vendredi 26 octobre 2018

iN THe SeVeNTieS



Sa couverture éhontément mensongère, The Clash, Ramones, Patti Smith et Willy DeVille plastronnent en une, mais n'occupent qu'une paire de chapitres faméliques en fin d'ouvrage, n'empêche pas In The Seventies d'offrir ce qu'il m'a été donné à lire de plus lucide et intelligent sur ces quatre là, et bon nombre d'autres qui en peuplent les pages. L'auteur, Barry Miles, s'il se complait dans une évocation détaillée des paysages qu'il traverse, au point de laisser ponctuellement l'ennui contaminer le lecteur, n'en demeure pas moins protagoniste de l'univers qu'il décrit et réussit pleinement à en retranscrire l'atmosphère, souvent flottante.

De la communauté d'Allen Ginsberg, véritable fil conducteur du livre, que l'auteur rejoint avec pour mission de transcrire sur bandes magnétiques, et sauver du foutoir significatif de l'époque, un maximum des poèmes et textes de celui qui, de Jack Kerouac à The Clash, a côtoyé à peu près quiconque aura tenté de dépeindre son temps en s'armant de talent, jusqu'à l'explosion du punk qui conclut cette décennie à l'exubération exacerbée, In The Seventies nous balade dans l'arrière boutique de l'Histoire. L'avant et l'après des instants de gloire sous les light shows, nous sont ainsi partagés en abandonnant le pendant aux bonimenteurs de foire dont nous sommes coutumiers.


Barry Miles ne s'intègre réellement dans aucun des milieux, beatniks, hippies, punk, qui ont dessiné la toile de fond de la culture rock. Observateur impliqué, il saisit et nous transmet, avec une application un brin dépourvue de style, l'odeur du grand air américain aussi impeccablement que celle viciée du New-York du Chelsea Hotel, comme du Londres crasseux du Roxy. Esprit ouvert, mais jamais dupe, Barry Miles se révèle être ce journaliste inespéré qui raconte l'épopée des seventies sans la pénible emphase outrancière qui caractérise les auteurs gonzo, souvent plus motivés par leur égo que par la véracité des faits, cherchant à démontrer pour les plus mégalos (hélas ceux là même que la presse rock française a longtemps pris comme étendard) qu'ils étaient le centre névralgique de l'action.

Sans aucun doute parce qu'il est anglais, Barry Miles ne transforme pas ses nuits au Chelsea Hotel en compagnie de William Burroughs en orgies pantagruéliques de drogues et de vices, il nous fait simplement une place sur le canapé en réduisant d'autant la séparation entre nos vies. A des années lumières de la mythification, le livre permet de mieux cerner pourquoi cette culture continue de résonner avec familiarité dans notre inconscient profond, simplement parce qu'elle a été façonnée par des gens comme nous.   



Allen Ginsberg, William Burroughs, Gregory Corso, pour les plus connus, William Reich ou Harry Smith, à l'opposé, ont tous été fruits de leur environnement. Distingués de la normalité en cours de par leurs orientations sexuelles ou philosophiques, ils ont été de ceux qui ont pris la parole parmi les premiers, et ainsi se sont fait entendre plus clairement que la multitude d'âmes esseulées à laquelle, depuis, ils servent d'emblèmes. Leurs actes ressemblent aux nôtres dans ce que l'on a de plus instinctif, à mille lieux des postures réfléchies visant à paraître quelqu'un, menant à ne plus ressembler à rien.


Si il demande un effort d'attention et de persévérance, In The Seventies est de ces livres qui nourrissent durablement la pensée, amenant réflexion personnelle, plus que certitude ancrée de force. L'équivalent littéraire, finalement, des grands albums de musique tout azimut qui, durant cette fascinante décennie, ont fomenté une liberté d'esprit et d'action qu'il est bon de veiller à ne pas perdre.



Hugo Spanky


37 commentaires:

  1. "sans la pénible emphase outrancière qui caractérise les auteurs gonzo, souvent plus motivés par leur égo que par la véracité des faits, cherchant à démontrer pour les plus mégalos (hélas ceux là même que la presse rock française a longtemps pris comme étendard) qu'ils étaient le centre névralgique de l'action": eh bien, mon petit pote, serait-il possible que ce tacle perfide vise les pales copieurs d'Hunter S.Thompson (qui il est vrai était plus fatiguant qu'autre chose…) ?
    Non, je ne peux croire, que toi qui es la mesure faite homme, le prince de la conciliation puisse ainsi s'abaisser à tant d'aigreur à même de blesser, dans leurs âmes à la noblesse sans faille, nos respectables journalistes rock Français.
    Honte à toi, vilain SpankyMan !

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    1. Tu es la voix de la raison, j'ai honte de moi. S'en prendre ainsi à une profession qui a révélé tant de talents démontre bien à quel point je suis un misérable ingrat. Je vais de ce pas me flageller en place publique en écoutant France Inter au casque ))))

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  2. J'hésite. C'est ton argumentaire qui me fait hésiter. Cela dit, sans ta chronique je n'aurai pas eu à hésiter, j'aurai juste ignoré l'existence du livre. Je suis partagé, tu insistes sur deux aspects, pas de style de "m'as tu vu" et de la véracité. Avec le temps, je me demande si je ne suis pas prêt à sacrifier la véracité au profit du plaisir de la lecture. Quitte ensuite à colporter des anecdotes légitimées par "c'est vrai puisque je l'ai lu"... Voilà, j'hésite.

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    1. Si tu veux de l'anecdote de jobastres, t'es à la bonne adresse. Dans le genre, on fait même guère mieux. Tu as vu le casting ? On a affaire là à des spécimens de premier ordre, professeur maboule, cinéaste loufdingue, poètes déchirés à toutes les sauces, de parfaits inconnus aussi pour leur tenir compagnie, sans que ce soit rassurant. La différence avec les gonzos, c'est que l'auteur ne passe pas son temps à s'attribuer les bons mots.
      Sinon, si tu veux du fanfaron, tu as des dizaines de références qui sortent chaque mois d'ouvrages signés par des mecs qui n'était pas nés lorsque ce qu'ils racontent s'est produit, qui n'ont aucune perception du contexte de l'époque, aucun vécu référant, qui ne connaissent ni les lieux, ni quoi que ce soit du sujet de leur prose et qui pour la plupart écrive comme des pieds.
      Le plaisir de la lecture, tu le définis comment ?

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    2. Et aussi. Je suis en train de finir le volume consacré aux sixties (In The Sixties, donc) du même auteur et il est également très intéressant. Principalement localisé à Londres, avec Paul McCartney en fil conducteur, il nous promène dans l'underground des galeries d'art, de la presse, des conflits générationnels et des salles de concerts à tendance expérimentales, là encore à travers les activistes du front plus que les noms ronflants, ce qui n'empêche pas de croiser à peu près tout le monde. Car comme je n'ai de relâche de le spécifier, les stars n'ont rien fait toutes seules, elles ont popularisé à grande échelle des mœurs et des créations dont elles ont fait la synthèse, mais qui bien souvent venaient de la base. McCartney a ce grand mérite d'avoir souvent œuvré pour que ceux là puissent s'exprimer par eux-mêmes en leur donnant des moyens pour le faire. Mais sans jeter l'argent par les fenêtres, hein. C'est McCartney, quand même ))))

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    3. Plaisir de lire: l'exemple qui me vient en tête, Lester Bangs qui raconte "Metal Machine Music" pas qu'il m'a fait changé d'avis sur le disque mais ses quelques pages étaient bien senties. Nick Kent et ses chroniques... "Las Vegas Parano" inoubliable. Mais j'hésite déjà un peu moins. Vrai ou faux, quand tu penses être dans le décor grâce à la lecture, le pari est gagné.

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    4. Lester Bangs, Nick Kent, Hunter Thompson...tout ce que j'aime ))))) D'un ennui abyssal en ce qui me concerne, le pompon revient à Hell's Angels, réussir à être aussi chiant avec un tel sujet, faut le faire.
      Nick Kent a le mérite d'avoir écrit pour la presse anglaise et simultanément, sans le savoir, pour la presse française, en effet bon nombre des papiers signés par nos journaleux français à la grande époque de R&F sont des traductions pures et simples de ceux qu'il publiait dans le NME. Faut les lire pour le croire.
      Bref, Barry Miles est à l'exact opposé de cela. Si il faut le comparer à quelqu'un pour le situer, je citerai Norman Mailer. Toute proportions gardées évidemment, Norman Mailer étant pour moi le maitre absolu du journalisme écrit.

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    5. Chuis plutôt avec Dev là, sur le coup.
      Nick Kent j'étais pas fan du tout mais il me semble bien qu'il les signait ses articles français, je sais pas si y a cause à effet mais il était marié avec une journaliste française. Alors elle par contre elle était nulle !
      Mais faire partie du truc voire se l'approprier après tout pourquoi pas quand c'est fait avec talent. Il n'avait certes rien de gonzo mais Garnier par exemple faisait partie du truc et nous prenait à témoin, c'est toujours comme ça que j'ai pris ses articles, et quels articles. Je ne m'en suis jamais remis vraiment et ne sais plus à quel saint me vouer depuis qu'il n'écrit plus sur le rock. Enfin si, je fais le tour des blogs tenus par quelques branleurs de mauvaise foi. Mais je divague là ... ou si peu, tu nous l'a bien vendu ton bouquin, il a beau être angliche ton Miles je vais me laisser tenter.
      Lester Bangs moi j'aime ce qu'il faisait et j'en ai chié à le lire en VO, le deux-trois-quatrième degré peut vite se trouver lost in translation comme ils disent, sauf quand elle est faite (la traduction) avec talent par des mecs comme ... Garnier (qui lui-même écrivait dans des journaux US). Ou Brice Matthieussent, mais là je m'éloigne un peu.
      Avec Bangs j'avais découvert, toujours a-posteriori bien sûr, Creem et les loustics qui y sévissaient dont Tosches, Marcus, Uhelszki voire Patti Smith (dont je suis pas du tout fan mais jolie photo ...) et ouais, le ton me plaisait et décrivait une époque et des endroits qui me faisaient vraiment rêver.
      Ca me fait penser, t'as eu l'occasion de voir Nothing Can Hurt Me ?
      Bon j'arrête, je me suis éparpillé là à tous les coups chuis hors-sujet.
      Allez, je vais m'appliquer dans la conclusion : dans la famille Thompson j'avoue que je préfère Jim à Hunter.

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    6. Avec une conclusion comme celle là, tu peux être hors sujet autant que tu veux. Jim Thompson, mille fois oui.
      Nothing can hurt me, non, jamais eu l'occasion de le voir. Si t'as un torrent ou un lien uptobox avec des sous titres, je prends.
      Brice Matthieussent, si ma mémoire ne me joue pas des tours, il avait fait le boulot sur les John Fante et c'était un superbe boulot. Bon, chez Christian Bourgois, ils n'ont jamais pris des branques. Philippe Garnier, là encore, je te suis sur toute la ligne, la meilleure gâchette de R&F (puis d'Antenne2 avec ses reportages et interviews pour Cinéma Cinémas). Une perle ce bonhomme, même si ses Coins Coupés m'ont déçu, après la bio sur Goodis qui est un pur chef d’œuvre, c'était franchement léger. Ceci dit, Garnier c'est un original et définitivement le style de plume que j'aime.
      Et donc Nick Kent. Quand il a écrit pour R&F, c'était bien plus tard, il était avec ce tromblon cauchemardesque de laurence romance à ce moment là (avec manoeuvre qui se trimballait despente, bonjour les soirées). L'époque à laquelle il se faisait plagier ses papiers, c'était donc bien avant, vers 78/80. Notre archiviste 7red a des classeurs entiers d'absolument tout ce qui a été écrit sur Clash dans la presse anglaise et ça m'a fait un choc de découvrir ça, il y a des papiers où seul le nom du "journaliste" change !
      Concernant Lester Bangs et compagnie, je dirais un truc de bien sur eux, c'est que ce sont des génies par rapport à ceux qu'on ose publier de nos jours. Il y a des éditeurs, franchement, c'est pour toucher de la subvention, c'est pas possible autrement. Genre Le mot et le reste ou Camion blanc/noir, ça fout les miches. Ils publient des gamins de chez nous qui connaissent du rock que ce qu'ils ont lu dans les vieux Best/R&F de papa, ils te réfléchissent tout ça avec l'absence d'état d'esprit qui caractérise notre époque et ils te pondent 500 pages sur Grateful Dead en juin et 500 autres sur Zappa en aout !!!! Et ils veulent tout t'expliquer ce qu'ils ont compris de travers ))))) Les gonzes te fourguent ça à 30€ et on s'apprêtent à manifester contre le prix du diesel ????? Haha, putain.

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    7. Ha, là où ils ont fait du bon boulot, l'équipe à Garnier, Manœuvre, Dister, les Humanos et quelques autres, c'est avec la collection Speed 17. Bon, ça arrivait 10 ans après la bagarre, mais c'est exactement ce que Barry Miles faisait dans les 60's en Angleterre, faire transiter jusqu'à nos mirettes avides les plumes de l'underground américain, Bukowski, Selby, Harlan Ellison...C'est con, ça n'a pas duré bien longtemps, mais qu'est ce que ce fut bon.

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    8. Ouais, je me bats en permanence pour réfréner la tendance ''c'était mieux avant ces jeunes z'y connaissent rien'' mais faut avouer que des fois c'est peine perdue. En fait ne rien connaître en soi c'est pas grave, t'as raison c'est quand ils veulent te faire la leçon que ça gratte un peu. Et on parle pas que de rock ou littérature là. Les trucs que je pratique depuis plus de 40 ans en croisant tous les jours des mecs qui sont prêts à m'expliquer comment ça se passe ... et je dois faire gaffe à ma réponse pour pas passer pour un vieux con (parfois ça aussi c'est peine perdue).
      Ouais la bio de Goodis où Garnuche t'embarque dans son périple immersif ... j'ai récemment relu deux de ses articles, et pas du tout au hasard, sur Waits au Tropicana et les Cramps chez eux, c'est sans équivalent.
      C'est vrai que le Nick Kent que j'ai lu c'était plus tard, par contre la Romance on parle bien de la même. C'est dingue ces articles dont tu parles, ça préfigurait ce qu'on retrouve maintenant sur le net où le moindre truc publié sera machinalement repris, heureusement pour ça on paie plus !
      (Nothing Can Hurt Me dans ta Box ce soir, 4Go ça rame un peu à charger)

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    9. La jeunesse ferait mieux d'inventer sa propre culture, ses propres héros. Ça serait salutaire pour tout le monde. J'ai vu une gamine s'exciter sur Whole lotta love à The Voice Kids, ça résume à peu près tout, à commencer par la médiocrité de mes choix télévisuels, je te l'accorde. Mais quand même, une pisseuse qui braille en yaourt qu'elle veut t'enfiler chaque centimètre de son amour, devant ses parents qui applaudissent abasourdis par tant de talent, ça m'a semblé le comble du ridicule, en plus d'être l'exemple parfait de l'incompréhension totale de ce que peuvent signifier les choses.)))))
      Et merci pour le doc, je surveille ma box. Tiens ça me fait penser qu'il devrait intéresser Serge qui se trouve juste en dessous. J'y retourne.

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    10. C'est parti, j'avais deux adresses pour toi je les ai utilisées les 2.
      Si tu me glisses celle de l'ami Serge (je ne connaissais pas non plus Earl T, j'ai fait comme toi je viens de me renseigner, c'est tentant) je l'ajouterai.
      Serge, si tu nous lis ...

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    11. Un grand merci pour le doc que j'ai regardé avec grand plaisir hier soir.
      Des images de Memphis de cette époque, géniales...

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    12. Yep, avec plaisir.
      J'y ai immédiatement pensé en lisant les échanges plus haut et ça a m'a donné aussi l'occasion de m'y replonger.
      Et d'ailleurs, ceci est une message au monde entier de la part d'un pervers monomaniaque : un documentaire dont la première image est la pochette de ''Pleased To Meet Me'' accrochée au mur d'un studio mythique c'est, comment dire, la cerise, la chantilly, tout ça ...
      (Au cas fort probable où ça vous aurait échappé, n'est-ce pas Hugo ?)

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    13. Pour moi la cerise, ça été, sur le même mur, la pochette du deuxième album de Don Nix qui vaut largement ceux de Big Star, mais le bon gout officiel en a décidé autrement.

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    14. 30 secondes d'images, un mur, des pochettes et on ferraille déjà : si ça c'est pas un bon début pour un film !
      Film qui en est plein lui, de bon goût.

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    15. Quelle pochette ? Où ça ? Je ne vois pas à qui tu fais allusion. Je ne connais pas ces gens.))))
      Bon, le documentaire est chouette. Un peu long aussi. Un truc qui serait bien, ce serait d'arriver à en faire un sans qu'il soit besoin d'attribuer systématiquement à l’œuvre dont il est question tous les superlatifs disponibles. Et vas-y que c'est le plus beau disque de l'univers, et que Rolling Stone l'a classé ceci et cela, et vas-y que je pleure à chaque écoute depuis 40 ans. Malheur.
      Il y a un relent de publi-reportage dans la grande majorité de ces documentaires qui m'irrite d'emblée. On se plombe 2 heures de pellicule sur un groupe, sans qu'il en ressorte la moindre analyse musicale, le moindre débat objectif. On entend même pas ne serait-ce que la moitié d'une chanson ! Ça tire sur la corde du misfit incompris, mort dans sa souffrance et blah blah blah. Au bout d'un moment tu te retrouves dans la peau de l'idiot qui hurle rock'n'roll en plein moment de grâce. Et ça, c'est désagréable. Je veux dire, quand arrive Tav Falco qui vient t'expliquer à quel point il était provocateur, putain j'ai eu autant envie de rire que de lui démonter la tronche. Ce mec a tout fait cent ans après tout le monde. C'est juste du business de junkies si ces mecs là se sont acoquinés, faut arrêter de vouloir nous faire avaler tout et n'importe quoi.
      Bref. Big Star ne m'a jamais touché, c'est bien fichu, mais ça me laisse froid. Si ils n'ont pas vendu plus, c'est parce que de biens meilleurs qu'eux ne vendaient pas non plus. Et c'est pas en restant à se taper dans les veines dans ta turne que tu vas inverser la courbe. Et puis, quelle idée de signer chez Stax, quand t'es une bande de blanc-becs qui sont au groove ce que le feu rouge est à la circulation automobile.
      Bon, ceci dit, depuis le temps que j'entends rabâcher par les uns et les autres que personne connait Big Star, je peux faire une liste d'un paquet de gens qui les connaissent !))))

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    16. Je suis fan de Big Star depuis la première écoute de ce double CD début 00's donc ouais, le verre à moitié plein (les tronches ou les commentaires de Chilton, Dickinson, Bell, Bangs, etc ...) ou à moitié vide (le ... remplissage ? Haha), tout ça quoi.
      Pas assez de musique et trop de verbiage ce sera toujours vrai, une histoire de droits peut-être, au point où on en est, où ils en sont ...
      La signature chez Stax c'est sûrement plus du localisme, comme on dit en surf, que de la logique et Memphis est aussi un personnage de ce doc.

      Un jour je t'en parlerai de ce disque et de ces gens, j'aime quand tu détestes, ha !

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    17. Ça serait carrément bien que tu prennes de l'espace pour en parler, je t'en donne avec plaisir ici même si tu veux. Fais nous un chouette papier plein de passion, d'intrigues et de rebondissements, je l’accommoderai d'un maximum de photos de Lesa Aldridge ))))
      Et sinon, c'est pas tant que je déteste le groupe, à la limite j'aurai pu ne pas m'exprimer sur eux, c'est surtout l'agencement des documentaires qui me nifle. J'ai taillé un costard à celui sur Johnny Thunders et pourtant je l'aime Johnny. C'est pas la question. Je ne supporte pas l'approche qu'ils ont, la même qui vise à effacer les cigarettes d'entre les doigts de Delon ou Gainsbourg pour en faire des publicités inodores. Soudain, les camés deviennent des martyrs, des cas à part, trop fragiles, trop névrosés, tellement extra super géniaux d'arriver à enregistrer des disques si fabuleux malgré les éléments qui jouent contre eux.... Sans déconner ? On peut pas dire une bonne fois pour toutes que TOUT le monde du rock était défoncé depuis qu'Elvis avait piqué les amphétamines à Gladys et que c'est pour ça que les gamins prenaient une guitare plutôt qu'une batte de baseball. Ça serait autrement plus fendard et pour une fois ça serait la vérité qui serait plus drôle que la fiction. Et quand c'est dit, en préambule, en 2mns, en montrant des cadavres overdosés si il faut vraiment en tirer une morale, qu'on parle enfin de vie, de célébration, et de MUSIQUE, bordel. Et qu'on en entende ! Et si ils ne sont pas foutus de payer les droits quand ils font un documentaire qu'ils vont vendre en dvd et aux chaines de télé, alors qu'ils viennent pas nous reprocher de pas vouloir en payer quand on télécharge. Non ?

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    18. Je suis entièrement d'accord, dans ce genre d'entreprise le biais régulièrement utilisé pour mentionner (ou cacher) la drogue, comme l'alcool, n'est jamais le bon. Le vrai nous ferait soit rigoler, comme tu dis, soit pleurer, mais pour de bon.
      Quant à ta dernière question je réponds oui !

      (Par contre, je te parlais du disque qu'on voit sur la première image, tu sais, toujours le même, et des Branleurs Magnifiques de Minneapolis venus enregistrer à Memphis avec Dickinson ... la deuxième chanson s'appelle Alex Chilton, en toute simplicité. Pleased To Meet Me quoi)

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    19. Je l'ai réécouté Pleased to meet me, il passe plutôt pas trop mal. Dans le registre rock qui se voulait moderne, je vais plus facilement vers les Cars, c'est moins bruyant, mais le morceau Alex Chilton est extra, on dirait du Sylvain Sylvain. Par contre, c'est dingue comme ce son de caisse claire à mal vieilli, je me faisais la même remarque hier pendant que ma chérie écoutait Pet sematary. C'est con, le morceau est super et tu finis par ne plus entendre que ce stupide martèlement.

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  3. Dans la famille Thompson, je n'aime ni Hunter, ni Jim.

    Je préfère de loin Earl.

    Son bouquin "Un Jardin de sable" est du niveau de Fante alors que même Jim Thompson en est très loin...

    Vous pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenu.

    J'attends la traduction de "Tatoo" son deuxième roman avec l'impatience d'un gamin à la vielle de Noël.

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    1. C'est noté pour Earl Thompson, je ne le connais pas du tout.
      Jim Thompson par contre j'ai dévoré une grande partie de son œuvre. Dans le registre du roman noir, c'est un maitre. Atmosphères, intrigues, personnages, pas grand chose est moins qu'excellent. Après, c'est une idée bien farfelue que de vouloir le comparer à John Fante. C'est un peu comme vouloir comparer Claudia Cardinale et Joan Jett )))))

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    2. Ha oui, le Jim Thompson. Comme Ranx. J'en ai enchaîné un paquet à la suite de "Coup De Torchon" et je crois que c'était la première fois que je me coltinais du roman aussi noir. À cause ou grâce à lui, j'ai plongé dans le genre en cherchant à tourner le dos aux romans policiers au profit de romans ... comment dire?... noirs quoi. Les trucs poisseux à la Manchette.
      Ensuite..ensuite, ça devenait pendant un bon moment un sujet d'échange aussi riche que le rock. De grands moments quand nous (les potes et moi) découvrons en même temps les cycles de James Ellroy. Ensuite je me suis un peu calmé. Comme pour la musique, tellement de trucs qui donnent envie. Davantage freiné par le manque de temps que par l'argent (Paris et ses médiathèques!)
      Merde, des échanges comme ça, ça donne envie!

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    3. En parlant de romans noirs, je finis Les Barons de Brooklyn de Harlan Ellison, un livre paru en son temps aux éditions Speed 17 (voila un chouette sujet de papier), dans le genre il est gratiné. L'immersion (comme ils disent à la télé) d'un journaliste frappadingue dans une bande de délinquants juvéniles des 50's, ça bastonne sec. C'est Rumble Fish sans la romance. Je l'ai dévoré en deux jours.

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  4. J'ai chopé des Rock & Folk antédiluviens, eh ouais les petits gars vous avez cent fois raison, les papiers de Garnier au long cours sont un putain de régal ! Le bonhomme te parle avec érudition, mises en perspectives, historiques de vies et analyse fouillée de l'œuvre des obscurs de la littérature, de la musique et du cinéma U.S. en te donnant une furieuse envie de te plonger dans la recherche de ces incunables.
    On lui doit la découverte de Jim Thompson, David Goodis, Horace McCoy, James Ross et compagnie et de tout un pan méconnue de la culture américaine en général; toute chose qui désormais - en plus d'une écriture déficiente - devient portion congrue dans le paysage journalistique français.

    Don Nix, je l'ai découvert l'an dernier et ses deux albums "In God we trust" et "Living by the days" sont effectivement à mettre sur vos platines toutes affaires cessantes.


    Le mot et le reste dès qu'il te refourgue des auteurs maisons, au détriment de traductions de qualité comme ils ont pu le faire avec les excellents bouquins de Graham Nash et Robert Greenfield (sur les Stones et Bill Graham), ça devient dramatique; c'est la fan base qui se met à jacter et, à part allumer un feu de cheminé avec leur pensum débilitant, il vaut mieux éviter de s'engager dans leur lecture si ne veut pas finir alcoolique au dernier degré tant leur verbiage à peine digne d'un être humain nous aura pousser dans les affres de la boisson.

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    1. Et ouais, Le mot et le reste préfère souvent surfer sur la parution d'une autobiographie ou d'une biographie ricaine fouillée pour en sortir une adaptation mongoloïde signée par un français sans talent, plutôt que de faire paraitre une traduction. Les droits sont moins chers,le bénéfice plus conséquent et en prime ils palpent des subventions au nom de la création française en publiant des "auteurs" bien de chez nous.
      Et comme le fan moyen achète tous les ouvrages sur lesquels figurent le nom de son idole, sans se soucier de la qualité puisque son étagère ne sait pas lire, le business est juteux et les titres médiocres se multiplient.
      Pour Garnier, t'as tout dit. Une réédition sous forme de livre compilant son œuvre au sein de R&F serait bienvenue.

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    2. "Le Mot et Le Reste" Je m'apprêtais à vous contredire, mais je constate que la majorité de ceux que je possède sont en VO français. Généralement, un thème comme fil conducteur. Pour moi c'est la version de luxe des listes commentées "Les x disques indispensables à écouter avant de mourir ou un peu plus tôt" J'y puise, je lis, et si c'est bien raconté alors j'ai envie d'écouter. Finalement les meilleurs sont ceux qui évitent de s'étendre sur un historique au profit d'une écoute commentée avec passion, ça demande moins de talent littéraire qu'une évocation d'une époque, d'un lieu, d'un mouvement.
      Je vous vanterai bien le Aymeric Leroy, passionné de rock progressif, né en ... 1973. Il parle juste des disques, ignore une bonne partie et du contexte et de la réputation injuste du genre.
      Ça me va.
      Bon, comme d'hab, plein de trucs qui donnent envie ici. Je note, je note.

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    3. Qu'il existe des livres écrit par des passionnés qui veulent faire des listes, très bien, pourquoi pas si ça fait marcher le commerce, mais que ça ne soit pas en lieu et place des traductions des vrais bon bouquins, ceux écrit par les protagonistes eux-mêmes ou des auteurs qui ont fait un vrai travail en amont, qui ont vécu et si possible retiré quelque chose de ce sur quoi ils écrivent. En cela les américains sont imbattables tant ils considèrent la culture rock comme partie intégrante de l'Histoire de leur pays. Les deux volumes sur Elvis Presley signés par Peter Guralnick, tu les remplaceras pas par du ouïe dire rédigé par Simon Cusonnet ou Laurent Bidextre. Les fabuleux pavés de chez Allia n'ont aucun équivalent pour qui veut s’imprégner d'une culture. Et qui d'autre que lui-même peut être aussi fendard que Steven Tyler lorsqu'il se tourne en dérision ou partage sa douce folie.
      En plus de ça, malgré mes efforts, à quelques exceptions près (l'excellent Electric Dandy de Bruno Blum sur Lou Reed) les "auteurs" français ont un style rédaction de collège qui flingue mon attention, c'est même plus des lignes que je saute, ce sont des chapitres entiers. J'en prends 5 à la médiathèque le mardi (elle est fermée le lundi, feignasses!) j'en ramène autant le mercredi. Leur seul bienfait, est de me faire faire de la marche.

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    4. Bien d'accord avec toi, et ça marche presque dans d'autres genres comme l'Histoire, presque, car historien est plus exigeant que chroniqueur, pas de grandes phrases, mais de la clarté (et des images, des graphes..) ensuite tu plonges dans de la grande littérature, si c'est bien traduit (je fatigue en Anglais) Les mémoires de Churchill, de César (De Gaulle? Je veux pas d'ennui avec mon copain revenu d’Algérie) avec en bonus la petite touche d'historien en bas de page pour corriger un peu de mauvaise foi ou de vantardise.
      Et la traduction!!! Important, dans une édition de Churchill il t'explique que dans les précédentes c'était honteux avec des contre sens que même moi je les fais pas, mon niveau d'anglais scolaire est d'environ de 12/20.
      Patience, la musique populaire va finir par suivre, de la rigueur et de la modestie pour les raconteur, de bonnes traduction avec des "médiateurs" en bas de page et des bouquins de passionnés... C'est le +, un passionné peut raconter sa passion, moi j'encourage, ça fait un peu "moi, mon cul sur la commode" mais c'est plus honnête. Sinon, quelle idée j'aurai à m'écouter STARETZ, hein? Je te le demande

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    5. Moi aussi j'encourage les passionnés, sauf quand ils veulent me faire raquer 30€ pour lire leur résumé des R&F de mon adolescence. Si encore ils avaient le goût de la polémique, ça rendrait la lecture vivace, au lieu de ça ils adorent, ils vénèrent.
      Churchill, César, l'Histoire, je te suis là, c'est mon truc, ma matière de prédilection. J'ai Un Château en Foret de Norman Mailer qui attend son tour sous la table de nuit, et un paquet d'autres sur les Cathares, les cultures parallèles (à qui, à quoi, on sait pas), le vaudou, le cannibalisme (comment ça je m'égare ???)))). C'est cool l'hiver, ça laisse du temps.

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  5. mais oui barry miles, le bassiste de nick cave ... non du bouquin sur le metro londonien, london calling. je savais que je connaissais sa gueule. j'ai pris ça a la bibli pasque y'avait rien de mieux et en fait j'ai bien accroché. ça serais bien d'en faire un sur le metro parisien aussi. beaucoup de fantasmes anglo saxon mais toujours pas grand chose sur notre anarchie euh ... tranquille (mon cul). faut dire que personne achète aussi. c'est la zermi. lester bangs c'est comme jackie berroyer, quand j'ai un coup de blues ça me remet la banane. kent c'est plus dans le mythe, et satellite de ce barry je trouve, tu pinaille (comme d'hab). comme je suis modérateur je vous parlerais express de cet excellent concert de tav falco au chabada dans les nineties. il a levé la salle qui était assez lambda, joué une bien meilleure version de brazil, était soutenu par un guitariste fender claire du feu du rock et c'est vrai qu' y y'a a boire et a manger chez gustave. mais qui a memphis ou angers pour un tango, hein ? une compile s'impose la aussi sur new rose records. je vais erazer tout ça au chrome reverse et magnetix (y'a du violoncelle sur le dernier single ha ha ha naze)

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    1. Si toute la salle s'est levée à ton concert de Tav Falco, c'était sans doute pour rentrer à la maison ))))
      Mais tu dis pas que des conneries, Jackie Berroyer faisait d'excellentes critiques de disques dans les Playboy des années 70/80, certaines sont visionnaires à la relecture. C'était d'ailleurs souvent dans ce magazine, ou Lui, que l'on trouvait des auteurs du niveau de ce que faisait Garnier pour R&F.
      Le Ici Londres de Barry Miles, tu fais bien d'en parler, je me demandais justement si il valait le coup. Je vais le commander à la médiathèque, ils le recevront en avril, ça me fera de la culture pour aller à la plage.
      Il existe le livre sur la France underground, c'est même son titre et il signé par Serge Loupien, il devrait te plaire, y a les mecs de Gong en couverture et tous les freaks en peaux de chèvres sont au sommaire ))))

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  6. oui il est possible que ça te parles. jackie dans ... ho ? moi je le lisais surtout dans zéro et hara kiri et l'écho, playboy je lisais pas les articles, fallait faire vite si tonton et tatie me choppaient j'aurais pas eu l'air con. t'as vu j'étais déjà un homme moderne sans le savoir dis
    ... c'est marrant ça tiens ...

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