mardi 16 octobre 2018

Du MoU DaNS Le RéTRoPéDaLaGe


J'en fais des introductions tonitruantes, si vous saviez, elles finissent toutes égarées dans les oubliettes des brouillons de Blogger. Faut dire que personne n'y met du sien. Je m'enthousiasme sur le premier titre d'un nouvel album, je me dis que le deuxième morceau est un coup de mou, le troisième va recadrer tout ça, l'aventure va démarrer au quatrième. Sauf qu'arrivé là, les gonzes refourguent le premier morceau, et ma pomme de balancer mon papier à la benne.

Prenez, Taurus Trakker, les trois mecs (dont une nana) ont tout bon. Géographiquement, ils sont de Ladbroke Grove, ce qui leur donnent un a-priori positif selon mes critères de tri, ils ont l'âge d'avoir connu la musique lorsqu'elle était encore vivante et Mick Jones leur porte caution en produisant leur nouvel album, ce qui est le critère maximal me concernant. Si il y en a bien un qui n'a pas peur de sauter de la falaise, c'est lui. Il l'a encore fait en 2015 pour accompagner l'exposition de ses souvenirs adolescents à la Biennale de Venise, avec le Ep de collages Ex-Libris, mêlant dub, jazz de cabaret, comptines et bribes de musiques de films.
Pour Taurus Trakker, il a carrément sorti sa pelle de l'étui et collé un son caverneux à l'affaire. WamBam, ça déboule plein gaz avec Poor man, le machin ferait un single du feu de Dieu et...c'est à peu près tout. Ça part en fanfare et puis c'est la panne. Ils ont le son, la hargne, ils n'ont pas les chansons. Ce qui est très con, et malheureusement de plus en plus répandu. D'ailleurs, on nage en pleine mode du tribute band, et ça ne semble déranger personne. Y a même un groupe qui se fait appeler London Calling et fait du fac-similé des concerts de Clash. Si ça c'est pas le bout de la route, c'est qu'on est déjà au-delà.



Pour couronner le tout, les vieux lustres encore branlants font leur propre auto-tribute en sortant des albums qui refourguent les plans éculés de leurs lointaines heures de gloire. Des sortes de best of ramollos avec des nouveaux titres pour des chansons de l'an 40 qu'on arrive pas à oublier. Oui Hantoss, oui Charlu, en disant ça, je pense à McCartney et son Egypt Station que vous n'écoutez déjà plus (ne mentez pas, je le sais), à Costello et son Look Now que personne n'écoute, même si Hantoss fait semblant pendant sa sieste. 
Les ingrédients sont là, c'est la cuisson qui est ratée, c'est tout ratatiné d'avoir mijoté trop longtemps. Même les micro-ondes de la FM ont plus de jus que cette soupe végane.
Pour trouver du saignant, j'avais misé sur Billy Gibbons et son vocoder, ses sons de guitares venus de l'hyper espace. Las, le ZZ Top en chef rassure son fond de commerce en sortant un disque basiquement blues qui annonce la couleur dès son blase (The Big Bad Blues) et d'où ne surnage qu'une sublime reprise calypso du Crackin' up de Bo Diddley. Autant dire qu'on est à des années lumières du furieusement audacieux Perfectamundo de 2015. 
C'est encore Rod Stewart qui est le plus gaillard de la bande en s'offrant l'inconscience de réinjecter des sonorités 80's dans un Blood Red Roses à faire pâlir Mick Jagger de jalousie. Y a même des plans disco !



Ceci dit, Gibbons, McCartney, Stewart et Costello, tout planplans qu'ils soient, ont l'avantage d'être encore vivants, on ne peut pas leur retirer ça. Et ils sont bien les seuls dans ce qui fait l'actualité de la rentrée 2018.

Prince, Lennon, Bashung, Strummer, Hallyday, c'est quoi cette affaire ? Prochaine étape, les tournées hologrammes. On nous y prépare doucement en diffusant des concerts des Beatles, Prince et Elvis Presley dans les salles de cinéma. Faut dire que sans ça, ils pourraient tout aussi bien les fermer, vu ce qu'elles proposent comme affiches. Du blockbuster mongoloïde pour décérébrés qui passent tout le film a envoyer des selfies sur instagram.


Avec tout ça, je me suis décidé à saluer les 40 ans de chansons de HF Thiéfaine. Pourquoi pas ? La pochette rimbaldienne est pompeuse à souhait, mais le quadruple vinyls propose une séance de rattrapage plutôt bien branlée, l'occasion pour moi de survoler ce que le jurassique jurassien a fait depuis Alambic/Sortie Sud, album après lequel, je ne m'étais plus guère soucié de son parcours (1984, ça file un coup aux artères). Et forcé de reconnaître que la sélection est bien foutue.

C'est simple, sur la lancée, j'ai téléchargé l'intégrale de ses albums et à chaque fois les meilleurs titres sont sur la compile. Y a quand même une exception,  Fragments D'Hébétude, enregistré en 1993 avec Waddy Wachtel et toute la clique de Los Angeles. Un disque méchamment rock qui colle au bitume du début à la fin. Pas un temps mort, des compos au taquet entre énergie et émotion, mazette, peut être un de ses tout meilleurs trucs.
Mais bon, 1993... J'en suis à ressortir Sandinista! et mon coffret de Los Lobos pour trouver un parfum d'aventure. Dimanche dernier, j'étais excité comme une puce, j'avais trouvé Raising Hell de Run DMC dans un vide-greniers.

Hugo Spanky




15 commentaires:

  1. Non Moooonsieur, je ne fais pas la sieste, la preuve:
    https://www.last.fm/fr/user/devantf
    Non mais. Qu'est ce que c'est que ce billet d'humeur, ben alors...Le pire, c'est qu'à part que ça t'énerve, et que moi ça me satisfait, je te donnerai bien raison sur les parties objectives: Pour McCartney je laisse Charlu, mais pour Costello, oui, il met dans ses plats tout ce qu'il sait accommoder. Surtout sur ce disque où je retrouve etc... Tu sais ce que j'en pense et je sais que tu ne partages pas mon sentiment. J'ai passé une partie de ma pause café à échanger avec un collègue, un pote en devenir, sur notre passé musicale et ce qui nous amène comme peu de personnes à devenir des ogres musicaux. Mais ce qui reste chouette c'est de se quitter sur l'idée d'écouter un peu plus Thiefaine, en ce qui me concerne à peine esquissé sur "Dernières Balises" & "Supplément de mensonges" Bon, t'as encore réussi à laisser une incitation sur ton post. Ça va, t'es encore pas complètement fâché avec la musique. Bon, on continue alors? Bon, c'est un commentaire bien décousu, mais c'est normal, je me passe le dernier Costello, rien que pour te donner tort

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    1. Haha, et non je ne suis pas fâché avec la musique. Je suis déçu par la manque d'exigence du public et le doux ronron avec lequel le berce les cadors de la musique. Toutes les pires combines marchent à plein régime et sans que ça fasse sourciller quiconque. Les places de concert à 200 sacs, t'as des fans pour te dire que c'est normal, que la crise du disque, que ceci, cela, les mecs se beurrent le cul tout seul avant de se faire enfiler. Les disques ? C'est pire, tout est génial, rien n'est moins qu'excellent.

      Je vais sur une page consacrée à Clash sur facebook, bonjour la schizophrénie. T'as des mecs qui dans la même phrase te descendent Sandinista et s'extasient sur la compile perrave de Strummer. Et tu sais pourquoi ? Ils n'écoutent ni l'un ni l'autre, ils sont juste contents de pouvoir faire des génuflexions devant l'idole accrochée au mur du salon.
      Tu retrouves le même principe sur youtube avec les mecs qui se filment en train de déballer leur nouvel achat. Tu les as vu ceux là ? Ils déballent la pochette du plastique, ouvre le machin, te montrent le poster, le livret, le pin's, la cassette, la carte postale en 3D...mais aucun n'a idée de mettre le disque en fond musical, ou de donner un avis sur la musique qu'il contient.
      Je vais te dire, je ne suis pas fâché avec la musique, j'ai plutôt l'impression que ce sont tous ceux la qui sont fâchés avec )))
      J'ai envie qu'on redevienne exigeants, que les artistes de légende, ou débutant, sentent le vent du boulet et se sortent les tripes ou prennent la retraite, font comme ils veulent. Mais quand tu nous livres un disque fais en sorte qu'on y trouve à becter, sinon c'est toi qu'on va becter. Soyons irrespectueux, c'était le message originel après tout.
      Quand je vois Springsteen, et je l'aime ce con, qui depuis deux ans rackette sur Broadway à coup de 500$ le tickson des blaireaux qui sitôt chez eux vont raquer encore pour télécharger le concert d'où ils sortent pour garnir un autre disque dur qu'ils vont classer sur une autre étagère. Ça me tue.
      Le rock, la musique, appelle ça comme tu veux, c'était un endroit où se retrouvaient ceux qui ne voulaient pas avaler tout cru les salades qu'on veut nous faire croire pour qu'on se lève le matin pour obéir. Tu vois ce que je veux dire. On utopisait sur une certaine liberté de penser et d'agir. Tu te rends compte des disques qui sortaient dans les 70's, des disques exigeants pour un public exigeant, les musiciens pouvaient pas débander en dessous du niveau de flottaison, sinon c'était la tasse pour eux.
      Je dois être un vieux hippie qui croit encore qu'on ne vit pas pour bouffer ce qu'on lui met dans la gamelle.
      En tout cas, on est une bonne bande, on se chambre, mais on sait de quoi on cause. Ton Costello, j'ai adoré l'album précédent avec The Roots, toi moins, t'as tes marottes et tes attentes, celle d'une impossible Pop sans doute morte avec le siècle dernier. Moi, j'attends que les musiciens que j'estime se fassent hara kiri à chacun de leur pas, sans vouloir reconnaître que ceux qui en étaient capables l'ont fait pour de bon et bouffent les pissenlits par la racine. C'est ainsi.

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    2. Ah et Thiéfaine dans tout ça ? Dernières balises avant mutation, c'est son chef d’œuvre absolu, la face B est incroyable. Quand c'est sorti, c'était argh (bruit de la mâchoire qui tombe). Il a enchainé Soleil cherche futur et c'est devenu un lien générationnel pour toute une adolescence. La suite, c'est comme pour le rocky horror show, t'as des crétins qui se sentent investis d'une mission et reproduisent béatement ce qui était spontané à la base, du coup le précipice s'éloigne, le frisson se tait. Au milieu de ça, Thiéfaine a fait sa route, Fragments d'hébétude m'a mis sur le cul, je l'avais raté en 93 alors que c'est le disque français que je cherchais au même moment en croyant que ça ne se faisait plus, d'atteindre ce niveau avec du rock. C'est ce qui est beau avec la musique, tu passes à côté un jour, t'as toute ta vie pour y revenir dessus. J'aimerais juste que ça devienne pas un machin jetable de plus. Alors j'harangue )))))

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  2. Ca va pas te plaire mais Marius et moi on est à fond sur le dernier album de cette tête-à-claques (ça c'est mon avis à moi) de Kurt Vile.
    Et puis le Ron Gallo aussi, lui fait du neuf avec du vieux, un disque aussi erveux que morveux.
    Mais ça n'a rien à voir, c'est pour entretenir nos différences salutaires parce que je pense trop comme toi sur le dernier Costello.
    Quant à Mc Cartney je sais pas qui c'est.

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    1. Ah, mais je connais Ron Gallo, de mon temps il se faisait appeler Ryan Adams.
      Kurt Vile, j'avais bien aimé son album d'il y a 3/4 ans Goin down, par contre celui de l'an dernier avec Courtney Barnett m'avait plutôt cassé les belbes. Je savais pas qu'il en avait fait un nouveau, je vais l'écouter.
      McCartney, c'est le mec qui chantait sur une charrette à foin avec Michael Jackson.

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    2. J'ai écouté le Kurt Vile, je le trouve moins accrocheur que le précédent. Un peu en pilotage automatique. Il m'aura quand même donné envie de ressortir le New York de Lou Reed, et ça c'est une bonne chose.

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    3. Je trouve que les deux loustics, sous couvert d'influences assumées et identifiables, ont un son qui leur est propre et immédiatement reconnaissable (c'est flagrant chez KV).
      Et ma foi, c'est déjà ça.
      Le truc avec Courtney Machin j'ai zappé, je bois mon KV seul.
      La charrette à foin oui, je me souviens maintenant ...ça me fait penser que j'avais adoré le clip des Georgia Satellites sur le plateau du camion. Je sais, rien à voir. Chuis fan de Dan Baird, c'est tout.

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  3. Attendez le prochain Motörhead… ça va vous réchauffer !!!
    :-(

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    1. Mine de rien, tu mets le doigt sur la plaie. Les concerts c'est surtout bien dans deux cas, quand le groupe a une énergie de dingues et que toi-même tu es en âge (ou en état) de te jeter sur le premier rang pour headbanger jusqu'à perdre la raison et sortir de là en nage. Deuxième cas, quand le groupe a un feeling communicatif qui te colle des frissons jusqu'à faire tomber toutes tes barrières émotionnelles. Le second cas a toujours été rarissime, le premier l'est de plus en plus.

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  4. Putain les mecs, je vous lis ce matin déjà bien tiède et je suis pété de rire :))) la charrette à foin :D je crois qui s'est gobé une couille avec ce truc là...même Linda n'a pas osé les contredire.. il a du prendre cher le Micky la tronche dans la paille..
    Je mets Paulo, me fais un kawa et je reviens, les mecs qui se beurrent la raie tt seul, j'en connais un paquet :)))

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  5. Sale période pour la culture, je vois les feuilles qui tombent et les coffrets qui jaillissent de terre, comme tous les ans. Thiefaine best pour Noel ça sonne bizarre, enfin plus maintenant. "Fragment.." a donné un super concert au Zénith.. intro d'enfer "La terre tremble", moi j'adore. Et puis pourquoi j'écoute très souvent "Scandale mélancolique" ?? Inédits Bashung, ça aurait bien au printemps, histoire de ne pas voir l'épicéa derrière, du coup Dominique A va voir sa chanson par lui .. enfin.
    Rod Stewart, me suis arrété y'a bien longtemps, juste après qu'il ait mis un pieds pat d'eph aux states, je viens même de tomber sur une pépite Python Lee Jackson pas très répandu. Merdouille les p'tits gars, un bide le Costello, me suis ennuyé comme un ienche ... eh ça me rassure, moi j'adore avec les Roots. Je vais éviter les galeries commerciales jusqu'à ce que les noisetiers pollinisent à nouveau, faudrait pas que ma misanthropie devienne recurente. Tiens, y'a des p'tits gars que je kiffe grave, les Feu! Chatterton.. ouaih ok, bobo truc..mais les textes et la musique me rende fada. 19 euro la place de concert.. ça va juter j'en suis sur.. mais j'ai tjrs acheté ma place, à reculons me noyer dans ces raies beurrées. Parait que c'est esthétique les bobos en concert. Sont tous en train d'essayer de nous débrancher, et les promo d'artistes qui n'en ont pas besoin me rende dingue.
    Bah sinon, il reste Paulo.. bordel, je vous ai dit qu'il venait de sortir un de ses meilleurs disque ?? le mec à 76 piges et.... hein ?? ah ok, ma gueule :))))
    Tiens ma gueule, y'a Jojo qui fait une drôle de tronche, l'a l'air fatigué pépère :(

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  6. moi je me dis qu'on vide les poubelles, comme ça c'est fait et ça passe a autre chose hein ? peut être est ce un passage nécessaire, qu'en sais je ? récemment on m'a sorti que tout a été fait et que c'en était désespérant. ma réponse était qu'il y avait une telle palette de sons qu'il suffisait de piocher dans l'ambiance désirée, et euh quelle chance ! plus besoin de hype moi ça me va. demain je lis l'article et les réponse quand même, promis.

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    1. Ouais, ça serait bien qu'on vide les poubelles et qu'on passe à autre chose, comme tu dis il y a tant à faire encore en musique avec de l'imagination et un brin d'ambition (ou de folie). Sauf que les poubelles, j'ai l'impression qu'on les remplit, plus qu'on ne les vide.

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  7. J'ajoute mon grain de sel sous ton post , car c'est de là que tout est parti.Je te lis et je me marre... en vérité je t'ai lu samedi dernier alors que je venais de récupérer le dernier Groundation (groupe qui squatte la platine depuis des mois...) et le Costello. J'ai toujours eu un peu de mal avec lui... Et puis Bam le nouveau générique de la saison 2 de The Deuce avec This Year's Girl m'a tout emoustillé et fait remonter le Costello sur le haut de la pile. Là dessus la critique de R&F sueur son dernier enfonce le clou et provoque l'étincelle de l'envie. J'étais tellement chaud qu'il s'en est fallu de peu pour que je fonce sur les Greta Van Fleet... sauvé in extremis par l'absence de vinyle..
    Bref, depuis le Costello tourne sur la platine et je mûri mon commentaire...
    C'est très bien fichu, très bien joué et produit. 3, 4 morceaux sublimes mais l'ensemble ne s'articule pas de telle sorte que l'on à une furieuse envie de jouer l'album... Non, je ne me suis pas fait avoir par la critique! J'essaie les vieux trucs de jadis et me dit qu'en forçant un peu, la magie va opérer et le disque se révéler...
    Je suis hyper motivé... mais jusqu'à quand... J'ai peur du moment où je glisserai l'album dessous... aurais je la force, le désir, l'envie...à nouveau...

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    1. Le suspens reste entier, on compte sur toi pour nous raconter la suite.
      R&F, ils sont mignons, mais si tu trouves une nouveauté dont ils disent du mal, tu gagnes un abonnement gratuit à RanxZeVox ))) Je le dis à chaque fois, mais la loi évin a flingué l'indépendance de la presse spécialisée. Comment être objectif envers des produits, lorsqu'ils sont commercialisés par ton principal annonceur ? Donc Costello, il peut reprendre la cucaracha en version tektonic, il aura sa bonne chronique chez les vrp d'Universal et consorts.

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