce qui est sacré", le drapeau, le patriotisme.

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    3. J'ai parfois fait l'expérience de faire écouter - comme ça, en loucedé - "Axis : Bold as Love", à des gens qui disaient avoir du mal avec Hendrix (au moins, ils sont honnêtes...). Systématiquement totalement surpris (voir déconfits 😁), ne connaissant absolument pas cet album, les voilà qui changent radicalement d'opinion.
      Ben ouais, depuis des lustres, les médias télévisés s'acharnent à focaliser sur l'hymne atomisé et la prestation de pyromane Monterey.
      - [ Alors qu'Hendrix lui-même souhaitait s'extirper de ce cirque qui n'avait plus rien de spontané. Mais s'il ne faisait pas son numéro, une partie du public manifestait son mécontentement]

      Bon, donc, je ne saurai que trop conseiller "Axis..." aux réfractaires rebutés par les parties chaotiques de ses concerts. Il y a dans cet album une modernité et une qualité d'écriture qui me surprend encore. Ou alors "Cry of Love".

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    4. Si t'as besoin de trucs moins rabachés, il existe un chouette coffret en 4cd West coast Seattle boy qui retrace toute sa carrière depuis les débuts avec les Isley Brothers à travers des prises alternatives, des titres inédits, des jams, des démos acoustiques (Angel est merveilleuse). Il est vraiment bien fichu.
      Cry of love est resté très moderne. Il avait un temps d'avance en terme de production, le son est clair, puissant et funky, ça n'a rien perdu.
      Woodstock ça a secoué les consciences et pas toujours en douceur )) Le star spangled banner continu à me bluffer, il transmet tellement de choses qui sont encore d'actualité, c'était très politique à une époque où avoir les cheveux longs était déjà un acte politique. Et risqué. Je ne crois pas qu'on en ait la bonne perception depuis ici où tout était beaucoup plus facile, du coup ça tombe dans la connerie "regardez il joue l'hymne avec les dents" sans que les mecs mesurent de quoi ils parlent. C'est le soucis avec la façon dont la télé et la presse transmettent l'histoire, ils font ça façon biopic avec toute une mythologie fictive qui rend tout complétement con et vide de sens. Les documentaires d'arte c'est une calamité, le reste j'en parle même pas.

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    1. J'ai trouvé COP sur YouTube, et zappé... et rêvé. Ma scène imaginée? Un sosie de Mister Woods qui jongle avec une orange ou deux et qui se prépare café et jus de fruit sur du Hendrix... Ou bien c'était Jerry sur du Count Basie... Je sais plus trop.
      Sinon "Axis"... et tiens un Woodstock jamais écouté peur de l'indigestion "Woodstock, Back To The Garden - The Definitive 50th Anniversary Archive " ... A suivre...

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    2. Woodstock, pour ce qui est de Hendrix, l'intégralité de son concert a été édité en vinyl et cd. Et pour Axis, Bruno a raison c'est l'un des disques les plus élégants des 60's, excellemment composé, sobrement interprété et bourré d'inventivité.

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  5. Tiens j'écoute Axis là.. me suis dit, faut aller lire le billet de Hug.. j'aime bien Axis.. celui que j'écoutais le moins avant .. quand j'étais ado. Pour moi c'était Ladyland à en crever .. faut dire que j'avais la pochette d'origine, et à cet age là de crève la dalle, je rêvais de piquer une tète dans la meute. C'est vrai qu'il 'a manifesté aucune résistance à changer la pochette qu'il n'aimait pas trop ?? En plus c'était un double qui dépassait d'un poil les 80 min .. Bref.. quel merdier sa discog !! si peu d'album studio à la base pour arriver à une telle opulence. Me suis laissé tenté par "PeopleHell and Angels", "In the West" puis "Vallay of Neptune".. puis j'ai stoppé, on en finit plus. J'ai resserré l'évantail et n'a igardé que la base originelle. "Band of Gypsys" je suis dingue de cet opus..même si un double aurait été "préférable" je déteste les live simple.. c'est de l’esbroufe, c'est pour dire comment j'aime ce Gypsis. J'y reviens très souvent au Jimi et puis j'airecraqué en 2014 avec "Rainbow Bridge" et "The Cry of love". ... "Little wings"..et la version de Sting les enfants !! :)))))) SRV est mon mentor de la gratte. Et merci pour le rappel Anémone là-haut ;D

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    1. Anémone faut pas compter sur moi pour l'oublier. J'en ai une autre de cette série, je la mettrai la prochaine fois.
      La pochette de Ladyland...ouais...je l'ai en photo dans ma salle de bains, pour situer ))) Je ne sais pas si on lui a demandé son avis vu que le disque a quasiment une pochette différente par pays, celle avec les femmes nues est la pochette anglaise et il se dit qu'il n'en a pas été satisfait sans qu'on sâche si c'est à cause de la nudité (ce qui serait étonnant vu qu'il a posé avec deux blondes aux seins nus) ou plutôt parce que son choix, qui se portait sur une photo prise par Linda Eastman (futur McCartney et maitresse d'un temps de notre Jimi -qu'elle était venue rejoindre en Angleterre lorsqu'elle a rencontré Paulo) n'a pas été respecté (il le sera pour l'édition des 50 ans du disque).
      Perso, j'aime aussi la pochette française Barclay avec le doigt sur fond noir que Bashung a recyclé pour le single Hey Joe. Et que dire de la superbe réédition de 1975 dessinée par Druillet ? Un bijou celle là aussi (tout comme celle dessinée par Moebius pour la réédition couplant Are you experienced et Axis).
      Au début des années 80, la France utilisa la pochette américaine pour la réédition suivante, mais en inversant recto et verso, Hendrix sur son trone avec ses sbires de chaque côté se retrouvant devant et le portrait saturé au verso. Va comprendre Charlu.
      Band of gypsys (qui au passage a eu au moins deux pochettes différentes) est simple parce que Hendrix s'en est servi pour solder un ancien contrat qui le liait à Ed Chalpin. Il devait en être libéré en échange d'un seul disque fourni à ce producteur véreux qui ensuite abusera dans les grands largeurs en éditant un nombre incalculable d'albums estampillés Hendrix, mais captés à l'époque où il était simple sideman. Pas mal de ces disques contiennent des morceaux sur lesquels il ne joue pas et j'en connais au moins un sur lequel il ne joue carrément pas du tout !! )))) There's no business like show business, n'est ce pas ?
      Stevie Ray était monstrueux et son obssession pour Hendrix un brin maladive. Ceci dit, il n'a jamais eu l'ambition de construire un disque qui soit autre chose qu'une succession de chansons, c'est un peu dommage vu son talent de guitariste et ça montre ses limites en tant que compositeur. L'autre grand obsédé par Hendrix, Uli Jon Roth a lui eu cette ambition sans vraiment atteindre le niveau minimum requis, par contre il a mis le paquet dans son adoration en se payant une de ses anciennes guitares et en épousant celle chez qui il est mort !
      On peut dire de Hendrix qu'il en a traumatisé quelques uns )))

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    2. Qu'est ce que tu me racontes !!! Linda est une des meufs sur la pochette d'origine ??? .. mon gros délire viendrait de là, inconsciemment ?? Et que c'est Paul qui a fait interdire ce chaud cover absolument infernal ???? ;)))))))
      Merci en tout cas pour ttes les infos. Je comprends mieux le côté "light" de Gypsis..

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    3. 🤣😂 j'espère que tu te rends compte que tout ça va finir sur wikipédia )))

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  6. J'avais une galette - récupérée d'un parent, qui l'a récupérée et paumée (le ... !) -, un truc plutôt arnaque. C'était un "Jimi Hendrix featuring Curtis Knight" ou l'inverse. Un live. Le disque était pas mal, plaisant même. Du bon rhythm'n'blues un poil garage. Cependant, il fallait avoir des oreilles bioniques pour dénicher la touche distinctive du gaucher. Il fallait directement passer sur la seconde face, sur un long morceau pour l'entendre distinctivement, se lâcher quelque peu. Mais pas de Stratocaster radioactive - ou de Flying V supersonique - vociférant à travers un Marshall brutalisé ; ça sentait plutôt la Fender Mustang dans un petit Fender 😲😁

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    1. ah ben justement j'évoquais ces disques là en répondant à Charlu. Le truc, c'est qu'il y en a des bons, du moins il y a quelques bons titres à piocher (par exemple Hush now ou ce Happy birthday que les Beastie Boys ont allégrement samplé pour en faire leur Jimmy James). Effectivement le talent est encore en gestation.
      De l'ordre a été mis récemment parmi certains de ces enregistrements, ils ont été réédités proprement sur dagger records en prenant soin de sélectionner les titres sur lesquels Hendrix joue réellement. Il reste du boulot vu la quantité de sessions qu'il a fait avec tout un paquet d'artistes de R&B (dont Little Richard est le plus connu et surement celui qui l'a le plus influencé niveau dégaine).

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    2. Oooohhh... mais je ne savais pas. "Je l'apprends et je ne savais pas !" (dixit E.S. 😁).
      Dagger Records, comme "Dolly Dagger". 😊
      Je suis allé y faire un tour et y'a du Curtis Knight... une plongée dans la nostalgie 😏
      Il semble y avoir des trucs bien sympas - même si le son n'est pas toujours au rendez-vous. Cool

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    3. Dagger records, oui c'est fluctuant niveau qualité sonore (surtout les live), en gros ils officialisent des pirates. Baggy's rehearsal (les répétitions du band of gypsys) est pas mal du tout et Hear my music aussi qui contient des jams dont une d'un bon quart d'heure avec Jim McCarty de Cactus, l'ensemble avec un son nickel.
      Pour les live c'est pas byzance même hors dagger, je sais pas ce qu'ils foutent mais les bootlegs sonnent toujours mieux. J'ai comparé le tout récent capté au Forum de Los Angeles en 1969, y a pas photo, le bootleg respire et agresse, là où l'officiel est tout plat avec un son étouffé (sans doute pour virer les scories des amplis) qui prive de toute l'énergie. C'est plus propre, mais quel intéret d'avoir du Hendrix propre ?
      Dolly Dagger c'est Devon Wilson, la nénette qui est avec lui sur la photo qui illustre ma prose, elle était tiraillée entre Hendrix et Mick J(d)agger, d'où cette chanson tendrement méchante )))

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  7. Hello, de passage juste pour dire que j'ai suivi ton conseil "Jimi Hendrix - Songs for Groovy Children- The Fillmore East Concerts" et j'ai donc été au 4eme concert comme tu le précises chez Charlu. Et là, enfin, je dois dire... Tu te souviens de nos échanges sur les live de Deep Purple les plus bordéliques, tel "The Now What! Live Tapes". j'ai retrouvé ce plaisir d'écouter un truc .. comment dire .. c'est con mais rock, furieux et rock. Gros son, ça cogne "Wild Thing" un "Hendrix live at leeds"? Ha non je me trompe.... Super!!!

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    1. Plus bordélique encore, le premier concert. Moins implacable que le 4eme, mais sacrément furieux dans ses dérapages incontrolés. Un bijou, ce coffret.

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